UD ou le parcours du combattant

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le gecko homme
Banni
Inscrit le 01 Dec 2010
582 messages
@Lyta,
Je vous souhaite bonne chance et bon courage à  tous les trois.
Pour ton copain : par expérience perso, une bonne cure, dans un bon service, c'est incroyable ce que cela peut remettre plein de choses en place. Mais il faut discuter avant la cure avec les addictos et le personnel soignant pour "sentir" leur vision des choses et voir si elle correspond à  la tienne wink.
A+

La dope fait mieux passer les moments sans argent que l'argent, les moments sans dope.
(Fat Freddy in Freak's brothers)

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Ricoson homme
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 28 Jun 2012
1820 messages
Bonjour Lyta.

Je rejoins El Gecko.

Dans le CASPA ou je suis, ils proposent en milieux hospitalier des sevrages assez rapide et médicalisés, avec clonidine (Catapressan) et consœur,  puis des poste cures pour transformer l'essaie si nécessaire.
Il y a de quoi s'arranger aussi pour le coupler avec un arrêt de travail.
Ce n'est plus l'enfermement avec des murs capitonnés et lavage de cerveau a coup de neuroleptique hauts dosages, ni "vol au dessus d'un nid de coucou. J'en ai moi aussi un mauvais souvenir, il y a 26 ans en HP a Villejuif.

Il faut l'évoquer, car les CASPA ne le proposent pas souvent, recevant souvent les UD en panique et/ou au bord du gouffre.
Pour ma part, ils ne m'en ont parlé qu'après, mais je ne pense pas que j'aurai pu les entendre la dessus a mon premier entretient.

Et bien sur, ce doit être un choix réfléchi et non une injonction.

Ce n'est plus qu'un début, continuez votre combat, car vous avez un atout de poids. L'AMOUR.

Ricoson.

Dernière modification par Ricoson (06 août 2012 à  07:17)


Soyons réalistes, exigeons l'impossible !!

La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divertissement et leur inconséquence.

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Shaolin femme
Modératrice à la retraite
Inscrit le 20 Sep 2009
3454 messages

Lyta a écrit

Je me demande si les après-rechutes, ne sont pas des électrochocs. Constater les résultats, affronter le regard des autres et surtout le sien, se dire qu'on a pas tenu, c'est douloureux, violent et ça l'oblige à  une réflexion sur lui, savoir où il en est dans son parcours et prendre de nouvelles décisions.

C'est exactement ça!
La rechute fait partie de la "guérison" (c'est pas le terme exact mais vous voyez l'idée)
Certaines rechutes (et "après-rechutes" comme tu dis) te font autant avancer dans ta tête que des mois d'abstinence.
Après, faut pas non plus que cela devienne une excuse!

Courage Lyta.
On est des vrais casses couilles, mais des fois, ça vaut le coup de s'accrocher.
Mon ami et moi étions au bord de la rupture y a 2 ans, et aujourd'hui, nous avons une petite fille et tout baigne.
Je ne prends plus que ma métha (et ma weed aussi fume_une_joint ) et les craquages sont loin derrière.
Je ne vais pas te raconter de conneries non plus, il m'arrive d'y penser quand ça ne va pas, mais mes "après rechutes" du début ont fait leur travail, et le font toujours!
Et heureusement que j'avais mon ami, car sans lui rien de tout cela n'aurait été possible wink

Amicalement.


Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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le gecko homme
Banni
Inscrit le 01 Dec 2010
582 messages
Bonjour Lyta,
Pour poursuivre ce que disait Ricoson, j'ai trouvé que les services d'addictologie dans les hôpitaux parisiens (ils s'appelaient des ECIMUD jusqu'à  il y a peu de temps, ce sont des ELSA maintenant) étaient excellents et, en particulier, celui de la Pitié-Salpêtrière. En général, c'est une structure ouverte où tu peux te balader dans la journée. Les soignants sont pros, ni sadiques, ni nounous et il y a une équipe complète avec addicto, psy, toxico, etc...+ un check-up médical général.
A Paris, il y a 3 ou 4 hôpitaux, au moins, qui ont de telles structures et il y en a aussi probablement dans d'autres villes de France.
Enfin, ils ne proposent pas QUE LE SEVRAGE. Une telle cure peut être l'occasion de tenter de mettre en place un TSO "sérieux", car je n'ai pas l'impression que ton compagnon vise l'abstinence pour l'instant.
Bon courage à  vous trois.

