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prescripteur a écrit
Egalement on pourrait la proposer pour des injecteurs de Sub qui veulent vriament arreter. la Suboxone peut aider en diminuant l'effet de l'injection, et aussi en symbolisant un changement par un changement de produit.
Mais ce que nous aimerions c'est savoir quand elle est utile ou non (dans lapratique et non en theorie) pour pouvoir la prescrire à bon escient. Et l'avis des usagers nous aidera.
À ta première phrase citée, j'ai été dans les premiers à répondre "oui" : si l'usager la demande, pourquoi lui refuser. En contre-partie, tu connais aussi bien que moi sinon mieux que l'addiction du geste de l'injection est "imbattable" ; si tu veux je mets en ligne tous les témoignages qui existent d'autres pays où la Subo est prescrite et où les injecteurs (initialement de BHD), s'injectent la Subo sans souci... et comme déjà dit y trouvent leur compte. Je SAIS : ce n'est pas du vécu de ma part, c'est juste ce que moi, mes petits camarades et autres ont pu constater de leur yeux ; sinon je ne posterais pas...
Tu n'aura pas de THEORIE en France, tant que ce TSO ne sera pas prescrit "à grande échelle" ; sinon, merci d'avance, avec toute mon humilité, mais fais-moi signe et si tu veux bien, transmets moi, au titre d'intervenant en milieu associatif que tu connais bien, ce que tu as comme "remontées"...
Sincèrement et bien amicalement,
Alain W. (qui n'a pas tout capté sur ce thread, j'en suis conscient mais... je n'y arrive pas).
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Alain Will a écrit
... Je voulais dire : Tu n'aura pas (?) de témoignages PRATIQUE-THEORIE en France, tant que ce TSO ne sera pas prescrit "à grande échelle" ...
Sinon, bon je préfère te laisser, prescripteur, compléter et expliciter largement ce que je vais poster (mais çà va t'éviter du boulot, si besoin était, ce qui m'étonnerait (!) en moins) :
Quant à la Naloxone : http://www.urgences-serveur.fr/Narcan-R … ,1696.html
Et quant au Narcan® (=Naloxone), nous nous "battons" afin qu'une "dose" soit incorporée aux kits d'injection pour les UD héroïnomanes en particulier (car son usage peut être simplifié au maximum et à la portée de tout un chacun ou presque) :
À lire si intéressé : Le Narcan (antidote des morphinomimétiques)
Juste un extrait pour compléter ce que j'ai pu poster auparavant quant au doute émis vis-à -vis de l'injection de la Suboxone soit-disant "impossible", déclenchant une crise de manque (je SAIS, c'est de la théorie, mais jusqu'à preuve du contraire, à moins d'avoir un usager qui vous montre en pratique devant vous, ... n'empêche que la Suboxone reste injectable, pour certaines personnes, mais pas toutes...) :
La Suboxone® est le nom d'une association (rapport 4/1) entre un agoniste partiel opiacé, le chlorhydrate de buprénorphine (Subutex®), et un antagoniste des récepteurs aux opiacés le chlorhydrate de naloxone (Narcan®). Administrée par voie sublinguale la naloxone ne modifie pas les propriétés pharmacologiques de la buprénorphine. Administrée par voie intra-veineuse la naloxone antagonise les effets de la buprénorphine, produisant un effet de manque. L'indication de ce traitement, reposant sur des arguments pharmacologiques, est la dissuasion des injections intra-veineuses de buprénorphine (usage détourné de la buprénorphine).
Bien que la naloxone sublinguale ne diminue pas l'efficacité de la buprénorphine, il existe encore des inconnues sur l'intérêt de ce traitement[7] :
* aucune étude n'a évalué l'association buprénorphine + naloxone versus méthadone, pourtant traitement de référence en cas d'injection ;
* le mésusage par voie intraveineuse de l'association naloxone + buprénorphine a été peu étudié[8] ;
* il n'existe pas d'essai ayant pu comparer le passage d'un traitement par buprénorphine seule à l'association buprénorphine + naloxone versus poursuite de la buprénorphine seule.
Réf N° 8 : une étude Finlandaise rapporte que 8 % des utilisateurs de l'association se l'injectent, ce qui semble voisin des pratiques observées en France avec la buprénorphine seule.
C'est en fait toute la théorie justement, ne t'énerves pas prescripteur qui me fait réagir.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Buprénorphine (voir Association avec la Naloxone).
Un rapport (j'ai vérifié) de (4/1) entre un agoniste et un antagoniste... Soyons logiques... Une fois que la Naloxone "a fait son boulot", pour un quart (du dosage d'un comprimé ou autre galénique), les trois autres quarts du dosage, ils font quoi ? Ils font ce que la BHD (le Sub) fait... D'où le contentement des usagers injecteurs de Suboxone... Et encore "nous" ne savons pas tout de ce qui se passe au niveau de tous les récepteurs... Je me trompe ?
Sinon, un poil plus loin, niveau demi-vie, "temps d'action", métabolisme, c'est la Naloxone qui l'emporte... Elle agit plus vite que la BHD... donc elle "désature" pour laisser le champ libre à la BHD... Je me plante encore ?? Possible...
Je suis pas toubib, mais "tu le sais", je ne demande qu'à apprendre !
Bien amicalement, Alain W.
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VIDAL 2012
Médicaments
Mise à jour du 26/01/2012
*SUBOXONE®
buprénorphine, naloxone
Formes et présentations|Composition|Indications|Posologie et mode d'administration|Contre-indications|Mises en garde et précautions d'emploi|Interactions|Fertilité/grossesse/allaitement|Conduite et utilisation de machines|Effets indésirables|Surdosage|Pharmacodynamie|Pharmacocinétique|Sécurité préclinique|Modalités de conservation|Modalités manipulation/élimination|Prescription/délivrance/prise en charge
FORMES et PRÉSENTATIONS (début page)
Comprimé sublingual à 2 mg/0,5 mg (hexagonal, biconvexe, de 6,5 mm, comportant une épée gravée sur un côté et « N2 » sur l'autre ; blanc) et à 8 mg/2 mg (hexagonal, biconvexe, de 11 mm, comportant une épée gravée sur un côté et « N8 » sur l'autre ; blanc) : Boîtes de 7, sous plaquettes thermoformées.
COMPOSITION (début page)
p comprimé à
2 mg/0,5 mg 8 mg/2 mg
Buprénorphine (DCI) chlorhydrate exprimé en buprénorphine
2 mg 8 mg
Naloxone (DCI) chlorhydrate dihydraté exprimé en naloxone
0,5 mg 2 mg
Excipients (communs) : lactose monohydraté, mannitol, amidon de maïs, povidone K30, acide citrique anhydre, citrate de sodium, stéarate de magnésium, acésulfame de potassium. Arômes (naturels) : citron et citron vert.
