Sanofi mis à l'amende pour avoir "dénigré" des génériques. Schering Plough pourrait suivre fin 2013 pour dénigrement des génériques du subutexPARIS (Reuters) - L'Autorité de la concurrence estime que Sanofi a "franchi la ligne jaune" et lui inflige 40,6 millions d'euros d'amende pour avoir dénigré les génériques de son anticoagulant Plavix, quatrième médicament le plus vendu au monde.
A l'issue d'une enquête menée après une réclamation déposée en 2010 par Teva Santé, filiale du leader mondial des génériques Teva Pharmaceutical Industries, l'Autorité a conclu à un "discours trompeur de Sanofi destiné à décourager le recours aux génériques du Plavix", a déclaré mardi son président Bruno Lasserre.
Sanofi se défend d'avoir jamais remis en cause l'équivalence d'un point de vue médical des génériques du Plavix. Dans un courriel à Reuters, il dit qu'il "évalue tous les arguments" pour préparer un recours devant la cour d'appel de Paris.
Le Plavix a généré en 2008, dernière année avant la perte du brevet, un chiffre d'affaires mondial de 2,6 milliards d'euros, dont 550 millions d'euros en France.
Interrogé sur l'éventuel impact d'une amende sur les comptes de Sanofi, qui subit la perte de plusieurs de ses grands brevets, le président de l'Autorité de la concurrence a observé que la sanction tenait compte de la capacité financière du groupe.
"Sanofi est une entreprise puissante qui savait qu'elle ne pouvait pas franchir la ligne jaune", a dit Bruno Lasserre à Reuters, en marge d'un point de presse. "La décision que nous prenons à son encontre est une claire mise en garde et à une forte valeur pédagogique car elle explique ce qui n'est pas admissible."
"Le doute instillé par Sanofi" chez les professionnels de santé a incités ceux-ci à contrer les efforts déployés en France pour développer le recours aux génériques, et la Caisse nationale d'assurance-maladie a estimé à 38 millions d'euros les économies de remboursement qu'elle aurait pu réaliser sinon, a-t-il ajouté.
Cette première décision du genre en Europe pourrait faire jurisprudence, deux dossiers étant aujourd'hui à l'instruction sur le bureau de l'Autorité de la concurrence.
Il s'agit du
Subutex de Schering-Plough, génériqué par Arrow Génériques, et du Durogesic, un patch antidouleur de Janssen-Cilag qu'a copié Ratiopharm.
Des décisions sont attendues à la fin 2013 pour le premier et au premier trimestre 2014 pour le second.
Source :
http://www.boursier.com/actualites/reut … ml?sitemapCommentairesJe vous conseille de lire la
Décision n° 07-MC-06 du 11 décembre 2007 du conseil de la concurrence, relative à une demande de mesures conservatoires présentée par la société Arrow Génériques sur les génériques du
Subutex. C'est très intéressant, sur les chiffres de ventes, sur les manières de faire des labos aussi... sur le ciblage des pharmacies, la diffusion d'information à des pharmaciens ou des médecins de nature à discréditer le générique (générique soit-disant innéficace...), la modification des pratiques de distributions dont la saturation des linéaires (et des stocks) et l’incitation excessive des pharmaciens (Schering-Plough aurait, en sus des opérations précédentes, octroyé aux principaux pharmaciens commercialisant du
Subutex en officine une prime en échange de leur participation à une étude sur le
Subutex, dont le montant aurait également été anormalement élevé)
On y lit aussi que pour la société Arrow "cette stratégie a pour but de retarder le plus possible la pénétration du générique en officine afin de préparer le lancement en France d’un nouveau princeps par Schering, le
Suboxone, destiné à remplacer le
Subutex qui serait alors retiré du marché."..... On est pas passer loin...
Que du bonheur !!!!