UD ou le parcours du combattant

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Lyta femme
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Bonjour,

Je suis la femme d'un UD.  Étant complètement étrangère à  ce milieu, je découvre chaque jour un peu plus l'ampleur de la problématique toxicomanie et cela depuis 13 ans  que nous sommes liés.

Nous sommes en couple stable depuis 5 ans, un enfant. Pour en arriver là  il a fallu du temps et beaucoup d'énergie. Sortir de la rue, penser à  envisager autre chose que la prise produit, ça a été long, rempli d'étapes, de ruptures et d'aller-retours entre cette ancienne vie et la nouvelle. Après plusieurs hospitalisations, sevrages, traitements Subutex, et une post-cure  mon compagnon  a entamé un traitement Méthadone (il y a 9 ans) ; cela l'a stabilisé et a permis son changement de vie, la réinsertion sociale, professionnelle, et la construction de notre famille.

Seulement voilà , la défonce l´obnubile toujours autant les envies de produits sont violentes, récurrentes et régulières. Nous étions partis en pleine France du vide pour limiter les circonstances défavorables, mais à  la campagne ce n'est pas forcément si simple : beaucoup de personne âgées et donc beaucoup de médicaments et notamment des BZD (en plus il bossait dans une maison de retraite...). 
Une vie « classique » lui demande énormément d'efforts et l'épuise mentalement et psychologiquement. Alors les petits accrocs, les stress du quotidien  et des relations humaines peuvent le faire replonger dans le produit. Il a depuis quelques temps des écarts plus fréquents y compris avec la Méthadone, chose qu'il n'avait jamais faite avant.
Pour ma part, j'accepte de moins en moins ses périodes de défonce qui sont quand même spectaculaires. Elles m'angoissent pour notre enfant qui grandit et comprend, pour ce qu'il est capable de faire dans ses états-là  et pour cette vie qui n'est pas celle que l'on avait imaginée quand on a décidé d'une vie commune. D'ailleurs à  ce moment-là , il était arrivé à  un dosage très faible (5mg) de  Méthadone et la diminution en vue de l'arrêt était envisagée. Et puis, est-ce parce qu'il se sentait bien , mais ses traumas de l'enfance qu'il avait carrément enfouis  sont remontés, et depuis il n'a pas retrouvé cet état de sérénité qu'il avait. Il a maintenant besoin de dosages plus forts avec tous les désagréments qui vont avec. Quand il se sent prêt, il recommence une diminution en concertation avec son centre et à  chaque fois il replonge (en général en dessous 40mg). .Mais lui souhaite un jour arrêter le traitement pour toutes les raisons que vous connaissez et pouvez imaginer. Donc il ne se satisfait pas d'un dosage confortable.

Voilà  rapidement notre tableau. J'ai parfois l'impression que les étapes où nous sommes actuellement sont très rudes. Il me semble que c'est un travail intérieur laborieux et épuisant. On a pu construire une autre vie avec des centres d'intérêt différents, mais le produit l'obnubile toujours, et cela reste son espèce de bouée quand il se sent dépassé. Seulement, les rechutes l'épuisent physiquement (il se met réellement en danger) et psychologiquement, il perd à  chaque fois un peu plus l'énergie, la volonté et l'espoir. Il a fait une année avec la psy  du centre l'an dernier, ils ont énormément travaillé, mais c'était dur et il redoute de continuer à  fouiller dans cette vie qui l'a abîmé. En même temps je pense que cela lui a permis d'avancer. Mais comme il a malgré tout eu des reprises de produits, il est désabusé.

Je suis un peu longue, mais je voulais essayer de faire le plus possible le tour de notre situation. Parfois je me demande si on peut réellement sortir de l'addiction, et je me pose beaucoup de questions sur notre vie future. Est-ce que cela va se stabiliser ou est-ce que l'on va devoir se séparer ? J'adore mon mari, c'est un père génial, un compagnon fabuleux  mais sous produit c'est un autre bonhomme et moi je ne suis pas capable d'une vie où le produit domine. Même à  petite dose, en extra, ou en complément ça me fait péter les plombs, parce que de toute façon il ne sait pas (ou ne peut pas)  rester dans la demi-mesure.

Voilà , j'aurais besoin de vos témoignages, avis, conseils.  Merci et à  bientôt.

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ron thal homme
PsychoHead
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Salut et bienvenue à  toi Lyta !!!! salut
les témoignages, avis et conseils devraient suivre ....
Ron.

" Un jour j'irai vivre en théorie... car en théorie tout se passe bien !!!!" Homer Simpson.

"On ne se bat bien que pour les causes qu'on modèle soi-même, et avec lesquelles on se brûle en s'identifiant..." René Char.

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mikykeupon homme
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Salut et bienvenue.

Je vais te parler de mon experience perso.

Depuis que je ne me défonce plus je me fait chier ou alors il faut que je fasse des trucs un peu extreme pour me sentir vivant. Le truc c'est que une fois que tu as connu la drogue et la vie extreme qui vas avec, il est très difficile de retourner dans une vie plus "classique" qui nous-me parait plate et morose. Il ni as pas de grand pic de joie, de colère... enfin ce qui nous fait vibrer.

Après je ne dit pas que l'arrêt et le retour à  une vie plus "stable" soit impossible, cela dépend de chaque personne et de l'entourage.

Bon courage, tu auras d'autres témoignages.

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Lyta femme
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27 messages
Merci pour ta réponse Mikykeupon. C'est vrai qu'il m'explique cela aussi, ne se sentir vivant que défoncé, sinon il se trouve fade. Et je crois qu'il attendait de la paternité, de la vie ensemble une compensation suffisante, mais ce n'est pas toujours le cas et ça le désole encore plus.
Toi tu as quand même décroché, qu'est-ce qui t'a amené à  accepter une vie que tu ressens plus chiante ?

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empathy homme
Psycho junior
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Salut Lyta,

Moi aussi je vais te parler de mon expérience en espérant que cela t'aide.

