Apres une recherche bibliographique, je trouve mention en effet d'une symptomatologie depressive
qui s'aggrave avec la repetition de la consommation et qui concerne 20 % environ des consommateurs reguliers et jusqu'à 60 % des gros consommateurs. Il faut toutefois remarquer qu'il est difficile d'evaluer ces proportions puisque les patients qui ont des complications sont par nature plus « visibles » par le système de soins, ce qui conduit potentiellement à une sur-evaluation de la frequence réelle.
Dans une des publications en anglais il y a un bel exemple de scanner cerebral avec et sans
cocaine, qui montre des lésions cérébrales persistantes. La consommation d'
alcool associée semble etre un facteur important de risque depressif.
En cas de grosse consommation , d'injection ou de
crack il ya d'autres complications psychiatriques potentielles.
Les deux premiers articles (sur lignés) sont à mon avis bien faits et donneront toutes les infos utiles.
Toutefois, étant donné que c'est un problème mal connu, le temoignage de consommateurs, anciens consommateurs et amis de consommateurs me paraît utile.
Amicalement
PS Je copie en fin de texte un petit article que j'ai fait pour une formation sur le sujet de la
coke.
En Français
Lire les deux premiers en français en priorité !!http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/codescomp.pdfhttp://www.has-sante.fr/portail/plugins … d=c_951094http://www.jle.com/e-docs/00/04/4E/CC/v … ionPDF.pdfEn Anglais
Lire surtout le 1er article en anglaishttp://ajp.psychiatryonline.org/article … eID=172699http://www.thegooddrugsguide.com/cocaine/effects.htmhttp://www.drugabuse.gov/publications/r … ocaine-usehttp://books.google.fr/books/about/Coca … qxJ5jhOaEChttp://methoide.fcm.arizona.edu/infocen … m?stid=212Cocaïne La
Cocaïne est expérimentée par 4 % environ des jeunes adultes français (et utilisée dans l'année par environ 1%) , bien plus que l'
héroine (1 % d'expérimentation et 0,3 % d'usage environ). Pourtant, les soignants rencontrent beaucoup d'usagers d'
héroine, le plus souvent autour des
TSO (Buprenorphine et
Méthadone) que de
cocaine. Environ 2 % des consultants en
CSAPA le font pour un problème de
Cocaïne « pur ».
Y a t il une réelle « absence » de problème sanitaire ou au contraire une pathologie méconnue par les usagers comme les soignants ??
Essayons d'y voir plus clair.
Pour les généralités nous renvoyons au très complet Wikipedia sur la
Cocaine http://fr.wikipedia.org/wiki/Coca%C3%AFne (Cocaïne)
Ou pour plus de détails (notamment pour la situation en France) au livret de l'OFDT
http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/codescomp.pdfOu encore
http://www.has-sante.fr/portail/upload/ … ations.pdfDécès liés à la
CocaïneLes statistiques officielles retiennent environ 30 décès par an (dont 50 % en association) liés à la
Cocaïne (sur 260 décès par an liés aux substances illégales). Toutefois beaucoup de complications cardio-vasculaires ne sont pas comptabilisées et ce chiffre pourrait donc être plus important.
Ilsemble que la plupart des décès soient « accidentels » (liés à des complications sur des doses habituelles) que par « overdose » , à proprement parler.
Principaux problèmes liés à la
Cocaïne (chlorhydrate, les problèmes associés au
Crack sont plus complexes mais ne seront pas examinés ici).
En dehors des classiques problèmes cardio-vasculaires, ORL (nez) et convulsifs, la problématique sanitaire porte surtout sur les problèmes psycho-sociaux et psychiatriques, largement associés à l'usage de
Cocaïne Attention , association ne signifie pas necessairement une relation de causalité. Toutefois le syndrome dépressif post usage (ou aggravé par l'usage) est fréquent et constitue le problème psychiatrique le plus courant.
Toutefois, comme nous l'avons dit, très peu d'usagers recherchent une prise en charge médicale.
Il faut signaler le risque obstétrical important qui impose un dépistage et une prise en charge.
La prise en charge est parfois sollicitée pour le syndrome de
sevrageInterventions médicamenteuses par rapport à la Cocaïne (en Médecine Générale)Il n'existe pas de traitement de
substitution agréé .
La
Ritaline et d'autres psycho-stimulants ont été proposés mais n'ont ni AMM ni même de recommandation officieuse.
Le syndrome de
sevrage est traité d'abord de façon « symptomatique », notamment BZD pour une courte période (15 jours) pour traiter les symptomes anxieux associés et éventuellement hospitalisation en cas de dépression sévère et de risque suicidaire..
Une prise en charge « psychologique » est bien sûr indispensable.
Toutefois l'HAS « recommande » le Mucomyst hors AMM
â–º N-acétylcystéine (pas d’AMM dans cette indication)
La N-acétylcystéine peut être utilisée hors AMM pour un
sevrage thérapeutique, en
ambulatoire ou hospitalier, chez des patients dépendants (chlorhydrate de
cocaïne ou
cocaïne base), sauf chez la femme enceinte dépendante. Une réduction modérée du
syndrome de
sevrage et du
craving est constatée (grade C).
La posologie proposée est de 1 200 mg/j (en 3 prises) pendant 21 jours. Elle peut être
augmentée à 2 400 mg/j voire 3 600 mg/j. Il est nécessaire d’évaluer cliniquement la
réduction des symptômes de
sevrage et du
craving.
