Il ne faut pas oublié l'
alcool ! et le
tabac !
Voici déja un texte de
base écrit par le Dapsa et sur lequel nous pouvons nous apuyer et reprendre des parties pour le wiki :
Grossesse-désir d'enfant et
substitutionEcrit par Réseau DAPSA
Le 5 janvier 2010
Dans le cadre de la stabilisation des situations de vie des personnes, peut apparaître, se consolider un désir d´enfant chez les femmes et/ou les couples en
TSO. Malgré l´impact bénéfique que ces traitements ont eu sur les grossesses et sur les suivis de grossesse des femmes usagères de drogues, le dialogue entre les femmes, les couples et les professionnels restent parfois encore difficile. Il semble que certaines représentations (des professionnels, des usager(e)s) perdurent, qu´une méfiance réciproque persiste…
Voici donc quelques éléments de réalité qui pourraient être la
base permettant une alliance entre le(s) futur(s) parent(s) et les professionnels susceptibles de les accompagner durant cette période.
PENDANT LA GROSSESSEPoursuite ou arrêt du
TSO ?
IL N´EXISTE AUCUNE CONTRE-INDICATION MÉDICALE ENTRE
TSO ET GROSSESSE.
Informer son médecin prescripteur
Stabiliser son traitement pendant la grossesse
Durant toute la durée de la grossesse, il est conseillé de poursuivre son traitement.
Il est nécessaire d'être le plus stable possible sur le suivi du traitement : les situations de manques, les fortes baisses ou hausses du dosage peuvent provoquer une fausse-couche.
Arrêter seul son traitement est très risqué. Cependant un
sevrage pendant la grossesse peut être envisagé en milieu hospitalier spécialisé.
Adapter le traitement à la situation de grossesse
La grossesse est une période d´intense bouleversement émotionnel et hormonal. Votre médecin prescripteur doit s'assurer du maintien de l'efficacité de votre traitement pendant toute cette période. Il peut donc être nécessaire de réévaluer le dosage du
TSO en fonction de vos ressentis, des changements d'humeur, de la prise de poids, de troubles du sommeil, etc... La réévaluation concertée du dosage (souvent à la hausse) permet d'équilibrer votre état ce qui est primordial pour le bon déroulement de la grossesse.
Informer l'équipe de la maternité :
Il est impératif que l´équipe de la maternité ait connaissance de votre traitement pour leur permettre d´adapter l´accueil du nouveau né (risque de dépression respiratoire néonatale, syndrome de
sevrage) et votre propre prise en charge (prise anti-douleur, anesthésie et césarienne...).
Suivi de la grossesseSuivi médical :
Toute grossesse doit avoir un suivi précoce et mensuel pour prévenir des complications et la mener à terme.
Pour cela, vous pouvez vous adresser à un gynécologue, une sage-femme ou à un médecin généraliste.
Inscription à la maternité :
Vous devez choisir une maternité comportant un service de néonatalogie pour que vous ne soyez pas séparée de votre bébé si des soins s´avèrent nécessaires.
Être sous
TSO implique un possible un syndrome de
sevrage du bébé à la naissance (voir rubrique accouchement), qui nécessite une hospitalisation temporaire en pédiatrie de ce dernier. D'où l'importance de choisir une maternité qui sera en capacité de prendre en charge votre enfant.
Suivi psychosocial :
Suivant votre situation, d'autres soutiens peuvent être utiles :
Social : maintien des revenus, s'assurer de votre couverture sociale et de vos remboursements de soins
Psychologique : psychologue, groupe de parole,...
Préparation à l'accouchement
Les effets des substances psychoactives :Pendant la grossesse, toutes les substances prises par la mère (avalées, inhalées, injectées) passent la barrière placentaire et ont donc, un effet sur le fœtus. Les risques varient selon les produits et les modes de prises.
S´il est bien sûr délicat de faire une hiérarchie uniquement basée sur les particularités de chaque produit psychoactif, plusieurs facteurs interviennent : quantité, fréquence des prises, polyconsommations (ex :
opiacés +
tabac +
alcool)...
AlcoolDans l´état actuel des connaissances : l´alcool le seul produit psycho-actif dont les effets tératogènes sont avérés. (Tératogène : se dit de toute substance provoquant un développement anormal de l'embryon et conduisant à des malformations)
Les recommandations actuelles sont l´abstinence totale pendant la grossesse. En effet, personne ne peut préciser, de façon scientifique, une relation entre la quantité d´alcool ingérée pendant la grossesse et les effets (physiques et psychomoteurs) retrouvés chez l´enfant.
