These : le pharmacien dans le dispositif de réduction des risques

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pierre
Web-Administrateur
Inscrit le 15 Sep 2006
17505 messages
Nous venons de recevoir une thèse de Kevin Condé qui s'interesse à  la place du pharmacien dans le dispositif de réduction des risques.

Cette thèse met à  jour le paradoxe du pharmacien : il est théoriquement au coeur de la réduction des risques (il distribue les TSO, il vend des steribox, participe parfois au programme d'echange de seringue, plus de 70% des pharmaciens voit au moins un usagers par mois), mais en même temps il n'est pas considéré comme un acteur important de la RDR et un nombre conséquent de pharmacie ne délivrent ni TSO, ni matériel de consommation.

Kevin Condé fait des propositions pour améliorer cela :   l’ensemble des pharmacies devrait s’investir dans un « service minimum » de RDR (mise à  disposition de matériel d’injection (Stéribox2®, si possible seringues seules) à  tarif acceptable, dispensation de MSO « classiques » (au minimum BHD, si possible également méthadone).et une partie d’entre elles pourrait s’impliquer de façon plus conséquente avec la création de « pharmacies référentes», qui travailleraient en réseau avec les structures locales de prise en charge ( en collaboration étroite avec les CAARUD et les réseaux ville-hôpital) et pourraient assurer des prestations parmi les suivantes :
• Fourniture –si possible à  titre gratuit– de matériel d’injection (Kit+, seringues, matériel couleur) et éventuellement de matériel annexe (Stérifilt®, garrots, acide citrique...)
• Récupération anonymisée du matériel usagé
• Délivrance et suivi des TSO « inhabituels » (traitements nécessitant une délivrance quotidienne avec ou sans prise sur place, MSO faisant ouvertement l’objet d’injection, médicaments hors AMM...)
• Conseils avancés en RdR : connaissance du matériel, des modalités d’injections, des points d’injection à  risques, du protocole Javel, notions de RdR élargies (selon les produits, les voies d’administration)...

Pour cela, plusieurs préalables semblent nécessaires. D’une part, la formation universitaire des pharmaciens en addictologie devrait être approfondie et les opportunités de formation post-universitaire multipliées. D’autre part, la légitimité de l’investissement des pharmaciens dans des missions de réduction des risques devrait être consolidée par la définition juridique de ces missions et la mise en place d’un système de rémunération forfaitaire.

Pour lire la thèse en entier :THESE : PLACE DU PHARMACIEN D’OFFICINE DANS LE DISPOSITIF DE RÉDUCTION DES RISQUES LIÉS A L’USAGE DE DROGUES
Reputation de ce post
 
Peut être que ça faciliterais les relations entre UD et pharma! psychoniac
 
Y'a les condés !

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Renaud_7 homme
Nouveau membre
Inscrit le 01 Jun 2013
42 messages
À une époque, vers 2006, j'étai sur Bourg-en-Bresse et et étudiant en pharmaco m'avais a la bonne et ma fait remplir pleins de stats, de questionnaires etc.
Mais pour mettre la RDR dès les pharmacies, il faudrait déjà  instaurer la récupération , donc comptabilisation (bin oui, pr faire des stats).
Par contre ailleurs, où je bossais en saisons, entre Montauban et Albi, L'Isle-sur-Sorgue plus exactement, un gentil pharmacien nous donnais des kits, si on lui ramenais des vieilles. Mais voila, c'est trop anarchique comme effets. Il faudrait une loi pour faire changer les choses...

No Way

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Sangdencre femme
Nouveau Psycho
Inscrit le 23 Jul 2018
115 messages
Bonjour,

j'habite une ville, où les pharmaciens sont très hostiles, la plupart se disent en rupture de stock de stéribox, ils n'en délivrent qu'au max 2 .
Déjà à l'époque des néocodions en vente libre, c'était mort, pas moyen de leur en soutirer plus d'une boîte, et encore très rarement, avant même la loi, interdisant la vente de plus d'une boîte.
La stéribox est pas mal, mais les seringues sont à ièch.
Déjà, lorsque nous avions le droit à l'achat de paquet de 10 à 25 sachets de seringues insulines, nos gentils pharmaciens demandaient systématiquement : "vous êtes infirmière? ou vous êtes diabétiques"
Non, je suis toxicomane ! Silence.... Certains en mettez un paquet de 10 d'un air dépités sur le comptoir.
D'autres affichaient des slogans anti-HIV, et ils disaient "non", en partant, je leurs disais juste :"comment osez vous accrochez ça, alors que vous ne voulez même pas mettre en vente un facteur des plus efficace pour se protéger de ce virus !" Polie, je ne claque pas la porte en sortant, et si à ce moment une vieille dame voulait entrer, je lui tenais la porte. Déjà, taxés de tous les vices, je ne voulais pas leur donner l'occasion d'être critiquable par mon comportement.
Et la répression est de retour, plus de paquets SAFE, pour moi... A moins de faire suivre son paquet par un(e) amie étant en zone libre....

Ce post, juste pour démontrer que les pharmaciens sont plutôt hostiles !
La thèse de Kevin Condé est fort bien, Mais, dès le départ, il s'autocensure en n'employant pas le terme de toxicomanes, bien trop stigmatisé....







