A ROUYER, Bonjour,
votre demande est légitime. Mais si on pouvait répondre avec précision à la question de savoir pourquoi certains vont dans la délinquance et la prison et d'autres non, la société ne serait pas ce qu'elle est.
Il y a dans la revue "Pour la science" de ce mois ci une étude venant de Nouvelle zelande qui montre que le manque de contrôle de soi avant 5 ans est lié à l'echec scolaire, la prison, la toxicomanie, le
tabac etc..
La quasi totalité des détenus fument (contre environ 30% pour l'ensemble des jeunes du même âge) alors que le
tabac n'a pas d'effet
psychotrope direct fort, ce qui montre que c'est la délinquance (et tout ce qu'il y a autour, psychologie, mode de vie etc..) qui "crée" le tabagisme mais pas le contraire.
Pour la drogue c'est aussi en grande partie la même chose, c'est le mal être, la difficulté à gerer ses émotions et ses désirs (tout au long de la vie et commençant dès la première enfance) parfois même des maladies mentales , qui entrainent la fréquentation de personnes ayant les mêmes problèmes, la délinquance, la toxicomanie, la consommation excessive d'
alcool, la difficulté à constituer des relations affectives stables et le tabagisme entre autres..
Mais pour les personnes comme pour leur famille il est bien plus "satisfaisant" d'accuser le seul produit. "C'est lui le responsable et dès qu'on l'aura arrêté tout ira bien". Malheureusement cela se révèle faux dans la quasi totalité des cas. Par contre, quand les personnes maturent, s'engagent dans une vie personnelle , professionnelle, affective plus satisfaisante, alors ils n'ont plus la "nécessité" de se droguer et s'engagent dans un
sevrage ou dans une consommation "apaisée".
C'est donc cela qu'il faut viser et ne pas s'imaginer que le simple arrêt des drogues va régler le problème.
Donc, pour ton fils, ce qui est important c'est d'essayer de "profiter"du "choc" de la prison pour qu'il décide progressivement de changer de vie et de s'engager dans des parcours de reinsertion. S'il le veut il y a des professionnels de la justice qui peuvent l'aider (SPIP, JAP). Ils sont débordés mais souvent très militants, donc il faut savoir les solliciter.
Et puis, après la prison, il faut combiner en effet soutien "maternel" (inconditionnel donc n'exigeant pas en principe d'obligations réciproques) et rôle "paternel"(d'apprentissage du contrôle de soi et de la responsabilité personnelle), mais ce n'est pas en décrétant que son père doit s'en occuper que tu réussiras à lui faire donner ce rôle paternel. Malheureusement ce rôle est souvent mal fait et c'est pourquoi il existe des substituts sociétaux du rôle du père comme le SPIP, l'école (par exemple Ecole de la deuxième Chance), les associations et éducateurs etc.. Et certaines mères sont obligées de jouer le rôle paternel et le font aussi très bien, donc ne te décourage pas d'avance mais essaie de jouer ce rôle dans la mesure de tes possibilités, en abandonnant un peu ton rôle de mère qui est moins necessaire à son âge. On ne peut pas en effet jouer les deux rôles en même temps.
Amicalement
voir
http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a … -34108.phphttp://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=DIA_162_0093http://www.psycho-ressources.com/bibli/ … -pere.htmlhttp://www.psychisme.org/Transverse/Rolepere.htmlhttp://www.fira.ca/cms/documents/184/Le … ternel.pdfl'etude de Dunedin mais en anglais
http://www.pnas.org/content/108/7/2693.full
Dernière modification par prescripteur (10 avril 2015 à 16:33)