Pour info un article sur le Sd serotoninergique
Amicalement
Adresse du document (il ya des images et des tableaux qui ne peuvent pas etre affichées dans le forum)
http://www.addictions-franchecomte.org/ … rgique.pdf Le
syndrome sérotoninergique P Millet ALTAU Le Relais
D’après le New England Journal of Medicine (4), en 2005, 85 % des médecins ne connaissent pas l'existence du
syndrome sérotoninergique.
Pourtant de nombreux médicaments et surtout associations de médicaments peuvent entraîner un
syndrome sérotoninergique. Voici une liste publiée par PHARMAFLASH.
On remarquera particulièrement la présence des Triptans, du
Tramadol, du Buspar, du Primperan, de l'acide valproique etc.. tous produits relativement « banaux » et qui n'attirent pas l'attention en cas de symptomatologie « bizarre » (les symptômes initiaux du
Syndrome Sérotoninergique sont souvent peu spécifiques = angoisse, agitation, tremblements). Ainsi une personne sous IRS peut prendre du
Tramadol ou des Triptans pour une migraine banale et déclencher un
syndrome sérotoninergique.
Mais il faut aussi noter la présence de substances illicites mais de consommation assez répandue, spécialement en milieu festif = Ectasy,
LSD,
Amphetamines,
Cocaine.
A signaler aussi la
DXM (antitussif, parfois détournée, type ERGIX Toux Sèche), les champignons hallucinogènes et les
RC (Research Chemical) type
tryptamine ou
cathinone (mephedrone). Voir l'adresse 5 en annexe. L'adresse 6 est une bonne revue des différents produits.
A signaler que le
syndrome sérotoninergique survient dans 60 % des cas dans les 6 heures qui suivent la consommation mais peut encore survenir jusqu'à 48 heures après.
Epidémiologie
L'incidence du
Syndrome sérotoninergique fait débat. En effet, le syndrome est mal connu du corps médical et donc manifestement sous diagnostiqué, même dans ses formes graves. Quelques études font état d'une incidence d'environ 0,4 % pour les traitements en monotherapie par IRS et de 15 % environ en cas de surdosage.
Une publication américaine (
http://www.medscape.com/viewarticle/776124) fait état de 43 % de syndromes frustres, dépistés par la recherche du clonus de la cheville chez des patients sous
Suboxone. Elle me paraît assez étonnante, par rapport à l'expérience clinique avec le
Subutex et la
Suboxone, mais elle mérite d'être citée, au moins pour attirer l'attention.
L'incidence paraît très élevée avec les
IMAO non selectifs, qui sont très peu prescrits (le danger de l'association
IMAO, avec les autres antidepresseurs, le Dolosal, les aliments contenant de la
tryptamine etc.. sont connus depuis très longtemps) mais la multiplication actuelle des substances sérotoninergiques impose au moins la prudence.
Le
Griffonia Simplicifolia est une source de
5-HTP, vendue comme complément alimentaire.
Le tableau clinique
Selon Prescrire
http://campus.prescrire.org/Fr/100/311/ … tails.aspxDes symptômes surtout neuropsychiques, neurovégétatifs et musculaires
Il n'existe pas de définition consensuelle précise, ni de description typique du
syndrome sérotoninergique, mais une série de symptômes diversement associés d'un patient à un autre.
Plusieurs synthèses des cas publiés ont été réalisées. Parmi les plus intéressantes, une analyse de 38 observations date de 1991. Ces données ont conduit l'auteur de cette synthèse à proposer des critères diagnostiques du
syndrome sérotoninergique : présence d'au moins 3 des symptômes suivants : confusion ou hypomanie, agitation, myoclonies, hyperréflexie, sudation, frissons, tremblements, diarrhée, incoordination, hyperthermie ; coïncidant avec le début d'un traitement ou une augmentation récente des doses d'un médicament sérotoninergique ; en l'absence d'une autre cause expliquant l'apparition de ces symptômes ; et dans la mesure où il n'y a pas eu adjonction ou augmentation des doses d'un
neuroleptique.
Cette définition a souvent été reprise depuis. Les précautions dont elle s'entoure soulignent sa fragilité. En particulier, il est parfois difficile de distinguer le
syndrome sérotoninergique du syndrome malin des
neuroleptiques, dont la définition est, elle aussi, imprécise.