Teneur en lactose : 42 mg (cp à 2 mg/0,5 mg) ; 168 mg (cp à 8 mg/2 mg).
DC INDICATIONS (début page)
Traitement substitutif de la pharmacodépendance aux opioïdes dans le cadre d'une prise en charge médicale, sociale et psychologique. La naloxone est un composant destiné à empêcher le mauvais usage du produit par voie intraveineuse. Le traitement est réservé aux adultes et aux adolescents âgés de plus de 15 ans qui ont accepté d'être traités pour leur dépendance.
DC POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION (début page)
Le traitement doit se faire sous le contrôle d'un médecin spécialisé dans la prise en charge de la dépendance/addiction aux opiacés.
Posologie :
Précautions à prendre avant l'induction :
Un bilan hépatique et la recherche d'une hépatite virale sont recommandés avant de commencer le traitement. Les patients présentant une hépatite virale sous traitement médical concomitant (cf Interactions) et/ou souffrant d'un dysfonctionnement hépatique ont un risque d'atteinte majorée du foie. Il est recommandé de contrôler régulièrement la fonction hépatique (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Avant d'instaurer le traitement, le médecin doit prendre en compte le type de dépendance aux opioïdes (opioïdes à durée d'action longue ou courte), l'intervalle de temps écoulé depuis la dernière prise d'opioïdes et le niveau de dépendance aux opioïdes. Afin d'éviter de précipiter l'apparition d'un syndrome de sevrage, l'induction du traitement par la buprénorphine/naloxone ou par la buprénorphine seule doit être effectuée dès l'apparition des signes objectifs et évidents de sevrage.
Pour les patients dépendants à l'héroïne ou aux opioïdes à courte durée d'action, la première dose de buprénorphine/naloxone doit être prise lors de l'apparition des premiers signes de sevrage, mais doit intervenir au moins 6 heures après la dernière prise d'opioïdes.
Pour les patients recevant de la méthadone, la dose de méthadone doit être réduite à une posologie maximale de 30 mg/jour avant d'instaurer un traitement par la buprénorphine/naloxone. Il convient de prendre en considération la longue demi-vie de la méthadone au moment d'instaurer le traitement par la buprénorphine/naloxone. La première dose de buprénorphine/naloxone ne doit être prise que lorsqu'apparaissent les premiers signes de sevrage, mais doit intervenir au moins 24 heures après la dernière prise de méthadone par le patient. La buprénorphine peut précipiter l'apparition de symptômes de sevrage chez les patients dépendants à la méthadone.
Instauration du traitement (induction) :
La dose initiale recommandée chez l'adulte et l'adolescent âgé de plus de 15 ans est de 1 à 2 comprimés de Suboxone 2 mg/0,5 mg. Une dose supplémentaire de 1 à 2 comprimés de Suboxone 2 mg/0,5 mg peut être administrée le premier jour en fonction des besoins individuels du patient. Pendant la phase d'instauration du traitement, il est recommandé de contrôler quotidiennement son administration afin de s'assurer que la dose est placée correctement sous la langue et d'observer la réponse du patient au traitement, ce qui permettra d'adapter efficacement la dose administrée en fonction de l'effet clinique obtenu chez le patient.
Adaptation posologique et dose d'entretien :
Suite à l'induction du traitement le jour 1, le patient doit être stabilisé à une dose d'entretien au cours des quelques jours qui suivent en adaptant progressivement la dose administrée en fonction de l'effet clinique obtenu chez le patient. L'adaptation de la posologie par paliers de 2 à 8 mg est fonction de la réévaluation de l'état clinique et psychologique du patient et ne doit pas dépasser la posologie maximale de 24 mg par jour.
Administration non quotidienne :
Après obtention d'une stabilisation satisfaisante, la fréquence d'administration du traitement peut être réduite à une administration tous les deux jours en doublant la dose quotidienne du patient. Par exemple, un patient stabilisé recevant une dose quotidienne de 8 mg peut recevoir 16 mg un jour sur deux, sans traitement les jours intermédiaires. Chez certains patients, après l'obtention d'une stabilisation satisfaisante, la fréquence d'administration du traitement peut être réduite à 3 administrations par semaine (par exemple lundi, mercredi et vendredi). La dose du lundi et du mercredi doit être égale à deux fois la dose quotidienne du patient, et la dose du vendredi doit être égale à trois fois la dose quotidienne du patient, sans traitement les jours intermédiaires. En aucun cas, la dose ne doit dépasser 24 mg par jour. Cette posologie peut ne pas convenir aux patients nécessitant une dose quotidienne > 8 mg/jour.
Arrêt du traitement :
Après l'obtention d'une stabilisation satisfaisante, si le patient l'accepte, la posologie peut être réduite progressivement jusqu'à parvenir à une dose d'entretien plus faible ; dans certains cas favorables, le traitement peut être arrêté. La mise à disposition de comprimés dosés à 2 mg/0,5 mg et 8 mg/2 mg permet une diminution progressive de la posologie. Chez les patients nécessitant des doses plus faibles de buprénorphine, il est possible d'utiliser les comprimés de buprénorphine à 0,4 mg. Les patients doivent être suivis après l'arrêt du traitement en raison du risque de rechute.
Populations particulières :
Personnes âgées :
La sécurité et l'efficacité de la buprénorphine/naloxone chez les patients âgés de plus de 65 ans n'ont pas été établies. Aucune recommandation sur la posologie ne peut être donnée.
Insuffisance hépatique :
Un bilan hépatique et la recherche d'une hépatite virale sont recommandés avant d'instaurer le traitement. Les patients présentant une hépatite virale sous traitement médical concomitant (cf Interactions) et/ou souffrant d'un dysfonctionnement hépatique ont un risque d'atteinte majorée du foie. Il est recommandé de contrôler régulièrement la fonction hépatique (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Les conséquences d'une insuffisance hépatique sur la pharmacocinétique de la buprénorphine et de la naloxone ne sont pas connues. En raison de la métabolisation importante des deux principes actifs, on peut s'attendre à des taux plasmatiques plus élevés chez les patients atteints d'une insuffisance hépatique modérée à sévère. On ignore si les deux principes actifs sont autant affectés l'un que l'autre. Comme la pharmacocinétique de la buprénorphine/naloxone peut être modifiée chez les patients présentant une insuffisance hépatique, il est recommandé d'instaurer le traitement avec une dose plus faible et d'adapter la posologie avec prudence chez les patients atteints d'une insuffisance hépatique légère à modérée (cf Pharmacocinétique). L'administration de la buprénorphine/naloxone est contre-indiquée chez les patients présentant un dysfonctionnement hépatique sévère (cf Contre-indications).
Insuffisance rénale :
La modification de la posologie de la buprénorphine/naloxone n'est pas nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance rénale. La prudence est recommandée chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (CLCR < 30 ml/min), cf Pharmacocinétique.
