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Dernière modification par tsarazaza (10 avril 2024 à 21:41)
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tsarazaza a écrit
Bonsoir,
Je me permets de recommander vivement aux plus érudits d'entre vous ou à ceux qui souhaitent parfaire leurs connaissances la lecture de l'ouvrage "Phantastica" par le Dr Louis Lewin, père fondateur de la toxicologie moderne.
Ce livre, écrit au début du XXième siècle, décrit pour les médecins comme les non-médecins toutes les substances connues en les classant déjà en fonction de leur mode d'action. Il se présente comme un traité scientifique mais parfaitement vulgarisant, cad jamais barbant, qui dépeint toutes les substances utilisées de par le monde en s'arrêtant sur leur histoire, leur sociologie, zones géographiques de consommation, effets et comportements de leurs utilisateurs sans jamais toutefois les juger ou les stigmatiser même si le conservatisme des scientifiques de l'époque pointe parfois le bout de son nez.
Vous saurez tout sur les hallucinogènes, les stimulants ou les dépresseurs. Vous commencerez un voyage littéraire par les champignons, mescaline, cannabis qui vous emmènera à la découverte de la coca(ïne), noix de cola, café et même thé ainsi que le bétel ou khat et amphétamines pour finir sur l'opium, morphine/héroïne à travers l'alcool ou kava-kava qui se terminera par la découverte des barbituriques alors en pleine gloire et d'autres joyeusetés malheureusement reléguèes aux oubliettes de l'histoire toxicologique comme le paradèhyde, chloral ou diverses bromures.
J'y ai particulièrent aimé la partie consacrée à l'histoire sociologique de la consommation des drogues. Le grand intérêt rèside dans le fait que ce livre a été écrit avant la prohibition. Vous apprendrez donc la culture des drogues avant qu'elles soient interdites comme par quelques exemples non-exhaustifs que nombre de peuples africains consommaient du cannabis, que des Tunisiens souffraient d'overdoses de thé, que les fumeries de hashisch ou opium pulullaient au Moyen-Orient. L'auteur détaille la pénétration de l'opium en Asie du Sud-est ou dans le Pacifique et son mode de préparation et circuits de distribution par les régies coloniales.
Dans d'autres chapitres au sujet de l'opium il compare la dépendance induite par l'alcool et celle de l'opium: "il est un fait notoire qu'un alcoolique qui se met à fumer (de l'opium) abandonnera la boisson, on ne connait néanmoins aucun opiomane qui se soit mis à boire."
J'espère vous avoir donné l'envie de lire ce livre qui ne coûte que 3€ et si tel est le cas vous souhaite une bonne lecture, qui se fait d'une traite puisque ce bouquin provoque une dépendance immédiate.
Tsara
Bonsoir,
Merci pour le bouquin, effectivement j’avoue que depuis quelques temps j’avais pensé à acheter des bouquins dessus car je trouve que c’est très intéressant. Et je pense qu’il faut aussi bien connaître ce qu’on consomme et aussi ce qu’on ne consomme pas.
Si cela ne vous dérange pas d’y répondre, que prenez-vous ? Personnellement je prends du tramadol.
Bonne soirée à vous :)
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tsarazaza a écrit
Vous saurez tout sur les hallucinogènes, les stimulants ou les dépresseurs.
Merci. Tu veux dire que dans ce bouquin il y a deja la catégorisation stimulants, hallucinogène et dépresseurs ?
Qui entre parenthèse pour moi est une grande arnaque, car non seulement c'est faux, mais cela enferme les consommateurs dans des cases !
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pierre a écrit
tsarazaza a écrit
Vous saurez tout sur les hallucinogènes, les stimulants ou les dépresseurs.
Merci. Tu veux dire que dans ce bouquin il y a deja la catégorisation stimulants, hallucinogène et dépresseurs ?
Qui entre parenthèse pour moi est une grande arnaque, car non seulement c'est faux, mais cela enferme les consommateurs dans des cases !
Bonjour, faux dans quel sens? Car au niveau pharmacologique du terme c'est assez intéressant pour vulgariser les produits je trouve, surtout quand on débute dans la connaissance des fonctionnements.
Pour ce qui est de diviser les produits, les usagers et ainsi faire de la "ségrégation" d'usagers surement, mais là je questionne le point de l'arnaque de cette division au niveau pharma.
bonne journée.