En 1997, une nouvelle synthèse, à partir de 127 cas de
syndrome sérotoninergique, a rapporté la fréquence des symptômes observés. Plus de la moitié des cas présentaient au moins un des symptômes suivants : myoclonies, hyperréflexie, confusion, hyperthermie ou sudation. Les autres symptômes les plus fréquents étaient : tachycardie, rigidité musculaire, tremblements des extrémités, agitation.
En 1998, des auteurs ont proposé une échelle pour évaluer la présence et la sévérité d'un
syndrome sérotoninergique. Cette échelle, non validée, est basée sur la cotation de 9 symptômes : agitation, désorientation, hyperréflexie, tremblements, sensations vertigineuses, hyperthermie, sudation, diarrhée.
Une définition française pragmatique
Une définition française du groupe de travail interactions médicamenteuses de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé figure dans le supplément "Interactions médicamenteuses" du dictionnaire Vidal 2003 : « (…) apparition (éventuellement brutale, simultanée ou séquentielle d'un ensemble de symptômes pouvant nécessiter l'hospitalisation, voire entraîner le décès. Ces symptômes peuvent être d'ordre psychique (agitation, confusion, hypomanie, voire coma), végétatifs (hypotension ou hypertension, tachycardie, frissons, hyperthermie, sudation), moteurs (myoclonies, tremblements, hyperréflexie, rigidité, hyperactivité), digestifs (diarrhée) ».
Un article fait état de la recherche systématique du clonus de la cheville, qui aurait révélé un nombre important de syndromes frustes (A vérifier)
http://www.medscape.com/viewarticle/776124La recherche des trémulations de la langue et de mouvements oculaires anormaux est aussi préconisée.
La recherche du clonus provoqué de la cheville est décrite dans les videos suivantes
http://www.youtube.com/watch?NR=1&f … _XBOtCLDCs Evolution et Traitement
La mortalité du
Syndrome Sérotoninergique est proche de 10 % pour les cas où le diagnostic est fait mais beaucoup de formes frustres ne sont pas diagnostiquées.
Le traitement comporte des
Benzodiazepines et, bien sûr, l'arrêt des médicaments en cause, dans les formes mineures. L'Hyperthermie sera traitée par des bains tièdes. La cyproheptadine (Periactine) est un inhibiteur de la
sérotonine qui peut etre prescrit dans les formes légères.
Les formes majeures peuvent imposer la réanimation avec ventilation et parfois curarisation.
En Conclusion
Quelques adresses
1
https://www.orpha.net/data/patho/FR/fr-ISRS.pdf2
http://titan.medhyg.ch/mh/formation/art … ?sid=20501 3 hthtp://www.medecine.unilim.fr/formini/descreaso/decembre_2006/intoxication_drogues_illicites.pdf
4
http://www.smbs.buffalo.edu/acb/neuro/r … ndrome.pdf5
http://www.psychoactif.org/forum/t6533- … letal.html6
http://www.srlf.org/rc/org/srlf/htm/Art … rogues.pdfAnnexe
Serotonine et cerveau (pour ceux qui voudraient des détails techniques )
1) Rappel sur les neurotransmetteurs et Neuromédiateurs
Neurotransmetteurs
Les neurotransmetteurs sont divisés en plusieurs catégories :
les monoamines : sont synthétisées à partir d'un acide aminé :
les catécholamines sont dérivées de la tyrosine :
dopamine, noradrénaline, adrénaline (épinephrine et norépinephrine sont des francisations des termes anglais).
la
sérotonine (5-HT) qui dérive du tryptophane
le GABA dérivé de l'acide glutamique
l'histamine dérivée de l'histidine
les endorphines, molécules similaires aux
opiacés les acides aminés : acide glutamique, acide aspartique, glycine
substances chimiques diverses : acétylcholine, adénosine, anandamide
Neuromédiateur
Un neuromédiateur est libéré dans l'environnement neuronal et crée une « ambiance » chimique influant sur le fonctionnement du neurone.
Le monoxyde d'azote est un neuromédiateur unique en son genre puisqu'il s'agit d'un gaz soluble, toxique lorsqu'il est inhalé en excès. Il a la particularité de pouvoir parcourir le neurone à la fois de façon antérograde mais aussi rétrograde (de post-synaptique à pré-synaptique). Au niveau synaptique, il est produit par l'activation de la NO synthase (NOS).
