Le Monde.fr avec AFP | 06.12.2012 à 17h16
Le texte dépénalisant sous conditions l'usage récréatif du
cannabis, approuvé par référendum le mois dernier, est entré jeudi 6 décembre en vigueur dans l'Etat de Washington (Nord-Ouest), une première aux Etats-Unis. La
légalisation de l'usage du
cannabis a été approuvée par un vote populaire tenu en même temps que l'élection présidentielle, le 6 novembre, dans les Etats de Washington et du Colorado (Ouest). Le texte entrera en vigueur dans le Colorado le 5 janvier.
Lire : le Colorado et Washington ont légalisé le
cannabis, mais pourront-ils appliquer leur loi ?
Dans l'Etat de Washington, il est désormais légal de détenir jusqu'à 28 grammes (une once) de
cannabis si la personne est âgée de 21 ans et plus. Fumer en public reste néanmoins interdit, sous peine d'amende de 50 dollars, et les autorités ne vont pas légiférer avant un an ni sur la culture ni la vente du
cannabis. L'application de ce nouveau texte suscitait ainsi nombre d'interrogations, alors qu'il entre en contradiction avec la loi fédérale.
Le procureur de l'Etat de Washington a ainsi rappelé que la loi fédérale sur la drogue restait "sans changement", aucun texte voté par un Etat ne pouvant outrepasser la loi votée au Congrès des Etats-Unis. "Faire pousser, vendre ou posséder n'importe quelle quantité de
cannabis reste illégal selon la loi fédérale", rappelle un communiqué. Les "personnes doivent également se rappeler qu'il va à l'encontre de la loi fédérale d'introduire n'importe quelle quantité de
marijuana dans une propriété fédérale, dont les immeubles fédéraux, les parcs nationaux, les installations militaires et les tribunaux".
Cet avertissement n'a pas empêché des fumeurs de
cannabis de fêter l'événement à minuit dans la nuit de mercredi à jeudi dans le centre de Seattle, brandissant leur
cigarette – interdite en public – devant les caméras de la chaîne de télévision CBS. De nombreux Etats américains autorisent déjà la consommation de
cannabis à des fins médicales, notamment pour les patients atteints de maladies graves, mais aucun n'avait jusqu'alors étendu la
légalisation de la consommation récréative en privé.