Le parlement bernois exhorte la ville à expérimenter la
légalisation du
cannabis dans le cadre d’associations de consommateurs, inspirées d’un modèle genevois. Le canton s’y oppose. La Confédération devra trancher
Le conseil municipal de Berne obtient le soutien du législatif pour expérimenter la
légalisation du
cannabis dans le cadre de clubs de consommateurs. Jeudi soir, le parlement de la ville a accepté, à 55 voix contre 11, une motion réclamant que la capitale se joigne à d’autres villes, dont Genève, dans l’élaboration d’un projet pilote de régulation du marché de l’herbe.
C’est la quatrième initiative émanant du parlement bernois en faveur de la vente contrôlée de
cannabis. Cette fois, le texte – soutenu par la gauche et la majorité des partis bourgeois, à l’exception de l’UDC – précise qu’il voit dans le projet genevois d’associations de consommateurs de
cannabis une «possibilité concrète» d’avancer dans cette voie.
A Genève, un groupe d’élus de différents partis de gauche et de droite propose d’autoriser l’achat contrôlé de quantités limitées de
cannabis en provenance de cultures agrégées par les autorités. Une commission menée par l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss planche depuis sur un modèle de régulation du marché. La ville de Berne a déjà officiellement pris contact avec les responsables du projet genevois en 2013. Des rencontres ont eu lieu depuis, entre les représentants de quatre villes – Berne, Genève, Zurich, Bâle.
Fossé ville-campagne
L’usage du
cannabis étant actuellement illégal, les villes auraient besoin d’une autorisation exceptionnelle de la Confédération pour mener une telle expérience. De son côté, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), compétent en la matière, ne se souhaite pas se positionner avant de recevoir une demande officielle.
Signe du fossé qui sépare souvent villes et campagnes en matière de politique de drogue, le parlement cantonal bernois s’était prononcé contre une telle expérimentation de
légalisation du
cannabis. Pas plus tard qu’en novembre 2014, le Grand conseil bernois avait validé à 74 contre 68 voix une motion UDC exigeant l’interdiction de la culture, de la distribution et de la consommation de
cannabis dans le cadre d’associations contrôlées. «C’est un signal politique défavorable. Mais le canton n’a aucune compétence pour s’opposer à un projet pilote. La décision revient à la Confédération», souligne Regula Müller, chargée des questions liées aux drogues à Berne.
Source :
Letemps.ch