vient du canada (
http://forummethadone.com). Je crois que la réponse de castorp ( modérateur ??) mérite d'etre connue.
Amicalement
Les effets indésirables des traitements de
substitution Sujet : 10 ans de
subutex, est-ce vraiment du
sevrage??
Auteur: bea621
Date: 10 avril 2007 14:35
Je connais qq'un depuis peu, qui m'a affranchie sur son passé : soit 10 ans à l'
héro, puis à peu près autant de dépendance à la
codéine, et depuis 1997, un médecin l'a mis sous
subutex. J'avoue que ne connaissant pas le milieu de la
came, cela me rend perplexe. Un médecin digne de ce nom a-t-il réellement le droit de prescrire du
subutex à un client qui n'est plus dépendant à l'
héro depuis presque 10 ans? pourquoi aucune démarche psychothérapeutique associée? Aujourd'hui, mon ami dit vouloir décrocher du
subutex "pour moi", mais son médecin lui aurait dit qu'il n'y avait aucun risque ni aucun effet secondaire s'il continuait son traitement de
substitution à vie. Bref, je me pose bcp de questions, soit ce toubib est à l'ouest, soit je suis bien naïve et mon nouvel ami me mène en bateau. Merci pour vos réponses, quelles qu'elles soient, suis prête à tout entendre.
Sujet : Le
Subutex c'est une
substitution, le
sevrage autre chose
Auteur: castorp
Date: 27 juillet 2007 10:41
Bonjour Bea621,
Il est peut-être un peu tard pour vous répondre mais a priori votre ami ne vous mène pas en bateau. Il y a bien des médecins qui prescrivent pendant des années des traitements de
substitution et un tel traitement n'a, a priori, pas de terme fixé. Votre ami n'est pas le seul a être sous traitement de
substitution ainsi depuis plus de 10 ans ! Le médecin a raison de dire qu'il peut continuer comme cela. Cependant il ne prend pas en compte le désir de votre ami d'arrêter. Il a peut-être un peu peur (? - ou il ne sait pas bien faire ?) d'entamer la diminution de son traitement alors qu'il est stabilisé. En effet, c'est lorsqu'on diminue le traitement, du moins lorsqu'on passe certains paliers, surtout quand on a de faibles doses, que les ennuis et difficultés commencent ! Votre ami va souffrir du manque, pendant le passage de certains paliers aussi bien qu'à la fin, lorsqu'il aura arrêté. Est-il prêt à affronter cela ? C'est lorsqu'on prend de faibles doses ou après l'arrêt, lorsqu'il n'y a plus "rien", que le risque de retomber dans l'
héroïne est grand. C'est par exemple très destabilisant de ne plus rien prendre après de si longues années où on a pris l'habitude de la
substitution.
Que votre ami veuille arrêter pourquoi pas ? Mais pas de précipitation ! Même si cela fait 10 ans qu'il en prend ! En effet ce que vous soulignez bien c'est qu'il n'a fait aucun travail sur lui-même en parallèle (ce n'est pas forcément au médecin de faire ce travail mais d'une part c'est à lui de au moins proposer qu'il soit fait, par exemple avec un psychologue, et d'autre part il ne peut rien si votre ami refuse) et donc a-t-il réellement fait le deuil de l'
héroïne ?
Par ailleurs, vouloir décrocher "pour vous" est, si je puis me permettre, une très mauvaise raison ! C'est "pour lui" avant tout qu'il devrait le faire. Que vous soyez déclencheur de son désir d'arrêter c'est bien mais il doit trouver des motivations qui lui soient propres. C'est plus solide et plus profond. Il est préférable que son arrêt ne soit pas dépendant de votre relation avec lui : si elle tombe à l'eau il ne faut pas pour autant qu'il se remette à se droguer ! Et puis cela met une responsabilité sur vos épaules que vous ne demandez peut-être pas et qui peut à la longue devenir "lourde".
Les usagers d'
héroïne et de
Subutex qui arrivent le mieux à arrêter tout cela on en général fait un travail sur eux-même et bien reconstruit leur vie, profitant de ce passage sous
substitution pour justement faire tout le nécessaire pour aller mieux et passer à autre chose. Une fois qu'ils se sont bien coupés (dans leur tête au moins) de ce monde où ils se droguaient, ils sont prêts à faire le
sevrage du
Subutex (c'est-à -dire l'arrêt total) et à en supporter l'inconfort.
En tant que proche et objet "aimé" vous pouvez participer à la reconstruction de votre ami. Mais il va vous falloir beaucoup de "dialogue" et d'explications, que les rôles de chacun soient bien clairs et que vous l'encouragiez à faire un minimum de travail thérapeutique sur lui-même, avant même de diminuer si possible... De votre côté continuez à vous renseigner afin de mieux comprendre la situation.
Amicalement.
Sujet :
subutexAuteur: noir désir
Date: 28 février 2008 12:33
bonjour, je suis comme votre ami, dépendante du
subutex depuis 10 ans et apres avoir pris toute substance :
héroine,
codéine antalvic,
alcool.. il est evident, qu'il doit le faire pr lui et non pr vous. en ce qui me concerne j'en suis à 2 mg/jr (ayant commmencé à 24 mg. mais la j'en ai marre. le problème effectivement ce sont les paliers lesquels plus il diminuent, plus ils sont dures à endurer et l'âge aussi joue. J'ai un fils de 15 ans et me doit d'être présente 24h/24 et je sais pertinamment que si j'arrete , je vais en "chier" pendant 1 mois au moins.... la seule solution serait de me faire hospitaliser afin que mon entourage n'en souffre pas. Dans ma tête c'est trés clair mais physiquement moins. Bon courage à vs et à votre ami.
PS; Vs êtes vs renseigner sur le
sevrage en lui même en milieu hospitalier, ma crainte étant de retomber sur un autre produit car aucune personne dépendante ne pourra dire le contraire : on arrête une merde pour en prendre une autre. une histoire sans fin ....
cordialement, Noir désir