Population pédiatrique :
La sécurité et l'efficacité de la buprénorphine/naloxone chez les enfants âgés de moins de 15 ans n'ont pas été établies. Aucune donnée n'est disponible.
Mode d'administration :
Les médecins doivent informer les patients que la voie sublinguale constitue la seule voie efficace et bien tolérée pour l'administration de ce médicament (cf Mises en garde et Précautions d'emploi). Le comprimé doit être maintenu sous la langue jusqu'à sa dissolution complète. Les patients ne doivent pas avaler ou consommer des aliments ou des boissons avant la dissolution complète du comprimé.
La dose se compose de comprimés de Suboxone 2 mg/0,5 mg et de Suboxone 8 mg/2 mg, qui peuvent être pris simultanément ou en deux parts ; la deuxième part doit être prise dès que le ou les comprimés de la première part sont dissous.
DC CONTRE-INDICATIONS (début page)
Hypersensibilité aux substances actives ou à l'un des excipients
Insuffisance respiratoire sévère.
Insuffisance hépatique sévère.
Intoxication alcoolique aiguà« ou delirium tremens.
DC MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI (début page)
Avertissements généraux relatifs à l'administration des opioïdes :
L'administration de la buprénorphine/naloxone peut déclencher une hypotension orthostatique chez les patients ambulatoires.
La prudence est de mise chez les patients sous buprénorphine et présentant un traumatisme crânien, une hypertension intracrânienne, une hypotension, une hypertrophie prostatique ou une sténose urétrale.
La buprénorphine en tant qu'opioïde peut atténuer les symptômes douloureux d'une pathologie.
Selon les données disponibles sur la morphine, l'utilisation concomitante d'inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO) peut provoquer une majoration des effets des opioïdes (cf Interactions).
Mauvais usage, abus et usage détourné :
Tout comme les autres opioïdes, licites ou illicites, la buprénorphine peut être mal utilisée ou utilisée de manière abusive. Parmi les risques de mauvais usage et d'abus figurent le surdosage, la propagation d'infections virales transmises par voie sanguine, la dépression respiratoire et l'atteinte hépatique. Le mauvais usage de la buprénorphine par une personne autre que le patient à qui le produit est destiné risque également de créer une nouvelle catégorie d'individus primodépendants à cette substance. Ce type d'utilisation peut aussi apparaître lorsque le médicament est distribué directement par le patient en vue d'un usage illicite ou lorsque le médicament est volé, n'étant pas conservé en lieu sûr.
Un traitement sous-optimal par la buprénorphine/naloxone peut indiquer un mauvais usage du médicament par le patient, ce qui peut entraîner un surdosage ou l'abandon du traitement. Un patient sous-dosé en buprénorphine/naloxone peut continuer à gérer ses symptômes de sevrage avec des opioïdes, de l'alcool ou d'autres nooleptiques (par exemple des benzodiazépines).
Afin de réduire le risque de mauvais usage, d'abus et d'usage détourné, les médecins doivent prendre les mesures qui s'imposent lorsqu'ils prescrivent et administrent de la buprénorphine, par exemple éviter de donner des ordonnances pour de multiples renouvellements dès le début du traitement ; d'autre part, ils doivent effectuer des visites de suivi du patient tout en mettant en place un contrôle clinique adapté aux besoins du patient.
L'association de la buprénorphine et de la naloxone dans Suboxone vise à prévenir tout mauvais usage ou abus de la buprénorphine. Comparé à la buprénorphine seule, Suboxone devrait moins faire l'objet d'un mauvais usage par voie intraveineuse ou intranasale, car la présence de naloxone dans ce produit précipite l'apparition du syndrome de sevrage chez les individus dépendants à l'héroïne, à la méthadone ou à tout autre agoniste opioïde.
Dépression respiratoire :
Des cas de décès par dépression respiratoire ont été observés, particulièrement lorsque la buprénorphine avait été utilisée en association avec des benzodiazépines (cf Interactions) ou lorsque la buprénorphine n'avait pas été utilisée conformément aux informations posologiques. Des décès ont également été rapportés après la prise concomitante de buprénorphine et d'autres dépresseurs, tels que l'alcool ou d'autres opioïdes.
Ce produit doit être utilisé avec précaution chez les patients atteints d'asthme ou d'insuffisance respiratoire.
Dépression du SNC :
L'association buprénorphine/naloxone peut provoquer de la somnolence, en particulier lorsqu'il y a prise/administration concomitante avec de l'alcool ou des dépresseurs du système nerveux central (tels que tranquillisants, sédatifs ou hypnotiques), cf Interactions.
Dépendance :
La buprénorphine est un agoniste partiel agissant sur le récepteur opiacé µ (mu) ; la prise prolongée de ce produit entraîne une dépendance de type opioïde. Des études chez l'animal ainsi que des données cliniques ont démontré que la buprénorphine peut provoquer une dépendance, celle-ci étant toutefois moindre que celle provoquée par un agoniste complet, tel que la morphine.
L'interruption brutale du traitement n'est pas recommandée, car elle peut entraîner un syndrome de sevrage dont les premiers signes peuvent apparaître plus tard.
Hépatite et atteintes hépatiques :
Des cas d'atteinte hépatique aiguà« ont été signalés chez des toxicomanes dépendants aux opioïdes, à la fois dans les rapports des essais cliniques et dans les rapports sur les effets indésirables survenus après la commercialisation du produit. Les anomalies observées vont d'une élévation transitoire asymptomatique des transaminases hépatiques à des cas d'insuffisance hépatique, de nécrose hépatique, de syndrome hépatorénal et d'encéphalopathie hépatique. Dans de nombreux cas, la présence d'anomalies enzymatiques hépatiques préexistantes, d'une infection par le virus de l'hépatite B ou de l'hépatite C, d'une utilisation concomitante d'autres médicaments potentiellement hépatotoxiques et la persistance d'injections de drogues peuvent être responsables de l'atteinte hépatique ou y contribuer. Ces facteurs sous-jacents doivent être pris en compte avant la prescription de la buprénorphine/naloxone et au cours du traitement. En cas de suspicion d'atteinte hépatique, un bilan biologique et étiologique approfondi doit être pratiqué. En fonction des résultats obtenus, le traitement peut être interrompu avec prudence afin de prévenir l'apparition de symptômes de sevrage et d'éviter le retour à l'utilisation de drogues illicites. En cas de poursuite du traitement, il faudra surveiller étroitement la fonction hépatique.
