La ministre de la santé, Marisol Touraine, a indiqué, dimanche 21 octobre, qu’elle « espérait » lancer en France l’expérimentation des salles de consommation de drogue d’ici à la fin de l’année. « J’espère que des expérimentations pourront être annoncées avant la fin de l’année » a déclaré la ministre sur BFM TV, précisant que plusieurs municipalités « de droite comme de gauche » sont déjà « prêtes à s’engager » pour accueillir ce type de salles.
« Je suis en train de regarder les conditions dans lesquelles cela peut se faire », a encore commenté la ministre, soulignant que ce sujet ne devait pas être « partisan ». Médecins du monde (MDM) et l’association Gaïa-Paris ont présenté la semaine passée un projet de salle de consommation de drogue à Paris et indiqué espérer un feu vert rapide du gouvernement.
Le débat sur les « salles de shoot » avait été relancé cet été par le député socialiste et adjoint au maire de Paris Jean-Marie Le Guen, qui avait demandé au gouvernement d’autoriser la création de salles d’injection de drogues, notamment « face à l’augmentation de la consommation d’héroïne ».
Ces salles permettent aux toxicomanes de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d’hygiène et sous supervision de personnels de santé. Elles sont actuellement illégales en France mais existent dans près d’une dizaine de pays, dont la Suisse et l’Allemagne.
Lire le reportage en Espagne : A Bilbao, une salle de consommation accueille depuis sept ans les toxicomanes
« ÊTRE INTRAITABLE VIS-À-VIS DES TRAFIQUANTS »
L’UMP s’est déclaré hostile à la création de ce type de « salles de shoot », prônant la prévention de la toxicomanie plutôt que son encadrement. « Ouvrir des salles de consommation de drogues, ce n’est pas lutter contre le fléau de la drogue, c’est banaliser l’usage et c’est légaliser la consommation des drogues les plus dures et cela aux frais des contribuables ! », avait indiqué dans un communiqué diffusé à la fin d’août Camille Bedin, secrétaire nationale de l’UMP.
La ministre de la santé a parallèlement réitéré, dimanche, la position du gouvernement contre une
dépénalisation du
cannabis. « Il faut être intraitable sur la loi, sur la règle et vis-à -vis des trafiquants », a-t-elle indiqué.
Le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait dû rappeler à l’ordre, la semaine passée, le ministre de l’éducation Vincent Peillon qui s’était déclaré favorable à un « débat » sur la
dépénalisation du
cannabis Mme Touraine s’est parallèlement déclarée partisane d’une « politique plus solide de prévention » pour détourner les jeunes générations des addictions, en particulier du
cannabis.
« Il faut être plus offensif en matière de santé publique et c’est la raison pour laquelle, dans la loi de santé publique que le président de la République a annoncée pour l’année prochaine, il y aura des dispositions concernant les addictions », a indiqué la ministre sur BFM TV.
Source : AFP