La dope fait mieux passer les moments sans argent que l'argent, les moments sans dope.
(Fat Freddy in Freak's brothers)

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spartiate homme
jeune de la vieillerie
Inscrit le 07 Apr 2012
578 messages
Salut Lyta !! salut

Ca fais plaisir de voir que le coguito se développe, s'enrichit.... Cool !!!

Juste un truc dont j'ai oublié de te parler, bon j'ai re survolé l'ensemble de la discussion histoire de me rafraichir la mémoire ( je suis un bulot).

Ton petit homme a des effet secondaires chiants avec la métha, me semble t il? un des freins à  une bonne acceptation du traitement?

S'il est sous sirop,( je ne sais plus si tu l'a évoqué), peut etre pourrait il tenter la forme gélule?

De ce que j'en sait: disparition  des problèmes gastro intestinaux( nausées, vomissements, douleurs abdominales), moins de prise de poids, diminution des problèmes dentaires ( fractures, carries)...... Et un sentiment de légèreté quand tu ressort de la pharmacie.......

Bon ça vaut ce que ça vaut.
Bonne continuation roll

" Si un État est gouverné par la raison, la pauvreté et la misère sont honteuses ; si ce n’est pas la raison qui gouverne, les richesses et les honneurs sont honteux. "
Confucius

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Lyta femme
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Inscrit le 24 Jul 2012
27 messages
Bonjour, bonjour,

Merci Shaolin pour les encouragements  et bonne continuation à  toi !

Et merci à  tous pour les multiples conseils de cures et postcures.
C'est toujours bon à  prendre, même si je ne pense pas que ce soit au goût du jour. Il me semble que son équipe lui en déjà  parlé pour envisager un sevrage méthadone dans un hôpital vers chez nous.
Seulement les hôpitaux ce n'est pas son endroit de prédilection. En plus au tout démarrage de sa décroche qui était, je l'admets, bien chaotique, il est passé plusieurs fois par ce genre d'étapes. Donc le souvenir est un peu biaisé, et la problématique n'étant pas la même aujourd'hui, c'est un peu délicat  d'envisager des solutions similaires. En tout cas, c'est une cartouche supplémentaire non négligeable, si les solutions qu'il envisage actuellement ne fonctionnaient pas.

Les solutions actuelles seraient plutôt de reprendre avec la psy, en se disant que c'est un « mal présent » pour un « bien futur ». Poursuivre les visites régulières au centre et il ne démord pas sur la diminution de la métha.
Pour répondre à  ta question, Spartiate, il est actuellement en gélules. Et c'est vrai que le passage sirop / gélules a été super appréciable. Malgré tout il lui reste les tics nerveux, la sudation, la grosse fatigue (il bosse dans le bâtiment, c'est physique, et il est vraiment KO parfois) la libido fluctuante, les dents qui font mal et qui finissent pas foutre le camp, et la peur de déconner à  nouveau avec la métha. Ce genre de pulsions est  liée à  son état psychologique, mais lui il  préfère éliminer cette source de tentation par prudence. En ce moment tout va bien, il semble s'être accoutumé aux 35 mg, mais il redoute le coup de mou et d'avoir du produit à  disposition via la métha.

En tout cas depuis que l'on communique avec vous tous on cogite pas mal. Il va donc aussi retourner voir l'hépatologue pour un contrôle du VHC, peut-être que la fatigue pourrait venir de là .

Jusqu'à  présent il a fonctionné en éliminant les tentations et en se concentrant sur des projets familiaux ou personnels. Techniquement, cela a bien fonctionné  pendant 5  ans. Même à  son ancien travail il n'avait jamais touché à  la pharmacie. Il a fallu qu'une journée (personne ne connaissait son problème) on lui demande de déménager toute la pharmacie … il est rentré à  la maison tout tourneboulé, alors qu'il n'avait touché à  rien. Mais le mécanisme était lancé. La première rechute a suivi deux mois après. Entre augmenter sans cesse la métha (puisque c'est la réponse qui avait été trouvée à  ces rechutes) et changer de boulot, il a choisi la deuxième solution, et a commencé à  faire des petits chantiers à  droite et à  gauche.
Ensuite erreur de jugement, il a accepté un chantier chez la voisine en se disant « je ne peux pas non plus vivre couper de tout. » Il a fini par se rendre à  l'évidence et a trouvé d'autres chantiers. Seulement comme dirait Ricoson dans un autre post, à  la campagne il n'y a peut-être pas de boulangerie mais il y a toujours un lascar qui traîne... Donc vigilance et mental béton, mais parfois ça ne fonctionne pas, je pense que c'est ce qui s'est passé en juin.

