Bonsoir,
Je tiens à m'excuser par avance, cet égoïste topic à , pour moi une fonction "thérapeutique" si j'ose dire, une manière de marquer le coup. Je n'ai pas la prétention de vouloir aider qui que ce soit en relatant mon expérience, surtout après seulement 15 jours sans
subu.
Mais bref, voilà donc encore une de ces histoires de
sevrage...
Pour poser un peu le contexte, j'ai 31 ans, et je suis entré dans le cercle vicieux de l'
héro, du sub et autres
opiacés il y a une dizaine d'année. Bon je reconnais que depuis l'age de 16 ans j'ai toujours eu un penchant très prononcé pour les drogues et l'autodestruction mais les choses sérieuses n'ont réellement commencées qu'un peu plus tard vers l'âge de 20 ans.
Suite au décès d'une proche j'ai pris ma première trace d'
héro, J'étais alors étudiant en piano au Conservatoire, et comme j'ai continuer à en prendre par la suite j'avais l'impression d'être plus inspiré, plus concentré, passer 5 heures d'affilées sur mon piano ne me faisait pas mal au dos, je ne voyais pas le temps passer, bref, le pied ! Enfin... le pied si tout cela ne m'avait pas conduit à abandonner mes études ( passons aussi sur le jour ou j'ai dû quitter l'auditorium du Conservatoire au beau milieu d'un morceau, durant une audition, car j'étais trop défoncé pour me souvenir de la suite... C'est là que ça a commencé à vraiment dégénérer !) , à perdre une bonne partie de ma vie, de mes amis, quelques dents aussi lors d'une période de dépression qui a durer presque 3 ans et pendant laquelle je me suis littéralement laisser dépérir. Je ne prenais quasi plus d’héroïne mais j'étais donc sous sub, et je bouffais des anxiolytiques par poignées après avoir écumé les pharmacies de ma ville avec des ordonnances factices ( jusqu'au jour ou je me suis évidement fait gauler.... le pharmacien s'est montré compréhensif, après avoir discuté un moment avec moi il à prévenu le
CSAPA ou je suis suivi mais c'est tout.)
C'est là que j'ai commencé à me ressaisir, il y a à peu prés trois ans. Du jour au lendemain j'ai arrêter les anxiolytiques, période Ô combien étrange, irréelle même, durant laquelle je suis redescendu sur terre, mes émotions paraissaient plus vraies, plus concrètes, et ce n'était pas désagréable malgré des symptômes de manque mais qui ont assez vite disparus ( et sans commune mesure avec les symptômes de manque d'
héro ou de sub...]
Puis petit à petit, au lieu de faire le yoyo avec les prises de
subutex, j'ai commencé à diminuer tout les 3 à 4 mois ( j'étais à 6mg à ce moment) et là à chaque fois aussi j'avais l'impression de retrouver une part de ma personnalité, de mes sensations et émotions.
Bref, 6, 5, 4, 3, 2, 1.8, 1.4, 1, puis 0,8, 0,4 et même 0,2 (un demi comprimé de 0,4 donc) jusqu'à il y a 15 jours de cela, et là , plus rien.
Alors pour être franc, la crise de manque aigu avec le recul ne m'apparait pas aussi terrible que ça. Je n'en menais pas large ça c'est certain: les 3 premiers jours c'était à peine si je me souvenais de mon prénom... j'étais complètement désorienté, sans compter les diarrhées, maux de tête, courbatures, l'impression fort désagréable que la gravité de la planète avait était multipliée par 2.. bref passons ! Ça s'est vite estompé et le quatrième jour je ressentais déjà du mieux, légèrement, mais quand même. Puis chaque jour un peu plus, même si c'est pas toujours évident. J'ai pris à trois occasions un peu de
codéine, juste histoire de me soulager un moment, de pouvoir souffler de temps en temps durant cette période mais c'est tout ( d'ailleurs je me pose la question de savoir si cela pourrait éventuellement retarder la guérison définitive, d'un point de vue des neurotransmetteurs qui reviennent doucement à le normale?? )
Demain cela fera exactement 15 jours, je reprends le boulot (oui j'ai la chance d'avoir pu faire ça pendant les vacances...) et ça va, l'idée ne me déplait pas, au contraire bien que cela soit encore dur de me motiver (pour les trucs de la vie courante par exemple) je ressens le besoin de m'occuper car je commence à tourner un peu en rond, je n'ai pas réussis à me mettre au piano durant tout ce temps, l'envie revient peu à peu par moment mais mes mains, mon corps, ne suivent pas encore vraiment mon esprit et j'ai aussi bien du mal à me concentrer plus de 20 minutes...
"ça reviendra, c'est juste un truc chimique dans mon cerveau..." Voilà ce que je me répète dés que ça ne va pas ! Ça aide à faire passer la pilule. J'ai du mal à rester devant une série ou un film ( et pourtant croyez moi ces dernières années j'étais passé maitre dans l'art !) mais en revanche j'écoute beaucoup de musique ( des études ont démontrées que les harmonies classique ont un effet bénéfique sur le cerveau, l'humeur, bon je suis pas assez informé pour vous dire avec plus de précisions mais pour ma part je crois que ça m'aide beaucoup.)
Mais si j'ai bien compris, c'est maintenant que la vraie bataille commence - j'ai découvert récemment le
PAWS, syndrome post-aigu du
sevrage dont j'ai déjà l'impression de commencer à ressentir les effets par moments, puis à d'autres presque plus rien. Cela se produit surtout le soir pour l'instant, en début de journée ça va à peu prés. 1 nuit sur 2 se passe presque sans sommeil, le lendemain c'est pas évident mais au moins le soir suivant je dors à peu prés bien car du coup je suis bien crevé.
Voilà où j'en suis, la suite de l'histoire reste donc à écrire...
Dernière modification par Ian (30 août 2015 à 21:44)