J'ai trouvé dans la drogue, notamment les opiacés, un moyen de "remplir" un sentiment chronique de vide, un moyen de soulager une tension intérieure qui était devenue insupportable, un moyen de soulager la peur, l'insécurité intérieure. Alors bon la suite est assez classique, au début c'est le bien-être absolu, ensuite c'est l'obsession et après c'est l'enfer. Donc lorsqu'il n'y a plus que de la misère morale, physique, financière etc... on se remet d'aplomb avec la substitution et une fois que l'on a retrouvé une bonne stabilité les vieux démons peuvent revenir violemment si en parallèle on ne fait pas un gros travail sur soi avec l'aide d'un bon psy, un bon addictologue et un bon médecin traitant.

Comme ton mari apparemment (dis-moi si je me trompe), nous avons grandi avec le sentiment de ne pas avoir reçu l'attention, l'appui, l'affection... qui nous reviennent. La première partie de notre vie se résume à  du manque et des traumatismes, et toute notre vie on va chercher à  compenser ce manque, pour ma part ce fut d'abord la colère et le désespoir et enfin la drogue.

Bref tout ça pour dire que tant que l'on a pas réglé ce problème avec soi-même on reproduira sans cesse le  même schéma.

Ceci dit, j'ai beau être stabilisé avec la métha et faire ce travail sur moi avec les soignants depuis des années, il a fallu que je m'isole pour me protéger des tentations. Et je ne te cache pas que je fantasme  souvent sur une bonne "héroïne" comme il m'arrive d'être nostalgique de périodes de défonce particulièrement intenses. Donc je reste fragile sur ce plan mais un bon dosage de métha aide grandement à  rester tranquille.

Je dirai qu'il faut ni avoir peur, ni avoir honte d'augmenter le dosage de méthadone lorsque la tentation pour les produits se fait à  nouveau sentir. Je ne vois que ça pour calmer les tentations si obsédantes et surtout bien en parler à  ses soignants quitte à  rapprocher les rendez-vous pendant un temps.

Il vaut mieux avoir un bon dosage de métha plutôt que d'avoir une dose trop juste ou trop faible qui risque de nous faire faire n'importe quoi, comme prendre double dose un jour et rien le lendemain par exemple, ça c'est le meilleur moyen de perdre le contrôle. Ou alors se mettre dans la tête qu'il faut à  tout prix se débarrasser de cette maudite dépendance et baisser brutalement son dosage pour vite en finir. Non, là  , tout faux.

Dernière modification par empathy (25 juillet 2012 à  10:27)


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filousky homme
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empathy a écrit

Il vaut mieux avoir un bon dosage de métha plutôt que d'avoir une dose trop juste ou trop faible qui risque de nous faire faire n'importe quoi, comme prendre double dose un jour et rien le lendemain par exemple, ça c'est le meilleur moyen de perdre le contrôle. Ou alors se mettre dans la tête qu'il faut à  tout prix se débarrasser de cette maudite dépendance et baisser brutalement son dosage pour vite en finir. Non, là  , tout faux.[/justify]

C'est effectivement là  que le bât blesse. Il existe deux options avec la méthadone : diminuer pour se sevrer ou rester en "maintenance" à  un dosage suffisant.
C'est mon choix et je ne peux que me féliciter d'avoir choisi cette option, en me débarrassant de toute notion de bien et de mal, mais avec la furieuse intention de "bien vivre".

L'ennui terrible dont parle Miky est bien un écueil sur lequel on va se planter, se tromper, devenir con et obtu et finalement terminer avec une tronche à  la Le Pen à  jouir. Ça craint, comme dit ma fille...

Ce que tu découvres chaque jour passé de ces treize ans est cette maudite idée préconçue comme quoi un drogué ne peux pas être heureux tant qu'il est dépendant d'un produit.
Cette idée est fausse, archi fausse et plantante  pour bien des dépendants qui vont continuer à  s'auto martyriser leur vie entière, sans caresser la douceur de la vie (parfois, quand le vent est dans le bon sens et qu'on sait en profiter).

Tout ce que je t'ai écrit ne concerne que mon propre vécu face à  ces problèmes.

Fil


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le gecko homme
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Bonjour Lyta,
Oui, je confirme qu'une substitution sur le long terme et sans objectifs encore bien précis (maintenance à  vie, j'ai 52 ans, ou sevrage très très progressif, on verra), permet de mener une vie normale et surtout, de s'intéresser à  autre chose que la dope, la recherche de dope, les interrogations sur la dope, etc...
Comme l'a dit Fil, il faut faire table rase des idées préconçues et de la morale, on s'en tape. On est des drogués, peut être, on s'en fout. L'important est de vivre, de rechercher des occasions de petits plaisirs (et les enfants pour ça, c'est pas mal !) qui viennent de soi, et de retrouver aussi de la confiance en soi.
Personnellement et c'est un point très important pour moi, je pense que la vie est chiante, si on la rend chiante. Il y a tellement de choses super à  faire !
Ceci dit, ce n'est pas drôle de vivre avec un UD et ma femme qui ne fume même pas, a bien du courage de m'avoir supportée si longtemps, mais notre amour a résisté et nous avons deux filles géniales qui font notre joie, même si par moment, gérer deux ados, c'est pas toujours évident.

La dope fait mieux passer les moments sans argent que l'argent, les moments sans dope.
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bighorsse femme
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salut
tu vois, ce que vit ton mec est assez courant, surtout quand la substitution se retrouve mise à  mal , soit par un trop bas dosage, soit par la volonté de vouloir l'arrêter...mais pourquoi vouloir arrêter la métha ?? quand on parvient à  trouver son équilibre avec elle, qu'on a une vie satisfaisante, il ne sert à  rien de tout planter
il s'ennuie? ok c'est peu être bien le lot du commun des mortels...qu'il fasse l'effort de se trouver un truc qui le passionne , par ex un truc dont il a tjs rêvé et qu'il n'a jamais réalisé à  cause de la came.
tu as aussi le droit de lui dire sans aménité que tu ne te vois pas du tout le partager avec la came
parler, beaucoup, sans tabou fait souvent évoluer les choses

l angoisse est le vertige de la liberté

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Lyta femme
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27 messages
Merci pour toutes vos réponses. Je suis complètement d'accord avec l'idée de métha stabilisatrice.