Précipitation du syndrome de sevrage aux opioïdes :
Lors de l'instauration du traitement par la buprénorphine/naloxone, le médecin doit prendre en compte le profil agoniste partiel de la buprénorphine et être conscient que le traitement peut précipiter l'apparition d'un syndrome de sevrage chez les patients dépendants aux opioïdes, particulièrement si le traitement est administré moins de 6 heures après la dernière utilisation d'héroïne ou d'un autre opioïde à durée d'action courte, ou s'il est administré moins de 24 heures après la dernière prise de méthadone. Les patients doivent être surveillés de près lors du passage de la buprénorphine ou de la méthadone à la buprénorphine/naloxone, car des symptômes de sevrage ont été signalés. Afin d'éviter de précipiter l'apparition d'un syndrome de sevrage, l'induction du traitement par la buprénorphine/naloxone doit être effectuée dès l'apparition des signes objectifs de manque (cf Posologie et Mode d'administration).
Les symptômes de sevrage peuvent aussi être associés à un sous-dosage.
Insuffisance hépatique :
Le métabolisme hépatique de la buprénorphine peut être altéré chez les patients atteints d'insuffisance hépatique, ce qui peut entraîner une hausse des concentrations plasmatiques de buprénorphine. Il peut être nécessaire de réduire la dose de buprénorphine/naloxone (cf Posologie et Mode d'administration).
Insuffisance rénale :
L'élimination rénale peut être prolongée, car 30 % de la dose administrée est éliminée par la voie rénale (cf Pharmacocinétique).
Utilisation chez l'adolescent (âgé de 15 à moins de 18 ans) :
En raison de l'absence de données chez l'adolescent (âgé de 15 à moins de 18 ans), les patients appartenant à cette tranche d'âge doivent être plus étroitement surveillés pendant le traitement.
Inhibiteurs du CYP3A :
Les médicaments qui inhibent l'enzyme CYP3A4 peuvent contribuer à une augmentation des concentrations de buprénorphine. Il peut être nécessaire de réduire la dose de buprénorphine/naloxone. Chez les patients déjà traités par des inhibiteurs du CYP3A4, la posologie de la buprénorphine/naloxone doit être adaptée avec prudence, car une dose moindre peut s'avérer suffisante chez ces patients (cf Interactions).
Lactose :
Suboxone contient du lactose. Ce médicament ne doit pas être prescrit chez les patients atteints d'une maladie héréditaire rare de type intolérance au galactose.
DC INTERACTIONS (début page)
Interactions médicamenteuses :
Suboxone ne doit pas être pris en association avec :
Des boissons alcoolisées ou des médicaments contenant de l'alcool, en raison de la majoration par l'alcool de l'effet sédatif de la buprénorphine (cf Conduite et Utilisation de machines).
Suboxone doit être utilisé avec prudence en cas d'administration concomitante avec les :
Benzodiazépines : cette association peut provoquer un décès par dépression respiratoire d'origine centrale. Il convient donc de limiter les posologies et d'éviter cette association en cas de risque de mauvais usage. Les patients doivent être informés qu'il est extrêmement dangereux de s'administrer soi-même des benzodiazépines qui n'ont pas été prescrites tout en prenant ce produit, et doivent également être avertis qu'ils doivent suivre scrupuleusement les indications de leur médecin lorsqu'ils prennent des benzodiazépines simultanément avec ce produit (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Autres dépresseurs du système nerveux central, autres dérivés opioïdes (par exemple la méthadone, les analgésiques et les antitussifs), certains antidépresseurs, antihistaminiques H1 sédatifs, barbituriques, anxiolytiques autres que les benzodiazépines, neuroleptiques, clonidine et substances apparentées : ces associations majorent la dépression du système nerveux central. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
Inhibiteurs du CYP3A4 : une étude d'interaction entre la buprénorphine et le kétoconazole (inhibiteur puissant du CYP3A4) a montré une augmentation des Cmax et ASC (aire sous la courbe) de la buprénorphine (respectivement de 70 % et 50 % environ) et, dans une moindre mesure, de la norbuprénorphine. Les patients traités par Suboxone doivent être étroitement surveillés et une diminution de la posologie peut s'avérer nécessaire en cas d'association avec un inhibiteur puissant du CYP3A4 (par exemple les inhibiteurs de la protéase, tels que ritonavir, nelfinavir ou indinavir, ou les antifongiques azolés, tels que kétoconazole ou itraconazole).
Inducteurs du CYP3A4 : l'interaction entre la buprénorphine et les inducteurs du CYP3A4 n'a pas été étudiée. Par conséquent, une surveillance étroite est recommandée chez les patients traités par Suboxone en même temps que des inducteurs (par exemple phénobarbital, carbamazépine, phénytoïne et rifampicine).
Inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO) : selon les données disponibles concernant la morphine, l'utilisation concomitante d'inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO) peut provoquer une majoration des effets des opioïdes.
A ce jour, aucune interaction notable n'a été observée avec :
la cocaïne, produit le plus fréquemment associé aux opiacés chez les polytoxicomanes.
DC FERTILITÉ/GROSSESSE/ALLAITEMENT (début page)
Grossesse :
Il n'existe aucune donnée adéquate sur l'utilisation de Suboxone chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction (cf Sécurité préclinique). Le risque potentiel chez l'homme n'est pas connu.
Des doses élevées de buprénorphine en fin de grossesse peuvent provoquer une dépression respiratoire chez le nouveau-né, même si la durée d'administration est courte. L'administration à long terme de buprénorphine au cours des trois derniers mois de la grossesse peut provoquer l'apparition d'un syndrome de sevrage chez le nouveau-né.
Chez les femmes qui commencent une grossesse au cours d'un traitement sous buprénorphine/naloxone, la mère et l'enfant à naître doivent être étroitement surveillés, et, si le traitement doit être poursuivi, il faut envisager de passer à la buprénorphine seule.
Allaitement :
On ne sait pas si la naloxone est excrétée dans le lait maternel. La buprénorphine et ses métabolites sont excrétés dans le lait maternel. Chez le rat, il a été démontré que la buprénorphine inhibait la lactation. L'allaitement doit donc être interrompu au cours du traitement par Suboxone.
Fertilité :
Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une baisse de la fertilité chez les femelles lors de la prise de doses élevées (exposition systémique > 2,4 fois l'exposition humaine à la dose maximale recommandée de 24 mg de buprénorphine, selon l'ASC). Cf aussi rubrique Sécurité préclinique.
DC CONDUITE et UTILISATION DE MACHINES (début page)
L'association buprénorphine/naloxone a une influence mineure à modérée sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines lorsqu'elle est administrée à des patients dépendants aux opioïdes. Ce produit peut provoquer de la somnolence, des vertiges ou une confusion mentale, en particulier pendant l'induction du traitement et l'adaptation de la posologie. Si le produit est pris en même temps que de l'alcool ou des dépresseurs du système nerveux central, son effet risque d'être majoré (cf Mises en garde et Précautions d'emploi, Interactions)
Les patients doivent être avertis que la prise de buprénorphine/naloxone peut affecter leur capacité à conduire et à utiliser des machines dangereuses.