Les neuropeptides ne sont pas des neurotransmetteurs. Par définition, un neurotransmetteur est une substance synthétisée et libérée dans la fente synaptique. Les neuropeptides, comme leur nom l'indique, sont synthétisés, comme les protéines dans le soma et ensuite transmises par les flux neuronaux à travers le neurone. Une forte libération d'une neuropeptide provoquera une déplétion. Le soma ne resynthétisera que lorsqu'il sera informé de cette dépletion. Il se passera beaucoup de temps ainsi entre une déplétion et le remplissage des stocks. VIP, substance P, neuropeptide Y, somatostatine, vasopressine, angiotensine II, ocytocine, gastrine, cholécystokinine, thyrotropine, insuline, glucagon, calcitonine, neurotensine et bradykinine sont des neuropeptides. (tiré de wikipedia)
De plus chaque neurotransmetteur a plusieurs types de recepteur (7 familles pour la
sérotonine) avec des actions différentes voire même parfois antagonistes.
De façon très (très, très) grossière on peut dire que la Noradrenaline est le NeuroTransmetteur de l'énergie , la
dopamine du plaisir et la
sérotonine de la « zenitude » .
Les usagers de substances
psychotropes agissent donc, de façon prédominante, sur leurs neurotransmetteurs et neuromediateurs. Ainsi la
cocaine augmente l'effet de la
dopamine et de la
sérotonine, le
LSD ou l'Ectasy sont de puissants stimulants de certains recepteurs sérotoninergiques etc.. Mais la grande variété des substances aisément disponibles, ainsi que la présence de nombreuses substances légales qui ont aussi un effet sur les neurotransmetteurs, rend de plus en plus dangereuse cette « cuisine cérébrale». Le
syndrome sérotoninergique en est l'un des exemples.
L'effet des neurotransmetteurs peut être augmenté par des agonistes ou diminué par des antagonistes.
L'effet agoniste peut être par un effet direct de stimulation sur le recepteur(LSD, Ectasy) ou indirect , par diminution de la dégradation des agonistes naturels par exemple (Cocaine pour la
Dopamine, IRS (Prozac, Deroxat) pour la
sérotonine,
IMAO selectifs ou non selectifs pour un peu tous) ou par un apport alimentaire excedentaire. Si les agonistes directs sont souvent relativement selectifs, les agonistes indirects sont souvent mixtes, par exemple la
Cocaine qui inhible la recapture de la
Dopamine et de la
Sérotonine. Pour les IRS (Inhibiteurs de la re-capture de la
sérotonine on distingue les « purs » specifiques à la
sérotonine (Prozac, Deroxat) et ceux qui inhibent la recapture de la
serotonine et de la noradrenaline (Effexor, Ixel).
L'effet antagoniste peut être lui aussi direct, par action sur le récepteur ou indirect par action sur le métabolisme du neurotransmetteur.
Toutefois, les modifications des neurotransmetteurs peuvent entrainer une régulation (en plus ou en moins) des recepteurs , qui entraine une modification de l'effet à moyen et long terme. L'interaction est donc toujours très complexe.
2) La
SérotonineIl existe donc 7 recepteurs distincts de la
Sérotonine, certains associés uniquement à la circulation (expliquant par exemple le risque vasculaire du Mediator) ou à la sphère gastroentérologique (des antivomitifs utilisés en chimiothérapie sont des antagonistes du recepteur 5-HT 3).
Les agonistes 5-HT 1A sont anxiolytiques (Buspar), et anti-migraineux (Triptans) pour le 5-HT 1D.
L'Ectasy, Le
LSD, la
Cocaine (mais avec bien d'autres effets) notamment sont des agonistes directs des recepteurs 5-HT 2, alors que les antidepresseurs sont des agonistes indirects.
De façon générale on peut dire que le « manque de
sérotonine » est associé à la dépression, mais aussi (en fonction des autres neurotransmetteurs), à certains syndromes douloureux (fibromyalgie), à l'impulsivité voire à la violence ou au suicide. Le stress serait « antisérotoninergique », notamment par l'intermédiaire du cortisol cérébral.
Les IRS (Inhibiteurs de la Recapture de la
Sérotonine) augmentent indirectement la
sérotonine cérébrale, d'où très probablement leur action thérapeutique sur la dépression. L'Ectasy active directement des recepteurs de la
sérotonine.
