59 millions d’euros et 130 actions pour lutter contre la drogue et les addictions chez les jeunes. C’est le plan que vient de présenter ce lundi la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). Ce plan pour la période 2013-2015 cible en particulier les jeunes, déclinaison du plan gouvernemental présenté le 19 septembre 2013.
L’ambition: «Porter l’effort vers les populations les plus exposées» parmi lesquelles «les jeunes dont les consommations d’alcool et de
cannabis menacent la santé et l’insertion sociale», a expliqué Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mildt.
«Ces jeunes consomment de plus en plus jeunes,
tabac,
alcool,
cannabis, drogues de synthèse», a relevé Denièle Jourdain-Menninger, soulignant que l’interdiction de la vente d’alcool et de
tabac aux mineurs, prévue par la loi de 2009, n’était pas appliquée.
131.000 pieds de
cannabis saisis en 2012
Quant à la culture du
cannabis, «bénéficiant d’une image positive chez les utilisateurs et notamment les jeunes, d’une image prétendument écologique», elle «a explosé», a-t-elle dit. Le nombre de pieds de
cannabis saisis en France est passé de 37.000 en 2008 à 131.000 en 2012.
La Mildt veut notamment agir contre les alcoolisations ponctuelles importantes, connues sous le nom de «binge drinking» qui touchent plus de la moitié des lycéens. La Mildt souhaite développer des partenariats avec les universités, où des «étudiants référents» feront de la prévention, notamment lors des soirées festives.
Alors que le député UMP Eric Ciotti a récemment plaidé pour un dépistage annuel chez les lycéens ,le plan présenté lundi porte surtout sur de la prévention. Ainsi, il prévoit la formation des professionnels pour repérer le plus tôt possible les conduites addictives et la valorisation des Consultations jeunes consommateurs (CJC), encore peu connues.
Mais la Mildt pense aussi aux parents d’usagers, souvent désemparés, et prévoit par exemple l’ouverture d’une ligne téléphonique dédiée.
Le plan cible aussi, a dit la présidente, «les femmes enceintes qui consomment encore trop régulièrement de l’alcool et du
tabac pendant la grossesse; les femmes usagères de drogues qui s’excluent du soin par crainte d’être stigmatisées; et les personnes les plus éloignées des dispositifs pour des raisons géographiques ou sociales».
Une deuxième voire troisième salle de consommation à moindre risque pourrait ouvrir
Pour ces dernières, la Mildt compte sur l’expérimentation des salles de consommation à moindre risque, notamment celle prévue à Paris et qui a fait l’objet d’intenses débats.
«Nous préparons un texte de loi qui permettra d’ouvrir cette salle», a expliqué Danièle Jourdain-Menninger.
La présidente a précisé qu’«une deuxième voire une troisième salle» de consommation pourraient ouvrir dans d’autres villes françaises, si les conditions sont réunies, et a affirmé avoir déjà «des candidatures».
Dans son souci de toucher des personnes éloignés des dispositifs de santé, la Mildt cible aussi les quartiers défavorisés, en ville comme à la campagne.
Mme Jourdain-Menninger défend «une approche intégrée de la lutte contre les conduites addictives» en s’intéressant à toutes les drogues et addictions et en privilégiant l’approche par population et le renforcement des compétences psychosociales.
Enfin, l’une de ses priorités est la lutte contre le trafic, local comme internat
source :
http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/ac … unes-4176/