Par contre, lui effectivement, dans ses moments sombres, il se sent comme mort à  l'intérieur sans sentiments et la drogue lui semble être la seule chose qui l'ait fait vibrer. Pourtant il aime sa nouvelle vie, il a des projets mais dans ses moments-là  il ne ressent plus d'émotions positives et motivantes. Ce sont des phases dures où il oublie les petites joies du quotidien et se détache de sa vie. Un peu un état dépressif, mais lui ne le voit pas comme ça. Il pense alors que toutes les fois où il paraissait serein, motivé et dans une démarche positive, il faisait semblant.
Personnellement, je relie ses phases aux diminutions de métha, son addictologue aussi, mais lui non. Pour lui la métha l'a aidée et maintenant elle le dessert, parce qu'il délire avec en prenant son traitement de 15 jours en 2 jours, parce que quand il va au centre il achète des trucs au marché noir. Il entre dans un engrenage de toujours plus de mélange et de dope. Alors il souhaite diminuer pour arrêter et se protéger considérant que la métha lui occasionne plus d'inconvénients que de bien être.

Je ne suis pas d'accord avec son analyse, pour moi cela est plutôt dû à  ce sous dosage.
Il a mal vécu physiquement le passage de 40 à  35 mg qui s'est suivi, une semaine après d'une reprise de produit. Du coup il est resté à  35mg 3 mois. Assez stressé au travail en ce moment, redérapage début juin et là  accident, hospitalisation, casi-rupture de métha :il avait presque tout pris, donc pour ne pas aller au centre il en profite pour passer d'un coup à  20 mg, et il choisit en même temps de prendre moitié moins d'antidépresseur. Comme si ce n'était pas suffisant, il attend 3 semaines pour prendre du fer alors que suite à  l'accident il a une grosse anémie, donc énorme fatigue, et bien évidemment, le moral est plus que dans les chaussettes et l'envie de produit au taquet. Du coup il passe à  l'acte plein pot. Mais c'est la faute de la métha, c'est avec elle qu'il a comencé le délire et c'est en allant la chercher, donc il veut arrêter. ça me fait bondir d'entendre ça et de voir le résultat.
Ensute c'est la suite logique je constate les gros retraits de liquide, je trouve une ordonance de rohypnol,bon là  je la brûle et je jette aussi le reste de Lexomil que je trouve avec ses clopes. Après sa redescente, il est plus clair , on peut parler, on parle beaucoup mais il est sombre et reste persuadé de son analyse. Il est entếté et il veut essayer cette voie sans métha, en prenant du produit ponctuellement,
C'est peut-être juste un cap, mais il me fait flipper : mettre la metha en question, envisager de prendre de la came en free ponctuellement, c'est nouveau et je trouve ça un peu utopique. Je me dis que si c'était si simple ça se saurait.  J'ai l'impression que notre vie peut basculer. On parle beaucoup tous les deux, mais il est dans son raisonnement. D'ailleurs il a lu vos réponses, mais il considère que lui ça ne lui convient pas qu'il ne fonctionne pas comme ça.
Je suis en contact avec son centre, ses soignants sont aussi inquiets, je vais les voir moi aussi, j'ai besoin de pistes en ce moment. Je sais que la démarche doit venir de lui et qu'on ne peut pas imposer, mais je ne peux pas le laisser faire n'importe quoi, juste parce qu'il est dark en ce moment.
Lyta

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mikykeupon homme
Modérateur à la retraite
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Salut lytia.

Je n'ai pas eu/pris le temps de te répondre car c'est un peu compliqué.

Nous sommes toutes et tous différents, donc ce qui as marché pour moi ne marchera pas sur une autre personne.

Perso, ca as été de m'investir dans la lutte, mais en prenant de gros risques, car je ne supporte pas ce monde et j'ai envie de participer au changement. De me sentir utile et écouté.

Bon j'avais une femme hyper compréhensive et patiente, donc pas seul.

Sinon il y'as des personnes qui arrivent à  gérer leurs consommation de came et avoir une vie stable, mais pour ca il faut être très clair avec soit-même et le produit. Ce qui n'est pas simple du tout.
Et vue qu'il ne reconnais que sa diminution de metha fût trop rapide, je ne pense pas qu'il soit clair là -dessus. Car diminuer pour prendre d'autres produits à  coté n'est d'aucune efficacité, je pense même l'inverse.

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Lyta femme
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27 messages
Bonjour,
Je viens vous donner des nouvelles.  Finalement, la redescente a été assez rapide et plutôt bien gérée. Après beaucoup de discussions, nous avons l'impression d'être arrivés à  un nouveau cap où nous sommes tous les 2 impliqués. Je crois que mon compagnon l'avait envisagé depuis longtemps, mais moi pas accepté. Je m'explique.

Après 5 années de TSO métha très fluide et presque modèle sans reprise de produit, il y a ces 4 années où les vieux démons reviennent, où tout semble plus compliqué, avec des prises de produits régulières, notamment BZD.  Ce sont des prises souvent événementielles, liées à  des soucis qui le dépassent, mais peuvent être aussi mécaniques : au bout d'un moment il ne pouvait plus passer devant la pharmacie du travail sans avoir envie de la vider, idem chez la voisine qui a un stock de médocs hallucinant. La tentation du travail il l'a éliminée en changeant de taf, pour le reste, on fait avec et ça dérape parfois. Au final il peut avoir 4  à  5 prises de produits par an. Au départ, elles duraient longtemps : il y a 4 ans on prenait pour au moins pour 1 mois de rechute à  chaque fois, maintenant on en est à  une semaine, voire 5 jours. Je trouve ça énorme comme progrès et comme je suis confiante je m'imaginais que bientôt tout serait fini. Mais lui ne ressentait pas les choses ainsi et me dit avoir besoin de ses moments de défonce. Et c'est là  où pour moi tout semble basculer parce que je vous assure que les semaines où il reprend des produits sont épuisantes. Il fait n'importe quoi, et ça me met dans des états de stress et d'angoisse qui n'arrangent rien à  la situation. Donc j'ai beaucoup de mal à  accepter cela et à  l'envisager sur le long terme, comme faisant partie de notre vie.

