Cité des Sciences - 19/07/2012 14:05:00
Après avoir régressé en Europe jusqu'au milieu des années 2000, la consommation de
cannabis repart à la hausse dans plusieurs pays européens, dont la France. Néanmoins, le
cannabis, dont l'usage est répandu chez les adolescents, reste le produit illicite le plus consommé dans le monde. La puissance des produits à
base de
cannabis est fonction de leur teneur en tetrahydrocannabinol (THC), le principe actif, qui varie fortement d'une variété de plante à l'autre. Selon la quantité de
cannabis fumé et la teneur en
THC, le risque de dépendance est accru. Pour les consommateurs problématiques, il existe désormais des consultations médicales spécialisées, trop peu fréquentées à ce jour.
À chacun sa loi
Dans tous les pays européens, le
cannabis (trafic et détention) est illégal et interdit en vertu des conventions internationales. Cependant, tous les pays n'ont pas la même politique vis-à -vis du
cannabis. Certains, comme la France, sanctionnent sévèrement son usage (jusqu'à des peines de prison).
Contrairement à une idée reçue, le
cannabis n'est pas légal aux Pays-Bas : sa détention constitue une infraction pénale mais elle est tolérée (ainsi que la vente) dans les coffee-shops (interdits aux étrangers depuis janvier 2012). Ceux qui souhaitent maintenir l'interdit relèvent que le
cannabis comporte un risque majeur pour la santé et qu'une
dépénalisation - voire une
légalisation -, serait un coup de pouce donné à la consommation.
Le Canada a été le premier pays à autoriser un
vaporisateur nasal de
cannabis comme anti-douleur chez des patients atteints de sclérose en plaques. D'autres médicaments à
base de
cannabis existent, notamment pour le traitement des nausées liées à des chimiothérapies. En France, le Marinol ® (amélioration de l'appétit chez les malades du sida) est le seul dérivé cannabinoïde commercialisé.
L'assouplissement des lois réprimant la consommation de
cannabis, notamment pour raison médicale, est parfois invoqué pour expliquer le rebond constaté de l'usage de
cannabis chez les adolescents depuis 2005. Pourtant, une vaste étude épidémiologique menée aux Etats-Unis sur la période 1993-2009 dans 13 états ayant légalisé la
marijuana médicale indique qu'il n'en est rien. « Il existe des preuves anecdotiques que la
marijuana médicale se retrouve parfois entre les mains des adolescents, mais il n'existe aucune preuve statistique que la
légalisation augmente la probabilité d'usage » affirme l'auteur principal de l'étude.
Plusieurs origines, plusieurs produits, plusieurs effets
Aux Pays-Bas (premier producteur de
marijuana en Europe) mais aussi en Angleterre, la culture de
cannabis est devenue un phénomène majeur. Le monopole de la résine du Maroc sur le continent européen est fortement remis en cause par le développement de nouvelles variétés cultivables en intérieur. Les Européens consomment de moins en moins de résine et de plus en plus d'herbe. La puissance des produits à
base de
cannabis est fonction de leur teneur en tetrahydrocannabinol (THC), le principe actif, qui varie fortement d'une variété de plante à l'autre. Selon la quantité de
cannabis fumé et la teneur en
THC, le risque de dépendance est accru.
De même, certaines variétés de chanvre, utilisées pour leur fibre dans l'industrie textile ou papetière, n'ont pas d'effet psychoactif. En séquençant le génome de la
marijuana, des chercheurs ont trouvé pourquoi: toutes les variétés de l'espèce
Cannabis sativa partagent le même ADN mais certaines, dont le gène nécessaire à la production de
THC est inactivé, ne produisent pas la substance psychoactive, Grâce au séquençage du génome, le travail de génotypage, qui permet de relier la séquence d'un gène à son rôle dans la plante, est facilité, ce qui pourrait permettre la sélection de nouvelles variétés. Pour la compagnie privée américaine Medicinal Genomics, qui s'est la première intéressée à ce génome, l'objectif est de mettre au point une variété de chanvre utilisable en phytothérapie (car le
cannabis a aussi des effets thérapeutiques connus) mais quasiment dénuée d'effets psychoactifs
Au cours des deux dernières années, un nombre record de nouvelles substances psychoactives de synthèse (24 en 2009 et 41 en 2010, dont une dizaine de cannabinoïdes) ont été identifiées par le système européen d'alerte rapide, institué en 1997 pour lutter contre les nouvelles drogues. Les
cannabinoïdes de synthèse (dont le plus connu est le « Spice ») sont similaires d'un point de vue fonctionnel au tétrahydrocannabinol (THC), le principe actif du
cannabis. Comme le
THC, ils se lient aux récepteurs cannabinoïdes présents dans le cerveau. On ne se sait pas, à l'heure actuelle, quelle est la part de ces
cannabinoïdes de synthèse dans la consommation de
cannabis. Mais un certain nombre de ces substances se trouvent en vente libre sur Internet, où elles sont parfois présentées, de façon déguisée, comme de l'encens à brûler ou des sels de bain. Or l'approvisionnement en ligne ne donne aucune garantie sur la composition des produits alors qu'on ignore les effets à long terme de la consommation de ces produits.
Suite dans le prochain communiqué
Source :
http://www.newspress.fr/Communique_FR_256537_3518.aspx