ERLI - Éducation aux risques liés a l'injection

Publié par ,
7637 vues, 2 réponses
avatar
ziggy homme
Michel HAmBurger avec nous
Inscrit le 21 Jul 2008
1935 messages
Le programme ERLI a ouvert sur gare du nord au printemps 2011 si j'ai bonne mémoire. J'y suis allé la première fois en juin 2011 et suis tombé par hasard dessus pensant qu'il s'agissait du bus pour les doseurs et les seringues. L'accueil extrêmement sympa - petit café, discussions - etc... il s'agit d'un programme expérimental donc dans ERLI il y avaui queestionnaire à  remplir, un entretien en meme temps avant de commencer. Ensuite a l'arriere dans le camtar, ils avaient aménagé une petite shoot room, hyper clean avec tout ce qu'il faut. A chaque fois j'y ai shooté du skenan.

La session de shoot s'est passé ainsi. Ils m'ont demandé de faire, ils observaient. Ensuite ils m'ont donné des détails précis, comme l'angle d'injection pour attaquer la peau avec l'aiguille (j'étais trop à  90°, maintenant à  45°) ils m'ont aidé à  détecter de nouvelles veines (elles sont peu visibles chez moi) ils m'ont corrigé - par exemple je n'utilisais jamais l'alcool pour préparer le point d'IV, ils m'ont expliqué le danger (faire rentrer un stphaphilocoque dans le système sanguin). Ensuite au fil des séances, vu qu'ils ont pris des notes, ils ont observé pour voir si j'avais intégré ces conseils. La première fois que je suis monté dans le bus, je shootai correctement mais bon quelques risques quand même et j'ai eu plusieurs poussières à  cette époque. Avec eux et cette séance de vis à  vis avec l'infirmière, cela m'a permis d'améliorer ma prophylaxie et d'intégrer des habitudes pour du shoot propre. Bref une genre de supervision pour l'intraveineuse ! super quoi....

je sais que d'autres usagers y ont shooté de la coke , de l'hero même du mdma mais la plupart c'est du sken vu que le bus est posté en face de la distribox Lariboisière...

je crois avoir tout dit , j'ajoute qu'ils étaient super cools et le sont encore; si d'autres passent par là , allez les voir, c'est le mercredi soir...

Life on Mars ..........................................

Hors ligne

 

avatar
maybe femme
Psycho junior
Inscrit le 14 Dec 2008
410 messages
Yes, merci Ziggy super

La pire drogue, c'est l'amertume, elle empoisonne la vie, mais conserve son homme.   
                              [Pierre Baillargeon]

Hors ligne

 

avatar
mikykeupon homme
Modérateur à la retraite
Inscrit le 10 Mar 2009
9631 messages

Une nouvelle stratégie pour réduire les risques infectieux




Proposer des sessions d’éducation délivrées par des pairs aux consommateurs de drogues par voie intraveineuse permet de réduire significativement les pratiques à  risque de transmission du VIH et du virus de l’hépatite C (VHC). Ce type d’intervention communautaire, facilement transposable, a été évalué dans le cadre de l’étude ANRS AERLI (Accompagnement et Education aux Risques Liés à  l’Injection), réalisée conjointement par l'association AIDES, Médecins du Monde et l'Inserm U912 (Marseille). Les résultats sont présentés en communication orale lors de la 20e conférence internationale sur le sida organisée par l’International Aids Society à  Melbourne (Australie) du 20 au 25 juillet 2014.

La réduction des risques infectieux du VIH et du virus de l’hépatite C chez les consommateurs de drogues par voie intraveineuse est une priorité de santé publique. L’étude ANRS AERLI (Accompagnement et Education aux Risques Liés à  l’Injection) a évalué une intervention innovante : proposer aux usagers de drogues des sessions individuelles d’accompagnement et d’éducation à  l’injection sur les pratiques à  risque liées à  l’injection. Délivrées par des pairs formés et selon un protocole standardisé, les sessions ont reposé sur une intervention pédagogique individualisée en fonction des pratiques de chaque consommateur et des questions qu’il se pose.

Au total, 288 sessions ont été réalisées auprès de 113 consommateurs. Ceux-ci ont été recrutés dans 8 centres d’accueil et d’accompagnement à  la réduction des risques pour les usagers de drogues (CAARUD). Un groupe témoin de 127 usagers, comparable en termes d'histoire d'injection de drogues, d’âge et de sexe, a été constitué dans 9 autres centres. Tous les participants ont été interrogés au moment de leur inclusion, puis 6 et 12 mois plus tard, sur leurs pratiques d’injection à  risque pour la transmission du VHC et sur les complications au site d’injection.

L’analyse des données recueillies met en évidence un bénéfice significatif des sessions d’éducation. Ainsi, il est constaté dans le groupe "Intervention" :

- une diminution de 43% des pratiques à  risque de transmission du VHC (44% des consommateurs déclarant au moins une pratique à  risque avant l’intervention contre 25% 6 mois après) ;

- une diminution de 41% des complications au site d’injection (66% des consommateurs déclarant des complications avant l’intervention contre 39% 12 mois après).

« En comparaison avec le groupe témoin, nous observons un effet majeur de l’éducation par les pairs sur les pratiques à  risque de transmission infectieuse, commente Patrizia Carrieri (Inserm U912). C’est d’autant plus intéressant qu’une grande partie de ces injecteurs de drogues reste en marge du système de soins. »

Ce type d'intervention présente deux autres intérêts : son coût est peu élevé et il est facile à  mettre en place dans les structures d'accueil et de soins des consommateurs de drogues par voie intraveineuse.

« Cet essai démontre aussi la pertinence des démarches de santé communautaire, y compris dans le domaine de la recherche, car le modèle d’intervention testé ici est directement issu des pratiques d’accompagnement par les pairs propres aux associations comme AIDES et Médecins du Monde » déclarent Jean-Marie Le Gall, AIDES et Marie Debrus, Médecins du Monde.

« Compte tenu des bénéfices observés, indique le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS (France REcherche Nord&sud Sida-hiv Hépatites), il est désormais envisageable d’implanter à  plus grande échelle l’intervention communautaire et ainsi de renforcer la réduction des risques parmi les usagers de drogues. Ce type d’intervention pourrait également être très utile dans les pays où la population des usagers de drogues est importante et très concernée par le risque de contamination par le VIH et l'hépatite C. »


Sources : Innovative peer-to-peer educational intervention to reduce HIV and other blood-borne infection risks in difficult-to-reach people who inject drugs: results from the ANRS AERLI study. 20th international AIDS Conference, Melbourne, 20-25 juillet 2014, abstract n° THAC0403.

Patrizia Carrieri 1,2,3, Jean-Marie Le Gall4, Marie Debrus5, Baptiste Demoulin1,2,3, Caroline Lions1,2,3, Aurelie Haas4, Marion Mora1,2,3, Perrine Roux1,2,3, Marie Suzan-Monti1,2,3,4, Bruno Spire1,2,3,4

1 INSERM U912 (SESSTIM), Marseille, France, 2 Aix Marseille Université, IRD, UMR-S912, Marseille, France, 3 ORS PACA, Observatoire Régional de la Santé Provence Alpes Côte d'Azur, Marseille, France,4 AIDES, France,5 Médecins du Monde, Paris, France

Hors ligne

 


Remonter


Pour répondre à cette discussion, vous devez vous inscrire

Pied de page des forums