Et puis dire qu'un"
seul shoot suffit pour être intoxiqué à vie", au-delà du fait que ce soit faux, est "incitatif" et pas qu'un peu... je m'en explique.
Que se passe-t-il dans la tête de quelqu'un qui découvre l'
héroïne ?
Beaucoup de choses assurément !!! Quand j'ai tapé pour essayer les premières fois (putain ca remonte...), je me souviens avoir bien apprécié. C'était loin d'etre l'effet de bonheur cosmique auquel je m'attendais mais c'était suffisamment intéressant pour stimuler mon désir d'approfondir la question. Et forcément j'ai eu envie de recommencer.
Pour autant, au tout début j'étais sur mes gardes, quoi de plus normal, on m'avait rabâché pendant plus de 20 ans que l'
héroïne était la pire saloperie jamais engendrée.... Faut voir ce qu'on nous avait montré au collège dans les années 90 lors des stages de sensibilisation à la toxicomanie animés par la gendarmerie du coin. C'était du grand n'importe quoi et assurément de la prévention par la peur (photos de jeunes adolescentes édentées et en loque les bras plein de sang et les yeux mescals en train de faire le tapin), une description des effets de manque à faire frémir un mort etc..
Mais mais mais toutes ces horreurs sur l'
héroïne qu'on m'avait dites et redites deouis toujours, tout cela ne correspondait absolument pas avec mon expérience concrète. Après chaque petite session, je m'attendais au moins à avoir quelques effets de
descente comme avec les
tazs ou les trips.... mais rien , queudal même pas une légère gueule de bois ni même une petite suée... nada. C'était inattendu, surtout qu'à l'époque on se bourrait la gueule s systématiquement chaque vendredi soir et on était habitué à ramasser tout le weekend pour cuver... en abandonnant l'
alcool pour l'
héroïne en soirée, j'y gagnais vraiment au change : je puais pas de la gueule, c'était plus discret, ça me deshinibait bien plus subtilement, je voyais tout en rose, j'étais tout love love, pour draguer c'était génial, je pouvais prendre la voiture, je pouvais aller au resto, au ciné etc... autant de choses que je ne pouvais pas faire en me bourrant la gueule.... Et comble du comble, ça me permettait de pas avoir de gueule de bois et de mieux profiter du weekend. Perfect Drug, comme dirait l'autre.
C'était à n'y rien comprendre. Clairement on nous avait menti au sujet de cette molécule, pour une raison ou pour une autre. A l'époque, l'internet en était à ses balbutiements et il n'y avait pas la même facilité d'accès à l'information que maintenant. Alors un peu par dépit et par défaut, on avait fini par conclure que c'était le fait de sniffer la
came qui nous protégeait de la dépendance et nous permettait certainement d'éviter les problèmes et la dépendance et qu'il fallait certainement s'en injecter des tonnes pour devenir accro. Finalement on s'était dit que l'
heroine en
sniff, c'est comme l'
alcool. Et c'est pas en se bourrant la gueule une fois par ci par là qu'on devient alcoolo.
Forcément avec une telle philosophie, j'ai baissé la garde, j'ai commencé à en prendre souvent, j'ai remplacé l'
alcool du vendredi soir par la
came - pensant que la dépendance était pour les très gros consommateurs en
IV.... J'ai vite été rattrapé par la réalité.
Merci à la prévention par la peur et ce que je peux dire c'est qu'en ce temps là , nous étions assez mal informés et abreuvés de connerie typique du 'un seul shoot suffit pour etre intoxiqué à vie" et qu'en réalité on avait aucune notion sur ce qu'était la dépendance et de comment elle se manifesterait... Avec mes potes, on l'a découvert malgré nous à moyen trme
Dernière modification par ziggy (06 août 2013 à 17:53)