Il a un mental d'autant moins béton que, comme je l'expliquais il est tout novice dans la psychothérapie et certaines séances le chamboulent vraiment et donc le fragilisent. C'est ce que m'ont expliqué ses soignants en me disant qu'à  leur avis les rechutes ne signifiaient pas qu'il laissait tomber. Je sens bien que ses limites bougent, les émotions, les sentiments, ce qu'il accepte, ce qu'il n'accepte pas, être capable de ressentir, ou plus exactement de sentir qu'il ressent, bref, il se construit, ou se rééduque et parfois ces évolutions sont brutales via des rechutes dont il ne sort jamais bien fier. Mais entre ces moments-là , il profite et aime la vie qu'il a. Et il voudrait juste enlever la métha pour se dire que cette tentation « à  portée de main » , il préfère ne plus l'avoir.

A bientôt

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Lyta femme
Nouveau membre
Inscrit le 24 Jul 2012
27 messages
Bonjour,

Je viens vous donner quelques nouvelles et vous remercier d'avoir tous insisté sur le « bon  » dosage méthadone. Je transmettais à  l’intéressé vos arguments et remarques, et il me semble que tout doucement elles aient fait leur chemin.

Après un printemps et un été plus que chaotiques, on vient de passer 3 mois assez sereins. A  la fin du mois d'août il a franchi des limites que je ne pouvais plus accepter. Il a donc fallu prendre des décisions. De son côté, il était suivi de près par son CASPA qui lui avait demandé de venir à  nouveau tous les jours chercher son traitement pour éviter les dérives. Et puis il s'est finalement décidé à  reprendre un traitement digne de  ce nom sans se dire « dans un mois j'arrête  » et à  demander une augmentation de dosage. Il est repassé à  50mg , et ayant toujours des pulsions incontrôlables de prise de produits , à  60 mg la semaine suivante avec la « béquille  » Tercian qui l'a bien stabilisé.

Avec ce dosage, sa morosité a disparu, l'état de fatigue générale s'est estompé, il était moins obnubilé par le produit, c'était super agréable, pour lui et pour nous. En même temps il a fait une pause au niveau du taf, je pense qu'il s'est un peu ressourcé. Il a diminué et arrêté le Tercian.

Mais il n'a pas souhaité reprendre le suivi avec la psy, ça le faisait flipper. Je n'ai pas insisté, je relançais le truc de temps en temps, c'est tout.
Et puis il y a 15 jours les cauchemars et les angoisses sont réapparues. Les envies de produits aussi, mais plus contrôlables. Les jours où ça lui arrive c'est une lutte assez terrible qui l'épuise. Par contre on s'est aperçu que l'on gérait mieux ses moments-là . Moi je me rends compte qu'il commence à  aller mal ,on peut en parler plus en amont avant les catastrophes et lui aussi interprète mieux les signaux et essaie d'agir en conséquence. Du coup j'ai l'impression qu'il est en train d'intégrer que le suivi psy va devenir indispensable. C'est lui qui m'en a reparlé. Cette semaine il a revu son infirmière, il a parlé longtemps et a ensuite passé une nuit horrible et un lendemain tout blurp... Mais il a pris rdv avec l'addicto pour augmenter encore un peu la métha et me reparle du suivi psy. Il appréhende, il a peur de ce que ça va provoquer en lui.   

Maintenant j'ai la sensation qu'il  accepte son traitement et  se rend compte que le suivi psy va l'aider à  travailler sur ses envies de produits et ses troubles qui l'ont amenés à  la toxicomanie.
J'ai un peu peur moi aussi parce que les séances chez la psy je sais que ça « décape  », ça l'avait vraiment remué l'an dernier même si  ça l'avait aidé à  ranger sa tête. Bref, encore une étape.

En tout cas les moments de légèreté sont bien agréables et permettent de mieux appréhender les périodes plus mouvementées en gardant notre cap. J'essaierai de vous tenir au courant des évolutions suivantes.

