Tramadol remplacé par l’Effexor ?

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Chadouu femme
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
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Bonjour à tous !
Je me présente, Chadouu, professionnelle en addictologie et RDR depuis des années.
Mais là je sèche sur ma problématique !
Durant le dernier confinement, je suis retombée dans mon ancienne dépendance au Tramadol (qu’on me prescrit pour diverses pathologies, notamment la migraine chronique).
Ma conso a dérapé, jusqu’à me rendre jusqu’à 1G de Tramadol pur par jour. J’étais redescendu dernièrement à environ 500mg par jour, soit 10 comprimés de 50g.
Je suis également depuis quelques mois sous Effexor, et j’ai du passer à 150mg/j depuis deux jours suite à la montée de mes angoisses lors du second confinement.
Et la ... Je ne ressent quasiment plus de manque opi. J’en suis aujourd’hui à seulement 100mg et à part le tremblement de mes mains & une douleur musculaire qui me taraude, 0 effets de manque. Même au niveau digestif ou sommeil, pas d’angoisses ou d’irritabilité.
Kesako ?? Est ce que l’Effexor remplacerait il l’effet opi dans mon corps ? Je sais qu’ils ont tout deux une action sur la sérotonine et la noradrenaline, mais mes recherches ne m’ont pas plus informée.
Cela me permettrait de totalement stopper ma conso tramadol, j’avoue que là je consomme par crainte du manque plus que par signe de manque (largement gerables au demeurant).
Quelqu’un saurait il ce qui se produit dans mon corps ? Est ce que selon vous je peux me permettre de stopper les opi sans choquer mon corps ?
Je vous remercie par avance & vous souhaite un très beau week-end !
Amicalement
Chadouu

Dernière modification par pierre (09 mars 2021 à  16:57)

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Zazou2A homme
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Yop,

Si tu es pro en addicto tu dois le savoir, en plus de son effet opioide, le tramadol a un effet sur la sero
De ce côté là, il est tout à fait possible que l’effexor facilite le sevrage, au niveau psy/déprime (attention par contre, surtout vu les dosages de trama que tu annonces, et encore plus en cas de mélange trama/effexor, le risque de syndrome sérotoninergique est considérable, et ça peut être mortelle...)

Mais pour ce qui est du côté opiacé, l’effexor n’a pas d’effet.
Alors vu ta conso et les dosages, un arrêt brutal entraînera forcément des symptômes physique, l’effet du tramadol étant relativement long, et tes dosages élevés, il est possible qu’il n’apparaisse pas particulièrement rapidement, mais au bout de 2 jours sans, tu vas te retrouver forcément dans un état de manque physique relativement insupportable....

Si tu cherches à arrêter le tramadol, l’arrêt brutal, et la souffrance que ça entraînera ne s’avère que très très rarement la bonne solution.
Le mieux serait une baisse progressive, et au vu de tes dosages et des possibles interactions niveau sero, peut être que passer sur un opi plus classique (la tolérance croisé évitera le manque) serait plus indiqué que de mélanger trama et effexor.

Mais passer de 500 mg et + de trama, a rien, ça entraînera forcément un passage par un manque physique, avec la souffrance et les symptômes qui vont avec.
Dans 95% des cas ça ne marche pas, et finis par une rechute.

Et ce n’est pas parce que 1jour ou 2 sans prise n’entraîne pas de symptômes, que ce sera pareil le 3ème.
Simplement l’élimination du tramadol est assez lente pour que tes récepteurs ne soient pas encore vide pour l’instant.
Encore plus si c’est du LP que tu prends.

Si tu veux arrêter, la baisse progressive (et comme je disais, peut être un switch de molécule pour éviter le risque d’interaction niveau sero) seront de loin le plus efficace, et éviteront à ton corps et ton esprit des souffrance traumatisante et non nécessaire.

Plus une baisse et progressive, plus elle a de chance de fonctionner, en général on conseille dès palier de 10% du dosage toute les 2 à 3 semaines pour commencer (bien sur c’est un repère, et il faut adapté ça à ton ressenti)
Et si tu bloques sur un pallier, ne pas hésiter à prendre plus de temps, ou remonter très légèrement le dosage, moins tu souffriras, plus ce sera simple.
Et pour ça, il faut y aller petit à petit.
Que ce soit avec le tramadol ou une autre molécule.