Traitements en coursToute prise et arrêt de traitements nécessitent une information éclairée par le médecin prescripteur.
- les morphiniques et dérivés (Méthadone,
Subutex (buprénorphine),
Skenan, Moscontin,
Néocodion) ne sont pas tératogène mais le risque d'un syndrome de
sevrage du nourrisson à la naissance doit être pris en compte. (cf. chapitre accouchement)
- les
benzodiazépines induisent une forte dépendance, une accoutumance et un risque de syndrome de
sevrage du nouveau-né majoré et retardé. Ce type de traitement devraient être suspendus, tout du moins diminués pendant la grossesse.
TabacIl existe des risques de retard de croissance intra-utérin.
À noter : la prescription de substitut nicotinique n'est pas contre-indiquée pendant la grossesse.
Les drogues illicitesLes risques sont liés:
- à la qualité du produit (par exemple : risques de fausses couches pour la
cocaïne et le
crack liés à l´effet vasoconstricteur de ces produits)
- aux quantités consommées,
- aux produits de
coupe utilisés (risques associés liés au produits de
coupe)
- aux modes de prise (par exemple : risques de retard de croissance pour l´inhalation, risques infectieux injection et le
sniff)
Il est essentiel d´obtenir des informations précises sur ses propres usages et donc d´établir, dans le cadre d´une relation de confiance réciproque, un dialogue avec un professionnel compétent.
Les modes de consommation provoquant de violent changement d'état physique et psychique (injection,
sniff), les alternances de « montées-descentes » sont à proscrire pour la vitalité du fœtus. Les successions de manque et de surdosage, entraînent une souffrance fœtale qui peut causer des fausses couches, des accouchements prématurés et même la mort du bébé in utéro.
L´idéal pour les fœtus est un état stable. C´est notamment pour cela qu´il est préférable pour les femmes enceintes et le bébé à naître de prendre régulièrement le traitement de
substitution pour éviter de se trouver en état de manque qui pourrait conduire à la consommation de drogues illicites et/ou d´alcool.
ACCOUCHEMENT ET RISQUE DE SYNDROME DE SEVRAGELes
TSO peuvent provoquer chez le bébé un syndrome de
sevrage à la naissance. Si ce syndrome est bien pris en charge par une équipe spécialisée celui-ci ne pose pas de problème.
L´apparition, la durée et l´intensité des manifestations du
sevrage sont variables et indépendantes de la posologie prise pendant la grossesse. Si le syndrome de
sevrage est modéré, la présence constante et les câlins de la mère permettent au bébé de se calmer. Si le syndrome de
sevrage est plus important un traitement morphinique temporaire et dégressif est mis en place par l´équipe de néonatalogie. Dans ce cas, la proximité de la mère (et du père) et le maintien d'un contact (notamment peau à peau) restent primordiaux.
À noter : certaines substances peuvent induire un syndrome
sevrage tardif du nourrisson (jusqu´à 15 jours après l´accouchement pour la
méthadone) ou retardé (jusqu´à 4 semaines pour les
benzodiazépines). Ces situations peuvent amener l´équipe de maternité à prolonger le temps d´hospitalisation pour surveillance.
ALLAITEMENTL´allaitement maternel présente des nombreux avantages tant sur un plan pratique, économique, médical, psychologique et relationnel. Toutefois cette pratique relève du choix personnel de chaque femme.
Concernant les substances psychoactives, la quantité de produits consommés passant dans le lait maternel varie selon le produit, le moment de l´usage et le moment de la tétée. Il est donc nécessaire de pouvoir parler avec des professionnels qualifiés de ses propres pratiques d´usage.
Pour les femmes sous prescription médicale de
méthadone ou
buprénorphine, l´allaitement n´est pas contre-indiqué.
Concernant les infections virales, seule la séropositivité au VIH est une contre-indication absolue. Ainsi, les femmes séropositives aux virus des hépatites, peuvent, si elles le souhaitent, allaiter, en prenant certaines précautions.
BibliographieLejeune C. et al. « Prospective multicenter observational study of 260 opiate-dependant mothers on
methadone pr high-dose bupremorphine
substitution”, Drug and Dependance 82, 2006, pp250-257.
Lejeune C et al., « Prises en charges des femmes toxicomanes et de leurs enfants, Arch Pediatr,1997, 4 : 263-70.
Nakache L. et al., «
Méthadone et grossesse, revue de la littérature », Le Flyer, mai 09, pp18/24.
Wieviorka S, « Modalités de
sevrage des
opioïdes dans le cas des femmes enceintes »,