A bientôt

Dernière modification par Lyta (01 décembre 2012 à  11:05)

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Choutouma
Psycho junior
Inscrit le 05 Jun 2008
364 messages
Bonjour, je suis plus ou moins dans la même situation que toi, dans le sens où ma vie est prise entre les jours "normaux" où alors ma vie avec mon mari me plait, et les jours de rechute si on peut appeler ça des rechutes car il n'y a pas de vraie démarche de sevrage de son coté, il vit avec le subutex prescrit 1 fois par mois par son médecin traitant qu'il voit 10minutes, et selon les mois consomme 2 fois, voir 3 fois, 4 fois, avec régulièrement des nuits passées dehors où il est injoignable.
J'ai beau être ouverte d'esprit et patiente, j'ai peur pour l'avenir de notre couple et de notre famille (un enfant), car les comportements qu'il a à  cause de sa conso (être injoignable des nuits entières, manquer le travail, et plus rarement voler) me blessent et détruisent mes sentiments pour lui, et moi qui était si patiente et si tendre, je deviens de plus en plus distante, froide, et souvent blessante. Je ne suis plus la personne aimante et dévouée à  l'aider que je reconnais dans tes paroles.
Mais peut-être que les comportements de mon mari ne sont pas seulement dus à  la drogue mais aussi à  sa personnalité... des jours de grosse rechute il a eu des manquements très graves à  mon égard qui m'ont vraiment blessé et notamment 2 choses que je ne peux pas pardonner, des disparitions (physique ou simplement ne pas donner signe de vie) qui se sont produites l'une le jour de la sortie de la maternité avec mon fils, l'autre le jour des obsèques de mon grand-père (!!!). Ton mari a-t-il déjà  eu des manquements graves à  ton égard à  cause de ses rechutes (sans forcément rentrer dans les détails) ? Si oui, comment tu gères ça ?

L'EsPoIr EsT CoMmE Le CiEl DeS NuItS: Il N'EsT PaS CoIn Si SoMbRe Où L'OeIl QuI PeRsIsTe Ne FiNiSsE PaR DeCoUvRiR UnE EtOiLe...

QuE CeLuI QuI N'a JaMaIs TrAvErSé Ne Se MoQuE PaS De CeLuI QuI S'EsT NoYé...

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Lyta femme
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Inscrit le 24 Jul 2012
27 messages
Salut Choutouma,

Des manquements comme tu racontes, je réfléchis je ne crois pas. Il est plutôt assez attentionné,donc défoncé il a plutôt tendance à  faire des cadeaux à  tout le monde (au début de la défonce, après c'est autre chose), à  parler, à  aider, etc. Il ne disparaît pas ou pas longtemps, au contraire il veut tellement montrer qu'il n'est pas défoncé et qu'il gère, qu'il essaie de continuer sa vie classique. Et c'est là  où il enchaîne les dangers et les conneries. Alors j'essaie de m'opposer et selon les produits, il me fait peur car il devient agressif.

J'ai toujours peur qu'il devienne violent. Je vois qu'il essaie de se contenir mais comme toutes ses réactions, sensations sont décuplées c'est compliqué. Il peut me vomir des horreurs sur moi. Mais elles ne me font plus mal, parce que c'est dit sous produit. Maintenant j'arrive à  ne pas en tenir compte, je l'ignore, j'essaie d'éviter le conflit, je le laisse, je ne discute pas avec lui. Sauf quand il déborde trop, j'essaie de l'empêcher. Et c'est là  où ça pète et où il me fait peur. Souvent  je craque à  ce moment-là , parce que pour moi c'est comme s'il se transformait en monstre.

Je comprends que tu te sentes devenir froide et distante si ton mari à  ce genre de comportements plusieurs fois par mois. Moi aussi quand il a des rechutes à  répétition je deviens beaucoup plus dure. C'est épuisant. Ce qui m'aide à  tenir ce sont les efforts qu'il fait. Après les crises, il ne fait pas que s'excuser, il essaie vraiment de changer certaines choses, d'avancer.  Je vois ses progrès alors je redeviens plus douce et plus compréhensive.

Je ne crois pas être capable de supporter des prises de produits régulières, ça met tellement tout en péril. Je pense que lui aussi voit les choses comme ça. On est tous les deux très attachés à  notre couple, notre famille. Et quand il met tout le monde en danger, c'est comme s'il cassait un contrat. Alors s'il devait s'évertuait à  faire n'importe quoi, je partirai. Mais jusqu'à  présent il a toujours réagi. Et je crois que le fait d'être bien suivi par son CSAPA l'aide.

