Ci-dessous le
TR de ma première prise d'exta, cet été, avec mon homme.
Attention, pavé en vue
Avec JP on a envie de sortir, juste tous les deux, en amoureux. On boit quelques bières chez lui en cherchant sur le net un endroit où sortir. Un peu après minuit on rentre dans le club après avoir fini notre énième bière. L’endroit est sympa, pas grand mais le mix est lancé, les gens dansent déjà . JP part à la chasse à la D pendant que je danse devant le son, j’aime bien la musique et je sirote mon verre tranquille. Au bout d’un moment assez long JP revient en disant qu’il a trouvé un
para, il en a pris un pour tester et ira en racheter s’il trouve que c’est de la bonne. Je suis OK, je m’en fous un peu à ce moment-là , je n'avais pas prévu de consommer.
On continue de danser et au bout d’une vingtaine de minutes JP sent que ça monte, il me le dit et part chercher le type pour en racheter. Comme ça me soûle un peu de rester encore toute seule sur la piste (j’ai l’impression d’avoir dansé que toute seule !) je pars le chercher. Je le trouve et il me tend un
taz vert clair en forme de grenade. Je ne demande même pas le dosage et ne réfléchis pas trop, je gobe la pilule assez vite parce que j’ai peur que tout le monde autour me voit avec. JP gobe la sienne aussi et sur le coup je ne pense pas que c’est sans doute une mauvaise idée vu qu’il est déjà en pleine montée de son
para pris il y a 20 minutes à peine.
Je ne focalise pas du tout sur ce
taz, je n’attends rien de spécial et je n’y fais pas attention. On danse encore, puis on va fumer. Au fumoir on se retrouve avec deux gars sous
LSD, très sympas, ils me donnent de quoi faire un spliff puis on fume avec eux.
Après le
joint je prends une autre bière et je retourne sur la piste. C’est à ce moment-là que tout va commencer. Ça fait au moins quarante minutes que j’ai gobé le
taz et je n’y pensais plus vraiment. Mais progressivement la techno me semble plus rythmée, les lumières sont plus présentes et je ressens une terrible envie de danser, plus fort, plus en cadence, plus proche du son. J’adore ce que je ressens, je danse sans aucune fatigue, mon corps est léger et je me sens super belle. Je me dis même que les gens qui me voient danser doivent se dire que je danse vraiment bien.
JP n’est toujours pas là , ça ne m’inquiète pas mais je me dis que je préférerais danser avec lui, il me manque un peu mais je ne veux pas arrêter de danser.
A un moment je sens qu’on me touche le dos. Je me retourne et vois JP suivi de près par un vigile qui semble être en train de le mettre dehors. Je sais que je dois le suivre, je ne peux pas rester ici s’il se fait jeter. Je sens aussi que je commence à être bien perchée et j’ai un peu peur de bader si on se fait jeter du club. Je sors quand même et devant la porte le vigile est sympa, pas agressif, il parle à JP et je vois que lui est sacrément défoncé, bien plus que moi. Il n’est pas très cohérent et ses yeux sont presque fermés. Je me reprends un peu, difficile en pleine montée de
MD, et j’essaie de convaincre JP de venir avec moi. Le vigile demande comment s’appelleront nos enfants et je trouve ça bizarre.
Bref, j’arrive à convaincre JP de quitter le club. On commence à marcher dans la rue, il fait nuit noire et on ne ressent pas le froid. Je me sens de plus en plus défoncée, c’est très agréable et ça me donne envie de rire. Ma vue se trouble, on dirait que mes yeux vont de gauche à droite à une vitesse incroyable mais c’est drôle, ça ne m’inquiète pas, je découvre les joies de la
MDMA pour la première fois et j’aime ça. J’ai aussi envie d’être proche de mon chéri, de le toucher, de l’embrasser et de lui dire des mots doux. Lui est complètement perché, bien plus que moi. Il parle très vite mais c’est totalement incohérent, je comprends quelques références à des jeux vidéo ou à des films mais il dit aussi des choses que je ne comprends pas du tout. Ça me fait rire, je l’embrasse et je lui répond « oui mon cœur t’as raison », ce qui semble le rassurer.
Ses yeux sont presque complètement fermés et quand il les ouvre un peu je ne vois que le blanc. Il a beaucoup d’hallucinations aussi, il voit des gens partout alors qu’on est seuls dehors. Je crois que ces gens qu’il voit lui font un peu peur alors je le rassure en lui disant qu’il n’y a personne. Il a perdu son élastique pour attacher ses cheveux et à un moment un groupe de jeunes s’approche de nous, je pense qu’ils viennent du même club parce que j’entends une fille dire aux autres « il a pris de l’ecstasy, il est pas au top ». Je me demande pourquoi elle ne parle que de lui et pas de moi, peut être que ça ne se voit pas que je suis perchée ? JP s’approche d’eux et demande s’ils ont un élastique mais il parle de façon tellement défoncée que je sais pas s’ils comprennent quelque chose.
On s’arrête beaucoup, tous les 50 mètres peut être et on s’assoit par terre en se faisant des câlins. J’arrive tant bien que mal à nous situer, heureusement que je suis là pour garder le cap car JP est complètement parti. Bizarrement ça ne m’inquiète pas trop, je me sens défoncée mais bien, je sais que je peux le soutenir et maîtriser la situation. Je n’arrête pas de serrer des mâchoires et je mets un doigt dans ma bouche pour empêcher mes dents de grincer. Le soleil commence à poindre à l’horizon, on s’assied encore pour regarder. Je vois des reflets de gyrophares pas très loin et je nous fais tourner dans une autre rue, juste au cas où.
Plus le soleil se lève et moins je suis défoncée, c’est comme si le prod était chassé de mon cerveau par la lumière et la chaleur. Il y a un petit camion qui vend à manger, j’achète de l’eau. JP commence à descendre un peu, ça fait au moins quatre heures qu’on a gobé. On prend le métro, ça fait déjà des heures qu’on marche, il est 5h passées et mes mâchoires me font un peu mal mais c’est quand même étrangement agréable. Dans le métro je pense que tout le monde voit qu’on est défoncés. Ensuite on doit prendre un bus, JP arrive à courir, il va mieux. Le chauffeur nous regarde bizarrement mais ne dit rien. Devant chez JP il y a une super vue sur la ville, on se pose pour fumer une clope (la première depuis la montée) ; je me sens presque nette. On finit par rentrer vers 8h, on est fatigués. On va se coucher mais on ne fait pas l’amour, on s’endort très vite.
Le lendemain on se lève à 14h, j’ai toujours mal aux mâchoires qui se serrent un peu, JP me dit que ça ne lui a pas fait ça du tout. J’ai une énorme gueule de bois, je suis dans le pâté toute la journée et ça passe vers 20 heures. Pas de dépression post-descente ni rien de ce genre, je suis très contente de cette expérience qui a été forte en sensations nouvelles. J’ai déjà envie de tester à nouveau en milieu festif, devant le son avec plein de gens. Je suis par contre un peu déçue de JP, j’ai l’impression qu’il m’a un peu abandonnée à mon sort en prenant une telle dose, il n’était pas du tout en état de me surveiller et c’est moi qui ai du tout gérer alors que c’était ma première perche. J’aurais aimé qu’il soit là pour moi pour que je puisse me laisser aller et profiter pleinement des effets du produit sans avoir à me soucier de savoir si il n’allait pas tomber dans le fleuve…
Pour info, plus tard, j'ai cherché ces fameuses grenades sur pillsreport et j'avais trouvé un dosage de
MDMA à 180mg si je me souviens bien. :)