DC EFFETS INDÉSIRABLES (début page)
Résumé du profil de sécurité :
Les effets indésirables liés au traitement le plus fréquemment signalés au cours des études cliniques pivots ont été la constipation et les symptômes fréquemment associés au syndrome de sevrage (à savoir insomnie, céphalée, nausées et hyperhidrose). Parmi les cas de crise épileptique, vomissement, diarrhée et résultats élevés des tests de la fonction hépatique qui ont été rapportés, certains ont été considérés comme graves.
Tableau récapitulant les réactions indésirables :
Le tableau 1 récapitule les réactions indésirables signalées lors des études cliniques pivots au cours desquelles 342 patients sur 472 (72,5 %) ont signalé des réactions indésirables.
La fréquence des effets indésirables possibles, indiqués ci-dessous, est définie conformément à la convention suivante : très fréquent (>= 1/10) ; fréquent (>= 1/100, < 1/10) ; peu fréquent (>= 1/1000, < 1/100) ; rare (>= 1/10 000, < 1/1000) ; très rare (< 1/10 000) ; fréquence indéterminée (les événements qui n'ont pas été rapportés dans les essais cliniques enregistrés ne peuvent pas être estimés sur la base des rapports spontanés disponibles effectués après la commercialisation du produit).
Tableau 1 : Réactions indésirables liées au traitement signalées dans les études cliniques portant sur l'association buprénorphine/naloxone
Infections et infestations
Fréquent Grippe, infection, pharyngite, rhinite
Peu fréquent Infection du tractus urinaire, infection vaginale
Affections hématologiques et du système lymphatique
Peu fréquent Anémie, leucocytose, leucopénie, lymphadénopathie, thrombocytopénie
Affections du système immunitaire
Peu fréquent Hypersensibilité
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Fréquent Appétit diminué
Peu fréquent Hyperglycémie, hyperlipidémie, hypoglycémie
Troubles psychiatriques
Très fréquent Insomnie
Fréquent Anxiété, dépression, diminution de la libido, nervosité, pensée anormale
Peu fréquent Rêves anormaux, agitation, apathie, dépersonnalisation, pharmacodépendance, humeur euphorique, hostilité
Affections du système nerveux
Très fréquent Céphalée
Fréquent Migraine, sensation vertigineuse, hypertonie, paresthésie, somnolence
Peu fréquent Amnésie, convulsion, hyperkinésie, trouble du langage, tremblement
Affections oculaires
Fréquent Amblyopie, trouble lacrymal
Peu fréquent Conjonctivite, myosis
Affections cardiaques
Peu fréquent Angine de poitrine, bradycardie, infarctus du myocarde, palpitations, tachycardie
Affections vasculaires
Fréquent Hypertension, vasodilatation
Peu fréquent Hypotension
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Fréquent Toux
Peu fréquent Asthme, dyspnée, bâillement
Affections gastro-intestinales
Très fréquent Constipation, nausées
Fréquent Douleur abdominale, diarrhée, dyspepsie, flatulence, vomissement
Peu fréquent Ulcération buccale, décoloration de la langue
Affections hépatobiliaires
Fréquent Fonction hépatique anormale
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Très fréquent Hyperhidrose
Fréquent Prurit, rash, urticaire
Peu fréquent Acné, alopécie, dermatite exfoliatrice, sécheresse cutanée, masse cutanée
Affections musculosquelettiques et systémiques
Fréquent Dorsalgie, arthralgie, spasmes musculaires, myalgie
Peu fréquent Arthrite
Affections du rein et des voies urinaires
Fréquent Anormalité de l'urine
Peu fréquent Albuminurie, dysurie, hématurie, néphrolithiase, rétention urinaire
Affections gravidiques, puerpérales et périnatales
Fréquence indéterminée Avortement spontané
Affections des organes reproducteurs et du sein
Fréquent Dysérection
Peu fréquent Aménorrhée, trouble de l'éjaculation, ménorragie, métrorragie
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Très fréquent Syndrome de sevrage médicamenteux
Fréquent Asthénie, douleur thoracique, frissons, fièvre, malaise, douleur, oedèmes périphériques
Peu fréquent Hypothermie
Fréquence indéterminée Syndrome de sevrage médicamenteux néonatal
Investigations
Fréquent Poids diminué
Peu fréquent Créatininémie augmentée
Lésions, intoxications et complications liées aux procédures
Fréquent Lésion
Peu fréquent Coup de chaleur
Tableau 2 : Réactions indésirables rapportées avec la buprénorphine utilisée seule dans le traitement de la dépendance aux opioïdes
Affections du système immunitaire
Rare Choc anaphylactique
Fréquence indéterminée Septicémie
Troubles psychiatriques
Très fréquent Insomnie
Rare Hallucination
Fréquence indéterminée Mauvais usage intentionnel du médicament
Affections du système nerveux
Très fréquent Céphalée
Fréquent Vertiges, somnolence, syncope
Affections vasculaires
Fréquent Hypotension orthostatique
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Rare Dépression respiratoire, bronchospasme
Affections gastro-intestinales
Très fréquent Nausées, vomissement
Fréquent Constipation
Affections hépatobiliaires
Rare Nécrose hépatique, hépatite
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Fréquent Hyperhidrose
Rare Angioedème
Affections gravidiques, puerpérales et périnatales
Fréquence indéterminée Avortement spontané
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Fréquent Asthénie
Fréquence indéterminée Syndrome de sevrage médicamenteux, syndrome de sevrage médicamenteux néonatal, réaction locale
Description d'autres effets indésirables qui ont été sélectionnés :
Les réactions indésirables énumérées dans les tableaux 1 et 2, à fréquence indéterminée, ont été rapportées dans les circonstances suivantes :
En cas de mauvais usage intentionnel d'un médicament en intraveineuse, des réactions locales, parfois septiques, et des hépatites aiguà«s potentiellement graves ont été rapportées (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
Chez les patients présentant une pharmacodépendance manifeste, la première administration de buprénorphine peut provoquer un syndrome de sevrage médicamenteux du même type que celui induit par la naloxone (cf Posologie et Mode d'administration, Mises en garde et Précautions d'emploi).
Des cas d'avortement spontané ont été signalés tant avec la buprénorphine qu'avec l'association buprénorphine/naloxone. Il n'est pas possible d'établir un lien de causalité ni une fréquence d'apparition, car ces cas impliquent habituellement l'utilisation d'autres médicaments ou la présence d'autres facteurs de risque d'avortement spontané (cf Fertilité/Grossesse/Allaitement).
Un syndrome de sevrage médicamenteux néonatal a été signalé chez les nouveau-nés de femmes qui ont reçu de la buprénorphine pendant la grossesse. Le syndrome peut être plus léger et plus long que celui induit par des agonistes complets des récepteurs opiacés µ à courte durée d'action. La nature du syndrome peut varier en fonction des antécédents d'utilisation de drogues par la mère (cf Fertilité/Grossesse/Allaitement).