Ton mari ne voudrait pas essayer avec un suivi plus rigoureux? Si tu lui expliques que tu es à  bout, inquiète, blessée est-ce qu'il accepterait de diminuer ses écarts avec le produit ?

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Choutouma
Psycho junior
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364 messages
Bonjour Lyta, moi aussi je finis toujours par oublier les mauvais moments et par lui pardonner, mais je garde une certaine distance qui me permet de me protéger et de garder la tête froide. J'oublie toujours car comme tu le décris pour ton mari, lui aussi est vraiment désolé après les rechutes, il s'en veut réellement et lui aussi c'est vrai fait beaucoup d'efforts, il y a une grosse évolution d'année en année.
Une différence entre ton mari et le mien c'est que le mien fait ses rechutes à  l'extérieur, il sort et reste dehors le temps de la rechute, avec son frêre et leurs potes de défonce. Depuis qu'on a un enfant ça dure une journée et une nuit, parfois aussi la journée qui suit, mais il y a quelques années il lui est arrivé de disparaitre pendant 3 jours... quand il rentre, c'est que la crise est passée. Donc je suis peu confrontée à  lui sous produit, mais plutôt à  la "descente", pendant les crises il s'isole de moi, il "disparait". Ils ne doivent pas prendre les mêmes produits je pense, mon mari c'est surtout le crack, l'héro.

Il est d'accord depuis peu pour voir un psy, pour essayer de comprendre ce qui se passe dans sa tête quand il dérape, et justement je comptais lui prendre rdv avec un addictologue, mais en lisant ton post je constate que ton mari voit un addicto pour le traitement et un psy pour discuter et comprendre ? Etant donné qu'il a déjà  un traitement qui lui convient, mon mari devrait plutôt voir un psychiatre alors ?

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Lyta femme
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Inscrit le 24 Jul 2012
27 messages
Salut Choutouma,

En fait il va dans un CSAPA où il y a un médecin psychiatre spécialisé en addictologie et qui gère le centre. Il le rencontre au moins une fois par mois, voire plus régulièrement quand il ne va pas bien. Mais c'est plus des rencontres techniques sur le traitement, les dosages, le choix de l'antidépresseur, etc.  Parfois je vais avec lui pour les sorties de "crises" et poser les choses.
Sinon en prenant son traitement (tous les 15 jours) il peut rencontrer une infirmière et parler s'il en a envie.
Depuis plus de 10 ans qu'il est suivi,  tout le monde au centre essayait de l'orienter en plus vers la psy et il a fini par le faire l'an dernier. La psy, c'est une autre dimension plus sur l'analyse et les cheminements (d'après ce qu'il me dit), mais il dérouille sérieusement avec certaines séances, d'où sa réticence à  reprendre.

Oui tu as raison, mon mari ne part pas pour les rechutes. Je me dis que pour toi ça doit être bien angoissant ces disparitions où tu ne sais rien de lui.
On avait aussi envisagé cette possibilité pour que je ne sois pas confrontée en direct aux effets. On a un peu essayé, le problème c'est que quand il commence à  prendre du produit, il ne s'arrête pas tout seul, alors du coup ce n'est pas la bonne solution non plus.

Depuis qu'il est sous métha il n'a pas retouché à  l'héro, sauf cet été. Sinon il prend des benzos, du skenan aussi parfois, mais pas dernièrement (à  ma connaissance). C'est surtout les benzos qui lui font faire n'importe quoi.

En tout cas c'est bien si ton mari veut voir un psy. J'espère pour vous trois qu'il va entamer ce processus.
A bientôt

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Choutouma
Psycho junior
Inscrit le 05 Jun 2008
364 messages
Bonjour Lyta, effectivement vous concernant l'éloignement pendant les crises n'est pas forcément une bonne solution, ça ne me surprend pas, c'est surement votre présence à  vous sa famille qui lui permet de se ressaisir...
Tout comme mon mari, je pense qu'il faut qu'il réussisse à  comprendre ce qui se passe dans sa tête quand il rechute, quels sont les facteurs, et pourquoi il n'arrive pas à  garder les pieds sur terre.
Je fais la différence dans le cas de mon mari entre la prise occasionnelle, par exemple, une soirée, rentré vers minuit, que je peux accepter car sur le principe prendre de temps en temps une drogue n'est pas quelque-chose d'inacceptable pour moi.
Je différencie cette prise occasionnelle de la prise qui se transforme en "crise", la prise qui va faire qu'il ne répond plus au téléphone et ne rentre pas avant des heures et des heures, la crise qui va l'amener à  prendre des risques... C'est concernant ces crises que je pense qu'il faut qu'il voit un psy, pour comprendre ce qui se passe dans sa tête dans ses moments-là , car il n'arrive pas à  les prévoir, il n'arrive pas à  gérer, et est incapable de s'expliquer pourquoi il fait ça.