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pierre a écrit
une grande arnaque, car non seulement c'est faux, mais cela enferme les consommateurs dans des cases !
J'aimerais moi aussi plus de précision quant au refus de cette distinction. C'est clair qu'il y a des chevauchements entre les catégories et que certains produits n'entrent pas dans une seule en particulier mais la classification me paraît se tenir, dans ses grandes lignes. Comment faudrait-il catégoriser ? Je ne vois pas de modèle parfait qui pourrait prendre en compte toutes les subtilités de la pharmacologie et toute la variété des effets produits, on est obligé de schématiser.
Mais d'ailleurs, au-delà de ça, ton message semble presque suggérer qu'il ne faudrait pas de catégories du tout pour ne pas porter atteinte aux usagers. Or je ne suis pas entièrement convaincu non plus que le simple fait d'établir des classifications pour organiser nos connaissances sur les produits conduise mécaniquement à mettre leurs consommateurs dans des cases. A moins que ce soient ces catégories en particulier qui posent problème, ce que je ne saurais expliquer.
Tout dépend de ce qu'on fait de ces catégories. Le mot fait violence à la chose quoiqu'il arrive, et j'ai du mal à voir en quoi parler par exemple de "consommateurs d'héroïne" les enfermerait moins dans des cases que parler de "consommateurs de dépresseurs". L'une de ces notions est plus précise que l'autre, mais elle se prête tout autant à la stigmatisation et aux stéréotypes, en fonction du discours qui y fait appel. Peut-être que j'ai mal interprété ton message.
Dernière modification par Comte Drogula (15 avril 2024 à 00:36)
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comte drogula a écrit
Je ne vois pas de modèle parfait qui pourrait prendre en compte toutes les subtilités de la pharmacologie et toute la variété des effets produits, on est obligé de schématiser.
quand j'alais au csapa y'avais un tableaux qui référençais les drogues et leurs effets, avec des rond de couleurs, c'était pas mal! ça tenais compte de plusieurs effets pour une seul subtance ou plante
pierre a écrit
tsarazaza a écrit
Vous saurez tout sur les hallucinogènes, les stimulants ou les dépresseurs.
Merci. Tu veux dire que dans ce bouquin il y a deja la catégorisation stimulants, hallucinogène et dépresseurs ?
Qui entre parenthèse pour moi est une grande arnaque, car non seulement c'est faux, mais cela enferme les consommateurs dans des cases !
Bonsoir Pierre,
Il faut replacer cet ouvrage dans son contexte historique aux balbutiements des premières substances semi-synthétiques et de l'étude des substances naturelles. Même si vulgarisante, la méthodologie scientifique du livre nécessite un classement en fonction des effets principaux, c'est la base de tout travail de recherche même s'il établit en effet des clusters.
La pharmacologie a d'abord étudié les psychotropes naturels et leur composition, les a synthétisés puis mimés pour les améliorer avec des substances chimiques découlant de postulats scientifiques qui se sont révélés fondés comme par exemple les antispsychotuques inventés en considérant que l'inverse d'une amphétamine, issue de l'éphédrine produirait un effet contre la psychose.
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pierre a écrit
tsarazaza a écrit
Vous saurez tout sur les hallucinogènes, les stimulants ou les dépresseurs.
Merci. Tu veux dire que dans ce bouquin il y a deja la catégorisation stimulants, hallucinogène et dépresseurs ?
Qui entre parenthèse pour moi est une grande arnaque, car non seulement c'est faux, mais cela enferme les consommateurs dans des cases !
Bonsoir Pierre,
Il faut replacer cet ouvrage dans son contexte historique aux balbutiements des premières substances semi-synthétiques et de l'étude des substances naturelles. Même si vulgarisante, la méthodologie scientifique du livre nécessite un classement en fonction des effets principaux, c'est la base de tout travail de recherche même s'il établit en effet des clusters.
La pharmacologie a d'abord étudié les psychotropes naturels et leur composition, les a synthétisés puis mimés pour les améliorer avec des substances chimiques découlant de postulats scientifiques qui se sont révélés fondés comme par exemple les antispsychotuques inventés en considérant que l'inverse d'une amphétamine, issue de l'éphédrine produirait un effet contre la psychose.
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pierre a écrit
Qui entre parenthèse pour moi est une grande arnaque, car non seulement c'est faux, mais cela enferme les consommateurs dans des cases !
Tu pourrais développer ?
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