Bonjour à tous,
Pour faire court et introduire les raisons qui m'ont portées à découvrir PsychoActif, j'ai une maladie génétique qui provoque des crises de pancréatite de 10-15 jours environ une fois par an depuis petit. Heureusement, pas un hasard encore incompris, je fais partie du pourcentage de ceux qui en vieillissant, subissent de moins en moins de crises, et avec un espacement de plus en plus important. Je suis un jeune homme 25 ans, et cela fait maintenant je crois 3 ans que je n'ai pas une de crise à proprement parler.
J'ai donc eu l'occasion de découvrir
morphine et
tramadol à l'hôpital, pour soulager les douleurs de la pancréatite qui sont extrêmement intenses.
Petite digression inutile et sans rapport avec le sujet, c'est du papotage, pour ceux qui veulent revenir au coeur du sujet : paragraphe suivant --- (certains médecins considèrent que c'est pire qu'un accouchement, mais heureusement je n'aurai jamais à le savoir, d'ailleurs je déteste les gamins, ou plutôt... Je déteste les gamins de cette nouvelle génération qui, n'ont pas la chance d'avoir des parents qui prennent leur responsabilités d'avoir mis au monde un adorable petit être et d'en faire un être humain heureux, épanouit, et donc de leur inculquer l'essentiel de la politesse et de la discipline qui leur permettront de s'épanouir en tant qu'adulte grâce au pouvoir ultime : celui de se maîtriser un minimum, pardon pour le dérapage mais je sors du médecin et dans la salle d'attente il y avait 2 immondes petites pestes avec deux mères qui les laissaient faire absolument ce qu'ils voulaient, et alors en état de manque avancé, je savais que si j'ouvrais ma gueule j'allais leur mettre une claque quand elles allaient s'indigner du style "ne me dites PAS comment élever mon ENFANT !")-
J'en prenais donc en post-hospitalisation, et j'ai évidemment découverts les effets au premier abord extraordinaires de bien être, anxiolytiques, de facilitation à la concentration et à la tache intellectuelle.
J'en ai alors pris à usage récréatif pendant trois ans. Il y a un an et demi, en ayant marre de mentir à mon généraliste, j'ai été voir un
CSAPA pour m'aider à m'en débarasser. Je tournais à 700-800 mg par jour, ce qui est beaucoup comparé à certains, même s'il y a bien pire d'après ce que j'ai pu lire sur des forums, la posologie conseillée étant de 400mg/jour. Je n'ai jamais beaucoup plus grimpé que ça, en ayant parlé tout de suite de ma consommation à mes proches, ça me faisait un "garde fou". Et puis je me disais "chaque chose en son temps, j'arrêterai quand ce sera le bon moment". Je n'avais pas d'effets secondaires désagréables, à l'exception du manque si je ne le prenais pas, et qui était dur à gérer. Et j'ai donc essayé d'arrêter accompagné d'un addictologue de
CSAPA, pour réduire progressivement les doses. En quelques mois, j'étais descendu à des très faibles, je crois genre 150 mg par jour, et puis il y a eu la rupture avec mon copain qui a été une véritable destruction de tout ce que j'étais, et a suivi une grosse dépression, et donc la reprise...
J'ai rencontré mon nouveau copain il y a un an et demi. L'amour fou, l'homme de ma vie, bientôt l'installation ensemble, le mariage prévu d'ici quelques années. Le bonheur, coup de bol total, une rencontre comme on en rêve, sauf que le prince charmant n'est pas venu sur un blanc destrier, mais s'est tapé 10km en roller pour venir me rencontrer, un soir. J'allais mal, je ne voulais plus personne, chaque fois que je rencontrais un mec et que ça finissait au lit, je ressentais ça comme un viol, et je souffrais que ces garçons n'étaient pas "lui", mon ex. Mais lui, il a tout changé, le coup de foudre total, et je me suis reconstruit. Ce que l'amour peut être un puissant remède...
