Les anti-épileptiques agissent sur l´épilepsie mais aussi sur les neuropathies périphériques, troubles de la santé fréquents chez les personnes vivant avec le VIH. Aujourd´hui, plus de 55 % de ces personnes pourraient avoir une indication pour la prise à la fois d´antirétroviraux et d´anti-épileptiques. Or les connaissances concernant la co-administration de ces médicaments étaient jusqu´alors floues. Il existe des interactions entre certains anti-épileptiques et certains antirétroviraux, qui conduisent à envisager des ajustements de doses pour en conserver l´efficacité. A partir de 42 études réalisées sur l´utilisation des antirétroviraux et des anti-épileptiques, des chercheurs ont apportés de nouvelles recommandations.
Les personnes prenant de la phénytoïne pourraient nécessiter un dosage deux fois plus élevé de lopinavir/ritonavir (Kaletra®) pour maintenir inchangées leurs concentrations sanguines. Les personnes prenant de l´acide valproïque devraient réduire le dosage de zidovudine (Retrovir®), pour maintenir inchangée sa concentration sanguine. En revanche, la co-administration d´acide valproïque et d´éfavirenz ne nécessiterait pas d´ajustement de dosage. Les patients prenant de l´atazanavir "boosté" par du ritonavir auraient besoin d´un dosage deux fois plus élevé de lamotrigine pour maintenir sa concentration sanguine. La co-administration de raltégravir (Isentress®), d´atazanavir (Reyataz®) et de lamotrigine ne nécessiterait pas d´ajustement de dosage, tout comme la co-administration de raltégravir et de
midazolam. Il est important d´éviter les anti-épileptiques induisant certaines enzymes métabolisant les médicaments (phénytoïne, phénobarbital, carbamazépine) chez les personnes prenant des inhibiteurs de protéase ou des inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse, car le risque est que des interactions pharmacocinétiques empêchent toute suppression virologique.
Source : Act Up-Paris - protocole