Bordel oui, tu vis! Perdue à trois reprises, t'es pas passée loin...
Après avoir écrit mon post je me suis dit que c'était peut-être pas pour rien que ça t'était arrivé au taff: le meilleur endroit pour se faire sauver quand on est infirmière après tout, non ? Puis ton boulot c'est à la fois ton soutien et ton dealer, relation bien ambivalente.
J'arrête la psychanalyse de comptoir!
Au moins, fini une partie des non-dits, et ça, j'imagine que ça doit te soulager: comme si ton corps avait décidé pour toi qu'il était temps que ça se sache. Sentir ton mec proche de toi, là pour toi, c'est essentiel. Hé oui ma petite wonderwoman, on a besoin de soutien et d'amour pour avancer, surtout qu'on est bien seul face à la
came.
Je crois que les
opiacés c'est vraiment la drogue des solitaires, elle laisse pas de place à l'autre, elle aide beaucoup dans sa relation à soi et assez peu dans sa relation aux autres. Plaisir et destruction très narcissiques dans le fond.
Alors oui, laisser sa place à l'autre, accepter l'autre dans ce binôme infernal, c'est un pas de géant.
Facilité de la
substitution ? Pas tant que ça, moi ça me parait même plus compliqué que les
sevrages "à la dure". Apprendre à gérer sa consommation peut s'avérer plus dur que de ne pas consommer.
Quand j'ai commencé à diminuer ma conso de
codéine c'est ce que je me suis dit en tout cas. Certes, c'est une béquille, mais se tenir à cette béquille mais pas plus, c'est difficile. Je sais bien que t'as vraiment eu une mauvaise expérience avec le sub, mais, t'as pensé à la métha ? Tu pourrais peut-être essayer. En tout cas, te ferme pas toutes les portes tout de suite.
Je vais pas me mettre à te conseiller la
substitution à tout prix, mais sois indulgente avec toi! Si c'est l'impression que c'est une solution facilité qui te retient, c'est pas un bon argument parce que c'est pas si facile. Voilà c'est dit!
Tu sais j'ai bien galéré à me stabiliser, à pas succomber au premier petit ou gros coup de mou. C'est une autre bataille que le
sevrage, mais c'est une bataille quand même.
Le problème est que c'est une bataille qui doit se terminer par une seconde bataille, ça je suis d'accord que c'est gênant. Mais deux batailles de prévues, c'est une vraie guerre de déclarée. Je m'égare dans les métaphores guerrières, mais merde, c'est une vraie lutte contre soi tout ce bordel.
De mon côté, oui, mon
sevrage est encore bien frais, t'as raison....
Mais, tu sais je me force pas à venir ici, je me suis attachée à toi moi aussi, alors oui, je reviens
T'es là dans un petit coin de ma tête et quand ça va pas je repense à nos échanges et ça me fait du bien. Je lis pas les autres posts et puis voilà .
Je me suis réveillée complètement sourde d'une oreille la semaine dernière. J'ai flippé à mort, grosse crise d'angoisse, j'ai cru que mon cerveau allait exploser. J'ai appelé SOS médecin, c'était même pas envisageable pour moi de sortir: nada, même pas une otite. J'ai eu droit à des gouttes à la cortisone pour le nez, j'avais mal au pif à force d'éternuer. C'est passé: ouf je suis pas sourde, juste allergique.
Je me fais difficilement à mon "nouveau" corps. Dès qu'il y a un truc qui cloche, ça me met dans un état de dingue... Je reconnais plus les "petites" douleurs, le mal de tête devient une tumeur au cerveau, mes règles qui durent depuis 6 jours une hémorragie...
Je suis devenue bien hypocondriaque. Je dois réapprendre à vivre avec mon corps et ses petits maux.
Je m'attendais pas à ça du tout. La déprime, l'angoisse oui, mais avoir l'impression qu'on m'a refilé un corps de merde, c'était pas prévu au programme.
Je reste patiente, je sais que le processus est long, mais c'est pas facile tous les jours. Mes
sevrages précédents c'était de la gnognotte par rapport à celui-là . En 15 jours c'était torché, et en un mois max j'avais rechuté...
Là c'est plus dur mais je tiens plus bon, paradoxalement.
A vrai dire j'anticipe à mort le retour à la vraie vie, trouver du taff, apprendre de nouvelles choses, tout ça m'angoisse terriblement. J'ai pas envie de retaper mais j'ai vraiment du mal à me faire à la vie sans drogue pour le moment.
Au début chaque jour était une petite victoire, je me disais que ça irait mieux demain, et bilan, oui, ça va un peu mieux, mais pas "vraiment" mieux.
La longue route du
sevrage n'est donc pas finie. 3 mois ? 6 mois ? Piouf, je croise les doigts pour ça passe vite et surtout pour que j'arrive à vivre normalement dans ce corps que j'ai pas encore réussi à me réapproprier.
Puis je dors toujours pas bien, je me réveille encore plusieurs fois par nuit et j'ai un mal fou à me rendormir. Ce qui n'arrange à mon avis rien...
Je t'embrasse ma petite X et je nous souhaite tout plein de chevreuils à sourire à toutes les deux :)