?"

La malédiction de l'espèce humaine c'est qu'elle prend la haine comme une forme de communication
Gogol.

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Heashka
Banni
Inscrit le 26 Aug 2019
429 messages

pierre a écrit

Nous venons de recevoir une thèse de Kevin Condé qui s'interesse à  la place du pharmacien dans le dispositif de réduction des risques.

Cette thèse met à  jour le paradoxe du pharmacien : il est théoriquement au coeur de la réduction des risques (il distribue les TSO, il vend des steribox, participe parfois au programme d'echange de seringue, plus de 70% des pharmaciens voit au moins un usagers par mois), mais en même temps il n'est pas considéré comme un acteur important de la RDR et un nombre conséquent de pharmacie ne délivrent ni TSO, ni matériel de consommation.

Kevin Condé fait des propositions pour améliorer cela :   l’ensemble des pharmacies devrait s’investir dans un « service minimum » de RDR (mise à  disposition de matériel d’injection (Stéribox2®, si possible seringues seules) à  tarif acceptable, dispensation de MSO « classiques » (au minimum BHD, si possible également méthadone).et une partie d’entre elles pourrait s’impliquer de façon plus conséquente avec la création de « pharmacies référentes», qui travailleraient en réseau avec les structures locales de prise en charge ( en collaboration étroite avec les CAARUD et les réseaux ville-hôpital) et pourraient assurer des prestations parmi les suivantes :
• Fourniture –si possible à  titre gratuit– de matériel d’injection (Kit+, seringues, matériel couleur) et éventuellement de matériel annexe (Stérifilt®, garrots, acide citrique...)
• Récupération anonymisée du matériel usagé
• Délivrance et suivi des TSO « inhabituels » (traitements nécessitant une délivrance quotidienne avec ou sans prise sur place, MSO faisant ouvertement l’objet d’injection, médicaments hors AMM...)
• Conseils avancés en RdR : connaissance du matériel, des modalités d’injections, des points d’injection à  risques, du protocole Javel, notions de RdR élargies (selon les produits, les voies d’administration)...

Pour cela, plusieurs préalables semblent nécessaires. D’une part, la formation universitaire des pharmaciens en addictologie devrait être approfondie et les opportunités de formation post-universitaire multipliées. D’autre part, la légitimité de l’investissement des pharmaciens dans des missions de réduction des risques devrait être consolidée par la définition juridique de ces missions et la mise en place d’un système de rémunération forfaitaire.

Pour lire la thèse en entier :THESE : PLACE DU PHARMACIEN D’OFFICINE DANS LE DISPOSITIF DE RÉDUCTION DES RISQUES LIÉS A L’USAGE DE DROGUES

L'idée est bonne du peu que je lis ici mais en effet, je suis tout à fait d'accord avec vous, ma formation actuelle est justement d'obtenir mon diplome de médecine addictologique pour officiellement être spécialiste des addictions / Addictologue avec l'expertise et la reconnaissance qui en découle.

Les pharmaciens ont déjà une légitimité dans le conseil de médicament en officine, mais pour l'élargir à la RdR et le champ de l'addictologie il est indispensable qu'ils suivent la formation d'expert que nous devons faire également.

Sinon par rapport à ce ce qui a été dit plus haut dans ma ville cela se fait déjà naturellement, les kit de seringue gratuit en pharmacie, le dispositif anonyme d'échange de seringue usager existe déjà par les distributeurs de ville par chez moi.

Enfin, cela peut ne pas concerner les patients mais perso j'arrive à discuter aisément par exemple pour demander d'appeler tel ou tel labratoire pour tel tel molécule analogue peu connue mais dans le vidal.

Pour le hors AMM, c'est autre chose, les pharmaciens ne sont pas prescripteurs et ils prenent déjà des risques par les absurdités multiples de l'administration française comme réécrire eux meme sur l'ordonnance du médecin qui a omis un truc

Mais la thèse semble intéressante je lirais en détail ! merci !


Je cours entre l'hôpital, le laboratoire et les services neuropsychiatriques quand je ne suis pas en conférence à la faculté de médecine pour écouter l'actualité sur l'addictologie.

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prescripteur homme
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
12147 messages

Pour le hors AMM, c'est autre chose, les pharmaciens ne sont pas prescripteurs et ils prennent déjà des risques par les absurdités multiples de l'administration française comme réécrire eux meme sur l'ordonnance du médecin qui a omis un truc

Les pharmaciens peuvent ne pas substituer, de leur propre initiative, les médicaments inscrits sur la liste MTE (Marge Thérapeutique Etroite) , dont fait partie le subutex.

https://www.ameli.fr/haute-saone/pharma … nvier-2020

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 prévoit également la possibilité pour le pharmacien de ne pas effectuer de substitution, même en l’absence de mention « non substituable » justifiée par le prescripteur, pour assurer la stabilité de la dispensation lorsque les patients sont effectivement stabilisés avec un médicament à marge thérapeutique étroite, dans des conditions qui seront précisées très prochainement par un arrêté.

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (25 février 2020 à  07:45)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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