Bonjour newcsapa, et bienvenue ici!
Personnellement, je trouve que le fait que tu sois venu parmi nous en étant demandeur de "conseils" est une exceptionnelle preuve d'humilité et de valeurs humaines. Je suis vraiment très surpris, et je regrette qu'il n'y ait pas plus de gens munis de tes qualités dans le monde médical!
Des ouvrages traitant du sujet, je n'en ai pas en tête, mais je vais chercher. Mais à côté de cela, il y a un de tes confrères officiant en
CSAPA également sur le forum, dont le pseudo est "Prescripteur". L'idéal serait qu'il passe par ici, sinon, tu peux également le contacter par message privé!
En tant qu'usager, j'aurais tendance à dire que l'essentiel est d'axer la prise en charge sur la confiance et la communication. Il me semble important pour le patient de pouvoir avouer sans crainte ses consommations ou ses écarts, sans risque de représailles type suppression du traitement (eh si, ça se fait...). Et c'est valable des deux côtés, car je pense qu'une relation où les deux parties se cachent mutuellement des choses (en rapport avec la prise en charge, bien sûr) ne donnera rien de bon.
C'est souvent comme ça qu'un médecin se change en imprimante à ordonnances: si son patient ne peut lui parler sereinement de ses éventuelles difficultés car il n'est pas à l'écoute, ou qu'il abuse de son autorité; le patient, par "instinct", ne lui dira plus rien et viendra simplement chercher son ordonnance ou ses flacons... Ce qui est, en fait, préjudiciable pour les deux parties.
Tiens, je viens de voir (en dessous de la discussion, dans les discussions connexes)
CE FIL qui devrait t'être utile, du moins je l'espère!
Maintenant, en termes strictement pharmacologiques, pour la
méthadone notamment, les
CSAPA ont l'habitude d'introduire le traitement très progressivement, en raison du risque de surdosage propre à cette molécule encore plus qu'aux autres
opioïdes.
Dans celui où je vais, il s'écoule trois semaines entre la première consultation et la mise sous traitement, au cours desquelles on remplit de nombreux formulaires (nom, adresse, etc; mais aussi cadre de vie et parcours de consommation), on définit les objectifs de la prise en charge, et on réalise une analyse d'urine pour confirmer la prise d'
opiacés, afin d'éviter de prescrire un
TSO à quelqu'un qui ne consomme rien, ce qui pourrait entraîner une primo-consommation "cautionnée", un commerce illégal de la
méthadone ou pire: une mort par overdose.
La
méthadone est délivrée à la journée pendant un mois environ (ce qui est beaucoup, apparemment, par rapport à la majorité des
CSAPA), et le passage en médecine de ville se fait au bout de quelques 6 mois. Il y a des analyses d'urine en cours de traitement, non pas pour punir les usagers en représailles, mais plutôt pour vérifier l'efficacité du traitement (si quelqu'un consomme 1g d'
héro par jour en plus de la
méthadone, il y a de fortes chances pour qu'il soit sous-dosé).
Le passage du sirop aux gélules se fait au bout d'un an, si les analyses sont négatives.
Voilà , j'espère avoir pu t'éclairer un tout petit peu! Encore bravo pour ta démarche et pour le travail que tu fais, ce n'est probablement pas un métier facile, mais qu'est-ce que c'est noble d'aider les gens à sortir la tête de la misère...
Amicalement,
Phoenix.
Dernière modification par Phoenix (02 août 2013 à 15:14)