On est allé au centre ensemble la semaine dernière. Les soignants arrivent aussi à  la même conclusion que lui, pour l'instant ces moments de prises de produits sont « incompressibles », si on veut sauver notre couple il faut que l'on apprenne à  gérer ses moments. Et voilà  la nouveauté pour moi.
Alors c'est vrai, je reconnais qu'après chaque rechute il semble avoir avancé sur lui, sur ses angoisses, etc. Comme des moments d'explosion qui lui permettent de se recentrer. Mai  qu'est-ce que c'est dur !
La dernière rechute je n'étais pas là , je l'ai suivi à  distance sur 4 jours et le 5ème quand on s'est revu c'était les reliquats. Donc on a pas eu tous les désagréments habituels liés à  nos visions opposées, et la redescente a été  soft, alors qu'il a multiplié les produits (métha, héro, Rohypnol, Lexo, alcool et cannabis).
Alors est-ce que c'est une solution  ? Accepter  ces moments tant qu'il en a encore besoin, mais que je me protège avec notre enfant en nous éloignant ou lui en s'éloignant le temps de la »tempête » ?

Et mon autre question, c'est au niveau RDR, quels produits ? De l'héro il n'en avait pas pris depuis 9 ans. Moi ça m'a fait flipper de voir réapparaître tout ça. Et pourtant ça n'a pas débordé autant que lorsqu'il gobe les lexo par boites. Si les reprirses de produits sont inévitables, tant qu'il est sous métha (il est remonté à  35mg au fait), qu'est-ce qui est le moins risqué : morphine, BZD (moi perso, je ne supporte pas, il fait n'importe quoi avec ce genre de  cachetons), héro ou autre ?
Merci pour votre écoute.

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empathy homme
Psycho junior
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Re-salut Lyta,

Je me permet d'insister en te disant que "le moins risqué" comme tu dis, c'est que son dosage de métha soit augmenté car à  l'heure actuelle il est sous-dosé. Tu le disais toi-même dans ton premier post que en-dessous de 40 mg, il replonge. A un moment donné il faut être honnête avec soi-même et admettre que un dosage adéquat de méthadone freine considérablement les pulsions et que si on se met délibérément en sous-dosage pour espérer retrouver des sensations avec de l'héro ou autres, c'est tout autre chose. Là  on est plus dans la volonté de se stabiliser, mais bien dans l'envie de se défoncer.

Je te dis ça car tu as l'air de te résigner au fait que les prises de produits sont inévitables, eh bien non, je t´affirme que non, pour les raisons évoquées au début de mon propos.

Amicalement.


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filousky homme
Modérateur
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12273 messages
Compliqué tout ça ! Quand tu demandes ce qui est le moins dangereux entre les BZD, l'héro, morphine ??

Chaque produit développe ses capacités nocives en cas d'excès. L'héro et la morphine par O.D. Les BZD font faire des chose dangereuses pour soi-même et entraînent une amnésie, l'alcool peut tuer par O.D. et toutes développent une dépendance, l'alcool étant le plus toxique pour le corps et la tête.

C'est effectivement pas là  que se trouve le gros du problème mais dans le bas dosage de méthadone de ton homme, comme on le dit tous.
fil

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le gecko homme
Banni
Inscrit le 01 Dec 2010
582 messages
Pour la dangerosité des produits,
Si on met de coté les OD et les risques liés à  l'injection, les opiacés ne sont pas toxiques pour le corps (il n'y a qu'au niveau du foie que j'ai des doutes, c'est à  vérifier).
En tout cas, mon addicto est clair là  dessus. Indépendamment des problèmes d'addiction, les opiacés n'entraînent aucune pathologie particulière ou spécifique. Ce pourrait même avoir des propriétés AD/anxiolytiques qui ne sont pas si mauvaises pour le corps (le système immunitaire, par exemple).
Ce n'est pas le cas de l'alcool !!!!
Quant aux bzd, elles finissent par bien bousiller le cerveau.
Pourquoi s'obstine-t-il à  le pas vouloir essayer un dosage un peu supérieur et de tenter le coup, ne serait-ce que quelques jours.
Bonne journée

La dope fait mieux passer les moments sans argent que l'argent, les moments sans dope.
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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
ce ne sont pas les opiacés proprement dit qui sont nocifs pour le foie mais bien plutôt les produits de coupes qui les accompagnent toujours

la question que tu poses lyta à  savoir que vaut il mieux prendre n'est pas très "sensée" ; la vraie question est  plutôt qu'est ce que ton compagnon aime vraiment ?
le pire mélange est peut être BZD + métha  ...mais là  chacun peut te dire que ce serait bzd+alcool ...
à  lui de savoir comment il réagit à  ses prises de prod..

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le gecko homme
Banni
Inscrit le 01 Dec 2010
582 messages
Oui, Bighorsse,
Mais, je pense qu'on sera tous d'accord pour dire que le pire mélange c'est métha + bzd + alcool, car cela fait trois produits dont il faudra se débarrasser ensuite. En plus, bzd + alcool, bonjour les dégâts au niveau des neurones et du foie !

La dope fait mieux passer les moments sans argent que l'argent, les moments sans dope.
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spartiate homme
jeune de la vieillerie
Inscrit le 07 Apr 2012
578 messages
Salut Lyta,
salut
je ne peux qu'adhérer aux conseils qui tourne autours du "bon dosage" métha. C'est la pierre de seuil de la maison, une condition siné qua non du "mieux vivre" pour ton homme.
Après , abstinence complète? re-consommations récréatives ponctuelles? à  chacun de voir.