Enfin le taux de
sérotonine cérébrale peut etre modifié par l'alimentation (apport des precurseurs de la
serotonine = tryptophane etc..) , mais si l'effet du manque (provoqué) a été prouvé dans des expériences animales et en clinique , l'effet positif éventuel de l'apport alimentaire est actuellement déconseillé en raison de complications mal expliquées (syndrome eosinophilie/myalgie). Toutefois, l'obésité serait associé à une diminution de la
sérotonine cérébrale et l'avis actuel est qu'un régime équilibré et sain (si possible de type « méditerranéen) peut etre associé à une sensation de bien être.
Il semble que l'apport de sucre rapide (surtout en l'absence de prise de proteines) « augmente la
sérotonine cérébrale » , ce qui pourrait expliquer l'addiction au sucre.
Mais heureusement il existe des techniques plus physiologiques d'augmentation de la
sérotonine cérébrale, en premier lieu l'exercice physique, l'alimentation saine comme nous l'avons dit, mais aussi un sommeil de bonne qualité, la
méditation et beaucoup d'autres « techniques » psychologiques et spirituelles, une vie exempte de stress etc..
J'aime croire qu'il est préférable de gérer nous même notre
sérotonine cérébrale (et tous les facteurs qui la modifient) plutot que de la laisser gérer notre vie.....
3 Le
syndrome sérotoninergique Etant donné la grande étendue d'action de la
sérotonine il n'est pas étonnant que de nombreux médicaments très différents soient des agonistes sérotoninergiques = antalgiques (y compris
Methadone mais surtout
Tramadol) , antitussifs, antimigraineux, anorexigènes, thymoregulateurs (lithium ), anxiolytiques (Buspar) , en plus des classiques anti-depresseurs.
De plus certains aliments riches en précurseurs (fromages fermentés, chianti) ont été incriminés dans des syndromes serotoninergiques en association avec les
IMAO.
Il est donc de plus en plus facile d'associer deux ou plusieurs facteurs d'augmentation de la
sérotonine et de se trouver en risque potentiel (par exemple à la merci d'une prise de
tramadol) , en syndrome frustre (tremblements) voire en syndrome majeur avec un risque mortel.
Les usagers de
psychotropes recréatifs (pour utiliser le terme américain) sont évidemment particulièrement à risque.
Le syndrome hyperthermique de l'Ectasy a été largement décrit dans les médias, Il est dù presque exclusivement au
syndrome serotoninergique avec hyperthermie , associé à des conditions d'environnement.(activité physique, chaleur) . Le conseil de boire abondamment doit être pris avec prudence, on a décrit des cas d'hyponatrémie de dilution dùs à une prise excessive d'eau pure.
De façon générale beaucoup de
RC (Research Chemical= drogues de synthese) sont des sérotoninergiques puissants.
Mais le
LSD, les
amphetamines , la
cocaine, ont des effets sérotoninergiques puissants et peuvent faire basculer vers un syndrome grave , en association avec d'autres facteurs de risque.
Malheureusement la quantification a priori du risque est difficile. Il est donc difficile de définir une zone de sécurité chez les usagers de
psychotropes illégaux qui prennent des médicaments à risque (IRS,
Tramadol,
DXM notamment) .
On peut néanmoins conseiller :
* De s'en tenir à des doses « habituelles » ou, à défaut, d'augmenter très progressivement les doses.
* De se méfier en cas de prise inhabituelle de médicaments à risque (Tramadol, Triptan) et d'en connaître la liste.
* D'être vigilant à l'apparition de signes nouveaux, notamment tremblements ou autres mouvements involontaires anormaux , diarrhée, crise anxieuse ou confusion
Quelques adresses
Une revue sur le SS peut être trouvée à l'adresse suivante
http://titan.medhyg.ch/mh/formation/art … ?sid=20501A cette adresse un site très didactique dédié au cerveau dans toutes ses dimensions.
http://lecerveau.mcgill.ca/avance.phpAvec un exemple
http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_08 … m_dep.htmlhttp://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rotonine (Sérotonine)
http://research.chem.psu.edu/amagroup/p … s/AMA9.pdf
Dernière modification par prescripteur (12 février 2013 à 11:21)