DC SURDOSAGE (début page)
Le principal symptôme nécessitant une intervention médicale en cas de surdosage est la dépression respiratoire consécutive à une dépression du système nerveux central, car elle peut conduire à un arrêt respiratoire et à la mort. Les autres signes de surdosage sont notamment la somnolence, l'amblyopie et/ou un trouble de langage.
Traitement :
Une prise en charge globale, comprenant une surveillance étroite de l'état respiratoire et cardiaque du patient, doit être instituée. Un traitement symptomatique de la dépression respiratoire et des mesures standard de soins intensifs doivent être mis en place. La libération des voies aériennes supérieures ainsi qu'une ventilation assistée ou contrôlée doivent être assurées. Le patient doit être transféré dans une unité disposant de tous les moyens de réanimation nécessaires.
Si le patient vomit, des précautions doivent être prises afin d'éviter qu'il inhale son vomi.
L'utilisation d'un antagoniste opioïde (à savoir la naloxone) est recommandée, malgré l'effet modeste qu'il peut exercer dans la suppression des symptômes respiratoires induits par la prise de buprénorphine comparé à ses effets sur les agonistes opioïdes complets.
La longue durée d'action de la buprénorphine doit être prise en compte afin de déterminer la durée du traitement et la surveillance médicale nécessaires pour supprimer les effets du surdosage.
PP PHARMACODYNAMIE (début page)
Classe pharmacothérapeutique : autres médicaments du système nerveux central, médicaments utilisés pour traiter les troubles addictifs (code ATC : N07BC51).
Mécanisme d'action :
La buprénorphine est un agoniste partiel/antagoniste qui se fixe aux récepteurs opioïdes cérébraux µ et kappa (kappa). Son activité dans le traitement de substitution aux opiacés est attribuée à sa liaison lentement réversible aux récepteurs opioïdes µ qui, sur une période prolongée, peut réduire au minimum le besoin en drogues chez les patients toxicomanes.
Les effets plafond des agonistes opioïdes ont été observés au cours d'études de pharmacologie clinique chez des personnes dépendantes aux opioïdes.
La naloxone est un antagoniste des récepteurs opioïdes µ. Lorsque la naloxone est administrée par voie orale ou sublinguale, aux posologies habituelles, chez des patients présentant un syndrome de sevrage aux opioïdes, elle n'expose qu'à peu ou pas d'effets pharmacologiques en raison de son métabolisme presque complet lors du premier passage. Cependant, en cas d'administration intraveineuse à des personnes dépendantes aux opioïdes, la présence de naloxone dans Suboxone provoque des effets antagonistes opioïdes marqués ainsi qu'un syndrome de sevrage aux opioïdes, dissuadant donc de toute utilisation abusive du produit par voie intraveineuse.
Efficacité clinique :
Les données d'efficacité et de sécurité de l'association buprénorphine/naloxone proviennent principalement des résultats obtenus dans le cadre d'une étude clinique menée sur un an, comprenant la comparaison de l'administration randomisée, en double aveugle, de comprimés de buprénorphine/naloxone, de buprénorphine et de placebo sur une période de 4 semaines, suivie d'une étude de tolérance à la buprénorphine/naloxone pendant 48 semaines. Dans cette étude, 326 sujets héroïnomanes ont été randomisés pour recevoir soit 16 mg par jour de buprénorphine/naloxone, soit 16 mg par jour de buprénorphine ou soit un placebo. Les sujets randomisés pour recevoir l'un des traitements actifs ont commencé par recevoir 8 mg de buprénorphine le jour 1, puis 16 mg (deux comprimés de 8 mg) de buprénorphine le jour 2. Le jour 3, les sujets randomisés pour recevoir l'association buprénorphine/naloxone sont passés au comprimé combiné. Les sujets ont été suivis chaque jour à la clinique (du lundi au vendredi) pour évaluer la posologie et l'efficacité. Des doses ont été délivrées aux patients pour qu'ils les prennent chez eux pendant le week-end. L'objectif principal de l'étude consistait à comparer individuellement l'efficacité de la buprénorphine et de l'association buprénorphine/naloxone par rapport au placebo. Le pourcentage de prélèvements urinaires, effectués trois fois par semaine, qui se sont révélés négatifs aux opioïdes non inclus dans l'étude était statistiquement plus élevé dans le groupe sous buprénorphine/naloxone que dans le groupe sous placebo (p < 0,0001) et dans le groupe sous buprénorphine que dans le groupe sous placebo (p < 0,0001).
Dans le cadre d'une étude en double aveugle, double placebo, en groupes parallèles, comparant une solution éthanolique de buprénorphine à un contrôle actif d'agoniste complet, 162 sujets ont été randomisés pour recevoir une solution éthanolique de buprénorphine sublinguale à une dose de 8 mg/jour (une dose à peu près comparable à une dose de 12 mg/jour de buprénorphine/naloxone), ou deux doses relativement faibles du contrôle actif, l'une d'elles étant suffisamment faible pour servir d'alternative au placebo, pendant une phase d'induction de 3 à 10 jours, une phase d'entretien de 16 semaines et une phase de désintoxication de 7 semaines. La dose d'entretien de la buprénorphine a été atteinte au jour 3 ; les doses du contrôle actif ont été adaptées plus progressivement. En se basant sur le maintien sous traitement et sur le pourcentage de prélèvements urinaires, réalisés trois fois par semaine, négatifs aux opioïdes non inclus dans l'étude, la buprénorphine s'est révélée plus efficace que la dose faible du groupe contrôle en permettant de maintenir les héroïnomanes sous traitement et en réduisant leur consommation d'opioïdes pendant le traitement. L'efficacité de la prise de 8 mg par jour de buprénorphine était similaire à celle de la dose modérée du contrôle actif ; toutefois, l'équivalence n'a pas été démontrée.
PP PHARMACOCINÉTIQUE (début page)
Buprénorphine :
Absorption :
Lorsque la buprénorphine est prise par voie orale, elle subit l'effet de premier passage avec une N-désalkylation et une glycuroconjugaison dans l'intestin grêle et dans le foie. L'administration de ce médicament par voie orale est donc inappropriée.
Le pic de concentration plasmatique est obtenu 90 minutes après l'administration sublinguale. Les concentrations plasmatiques de buprénorphine augmentent avec l'administration sublinguale de la buprénorphine/naloxone. La Cmax et l'ASC de la buprénorphine augmentent lorsque la dose est augmentée (dans une fourchette de 4 à 16 mg), bien que cette hausse soit proportionnellement inférieure à l'augmentation de la dose.