Et si toutefois il s’avérait que l’arrêt ne te semble pas possible, que tu aies besoin d’un opi, alors le passage vers un traitement de substitution sera de toute façon possible; afin de te stabiliser, éviter le côté up&down du tramadol, tout en permettant une prise quotidienne, ce qui sera bien plus confortable que 10 a 20 cp

Dans tout les cas, que ce soit pour un sevrage dégressif, ou bien un passage vers un TSO, le mieux est d’être accompagné par des professionnels, qui t’apporteront conseils et aide médicamenteuse au besoin, mais surtout un regard extérieur, car même si c’est ton métier, on a rarement le recul nécessaire sur soit même pour pouvoir s’auto traiter.
Une prise en charge psy peut également être une aide précieuse, car bien que particulièrement hard, le physique est loin d’être le plus dur avec le sevrage opiacé, et ce n’est que la première étape d’un long parcours (voir wiki sur le PAWS par exemple)

Dans tout les cas, un arrêt sans symptômes malheureusement n’existe pas...
Et si c’est ce que tu veux, il faut que tu saches dès le début que c’est une course d’endurance qui t’attends, et pas un sprint.
Que l’effexor t’aide pour le côté sero est une bonne nouvelle, et un excellent début; mais la partie opi ne va pas disparaître avec lui, et ça je pense qu’il faut que tu le saches, parce qu’une fois de plus, ce n’est pas parce que tu tiens un jour ou 2 sans gros symptômes de manque, qu’une fois tout le tramadol éliminé de ton organisme tu n’prendras pas le retour de bâton, et une baisse ou un arrêt trop brutal ne le rendra que plus fort, ce qu’il vaut mieux éviter.

Personnellement, si tu as décider de commencer un sevrage, prendre contact au plus vite avec un médecin et/ou un csapa qui pourra t’accompagner me semble être important, et selon comment ça ira, et ce qu’ils te diront, le passage vers un TSO pourra toujours être une option, si finalement l’arrêt n’est pas faisable dans un premiers temps.
Dans tout les cas, y aller petit à petit, et laisser le temps au temps est la seule solution; souffrir ne t’aidera pas, bien au contraire.

Quand on veut arrêter les opi, une phrase un peu bateaux, mais bien vrai, serait « qui va doucement, va sûrement, et loin »

Si tu veux tu peux aller check le wiki, mais aussi différents sous forum, ou encore faire une recherche par mot clé (onglet loupé en haut à droite) pour trouver différent témoignage, conseils et retour d’expérience, sur le sevrage, le tramadol ou encore les TSO, et tu verras que ce qui revient toujours quand on parle d’arrêt reussi, c’est une baisse, particulièrement dégressive, petit à petit, jusqu’à ton but, plutôt que vouloir aller trop vite, et finir en rechute (ça c’est de moi, pour la rime ^^ )

Tu auras sans doute d’autres réponses, en tout cas bon courage, et si écrire et partager te fait du bien, n’hésites pas, PA est là pour ça! Tu as le forum pour tout ce qui est question et échange sur certaine problématique, ou partage d’info sur les prods, la RDR etc

Si tu veux parler d’un peu tout et rien, de chose plus perso, sans question particulière il y’a une section blog, n’hésites pas à en ouvrir un

Et bienvenu sur PA smile

drogue-peace

Zaz

Dernière modification par Zazou2A (08 novembre 2020 à  12:43)


Dans un monde qui va si mal, ce serait de ne rien prendre que d être malade..

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Chadouu femme
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 08 Nov 2020
2 messages
Bonjour et merci de votre réponse !
Vous avez répondu à l’essentielle de ma question alors merci ?? Pour le côté sérotonine, en effet je le savais, mais je me renseignais plus pour l’effet opi.
En revanche, je connais très bien le syndrome de sevrage, le fait de ne pas arrêter sec, de baisser progressivement les doses ...
Hélas je ne peux me le permettre, je manque d’approvisionnement jusqu’à dans 15 jours, je suis dans un village paumé qui refuse de vous donner deux fois la même molécule servie par deux médecins différents. Confinement oblige, je ne peux pas vraiment faire le tour des villes pour m’approvisionner, et je ne connais rien au black.
J’adorerais allez en Csapa, le souci étant que je ne peux pas. Étant professionnelle dans ce domaine, je connais les pro des Csapa sur toute ma région. Même si l’anonymat est garanti, personne ne passera à côté si je me rend dans un Csapa en tant que patiente, ils savent de quoi j’ai l’air.
J’ai tenté de prendre contact avec des Csapa plus loin en espérant que ils accepteraient un suivi à distance, mais je n’ai eu aucune réponse.

Je vais donc tenter de baisser le plus progressivement que je peux. Toutefois, je sens quand même que ce sevrage n’a rien à voir avec tous les autres que j’ai pu faire, et que les effets physiques sont (pour le moment) bien atténués.
Je verrais les prochains jours mais il me reste une petite réserve pour les moments les plus hards.

En tout cas merci à vous !
Et merci de votre accueil ?

Chadouu

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