De Patrick Van Campenhout
Mis en ligne le 29/04/2013
[NdAW] Si j'ai supprimé certains liens commerciaux pour le bien de PsychoActif, ceux qui sauront lire, trouveront ce qu'ils veulent "Des gens en colère viennent nous voir à propos du
cannabis. Il est souvent simple de leur expliquer leur erreur née de leur manque de connaissance."
David Duclos, 30 ans, est un Amstellodamois d’adoption. Son anglais impeccable appris durant sa petite enfance aux Etats-Unis est aussi fluide que son néerlandais, appris sur place ici. Au terme de ses études économiques entamées en France, il tente sa chance dans les services marketing de grands noms de l’industrie des Pays-Bas. Mais la crise y réduit à zéro les budgets en 2009. “J’ai commencé – à mi-temps – dans une autre voie en m’occupant de groupes de gens qui visitaient le
Cannabis Collège, une asbl mise sur pied par Ben Dronkers afin d’éduquer le public à propos de cette plante et à ses usages controversés. Et s’il est vrai que quelquefois, j’ai fait face à des parents en colère, il a toujours été aisé de comprendre et de leur expliquer que les problèmes n’étaient pas liés au
cannabis mais plus à des situations familiales tendues ou à une méconnaissance des effets du produit.
Quand on demande à un enfant de 6 ans si le whisky ou la bière sont dangereux pour lui, il est au courant et est capable de dire que le whisky est plus dangereux que la bière. Mais à propos du
cannabis, même les parents ne connaissent généralement rien…”
Quel rapport entre ce travail et sa formation ? “C’était mon entrée dans le monde “Sensi Seeds” de Ben Dronkers. J’y ai découvert une entreprise et un travail, le contact avec des associations, des politiques néerlandais qui veulent en savoir plus, des activistes qui militent pour la
dépénalisation du
cannabis, et tout cela dans une ambiance agréable au cœur d’Amsterdam.
Ici, on est à deux pas du Red Light District, c’est un endroit particulier, mais très paisible : la ville a géré cela de manière ouverte en disposant des caméras de surveillance un peu partout. Les seuls incidents sont créés par des groupes de touristes qui ont abusé de la boisson et cherchent les histoires. Quant aux fumeurs de pétards, ils restent sagement assis dans leur coin.”
David Duclos qui assure ne fumer que très rarement est aujourd’hui très impliqué dans cette entreprise un peu particulière. Il est passé dans la partie commerciale qui est la banque de graines de
cannabis, la “[NdAW lien commercial]”.
Il gère le contenu du site Internet où elles sont proposées à la vente en toute légalité, avec une foule de renseignements sur le
cannabis médicinal ou récréatif. Sans même pousser à la fumette : ici, on conseille l’inhalation, et on ne vend pas d’herbe, sauf aux clients disposant d’une prescription médicale.
On vend surtout des graines pour une production personnelle dans le cadre de ce qui est autorisé par la loi, ou même une simple culture d’une plante impressionnante par sa vivacité. “Ce que l’on fait ici est une activité commerciale qui est complémentaire à une philosophie de pédagogie à propos du
cannabis.” Et les ventes ?
L’entreprise “[... NdAW lien publicitaire]” a pignon sur rue, mais elle cultive (aussi) une certaine discrétion sur ses activités. “Moi-même, j’ai peu d’information sur la partie “graines”, c’est mieux ainsi. Cela me permet de ne pas être contacté par des gens peu fréquentables.” Mais la structure est claire :
l’entreprise dispose de six magasins à Amsterdam mais les ventes en ligne cartonnent : on peut acheter quelques graines sans transgresser la loi alors que le transport de produits finis est prohibé en Belgique notamment.
En outre, avant d’être une petite entreprise axée sur la promotion d’un art de vivre et une culture différente basée sur l’histoire de la consommation de la plante, il y a une entreprise agricole, Hempflax, qui cultive de manière très réglementée des centaines d’hectares de chanvre dans le nord des Pays-Bas pour la production de dérivés comme des parquets, des panneaux d’isolation, des fibres utilisées dans l’automobile, des textiles très résistants…
Le petit groupe de Ben Dronkers dispose aussi deux complexes hôteliers à Bornéo, assortis d’un confort spécifique propre à la philosophie de vie de Ben Dronkers, dédiés aux visiteurs “à l’aide” ou aux “backpackers” à budget léger.
Et puis, il y a cette activité de production de
cannabis médicinal, très encadrée, sécurisée, et la recherche de variétés spécifiques. La “[... NdAW, (site commercial)]” serait une des banques génétiques les plus importantes au monde.
Enfin, ce petit groupe est complété par les activités non commerciales de Ben Dronkers, le
Cannabis College et le musée du
Cannabis, situés tout près des magasins “Sensi Seeds” au cœur d’Amsterdam. “Un endroit dédié, très chaleureux, que nous appelons affectueusement le “Green Light District”. Avec une perception des gens qui est très tolérante dans le chef des Amstellodamois. Ici, comme dans le quartier dédié à la prostitution, les gens vivent en bonne entente, et les enfants peuvent sortir dans la rue. En tant que Français, c’est une manière d’être que j’apprécie, loin des clichés véhiculés sur les Pays-Bas.
Pour le reste, c’est vrai : les gens ici sont très grands, les filles très belles, et ils font beaucoup de vélo.”