L'usage de drogues illicites apparaît contrasté en fonction des régions, selon les résultats d'une analyse géographique publiée jeudi par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes).
L'Inpes indique qu'elle publie pour la première fois cette analyse géographique des pratiques addictives issue des données de son baromètre santé 2010 (enquête téléphonique avec un échantillon de 30.000 personnes).
La consommation de
cannabis apparaît comme stable mais peut varier du simple au double d'une région à l'autre, note l'Inpes.
En 2010, 32% des Français de 15 à 64 ans ont expérimenté le
cannabis, soit une hausse de 3,4 points par rapport à 2005. La moitié des régions affichent des hausses significatives.
S'agissant de l'usage, la consommation de
cannabis au moins une fois dans l'année est stable par rapport à 2005 (8%), comme celle au moins une fois dans le mois (5%).
Trois régions affichent une tendance à la baisse pour la consommation annuelle: le Limousin (3,5% en 2010), l'Alsace (5%) et les Pays-de-la-Loire (6%). Elles font ainsi partie des régions sous-consommatrices avec la Lorraine, la Bourgogne, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie. Les trois régions sur-consommatrices en 2005 le demeurent en 2010. Il s'agit du Languedoc-Roussillon (11,5%), Provence-Alpes-Côte-D'azur (10%) et Ile-de-France (10%).
Pour la consommation mensuelle, les Pays-de-la-Loire connaissent une baisse de 2 points (3%), ce qui la place parmi les régions les moins consommatrices. L'Ile-de-France (6%) et le Languedoc-Roussillon (7%) apparaissent, comme en 2005, sur-consommatrices.
POPPERS, COCAINE ET ECSTASYEn 2010, 5,2% des 15-64 ans ont testé le
poppers contre 3,8% en 2005. Les régions du quart Nord-Est affichent des taux d'expérimentation à 3% alors que le Sud de la France affiche des niveaux d'expérimentation supérieurs à la moyenne nationale allant de 6 à 8%.
S'agissant de la
cocaïne, ils sont 3,6% à l'avoir expérimentée en 2010, contre 2,4% en 2005. La hausse s'avère significative (+3 points) dans les régions Midi-Pyrénées (5%), Bretagne (5%) et Languedoc-Roussillon (8%). Le Nord-Est est la partie où le taux d'expérimentation est le plus faible (entre 1 et 2%).
En 2010, 2,6% des Français ont expérimenté l'
ecstasy contre 2% en 2005. Son expérimentation est plus fréquente en Bretagne (5%), Languedoc-Roussillon (4%) et Paca (4%). En 2010, la Picardie et la Bourgogne sont les régions les moins expérimentatrices (1%).
Enfin, en 2010, 3,1% des Français de 15-64 ans ont déjà testé les champignons hallucinogènes au cours de leur vie.
Cette étude montre également que la consommation régulière d'
alcool a diminué mais que l'ivresse a progressé dans la plupart des régions.
Inpes