Cher tous, voici mon premier
TR qui raconte ma toute première expérience.
Cela s’est passé en septembre, et depuis j’ai fait 2 autres trips.
Je vous préviens, ça va être un peu long, désorganisé et de plus je ne suis même pas francophone native
J’espère que malgré tout, cela reste agréable à lire !
Dose : 190 µg (en 1
buvard + un demi)
Set&Setting : On fête l’anniversaire de mon copain dans une autre ville. Les lieux : Appartement d’un pote à lui, boîte,
rues, voiture, le jardin et la maison des parents de mon copain. Ma prise est totalement spontanée et le
LSD m’est totalement inconnu.
J’explique un peu la prise et le début de la soirée :
C’est seulement M. qui avait prévu d’en prendre, il gobe donc ses 250 µg (2
buvards) vers 21h. Peu après, on est dans la rue et M. commence à nous dire comme c’est trop stylé les détails du trottoir, les immeubles et sa vue qui commence à devenir kaléidoscopique. Nous arrivons dans cet appartement où on est censé de se réchauffer pour la soirée, entre une douzaine de personnes qui ne font que boire ou fumer des
joints. Au début c’est ce que nous comptons faire, moi et P. aussi. Mais M. nous parle toujours de ses visions qui nous donnent envie. Moi je me décide très vite fait et je prends un
buvard. Puis encore une moitié.
On quitte l’appartement, direction la boîte. La musique n’est pas de mon style, je me dis qu’elle ne va pas m’aider à monter. On danse, on s’amuse et la soirée s’approche à la fin. Je dis aux autres que je me sens bizarre mais que c’est génial, pourtant j’ai rien de particulier. La montée est très douce, très subtile.
Il est 5h, la boîte commence à se vider et nous partons aussi pour rentrer.
La montée :
Au moment précis où nous sortons de la boîte et l’air frais nous frôle, moi et P. avons une montée radicale. Notre vision est désormais en HD.
On marche dans les rues allant chercher la voiture au parking.
Je n’arrête pas à dire à M. que je vois enfin ce dont il parlait, que c’est incroyable et qu’il me semble que tout ça ne vient que de commencer ! (Alors qu’on rentre !! )
Je prends un énorme plaisir à cette nouvelle perception et je suis curieuse pour la suite.
On atteint la voiture. Heureusement que mon copain est sobre, il nous conduit à la maison de ses parents où on est censé de dormir :) Dans la voiture tout s’accélère, c’est énorme la perception des distances. C’est le moment où je comprends que je ne vais pas du tout dormir et que ce n’est que le commencement. Je sens que ça monte encore et encore. Je sais désormais que je vais attendre le matin devant la maison, dans le petit jardin.
Arrivés à la maison, on sort de la voiture. BIMM. Le monde extérieur commence à communiquer avec moi. Je commence à ‘’comprendre le
LSD’’ et à me rendre compte que je deviens de plus en plus perchée. M. ne nous a pas du tout parlé de tout ça, je ne m’attendais pas à ça, c’est la surprise totale.
Mon copain et P. disent qu’ils vont dormir, moi et M. restons dans le jardin.
L’épisode du jardin qui a changé ma vie :
On est posé tranquille. Je suis très contente d’être à l’extérieur.
On discute avec M., on découvre notre scène. Je commence à comprendre de plus en plus ce qui m’arrive et je suis très surprise de (pouvoir) voir « tout ça ».
Soudain, une araignée se présente devant nos pieds. Elle est très grande et très spéciale. Elle s’arrête et avec M. nous avons tous les deux l’impression qu’on se comprend avec cette araignée, qu’on arrive à communiquer avec elle d’une façon étrange. Je comprends ce que nous sommes tous les trois dans nos fondements : des créatures animées par cette étincelle de vie qui ‘’habite’’ notre corps. Bien que nous ne soyons pas au même niveau, nous et l’araignée, je vois l’unicité essentielle, transcendante de trois entités vivantes.
M. parle un peu beaucoup, c’est de plus en plus difficile de l’écouter. Nous sommes tout de même d’accord, que verbaliser nos pensées est fatigant et inutile et que notamment cela pose des limites à leurs flux. Je me submerge plutôt dans cette connexion de plus en plus forte avec le monde extérieur, je suis heureuse de voir et de comprendre cette réalité. Je sais que ce que je vis et ce que je vais vivre dans les heures qui suivent vont changer ma perception du monde, de la vie, du moi, de tout.