J'espère que les choses vont continuer à  avancer de votre coté, à  bientôt.

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Lyta femme
Nouveau membre
Inscrit le 24 Jul 2012
27 messages
Bonjour,

Un petit point d'étape après 3 semaines de bourrasques  …

Depuis  décembre, on avait eu des « signaux d'alertes  »  : des angoisses, des petits dérapages, et puis en janvier un stress supplémentaire et bing  !c'était parti. Comme un condensateur qui accumule, accumule et  lâche tout d'un coup.

Contrairement aux autres fois, il n'a pas eu de comportements dangereux et d'altération de la personnalité trop problématiques. Donc, j'ai pu me mentaliser pour ne pas intervenir dans ses conso, laisser faire  : « C'est son moment, je respecte  ». C'était quand même pas facile, facile...
Merci à  d'ailleurs à  Psychoactif  : avant cet épisode, j'avais trouvé sur le forum des info sur les durées d'actions et les demi-vie des benzo, on en avait parlé et il a essayé de s'en souvenir. Du coup, il n'a pas avalé les boîtes aussi rapidement et  il n'a pas complètement tout mélangé de façon anarchique. Il n' y  a eu qu'une journée avec cet espèce de black out bizarre. Globalement, il a aussi  essayé de ne pas retourner la maison.

Voilà  pour les côtés positifs. Mais il y  a aussi des points négatifs à  travailler pour les prochaines fois...

Ce qu'il n'a pas eu avec les cachetons, il est allé le chercher dans l'alcool. Il a bu des quantités effarantes d'alcool fort. Je ne pensais même pas qu'il pouvait ingurgiter tout ça, l'alcool n'est pas sa défonce préférée, m'avait-il dit...  C'est dingue, mais de l'extérieur j'avais l'impression qu'en fait il le  cherchait le black out, d'une manière ou d'une autre.
Le temps pour lui s'est arrêté 3 semaines  : travail, famille, il était dans sa bulle produits, rien ne l'accrochait pour stopper.  Pourtant cette fois je n'ai pas eu la possibilité d'éloigner la petite et elle n'était pas très bien de  voir son papa comme ça. Mais ça ne suffisait pas à  le faire réagir  : il ralentissait un jour et repartait de plus belle le lendemain.

Pour moi aussi, pendant 3 semaines, par la force de choses, tout s'est arrêté  : j'ai annulé beaucoup de mes activités, je me suis concentrée à  tenir le cap, à  rester opérationnelle au travail et à  la maison et à  assurer pour notre fille. Au bout de 3 semaines, j'étais épuisée, notre fille chamboulée et lui pris dans son engrenage.
J'ai compris qu'il n'arrêterait pas seul. Je lui donc dit que ce n'était plus possible et qu'on était arrivé au stade de l'hospitalisation pour l'aider à  sortir la tête de l'eau. Comme à  chaque fois, la perspective de l'hospitalisation a sonné la fin de la récré. J'ai pas lâché le truc et finalement le lendemain, il a pris rdv à  son centre et on est allé ensemble voir le médecin traitant. Il a amorcé la redescente. Ça fait maintenant 15 jours. Il accuse le contre-coup, mais la vie reprend son cours normal. Ouf  !

Bilan des courses  : Il n'y a pas eu de catastrophe, juste une grosse fatigue familiale.  On s'est dit plus jamais 3 semaines d'affilé.   Il a réaugmenté la métha à  70 mg et  a réenclenché le suivi avec la psy.
Et puis il reste toujours les mêmes questions  : comment ne pas se faire happer, comment contrôler sa consommation, pourquoi ce besoin d’excès qui finalement le soulage de ses angoisses mais  le coupe de la vie  ?

Si ce rapport au produit vous parle et que vous avez des petits tuyaux pour arrondir les angles au moment des crises ou en amont (encore mieux!) , on est preneur  !

A bientôt

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