Paramètres pharmacocinétiques Suboxone 4 mg Suboxone 8 mg Suboxone 16 mg
Cmax, ng/ml 1,84 (39) 3,0 (51) 5,95 (38)
ASC0-48, heure × ng/ml 12,52 (35) 20,22 (43) 34,89 (33)
Distribution :
L'absorption de la buprénorphine est suivie d'une phase de distribution rapide (demi-vie de distribution de 2 à 5 heures).
Biotransformation et élimination :
La buprénorphine est métabolisée par 14-N-désalkylation et glycuroconjugaison de la molécule-mère et du métabolite désalkylé. Des données cliniques confirment que le CYP3A4 est responsable de la N-désalkylation de la buprénorphine. La N-désalkylbuprénorphine est un agoniste opioïde µ de faible activité intrinsèque.
L'élimination de la buprénorphine est bi ou tri-exponentielle, et a une demi-vie d'élimination plasmatique moyenne de 32 heures.
La buprénorphine est éliminée dans les fèces par excrétion biliaire des métabolites glucuroconjugués (70 %), le reste étant éliminé dans l'urine.
Naloxone :
Absorption et distribution :
Après une injection intraveineuse, la naloxone est distribuée rapidement (demi-vie de distribution d'environ 4 minutes). Après avoir été administrée par voie orale, la naloxone est à peine détectable dans le plasma ; après l'administration de buprénorphine/naloxone par voie sublinguale, les concentrations plasmatiques de naloxone sont faibles et diminuent rapidement.
Biotransformation :
Le médicament est métabolisé dans le foie, principalement par glucuronoconjugaison, et excrété dans l'urine. La naloxone a une demi-vie plasmatique moyenne de 1,2 heure.
Populations particulières :
Personnes âgées :
Aucune donnée pharmacocinétique n'est disponible chez les personnes âgées.
Insuffisance rénale :
L'élimination rénale joue un rôle relativement peu important (environ 30 %) dans la clairance totale de la buprénorphine/naloxone. Aucune modification de la posologie basée sur la fonction rénale n'est requise, mais la prudence est recommandée lors de l'administration du produit à des patients présentant une insuffisance rénale sévère (cf Posologie et Mode d'administration).
Insuffisance hépatique :
L'élimination hépatique joue un rôle relativement important (environ 70 %) dans la clairance totale de la buprénorphine/naloxone, et la durée d'action de la buprénorphine peut être prolongée chez les sujets dont la clairance hépatique est altérée. L'administration de doses initiales plus faibles de buprénorphine/naloxone et une adaptation posologique prudente peuvent être nécessaires chez des patients atteints d'un dysfonctionnement hépatique léger à modéré. L'administration de la buprénorphine/naloxone est contre-indiquée chez les patients présentant un dysfonctionnement hépatique sévère (cf Contre-indications).
PP SÉCURITE PRÉCLINIQUE (début page)
L'association de buprénorphine et de naloxone a été étudiée dans le cadre d'études de toxicité aiguà« et répétée chez l'animal (jusqu'à 90 jours chez le rat). Aucun accroissement synergique de la toxicité n'a été observé. Les effets indésirables étaient liés à l'activité pharmacologique connue des substances agonistes et/ou antagonistes opioïdes.
L'association de chlorhydrate de buprénorphine et de chlorhydrate de naloxone (ratio 4:1) ne s'est pas révélée mutagène dans le test de mutation bactérienne (test d'Ames), ni clastogénique dans le test cytogénétique in vitro sur les lymphocytes humains ou lors du test du micronucleus intraveineux chez le rat.
Des études de reproduction, au cours desquelles de la buprénorphine et de la naloxone (ratio 1:1) étaient administrées par voie orale, ont révélé l'apparition d'une embryolétalité chez le rat en présence de toxicité maternelle à toutes les doses. La plus faible dose étudiée correspondait à une exposition multipliée par 1 pour la buprénorphine et par 5 pour la naloxone par rapport à la dose thérapeutique humaine maximale calculée en mg/m2. Chez le lapin, aucune toxicité sur le développement n'a été observée à des doses maternelles toxiques. De plus, aucune tératogénicité n'a été observée ni chez le rat ni chez le lapin. Aucune étude péri-postnatale n'a été conduite avec l'association buprénorphine/naloxone ; cependant, l'administration maternelle orale de buprénorphine à doses élevées pendant la gestation et la lactation a entraîné une parturition difficile (conséquence possible de l'effet sédatif de la buprénorphine), une mortalité néonatale élevée et un léger retard de développement de certaines fonctions neurologiques (réflexe de redressement au contact d'une surface et réaction de sursaut) chez le rat nouveau-né.
Chez le rat, l'administration de buprénorphine dans la nourriture à une dose supérieure ou égale à 500 ppm a provoqué une baisse de la fertilité, démontrée par des taux de conception plus bas chez la femelle. L'ajout d'une dose de 100 ppm à la nourriture (exposition estimée pour la buprénorphine environ 2,4 fois supérieure comparée à une dose de 24 mg de buprénorphine/naloxone chez l'homme en se basant sur l'ASC ; les concentrations plasmatiques de naloxone étaient en dessous de la limite de détection chez le rat) n'a eu aucun effet indésirable sur la fertilité des femelles.
Une étude de carcinogénicité utilisant de la buprénorphine/naloxone a été menée chez le rat à des doses de 7, 30 et 120 mg/kg/jour, avec une exposition estimée 3 à 75 fois supérieure, par rapport à une dose sublinguale quotidienne de 16 mg administrée chez l'homme, calculée en mg/m2. Des hausses statistiquement significatives de l'incidence d'adénomes testiculaires bénins à cellules interstitielles (de Leydig) ont été observées dans tous les groupes quel que soit le dosage.
Une évaluation du risque environnemental de l'association buprénorphine/naloxone a conclu que l'utilisation de Suboxone ne devrait pas avoir d'effet néfaste sur l'environnement.
DP MODALITÉS DE CONSERVATION (début page)
Durée de conservation :
3 ans.
Ce médicament ne nécessite aucune précaution de conservation particulière.
DP MODALITÉS MANIPULATION/ÉLIMINATION (début page)
Pas d'exigences particulières.
PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE (début page)
LISTE I
Prescription sur ordonnance sécurisée répondant aux spécifications fixées par l'arrêté du 31 mars 1999. Prescription limitée à 28 jours. Délivrance fractionnée de 7 jours.
AMM EU/1/06/359/001 ; CIP 377613.2 (RCP rév 16.09.2011 ) 2 mg/0,5 mg.
EU/1/06/359/003 ; CIP 377615.5 (RCP rév 16.09.2011 ) 8 mg/2 mg.
Prix : 5,70 euros (7 comprimés à 2 mg/0,5 mg).
16,13 euros (7 comprimés à 8 mg/2 mg).
Remb Séc soc à 65 %. Collect.
