Fatale course-poursuite : l'automobiliste en fuite a bien été tué par balle
L'automobiliste de 26 ans, domicilié à Villefranche-de-Rouergue, mort, hier, au petit matin à Millau, après une course-poursuite avec les policiers de la Bac a bien été tué par balle. Dans un premier temps le procureur de l'Aveyron avait laissé entendre que l'homme "serait mort des suites de l´accident de la circulation" survenu au terme de la course-poursuite.
Un projectile a donc été retrouvé dans le corps de la victime. La balle aurait traversé le poumon et l'aorte. Le tir qui a provoqué la mort proviendrait de l'arme du policier qui a effectué le premier tir. Le policier a été placé en garde à vue et sera présenté jeudi au pôle criminel de Montpellier. Le fonctionnaire de police pourrait être inculpé pour : " Violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Le deuxième policier de la Bac, contre le quel rien n'a été retenu, a été laissé libre de ses mouvements.
Hier au petit matin, deux hommes ont fait usage de leur arme de service avant que le véhicule de la victime ne finisse sa course contre un réverbère. Voilà pour l´épilogue, terrible, d´une affaire qui n´a certainement pas fini d´alimenter la polémique autour de cette brigade anticriminalité.
Tirs de policiers : enquête de l'IGPN ouverte
Une enquête a bien sûr été diligentée par le procureur de la République de l´Aveyron. Et, comme le veut la procédure en pareil cas, ce sont les personnels de l´Inspection générale de la police nationale qui vont enquêter. Il faudra qu´ils établissent, notamment, si ces deux agents ont bien agi en légitime défense comme ils le laissent entendre depuis leur première déposition.
Les faitsSelon les faits rapportés, hier, par le magistrat en charge du dossier, tout aurait débuté vers 3 heures, au niveau du rond- point du Larzac, celui d´un célèbre établissement de restauration rapide.
À bord de son auto, une Audi A3, le conducteur refuse d´obtempérer aux policiers qui souhaitent le contrôler. S´en suit un rodéo dans les rues de la cité du gant. Le fuyard est pris en chasse sur deux kilomètres. Puis, sans que l´on sache vraiment pourquoi, l´individu effectue un demi-tour brutal et fait face, moteur hurlant, aux policiers.
Les deux hommes de la Bac mettent alors pied à terre et, arme au poing, se rapprochent. À plusieurs reprises, ils demandent à l´individu en question de ne pas bouger. Mais alors que l´un des policiers s´apprête à ouvrir la portière du bolide, celui-ci redémarre de plus belle et fonce. Se sentant en danger, il tire. Son collègue tirera le deuxième coup de feu. "Un tir réflexe et un tir accidentel", selon le procureur.
La voiture poursuit sa route encore 200 mètres heurtant un premier, puis un deuxième poteau électrique. C´est là , à l´entrée d´une station-service située à proximité de la piscine municipale, qu´elle s´immobilise. Le fugitif est à l´agonie. Il succombera quelques minutes plus tard alors que les pompiers lui prodiguent les premiers secours.
"A priori, assurait le procureur de l´Aveyron, il n´aurait pas été touché par les balles mais serait mort des suites de l´accident de la circulation. L´autopsie - prévue ce mercredi à 10 heures - nous en dira plus."Et c'est le cas, car le projectile qui a causé la mort de l'automobiliste a été retrouvé.
Dans un premier temps, les enquêteurs n´auraient retrouvé qu´un seul projectile. À l´intérieur de la voiture. Par ailleurs, le garçon n´était pas connu de la justice. Tout au plus lui manquait-il quelques points sur le permis de conduire.
La fuite pour deux kilos de résine de cannabisConcernant les raisons de sa fuite, en revanche, elles ne font quasiment plus aucun doute. En fouillant la carcasse accidentée, les policiers millavois ont fini par exhumer un à deux kilos de résine de
cannabis. Dans le quartier, bouclé à la circulation toute la matinée, c´est une population médusée qui a appris la tragique nouvelle après avoir entendu, quelques heures plus tôt, deux détonations dans la nuit...
Source : midi libre