Je prends conscience de cette ‘’Réalité divine’’, je m’unifie avec. J’ai l’impression d’être lucide, mais je ne le suis pas du tout. Je sens cette étrange étincelle de vie dans moi et dans chaque chose. C’est la connexion totale, la pleine conscience, la connaissance et le bonheur infinis. Le jardin est magnifique. Il fait toujours nuit, on voit la nature qui à la fois dort et vit. La nature sauvage est partout dans ce simple jardin où j’étais venue déjà mille fois mais que je n’aie jamais vu comme maintenant. Chaque herbe se pointe vers le ciel et forme la pelouse qui a une texture étrange, les buissons de roses qui, à la limite respirent, quelques pétales mourants qui fanent, je les vois pâlies, courbés, en train de cesser d’exister, et c’est tellement beau. Tout communique, tout est en ordre, tout est intemporel. Le silence est magnifique. Je prends conscience de l’univers dans lequel je vis et nous vivons tous, je suis moi-même l’univers. Je suis en paix et en harmonie. Je m’allonge et je regarde le monde… Je me sens au Paradis, en contemplant la beauté de l’instant présent et le miracle de l’existence dans sa nudité, je pense trouver le sens de la vie et je vis ce qu’on peut décrire comme l’éternité. Je dis à M. que je pourrais bien rester comme ça pendant toute la journée, toute la nuit, juste à contempler le monde et à simplement vivre. Je me dis que le système d’aujourd’hui s’éloigne de plus en plus du principe de la vie. Bref,
l’épisode du jardin est épique, je trouve l’harmonie et la plénitude suprêmes, je me baigne dans une félicité indescriptible. J'étais une âme dans sa quintessence.
Entretemps, il fait déjà soleil, le matin nous touche à travers tous les moindres détails. Chaque chose reflète cette ambiance matinale, j’ai jamais vu un lever de soleil pareil. Aussi, comme la notion de temps ne nous aveuglait plus, nous étions témoins de ce cycle magnifique, nous avons vu comment le jour a suivi la nuit.
Maintenant qu’il y a de la lumière, nous nous en profitons pour encore pas mal de temps, mais nous nous rendons compte que les parents de mon copain vont bientôt se réveiller. Il serait très moche de leur parler dans cet état, ça nous fout le bourdon. J’ai envie de rester à l’extérieur, mais on ne peut pas. « Il faut faire quelque chose. On peut pas rester là comme ça » J’envisage même de nous enfuir pour ne pas les confronter, mais on se calme et on s’apprête à quitter ce jardin, cet épisode.
Avant de rentrer à l’intérieur, on voit une toile d’araignée dans le buisson de rose. Un réseau magnifique dans lequel on voit un univers particulier. On s’agenouille tous les deux devant le buisson et on le contemple tels des fous. Malheureusement, il est vraiment temps de se cacher, ainsi nous fermons lentement la porte derrière nous.
A l'intérieur :
Je dis à M. que je suis toujours perchée, mais je n’imagine même pas à quel point encore.
J’ai soudain l’idée folle de vouloir ranger toutes mes affaires qui traînent sur la table du salon, je dis à M. de me suivre au sous-sol où j’ai laissé ma valise. On y va, je cours excitée en bas par les escaliers. Je fourre tout dans ma valise et nous voilà figés dans le garage. Je m’aperçois que le plafond s’est rapproché de moi, mais je ne me sens pas écrasée. On est dans le noir, mais il y a un réflecteur qui projet de la lumière blanche sur nous. Ah non, il n’y a pas de réflecteur, c’est la lumière naturelle venant de l’extérieur. Ah oui, il y a le chat, génial ! Il est très obèse à la
base, mais maintenant je le vois énorme. C’est une bête sauvage ! Sa fourrure me fascine, il a l’air tellement bizarre ce chat. Je le vois un peu comme les animations 3D d’animaux crées par l’ordinateur, en phase de construction. Nous le caressons mais du coup on entend tous les deux un bruit. On dit qu’on ne peut pas rester ici, dans le p’tain de garage, bordel, comme des tarés. On remonte vite à l’étage, mais il n’y a personne ! Fausse alerte… Au moins ça nous réveille un peu, faut vraiment se cacher avant que les parents ne se lèvent pas, il faut arrêter de traîner dans la maison comme des psychopathes.
On monte à l’étage. Il y a deux portes devant nous. L’une mène à la chambre de mon copain où celui-ci dort tranquille, ne soupçonnant même pas ce qu’on est en train de vivre et l’autre porte mène à la chambre où P. dort depuis qu’on est rentré et où M. est censé de le rejoindre, sans moi.
