Hépatite C : les associations dénoncent le coût « exorbitant » de nouveaux traitements
Le Monde.fr | 26.05.2014 à 20h04
Une vingtaine d'associations s'inquiètent dans une lettre ouverte du coût « exorbitant » des nouveaux traitements contre l'hépatite C, et craignent une « prise en charge à deux vitesses » discriminant certains malades.
Les antiviraux à action directe (AAD), dont le Sofosbuvir, de l'américain Gilead, sont en train de « révolutionner » la prise en charge de cette maladie virale qui affecte plus de deux cent mille personnes en France et peut provoquer cirrhose et cancer du foie. Les associations saluent ces nouveaux traitements, « beaucoup plus efficaces et avec beaucoup moins d'effets secondaires, [qui] font entrevoir la possibilité d'éradiquer cette épidémie ».
ENTRE 60 000 ET 80 000 EUROS PAR TRIMESTRE
Mais leur coût faramineux ”” 60 000 à 80 000 euros demandés par Gilead pour une cure de trois mois de Sofosbuvir ”” fait craindre « une prise en charge à deux vitesses ». « Ce prix (...) pourrait créer un dangereux précédent en ne basant pas la délivrance de médicaments vitaux sur les réels besoins en santé des personnes », mais selon « des critères non médicaux : mode de vie, situation administrative ou socio-économique des personnes touchées », écrivent vingt-quatre associations, dont Aides, Médecins du monde et SOS hépatites.
« Nous appelons l'Etat à exiger un juste prix auprès des laboratoires et à jouer son rôle de régulateur auprès des industriels afin de faire baisser les prix et de garantir l'accès à ces nouvelles molécules pour au moins 80 000 personnes atteintes d'hépatite C chronique. »
LIRE L'ENQUÊTE (ÉDITION ABONNÉS) : Inégalités face à l’hépatite C
4 000 MORTS EN FRANCE
L'organisation non gouvernementale Médecins du monde a calculé dans un rapport diffusé en mars que le traitement appliqué à 55 % des 232 196 personnes atteintes de VHC chronique en France équivaudrait au budget annuel des hôpitaux publics parisiens (APHP).
Un rapport officiel remis la semaine passée à la ministre de la santé, élaboré par l'Agence française de recherche sur le sida et les hépatites et l'Association française pour l'étude du foie, appelait à une politique plus ambitieuse contre les hépatites B et C, qui font chaque année quatre mille morts en France.
Source :
http://abonnes.lemonde.fr/sante/article … 51302.html