J'ai continué à en prendre, en réduisant un peu mes doses, en passant à du LP à 600 mg/jour. Et puis jeudi dernier, impossible de me procurer du
tramadol, pour des raisons que je ne préfère pas évoquer. Sur un coup de tête, je me dis "c'est l'occasion d'arrêter". Décision bien orgueilleuse, car malgré une grande volonté, me voilà , à peine moins de 48heures après la dernière prise, soit environ 36 heures de manque SEULEMENT (il faut 7 à 10 jours de
sevrage pour les
opiacés), déjà à foncer chez le médecin ce matin pour en avoir et pouvoir en reprendre. Et si c'était pas férié hier, j'aurais été hier. J'ai été chez une femme médecin au hasard, qui consultait sans rendez-vous ce matin. Coup de bol, quelqu'un de très compréhensif vis à vis des addictions, et qui me dit tout de suite quand je lui raconte mon histoire, qu'arrêter tout de suite ce n'est simplement pas envisageable, que c'est possible, mais tellement dur.
Elle m'a fait une ordo de
tramadol, mais pas du LP, car il n'existe qu'en 50, et m'a conseillé un dosage, un planning de réduction sur 1 mois pour l'instant, par palliers de 15 jours, de repasser ou simplement l'appeler si ça ne va pas. Tout ça accompagné d'un petit benzo (alprazolam, dosage mini) pour aider à descendre si nécessaire. Certes, en évitant de systématiser, car le
sevrage benzo est pas agréable non plus même si nettement moins incommodant, mais pouvait être bien plus long !
Pendant ces 48 heures, je me suis senti mal comme jamais. J'avais déjà été en manque de
tramadol pendant quelques heures en me réveillant tard par exemple sans en prendre au coucher. Mais aussi "longtemps", jamais. On se sent si MAL, les spasmes, les douleurs musculaires, l'anxiété, la nervosité, l'effet pile électrique, et cette sensation indescriptible de malêtre profond, diffus et omniprésent, sans une seconde de répit, sans un moment de calme dans la journée... Et cette perception de la température, ce chaud et froid permanent, surtout le chaud...
En prévision, j'avais pris de l'ibuprofène et du
codéine/paracétamol à la pharmacie pour essayer de soulager un peu. La boîte de 18 comprimés de
codéine/para y est passée en l'espace de 30 heures (je rassure, j'ai fait de l'extraction à froid pour pas gober trop de
paracétamol, c'est d'ailleurs comme ça que j'ai découvert PsychoActif, la méthode y étant décrite).
Je broyais et extrayais 3-4 comprimés (soit environ 65mg de
codéine pour le princeps que j'utilisais), toutes les 4-6 heures pour essayer d'avoir un peu de répit, mais ça me soulager à peine à environ 50% des effets du
sevrage, et seulement pour environ 1 à 2 heures.
C'est là que je me suis dit que c'était ridicule, que je ne tenais pas. J'ai quasiment rien bouffé en 48h tellement j'avais pas envie, j'ai dû dormir 8 heures depuis jeudi soir. J'ai donc consulté, les 2 heures dans la salle d'attente on été très dures, et en état de manque, on compte les minutes... Et puis en sortant pharmacie, prise directe sur place... Je rentre chez moi, et 20-30 minutes plus tard, ça va mieux, petite sieste, et on se sent de nouveau plus ou moins "normal", quoique fatigué et j'ai les CROCS, je vais me doucher, enfin, car j'en avais vraiment pas envie vu la chaleur que je ressentais, et les sensations désagréables à chaque petit changement de température, sans pouvoir trouver une température "supportable".
La je vais sauter dans la douche, me faire un bon café avec la machine à expresso que mon homme m'a offert, me prendre une bonne clope (même ça j'ai à peine fumé tellement j'étais pas bien), et aller me chercher un bon petit miam quelque part.
Voilà , c'était ma courte expérience de début de
sevrage, tout ça pour dire d'abord merci à PsychoActif qui m'a permis de pas trop abîmer mon foie avec le
paracétamol, et de réaliser que le
sevrage brutal, dans mon cas c'était pas une bonne solution. Mais je ne regrette pas, ça remet les pendules à l'heure, on réalise à quel point la substance a fini par faire partie intégrante du fonctionnement de ton métabolisme. Et au moins, je peux repartir pour un
sevrage plus doux et plus progressif, avec des doses peut-être déjà un peu plus faibles dès demain que ce que je prenais d'habitude, histoire d'essayer de tirer profit de ces 48heures de début de
sevrage.
Bonne journée à tous, et merci à ceux qui ont pris la peine de lire mon charabia. J'avais besoin d'extérioriser et mettre à plat, et pour ça, rien de mieux que l'écriture.