La prescription de la N-acétylcystéine n’est pas recommandée en cas :
• d’hypersensibilité à l’un des constituants ;
• d’intolérance au fructose ;
• de déficit en sucrase-isomaltase ;
• de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ;
• de déficit en lactase ;
• d’intolérance génétique au galactose.
L’ensemble des effets indésirables de ce médicament est intégralement répertorié dans le
résumé des caractéristiques du produit (RCP). Les effets indésirables les plus fréquents
sont :
• douleurs épigastriques ;
• nausées ;
• diarrhée ;
• prurit ;
• céphalées.
Pour la prévention de la rechute, de nombreux médicaments ont été testés mais aucun n'a d'AMM à ce jour. L'HAS cite le Topiramate et l'Espéral qui ont des effets secondaires.La prise en charge est surtout centrée sur le domaine psychosocial.
Certains patients après
sevrage de la
Cocaïne ont une prescription d'anti-dépresseurs (type IRS) qui ne semblent pas avoir d'effet sur le
craving mais qui sont utiles pour le traitement de la dépression associée, si elle existe.
Un cahier des charges d'une Consultation
Cocaïne ??
Compte tenu de la faible demande de prise en charge des usagers de
Cocaïne, qulle intervention pourrait leur être proposée et surtout leur être utile.
Il semble s'agir le plus souvent d'utilisateurs expérimentés (OFDT, HAS), qui ne semblent pas avoir de questions sur leur pratique même . De plus la plupart semblent avoir une consommation contrôlée.
On pourrait donc proposer
Un bilan somatique régulier, surtout centré sur les risques cardio-vasculaires, ORL et bien sûr le dépistage des risques infectieux. Au moins un appareil à ECG et un rhinoscope sont indispensables.
Une prise en charge psychosociale « à la carte »
http://www.psychoactif.org/psychowiki/i … 9moignagesLe flash... et la descenteQuand elle est injectée ou inhalée, la
cocaïne provoque un flash puissant (mais pas quand elle est sniffée). Le flash est une montée rapide du produit, qui entraîne une sentiment de bien être puissant. Ce flash ne dure pas longtemps (10mn à 20mn), et entraîne une dépression, une sensation oppressantes, des angoisses. Pour contrer la dépression, l'usager est tenté d'en reprendre (c'est ce qu'on appelle le
craving), ce qui peut entraîner dans une consommation sans fin....
« Mais avec la
coke quand on commence c'est compulsif. Dans une soirée de conso je peux faire 2 à 3 gramme mais non stop, je me fait un fix aussitôt que le flash est passé environ 2 minute je m'en prépare un autre et je le fais aussitôt. »
-(Source, nancyleo, Psychoactif)
« J'ai connu les shoots répétés de
coke, et je pouvais me faire 20 a 30 trous par soirée, pour éviter de trop niquer mes veine j'utilisais un papillon , que je fixais avec un sparadrap et quand je voulais envoyer j'avais juste à placer la pompe dans l'embout, ouvrir le petit robinet et envoyer. Par contre faut éviter les tirettes sinon t'as du sang qui reste dans le petit bout de tuyaux, et qui coagule."
Mélanges et interactions avec la cocaïnecocaïne +
alcoolL'alccol amortit les effets de la
cocaïne (la
descente). Le mélange de
cocaïne et d’alcool forme un produit dérivé, le cocaethylene, qui est éliminé du corps plus doucement que l'
alcool et la
cocaïne. Des usagers reportent que cela crée un sentiment d'euphorie plus forte, mais le cocaethylene aurait une plus grande toxicité cardio-vasculaire (c'est à dire qu'il conduit à des attaques cardiaques)
cocaine +
cannabisUtilisé le
cannabis avec la
cocaïne peut améliorer la rapidité d'action et la bio-disponibilité de la
cocaïne, augmentant l'effet subjectif de la
cocaïne[5]
cocaïne +
héroïne = le
speed ball
Prise après la
cocaïne, ou en même temps («
speedball »), l’héroïne atténue les effets de la
descente de
cocaïne. La
cocaïne par ses effets stimulant peut empecher une overdose de
coke. Seulement, la
cocaïne a des effets plus courts que l'
héroïne, et quand son effet s'arrête, l'overdose d'
héroïne peut surgir.
OD«Une OD j'en ai fait une seule à la
coke (elle était terrible)et pourtant au bout de 3 grammes de conso et l'habitude de la bonne
coke... je suis parti en vrille, hallus effrayantes de passage vers la mort, coeur qui s'enballe comme jamais ça n'a été, paralysée tout en étant mi consciente, raide comme une morte, plus d'étincelles de vie dans les yeux. Je me suis tellement accroché, je n'avais pas envie de crever : j'ai repris conscience bien flippé (ce qui ne m'a pas empêcher de reprendre de la
coke en faisant plus attention 1 heure après J'ai eu des remontés pendant 20 min après avec perte d'équilibre même assise et changement d'intensité des couleurs comme lors d'une montée. »
-(Source, Ortesse, Psychoactif)
« Bien sur qu'il y a des OD de
coke et c'est pas beau a voir... c'est horrible j'ai des souvenirs de tomber a genoux le souffle coupé le coeur qui s'emballe a fond on flippe un max c'est la chose la plus horrible que j'ai vécu avec le manque d'
héro et les
bad trip au
LSD. Plus jamais ça... »
-(Source, alcaloX, Psychoactif
Dernière modification par prescripteur (19 février 2013 à 15:44)