Nous sommes figés devant les deux portes qui se trouvent vachement près l’une de l’autre. Grâce au mur bleu, je me sens dans un espace infini bleu (comme dans les films ils illustrent le purgatoire), confrontée aux deux portes. Il n’y a que ces deux portes maintenant, rien d’autre. Il faut les ouvrir ?! On s’attarde pendant une éternité jusqu’à ce que M. place enfin ma main sur la poignée et me force doucement d’ouvrir la porte laquelle nous mène à P. qui ne dort bien évidemment pas du tout :). On se marre bien sur la situation et revenons à la problématique de
base que l’on oublie toujours : les parents ne peuvent pas nous voir comme ça. On reste un peu dans la chambre, M. dit qu’il pense pouvoir dormir. Je les quitte et je vais dans la chambre de mon copain.
OMG. Comme je suis seule ! Je me fourre dans le lit et me voilà toute seule à devoir attendre. Je me sens un peu bizarre.
Je fixe la fenêtre qui laisse entrer un peu de lumière, une lumière divine très douce et apaisante, avec le rideau qui respire, c’est tellement beau. Mais je suis désormais seule et je me retrouve partir loin dans ma tête. Ça me surprend sur le coup, c’est un changement après l’épisode du jardin. Au bout de qqs minutes je me dis que c’est impossible de rester comme ça pendant les heures encore. Je me lève du lit et aussitôt je me recouche, j’essaie de rester et de supporter quoiqu’il m’arrivera. Mais j’entends que M. et P. discutent encore, j’ai envie de les retrouver pour encore un peu. Cette fois-ci je me lève, je me r’habille et je retourne dans leur chambre. On rigole à nouveau, mais c’est vraiment la fin, faut pas rester comme ça. Je ressors quand même dans le jardin avec P., on boit un verre d’eau et on discute. Mais il faut repartir. Il me demande si ça va aller, je dis oui.
Retour dans la chambre :
Ça va vraiment, je sens que je peux gérer.
Mon copain est mignon à côté, ça me calme. Tiens, c’est bizarre comme l’humain dort. Il bouge beaucoup ! Je le regarde rêver et puis son visage se met à se déformer gravement, il se gonfle-dégonfle. Je vois son corps qui n’a pas de limite réelle, ça ne finit pas du tout avec la peau. Je vois les atomes et les molécules qui composent mon copain, et qui gonflent dans l’espace. Ça brille ! Et certains sont comme des cristaux.
Je suis à nouveau dans ma tête ou je ne sais pas où. J'ai la sensation d’être dans mon cerveau, mais en même temps en dehors de mon corps, c’est inexplicable. Ensuite, je vais encore plus loin. Je ne demande pas d’y aller, j’y suis emportée. On y va à la vitesse de la lumière ! Des fois, je pense voir les frontières de la folie, j’essaie d’être prudente et ne pas les approcher.
Finalement, je (re)trouve l’harmonie dans mon être, le fait d’être seule me fascine, de toute façon nous sommes tous tout seuls en toutes circonstances. Je m’aime :).
Si toutefois je sens que je pars ‘’trop loin’’, voire en bad, alors je me connecte avec autre chose et je peux influencer où je vais. Je dois y aller de force, aller partout où l’acide m’amène, mais c’est possible de me tourner vers ailleurs une fois que j’y suis.
Il y a des moments où je me sens lucide, où je pense que je peux m’endormir, mais non, bimm, c’est parti à nouveau !
(Il y avait aussi un moment bizarre où j’ai pensé à la possibilité de mourir cette nuit-là . Alors là j’ai peur d’avoir de faux souvenirs, l’épisode est assez flou, je dis juste ce qu’était la fin de cette réflexion assez dure. Ce n’était pas un bad. J’ai confronté mes peurs et mes tristesses à l’égard de la mort, il était difficile de les lâcher, mais au bout d’un moment j’ai fini par accepter ma mort, et j’étais prête à mourir si je devais, là tout de suite. C’est ainsi que j’ai ressenti une grande légèreté et une sorte de liberté très étranges. J’étais fière de moi.)
La plus intense hallu :
La chambre de mon copain est bleue.
Ce que je vois :
Il y a devant moi un mur. Visuellement, il est divisé en deux parties : il y a la partie gauche qui se forme par une étagère et la partie droite, par une armoire.
