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pierre a écrit
Nous venons de recevoir une thèse de Kevin Condé qui s'interesse à la place du pharmacien dans le dispositif de réduction des risques.
Cette thèse met à jour le paradoxe du pharmacien : il est théoriquement au coeur de la réduction des risques (il distribue les TSO, il vend des steribox, participe parfois au programme d'echange de seringue, plus de 70% des pharmaciens voit au moins un usagers par mois), mais en même temps il n'est pas considéré comme un acteur important de la RDR et un nombre conséquent de pharmacie ne délivrent ni TSO, ni matériel de consommation.
Kevin Condé fait des propositions pour améliorer cela : l’ensemble des pharmacies devrait s’investir dans un « service minimum » de RDR (mise à disposition de matériel d’injection (Stéribox2®, si possible seringues seules) à tarif acceptable, dispensation de MSO « classiques » (au minimum BHD, si possible également méthadone).et une partie d’entre elles pourrait s’impliquer de façon plus conséquente avec la création de « pharmacies référentes», qui travailleraient en réseau avec les structures locales de prise en charge ( en collaboration étroite avec les CAARUD et les réseaux ville-hôpital) et pourraient assurer des prestations parmi les suivantes :
• Fourniture –si possible à titre gratuit– de matériel d’injection (Kit+, seringues, matériel couleur) et éventuellement de matériel annexe (Stérifilt®, garrots, acide citrique...)
• Récupération anonymisée du matériel usagé
• Délivrance et suivi des TSO « inhabituels » (traitements nécessitant une délivrance quotidienne avec ou sans prise sur place, MSO faisant ouvertement l’objet d’injection, médicaments hors AMM...)
• Conseils avancés en RdR : connaissance du matériel, des modalités d’injections, des points d’injection à risques, du protocole Javel, notions de RdR élargies (selon les produits, les voies d’administration)...
Pour cela, plusieurs préalables semblent nécessaires. D’une part, la formation universitaire des pharmaciens en addictologie devrait être approfondie et les opportunités de formation post-universitaire multipliées. D’autre part, la légitimité de l’investissement des pharmaciens dans des missions de réduction des risques devrait être consolidée par la définition juridique de ces missions et la mise en place d’un système de rémunération forfaitaire.
Pour lire la thèse en entier :THESE : PLACE DU PHARMACIEN D’OFFICINE DANS LE DISPOSITIF DE RÉDUCTION DES RISQUES LIÉS A L’USAGE DE DROGUES
L'idée est bonne du peu que je lis ici mais en effet, je suis tout à fait d'accord avec vous, ma formation actuelle est justement d'obtenir mon diplome de médecine addictologique pour officiellement être spécialiste des addictions / Addictologue avec l'expertise et la reconnaissance qui en découle.
Les pharmaciens ont déjà une légitimité dans le conseil de médicament en officine, mais pour l'élargir à la RdR et le champ de l'addictologie il est indispensable qu'ils suivent la formation d'expert que nous devons faire également.
Sinon par rapport à ce ce qui a été dit plus haut dans ma ville cela se fait déjà naturellement, les kit de seringue gratuit en pharmacie, le dispositif anonyme d'échange de seringue usager existe déjà par les distributeurs de ville par chez moi.
Enfin, cela peut ne pas concerner les patients mais perso j'arrive à discuter aisément par exemple pour demander d'appeler tel ou tel labratoire pour tel tel molécule analogue peu connue mais dans le vidal.
Pour le hors AMM, c'est autre chose, les pharmaciens ne sont pas prescripteurs et ils prenent déjà des risques par les absurdités multiples de l'administration française comme réécrire eux meme sur l'ordonnance du médecin qui a omis un truc
Mais la thèse semble intéressante je lirais en détail ! merci !
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Pour le hors AMM, c'est autre chose, les pharmaciens ne sont pas prescripteurs et ils prennent déjà des risques par les absurdités multiples de l'administration française comme réécrire eux meme sur l'ordonnance du médecin qui a omis un truc
Les pharmaciens peuvent ne pas substituer, de leur propre initiative, les médicaments inscrits sur la liste MTE (Marge Thérapeutique Etroite) , dont fait partie le subutex.
https://www.ameli.fr/haute-saone/pharma … nvier-2020
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 prévoit également la possibilité pour le pharmacien de ne pas effectuer de substitution, même en l’absence de mention « non substituable » justifiée par le prescripteur, pour assurer la stabilité de la dispensation lorsque les patients sont effectivement stabilisés avec un médicament à marge thérapeutique étroite, dans des conditions qui seront précisées très prochainement par un arrêté.
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (25 février 2020 à 07:45)
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