Mais au delà , il y a l'ennui, le vide et là : pas de pilule du bonheur, pas de solution toute faite.....


pour citer Empathie

nous avons grandi avec le sentiment de ne pas avoir reçu l'attention, l'appui, l'affection... qui nous reviennent. La première partie de notre vie se résume à  du manque et des traumatismes, et toute notre vie on va chercher à  compenser ce manque, pour ma part ce fut d'abord la colère et le désespoir et enfin la drogue.

ben ouais, c'est là  le noeud du problème....Retrouver du plaisir, accepter de vivre avec ses manques, ses traumatismes....par des biais moins nocifs moins immédiats que les prod.

perso, je le vis comme une forme de déconditionnement, de "rééducation" à  l'accès au plaisir, qui exige de la persévérance, du temps, mais qui fonctionne. Meme si je rechute, j'avance.

                     

Pour citer Miky

Perso, ca as été de m'investir dans la lutte, mais en prenant de gros risques, car je ne supporte pas ce monde et j'ai envie de participer au changement. De me sentir utile et écouté.

ben ouais, agir, arreter de se regarder le nombril..... Sortir du processus de" survie" pour atteindre "l'exister".

Après chacun sa recette: militantisme, macramé, écriture, boulot...............................

Bon courage à  vous deux Lyta, en tous cas il a beaucoup de chance d'avoir une compagne telle que toi.
A lui d'agir  roll


" Si un État est gouverné par la raison, la pauvreté et la misère sont honteuses ; si ce n’est pas la raison qui gouverne, les richesses et les honneurs sont honteux. "
Confucius

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Lyta femme
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27 messages
Bonjour,
Merci pour vos réponses, suggestions et encouragements. Non seulement, ça fait du bien , mais ça éclaire aussi ma lanterne.

    Empathy, je suis d'accord avec toi et sur le dosage stabilisateur qui aide à  vivre avec ses peurs, mais j'ai l'impression que c'est ma vision et pas la sienne.
Lui ne voit pas de différence entre les dosages, il me dit avoir toujours les mêmes envies constamment, sauf qu'en fonction des circonstances il les gère plus ou moins bien. Il y  a quelques temps il était remonté jusqu'à  70 car il avait des prises de produits très rapprochées et la réponse de son addictologue a été l´augmentation progressive jusqu'à  ce qu'il n'est plus de prises. A ce genre de dosage, il est quand même plus  vite KO , et comme il se sent déjà  naturellement  fatigué et avec  moins de patate que quelqu'un qui a eu une vie plus classique, il cherche à  chaque fois à  redescendre pour ne pas être épuisé au travail et diminuer les autres désagréments.
Ensuite, je crois qu'il n'arrive pas à  envisager la méthadone comme un traitement à  vie. Pourquoi, je ne sais pas. Moi ça ne pose pas de problème, ça vient de lui. C'est complexe, un mélange de plein de choses : le désagrément, le fait de se dire que l'on est tributaire d'un produit pour aller bien (ça j'ai l'impression qu'il ne l'accepte pas), il se sent toujours tox ( c'est amplifié depuis qu'il a déconné avec son traitement, il ne sent plus protégé par lui), peut-être aussi la sensation d'avoir comme une maladie, de prendre un truc tous les matins au réveil, ne pas être libre, et certainement d'autres choses propres à  lui et que je n'ai pas captés.

Je ne crois pas me résigner, j'essaie juste de comprendre comment il fonctionne. J'ai l'impression que mon attitude provoquait un blocage et une espèce de stress constant autour de la future rechute hypothétique qui finalement arrivait tôt ou tard. Le fait que je comprenne et que j'accepte ses envies de défonce lui enlève un poids énorme, je ne sais pas on dirait comme un nouveau regard sur notre vie. Là  c'est certainement facile,c'est récent comme raisonnement et on a repris notre rythme, je ne sais pas si je serai aussi philosophe le jour où il dérapera. Mais c'est la première fois que j'ai envie d'essayer de lui faire confiance de cette façon-là , de gérer ses pulsions. Avant c´était inconcevable, il fait tellement n´importe quoi sous produit que je me disais que je devais essayer de canaliser, pour lui, pour nous. Peut-être que ça a servi pendant un temps, mais maintenant on a la sensation que ça ne fait qu'empirer les choses. C'est pas évident pour moi, je ne peux pas deviner la suite, mais notre fonctionnement actuel a atteint ses limites.

C'est pour cela que je me  posais des questions sur les mélanges de produits. Et effectivement, Bighorsse, la bonne question serait plutôt ce qu'il aime prendre. Je pense que c'est l'héro qu'il préfère. Les BZD ça lui plaît carrément aussi, mais il commence à  flipper de ce qu'il est capable de faire. C'est exactement ça Filouski : choses dangereuses et amnésie. C'est pour ça que je craque à  chaque reprise. Alors c'est sûr que s'il arrive à  éliminer ce genre de produit en gérant ses conso, ça me soulage. Pour l'alcool et les prises de métha incongrues, c'est de la surenchère. Alors peut-être évitable s'il pense essayer de gérer et ne prend pas de BZD. Et pour son foie, le gecko c'est vrai ce ne serait pas plus mal, d'autant qu'il a eu le VHC.

Spartiate, merci. Je fais ce que je peux, c'est pas toujours facile, mais on est très liés tous les deux, on essaie d'avancer ensemble. Ce n'est pas un chemin simple et tout tracé, ça bouscule un peu,  ça oblige à  faire sauter quelques barrières du bien pensant classique.
J'ai l'impression que toutes ces étapes de déconditionenment, de rééducation à  l'accès au plaisir, comme tu dis, c'est un vaste chantier, un long parcours , une espèce de lutte terrible. Rechuter et avancer, persévérer. Je suis admirative de tous ces efforts fournis. Le macramé il n'a pas encore tenté!  mais le boulot, l'écriture, la création sont des espèces de moteurs pour lui.