Titulaire de l'AMM : RB Pharmaceuticals Limited.
RB Pharmaceuticals France
15, rue Ampère. 91748 Massy cdx
Pharmacovigilance, info médic et réclamations :
Tél (n° Vert) : 08 00 90 99 72
E-mail : rbp-pv-infomed@rb.com
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Dernière modification par Alain Will (17 mars 2012 à 04:24)
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Dernière modification par kameo (17 mars 2012 à 05:01)
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pierre a écrit
J'ai quelques questions pour compléter ton témoignages :
- Pourquoi n'est tu pas passer à la méthadone avant ?Pierre
bonjour, alors pour la métha, mon doc' m'a toujours dis qu'il ne voulais pas me voir transformée en 'bonbonne'(je le cite),il trouve cela plus addictif(déconseillé ds mon cas),et sur environ 2500 patients il m'avoue n'en avoir mis 'que' 200 sous métha.De plus il me répète que l'accessibilité au produit est plus compliquée...Ensuite il faut savoir que j'avais fait partie de 'l'étude RIME'(rémunérée) qui permettais de 'tester' le suboxone en france pour une mise sur le marché.Ils recherchaient des personnes sous subutex se shootant, j'ai donc essayé.J'ai donc tiré au sort et suis tombée sur le suboxone(l'autre étant le subutex).Je n'ai fait cette étude qu'un mois : en fait je me le shootais à ce moment là , et mon chéri, sous subutex injé depuis 15ans(moins 3ans d'arrêt...), m'a demandé de le laisser 'essayer', je lui ai donc dis ok, et à ce moment là , j'ai vraiment vu ce que ça pouvait faire...J'ai eu très peur...Il s'est mis à transpirer comme jamais, il avait des crampes de partout, des nausées, bref l'horreur.Ca m'a calmée, j'ai arrêté l'étude la semaine qui a suivi, pour recommencer le subutex. A l'époque j'avais fait cette étude car n'avais pas de mutuelle mais la sécu et donc je payais mon traitement, avec cette étude, les cachets étaient fournis, mais après ma mauvaise expérience du suboxone injecté j'ai préféré recommencer à payer mon traitement; jusqu'à ce que je me rende compte qu'il n'y aurait que le suboxone qui marcherait pour moi(avec l'aide indispensable de mon doc' ^^). Voila les raisons qui font que je n'ai absolument pas envie de le shooter aujourd'hui, et ma seule parade à ça, c'est de m'injecter d'autres trucs...Mais moins qu'avant, 1 fois ts les deux jours environ, enfin surtout quand je déprime, au lieu de 4 à 10 fois...
Aussi mon doc' m'avais expliqué que le suboxone "s'injectais" seulement chez ceux qui n'étaient pas 'accro' réellement, que ceux qui étaient à fond dedans, surtout psychologiquement, allaient être beaucoup plus en manque, et donc souffrir, que ceux qui considèrent que la bupré n'est pas une nécessité vitale dans leur vie.
Désolée si j'ai du mal à m'expliquer, mais j'ai besoin que vous me compreniez.
Bonne soirée à tous
'La folie, c'est de se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent'
Albert Einstein
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L'injection du suboxone(pour ma part)a sensiblement le même effet que de l'eau injectée, c'est à dire rien du tout, contrairement au subutex...Pour mon chéri, oui, c'est tout à fait ça, il était en manque mais pas moi, mais bien sûr,
Je tenais aussi à dire qu'à la pharmacie, les gens sont TRES souriants et agréables quand je vais chercher du suboxone, contrairement à l'effet 'subutex'.Bref que des bonnes choses que ce nouveau traitement, et mon chéri s'y est mis aussi ^^.Je le conseille quand même aux gros injecteurs, car ils vont vite 'être obligés' de le prendre sous la langue pour ressentir un effet,ou du moins ne pas être en manque...Après c'est un gros travail psychologique personnel d'arrêter et de passer au suboxone, finalement j'ai mis 6mois avant de dire 'oui, ok, c'est vraiment le mieux pour moi' à mon doc'.
Bonne soirée :)
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Dernière modification par Alain Will (24 mars 2012 à 11:51)
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kameo a écrit
Après quand tu dis 'on', tu parles de toi et tes proches? Des personnes du site? Moi perso, je ne suis pas d'accord avec toi, évidemment que le suboxone c'est 'mieux' que le subutex : c'est la même chose, mais ça ne s'injecte pas, cela dit tout comme le subutex, tout le monde est censé le prendre sous la langue, donc ceux qui n'y arrivent pas et se l'injectent c'est pas 'bien', donc je trouve la réaction des pharmaciens, et même des gens (en l'occurrence mes amis) logique et normale
Non, je ne suis pas d'accord, il n'y a rien de "logique et normal" dans l'attitude d'un pharmacien qui va dénigrer une personne qui viens s'acheter des pompes, ou prendre son sub, sa métha.
Car parce qu'une personne qui viens prendre son sub et qui parfois se l'injecte va subir bon nombre de remarque désobligeantes, parce que c'est pas "bien".
Lui le pharmacien pourrait avoir une attitude méprisante.
Et une personne qui viens prendre du suboxone, lui on lui doit des sourires.
Non !! Le pharmacien ne doit juger ni l'un ni l'autre.
Et puis en parlant du "bien" et du "mal".
A ce moment la, un injecteur d'héro qui viendrai s'acheter des pompes pour ne pas réutiliser la même, ou utiliser celle du pote, on ne devrais rien dire quand des pharmaciens se comporte mal (par des regard, des remarques, etc)
Tout simplement parce la que la encore (si on suit le raisonnement) s'injecter de l'héro : Quelque part c'est pas "bien" ...
Après bien entendu que le suboxone est une bonne chose.
Mais ce que Pierre a voulu dire (enfin c'est comme ça que je l'ai compris) et en tout ce que moi je veux dire.
C'est que subu ou suboxone, injecteur d'héro qui viens s'acheter des pompes, un type qui viens récupérer sa méthadone, bref peu importe.
Le pharmacien, n'as pas a être plus gentil avec l'un qu'avec l'autre, ni a stigmatiser l'un et pas l'autre, sous prétexte "que lui" trouve que c'est mieux.
Des usagers, substitué ou non qui se sont fait humilier/méprisé/etc ... par des pharmaciens, il y en eu trop (le forum est rempli de témoignage).
Ce n'est pas eux, qui sont des vendeurs, et qui reçoivent des clients, a faire des jugements sur "ce qu'il pense eux".
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Alain Will a écrit
Et tout comme je suis d'accord avec Lloigor... Je pense juste qu'il faut avoir, savoir prendre un peu de recul, face à un TSO finalement peu connu en France ; et j'espère que les choses s'arrangeront avec le temps...
j'espère aussi que les choses s'arrangeront avec le temps! Et je le crois! :)
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