Tout d’un coup, ce mur devient d’un bleu différent, y compris tous les objets, toute la scène. Comme si d’un coup on aurait jeté une seau remplie de la peinture bleu clair et blanc. Mais la scène est aussi mélangée d’une couleur plus sombre. (comme l’effet ‘’vignette’’ sur une image éditée)
Il y a un singe en peluche assis sur l’étagère. Il est un peu vintage, il doit être très vieux.
Juste après le coup visuel de la chambre repeinte, alors que je regarde simplement devant moi pour trouver du repos, le singe en peluche s’éveille !
(Intéressant comme la chambre a été ‘’repeinte’’, c’était comme si elle changeait d’ambiance et donc d’influence, je trouve que c’est l’antécédent de la personnification du singe.)
Il se comporte carrément vivant. Il bouge ses bras et il tourne la tête vers moi, il me regarde et je me demande que veut-il dire ou faire. Il bouge dans tous les sens, mais toujours assis.
Cette hallu ne me fait pas peur, je m’amuse à le regarder. Puis, d’un coup, ses yeux deviennent de plus en plus rouges, un rouge infernal. Ça me surprend et je sens que ça devient méchant, donc j’arrête de le regarder. Ensuite, toujours ce mur particulier, qui comme j’ai dit est visuellement divisé en deux parties, se met à bouger. Les deux parties partent dans les deux sens inverses, l’une vers le haut, l’autre vers le bas, leurs mouvements se changent en alternance et ils balancent. Ce fut la troisième et dernière étape de l’hallu ‘’singe’’.
Alors voilà tout ce que j’ai pu vous rendre par les mots, une restitution tellement insuffisante par rapport au vécu. Et surtout, ce que j’ai décrit risque d’être mal compris, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’au moins essayer de le partager.
Tout ce qui m’a été révélé dans ce jardin reste en fait indescriptible.
A mes amis je l’explique en vain, même pour ceux qui ont déjà pris du LSD.
"Cette connaissance est sans valeur si elle est simplement théorique, il faut en avoir conscience à titre d’expérience immédiate et intuitive."
Je sais que si je devais comprendre ce que je raconte sans l’avoir vu et senti moi-même, je ne le comprendrais pas, je ne verrais pas l’essentiel et même… c’est comme des livres, chacun interprète les mots différemment, en fonction de sa propre personnalité, de sa vision intérieure qui lui est unique…il n’est pas possible de voir et comprendre les même choses. Bonne exemple mon ami, M., qui était avec moi dans le jardin, lui aussi, voyait certaines choses un peu comme moi, mais n’a vécu rien de ce que j’ai pu connaître. Il ne s’est pas unifié avec l’univers, pour lui ce n’était rien de divin.
Apparemment, ce genre de trip ‘’révélateur mystique’’ n’arrive pas à tout le monde. Je me considère chanceuse d’avoir vécu ça, dès lors de ma première prise. (D’ailleurs, je n’ai adopté aucune religion ni avant l’expérience, ni pour l’instant. Même si partiellement je suis maintenant d’accord avec certaines, aucune ne décrit ma propre vérité/croyances, si vous voyez. Je ne veux pas entrer dedans, je le précise pour dire que j’avais juste une ouverture d’esprit et une personnalité adaptée qui m’ont permis de percevoir tout cela. Enfin, je pense que c’est ça. Aussi, je suis introvertie, et un INFP, pour ceux qui connaissent les types psychologiques. J'ai toujours été très détails-orientée, ce sont "les petites choses" qui me rendent heureuse.)
Cette expérience a incontestablement changé ma vie de tous les jours. Je vis plus en harmonie, j’arrive à appliquer le savoir acquis, même si ce n’est pas toujours évident au sein de notre société moderne...
Quelques citations qui décrivent mon expérience dans le jardin (notamment d'Aldous Huxley) :
"The kingdom of heaven...is within you"
"Dans un grain de sable voir un monde, dans chaque fleur les champs du Paradis"
"La paix est la manifestation de l'être unifié, l'amour est le mode de la connaissance divine. Et la félicité, concomitante de la perfection, est identique à la joie."
"Seuls ceux qui ont complètement dépouillé le moi sont en mesure de savoir expérimentalement que, "Tout ira bien" et que, de quelque manière, tout va déjà bien."
"Le miracle de l'existence dans sa nudité, est la réalité manifestée"
"L'évidence de la simplicité"
"Ces gens entrent en contact avec une intelligence ou un être sensible existant à un niveau autre que notre espace à trois dimensions"
"Quand nous contemplons les dix mille choses dans leur unicité, nous retournons à l'Origine, et restons là où nous avons toujours été"
Merci de votre attention, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! :)