En tout cas bon courage à  tous ceux qui se lancent dans ce parcours audacieux et qui vaut carrément le coup. Et encore merci pour ce forum très enrichissant.

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le gecko homme
Banni
Inscrit le 01 Dec 2010
582 messages
Attention Lyta,
Il y a quand même un autre facteur, c'est l'envie de s'en sortir !
Ok les UD ont besoin d'attention et il ne "faut pas les brusquer" pour ne pas rouvrir des "plaies mal cicatrisées"; mais il ne  faut pas exagérer non plus !
UD, ou pas UD, on traîne tous des valises et j'ai l'impression que ton mec n'est pas du genre à , ne serait-ce  qu'essayer de les soulever, avant d'appeler immédiatement son porteur favoris et attitré, Mr Opium et consors.
C'est peut être sec, mais je te laisse ce sujet de réflexion.
Bonne soirée et bon we.

La dope fait mieux passer les moments sans argent que l'argent, les moments sans dope.
(Fat Freddy in Freak's brothers)

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spartiate homme
jeune de la vieillerie
Inscrit le 07 Apr 2012
578 messages
@ Le Gecko

dur dur les présupposés.......si ça se trouve le mec il se débat comme un damné pour s'en sortir?

" Si un État est gouverné par la raison, la pauvreté et la misère sont honteuses ; si ce n’est pas la raison qui gouverne, les richesses et les honneurs sont honteux. "
Confucius

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Lyta femme
Nouveau membre
Inscrit le 24 Jul 2012
27 messages
Heu le gecko, c'est un peu sec ouais. Je me dis que j'ai du mal m'exprimer parce que c'est pas du tout l'image que j'ai de mon mari. Qu'est-ce qui te donne cette impression dans ce que j'ai écrit ?

J'ai pas détaillé sa vie ni  ses trauma et craintes parce que je pense que ce serait plutôt à  lui de le faire si un  jour il veut aussi poster. Pour l'instant on discute de ce que j'écris et de vos réponses et là  j'avoue être un peu surprise...

Je serai plutôt de l'avis de spartiate : « il se bat comme un damné pour s'en sortir».
Rien dans son enfance ni son passé ne l'a préparé à  la vie qu'il a aujourd'hui, c'est à  dire essayer d'être un « monsieur tout le monde » qui bosse, a une famille et un toit. Il a des valises certainement plus lourdes que les miennes, il a déjà  réussi à  les poser, maintenant il faudrait qu'il les vide. Il a mis plus de 10 ans pour avoir un semblant de vie normale, je pense qu'il aura encore besoin de temps pour savoir profiter de cette vie, l'assimiler et arriver à  faire le lien avec l'ancienne, ce qui n'est pas si simple.
Empathy disait «   La première partie de notre vie se résume à  du manque et des traumatismes, et toute notre vie on va chercher à  compenser ce manque, pour ma part ce fut d'abord la colère et le désespoir et enfin la drogue. » On ne sort pas indemne de tout ça, et la reconstruction de soi ça prend du temps et de l'énergie. En ce moment il a une baisse d'énergie. Et on s'interroge sur comment gérer les reprises de produits ou faire qu'elles soient le moins fréquentes possibles, le moins explosives possibles.

Les injonctions, ou recettes pour bien faire je ne suis pas persuadée que ça fonctionne. On crée son propre chemin qui n'est pas nécessairement linéaire, et avec certainement des erreurs. Il est peut-être sur une fausse piste, je lui ai dit vos conseils sur le dosage métha, mais peut-être qu'il doit passer par là  et perdre certainement du temps  pour ensuite aller plus loin. Il n'est pas non plus obtus et complètement fermé, il peut aussi évoluer dans son analyse, c'est pour ça que tous les conseils sont bons  prendre.

D´ailleurs j'ai vu un autre post sur la méthadonémie, est-ce que ça pourrait être un indicateur intéressant s'il en faisait une ?

Bon we à  tous.

Dernière modification par Lyta (04 août 2012 à  17:21)

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Ricoson homme
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 28 Jun 2012
1820 messages
Bonjour Lita et désolé pour le langage qui va suivre, toi qui écris très joliment.

Une meuf qu'aime son mec aussi fort, c'est pas des histoires de Bambi, et ça m'en bouche grave un coin.

Je vous souhaites de trouver le "bon chemin" dans la multitude.

Ricoson.

Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divertissement et leur inconséquence.

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spartiate homme
jeune de la vieillerie
Inscrit le 07 Apr 2012
578 messages
Merci Rico.....T'as raison....  bravo
Si une si belle Personne s'investi autant pour aider une Autre, avec autant d'intelligence, d'autonomie et de sincérité, et de subtilité................ C'est que l'Autre est forcément " à  la hauteur " à  un moment ou à  un autre.....!!!

Je ne pense pas que les gens soient "sado maso" par essence......Sans jugement de valeur aucun ! Je ne parle pas de la version plaisir de ces tendances..... Pas fou le keum!!!

C'est cool que tu ais débarqué sur le forum!!!! super plus-un

" Si un État est gouverné par la raison, la pauvreté et la misère sont honteuses ; si ce n’est pas la raison qui gouverne, les richesses et les honneurs sont honteux. "
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le gecko homme
Banni
Inscrit le 01 Dec 2010
582 messages
@Rita,
Ce que je veux dire Rita et c'est peut être un peu dur, mais c'est vraiment ce que je pense.
Je déteste l'excuse de l'UD qui dit qu'il se drogue car c'est la vie qui a fait de lui un drogué. Je connais des personnes qui se trimbalent des casseroles (ou des valises) incroyables et qui ne sont pas des junkies pour autant, même si la vie n'est pas toujours drôle. On devient UD parce qu'on a un moment de faiblesse ou parce qu'on cède à  une facilité et on le reste car on a pas la force/l'envie/le ou la ?????? de s'en sortir. A la limite, cela ne me dérange pas, mais dans ce cas là , on n'emmène pas dans sa galère un(e) compagn(e)on et, encore moins des enfants. On reste dans son coin à  se détruire.
Tout le monde dit à  ton mec la même chose, lui seul ne veut (???) pas le croire.
Où est la solution ? A toi de la trouver puisque lui ne semble à  même de prendre une décision.

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filousky homme
Modérateur
Inscrit le 14 Dec 2008
12273 messages
Le gecko, je ne sais pas ce que tu as bouffé ces temps-ci, mais une fois de plus tu amènes ce que tu détestes et tes jugements sur la table alors que le sujet est l'entraide et si possible l'essai de compréhension.
Relis-toi et arrêtes les préjugés.
Fil

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spartiate homme
jeune de la vieillerie
Inscrit le 07 Apr 2012
578 messages
Salut Lyta,
pour revenir au sujet: oui, une méthadonémie de pic( 4 à  six heures après la prise) plus une méthadonémie résiduelle( avant la prise suivante) permettrait de vérifier si ton homme est réellement dans la zone thérapeutique( le dosage efficace) et de plus cela pourrait éclairer sur sa façon de métaboliser la métha( y'a des gens qui ont besoin de deux à  trois prises par jours car leur organisme consomme plus vite que la moyenne).

Pour ne pas fausser cet examen, il faut une prise régulière( meme heure, meme posologie) au moins sept jours avant les prises de sang.

De mémoire.

" Si un État est gouverné par la raison, la pauvreté et la misère sont honteuses ; si ce n’est pas la raison qui gouverne, les richesses et les honneurs sont honteux. "
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le gecko homme
Banni
Inscrit le 01 Dec 2010
582 messages
@Fil,
Oui, j'ai des jugements. Mais, encore une fois, ils ne viennent pas de mon cerveau dérangé de petit lézard, en tout cas, je n'en ai pas l'impression.
Ce que je voulais dire et que je maintiens, c'est qu'on ne peut pas être en permanence dans l'apitoiement perpétuel vis-à -vis du "pauvre drogué".
Entre l'attitude, "tous les UD sont la Lie de l'humanité et n'ont que ce qu'ils méritent" et celle qui consiste à  dire que nous sommes tous des victimes d'une société inhumaine/d'une enfance douloureuse/de parents incompétents etc..., il y a un juste milieu. On peut être UD et assurer, autant que faire ce peut, sa famille ou, en tout cas ne pas lui faire supporter les conséquences de notre addiction, ou le moins possible.
En 2012, avec les TSO, les centres, les services d'addicto etc..., les UD peuvent recevoir toutes sortes d'aides et de médocs.
De plus, lorsqu'il y a un compagnon non UD et très amoureux dans l'histoire, plus un gamin, je pense que le compagnon de Lyta manque d'un petit "électrochoc" et qu'il serait, peut être, utile de le secouer un peu.
Bon dimanche

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le gecko homme
Banni
Inscrit le 01 Dec 2010
582 messages
(suite),
@Lyta, Fil et Ricoson,
Je suis très attaché à  deux principes.
Le premier est la liberté. Je pense que nous sommes tous LIBRES, même si la liberté est une chose parfois difficile à  affronter. "On n'a jamais été aussi libre que sous l'occupation" avait dit Sartre. On pourrait peut être rajouter "on est rarement aussi libre que lorsqu'on est accroc et qu'on doit faire en permanence des choix par rapport aux produits".
Le deuxième principe, corolaire de la liberté, est la responsabilité. Nous sommes tous responsables de nos actes puisqu'ils découlent de nos choix.
Je te souhaite courage Lyta et l'amour que tu portes à  ton compagnon est très touchant. J'espère juste qu'à  la lecture de ces lignes puisqu'il semble lire ces échanges, il comprendra qu'il existe des solutions pour qu'il s'en sorte, mais aussi, pour que vous vous en sortiez tous. Il y a les cures en milieu fermés qui ne sont ni du "vol au dessus d'un nid de coucous", du psy sordide.
Opinion très perso, un mois de cure dans un bon établissement, choisi avec soin et après moult discussions avec l'équipe soignante, lui ferait le PLUS GRAND BIEN.
Bisous à  tous les trois.

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Lyta femme
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Inscrit le 24 Jul 2012
27 messages
Re-salut tout le monde,

Ricoson : Oui, je l'aime mon UD de mari, c'est réciproque et ça fait un sacré appui dans les moments de tourmente. En tout cas, merci pour les encouragements. J'adore te lire et je savoure tes signatures variées qui concluent chacun de tes posts. Profite bien de ton fils, super ton témoignage et bonne continuation à  toi.

Spartiate : Merci pour tous ces compliments qui me touchent réellement. Et merci aussi pour les conseils techniques résumés sur la méthadonémie. Je lui en ai parlé et comme il a un rdv avec  son addicto la semaine prochaine il pourra voir ça avec lui.  Et non, je ne suis pas sadomaso ! Mon homme est vraiment quelqu'un de formidable (même mes grands-mères sont fans de  lui et les gens qui ne connaissent pas son problème tombent des nues quand ils le découvrent), seulement il est défaillant par moments.

Le gecko : A choisir, je préfère le second post (ta réponse à  fil) qui est un peu plus édulcorée, mais c'est cool de dire ce que tu penses...
C'est vrai, mon compagnon a peut-être besoin d'un petit électrochoc.
Je me demande si les après-rechutes, ne sont pas des électrochocs. Constater les résultats, affronter le regard des autres et surtout le sien, se dire qu'on a pas tenu, c'est douloureux, violent et ça l'oblige à  une réflexion sur lui, savoir où il en est dans son parcours et prendre de nouvelles décisions. C'est pour cela que je disais ses rechutes sont peut-être dures mais pour l'instant elles semblent faire partie d'un processus qui avance. Globalement il n'y a pas de régression, pas de retours en arrière comme on en a connu au tout tout début il y a 13 ans. Par exemple cette fois, oui il a repris de l'héro, ça peut-être un recul ponctuel, mais sur l'ensemble du tableau il a aussi progressé : il a ré-augmenté sa métha, il a canalisé  ses prises sur 5 jours (descente comprise, c'est la première fois) et au 6ème il a repris le taf, son rôle de papa et de mari , et pour le première fois il a reconnu que les défonces aux BZD ce n'était plus possible. En plus, maintenant, il recherche de l'aide au moment de la crise : il téléphone et va voir sa psy ou son infirmière de lui-même. Il y a encore un an, c'était moi qui devait lui proposer. Il a appris à  utiliser ce qui était à  sa disposition.

Un cadre qui le met en face de ses responsabilités, de ses choix, de leurs conséquences, ça oui il en besoin, et surtout quand le dérapage commence. Moi ça je ne peux pas lui apporter, je ne suis pas là  pour ça. Avant, étonnamment c'était son directeur de la maison de retraite qui lui apportait cela. Un boss exceptionnel qui avait été éduc avec des tox et avec qui il avait créé une relation empoyeur/employé pleine de confiance et de respect. Et cet homme avait un impact qui valait l'électrochoc et permettait d'endiguer ses débordements. Et pourtant je te jure que les premières reprises, il y a maintenant 4 ans, elles étaient costaudes.
Et puis il a du changer de boulot parce que malgré tout ce n'était plus possible. A un moment donné, il n'a plus été capable de bosser au milieu de médicaments. Je crois qu'admettre ses limites et trouver des parades ce n'est pas une faiblesse, c'est de la sagesse. D'ailleurs il n'a pas quitté son travail du jour au lendemain. Idem pour arrêter d'aller rendre service à  la voisine. Cela lui a demandé des efforts, des dérapages, et finalement une sorte de résignation pour comprendre que non, même en prenant toutes les précautions et avec toute la préparation psy, il craquait quand même.

C'est pour ça que je ne pense pas qu'il nous embarque dans une galère. On est plutôt ensemble dans le même bateau, je suis adulte je sais avec qui je me suis mariée, avec qui j'ai eu envie d'avoir un enfant. Et ce pari, parce que c'en est un, c'est d'avancer et d'en finir avec cette toxicomanie. Comment ? Je ne sais pas et lui non plus. Pour reprendre tes propos : « Substitution sur le long terme et sans objectifs encore bien précis (maintenance à  vie, (...), ou sevrage très très progressif, on verra) ». Bien sûr lui il préfère envisager un sevrage total, évidemment ça lui semble plus abouti , mais comme je disais il n'est pas obtus. Il accepte les contraintes, parfois avec un peu de temps. Il a son caractère avec parfois des décisions à  l'emporte-pièce quand il est en état un peu dépressif. Dans ces cas-là , l´affrontement ne sert pas  à  grand chose. Mais je lui dis ce que j'en pense, vous (depuis que je poste), les amis et ce qu'on lui dit « infuse ».Il faut laisser le temps et jusqu'à  présent il ne s'est pas obstiné de manière affolante dans des décisions néfastes. J'espère que ça continuera. Il appris à  aimer sa nouvelle vie, elle fait contrepoids, c'est ce qui le tiraille et qui rend les rechutes si douloureuses alors que dans le feu de l'action  il a l'impression d'être vivant.

Je ne justifie pas sa toxicomanie dans son enfance ou son passé, mais je ne peux pas non plus l'occulter, c'est un facteur à  prendre en compte. Bien sûr certains supportent et encaissent des épreuves, mais d'autres sont plus faibles. Et cette fragilité, à  mon avis on la retrouve aussi dans leur façon de décrocher, de laisser ce qu'il leur a semblé être comme une partie d'eux. Oui mon mec est fragile mais ça ne veut pas dire qu'il ne souhaite pas  s'en sortir. Et tu sais, si jamais la came devait revenir en tant que telle et non comme un élément dont il veut se débarrasser, on ne resterait pas ensemble, on est tous les deux d'accord la-dessus.

Tous ces échanges nous profitent pour discuter, « ranger » nos têtes, évacuer aussi et surtout tenir bon.

A bientôt

Dernière modification par Lyta (05 août 2012 à  20:23)

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Lyta femme
Nouveau membre
Inscrit le 24 Jul 2012
27 messages
Je n'avais pas vu ton dernier post Le gecko. Tout à  fait d'accord avec ta réflexion sur la liberté, les choix, les repsonsabilités.
Au niveau des solutions, je sais que ses soignants réfléchissent à  ce qui pourrait être mis en place. La cure je ne sais pas si cela a été abordé, il en a déjà  fait une dans le Lot, et le souvenir n'est pas extraordinaire, voire même limite. Après c'était il y a 10 ans, avant d'avoir commencé la métha et là  c'était un autre poème...
En tout cas je t'assure qu'il essaie de trouver des réponses et des solutions à  sa mesure et qu'il souhaite décrocher. Mais je pense que le travail psychologique qu'il a entamé avec le centre il y a un an n'en est qu'au début (avant il n'était pas prêt, ni capable de tout déballer, il faut un  certain degré de maturité pour tout). Il a encore beaucoup de travail à  faire, et ce ne sera pas le plus simple ni le plus agréable (une psychotérapie ce n'est pas une partie de plaisir, en tout cas pour lui). Mais c'est carrément nécessaire, seulement on sait que cette reconstruction personnelle sera laborieuse. Et je crois que parfois ça le fait flipper.
D'ailleurs  quand j'ai posté pour la première fois, il disait ne pas vouloir reprendre avec la psy et là  il commence à  envisager de nouveaux entretiens (il est d'ailleurs allé la voir vendredi) : il me dit qu'il se prend juste un petit peu de légèreté avant de réattaquer les séances. Affaire à  suivre...
A+

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