Bonjour à tous,
Avant-hier soir, j'ai pris 360 mg de
DXM (Dextrométhorphane) d'un coup et 600 mg de DPH (Diphénhydramine) répartis dans la nuit (200 mg toutes les 3 heures). Le lendemain, mon père devant partir pour toute l'après-midi et la soirée, j'étais seul à la maison et décide donc de terminer la boîte en prenant les 400 mg de DPH restant après son départ. Ce qui suit est l'expérience la plus intense de ma vie, je suis expérimenté en la matière et je ne recommande à personne de prendre des doses similaires aux miennes, c'est très dangereux. Je ne vais pas raconter mon trip d'avant-hier, celui-ci étant peu intéressant. Mais il est certain que les doses prises cette nuit-là étaient toujours actives quand j'ai pris les 400 mg restant le jour d'après. C'est très long mais mettez-vous dedans, ça vaut le coup. Commençons.
Au matin, j'entends mon père crier "C'est pas vrai hein ! Merde merde merde. Des emmerdements, tout le temps, c'est pas possible !". Sur le coup, j'étais persuadé qu'il avait reçu une lettre de la part de la police qui dit que les pharmaciens aux alentours se sont plaints d'un nombre anormal de commandes pour médocs trippants qui ne requièrent pas de prescription et qu'ils m'avaient traqué par je ne sais quel moyen (je me suis dit que les pharmaciens m'avaient repéré), je me suis mis à stresser, en me disant qu'un jour ou l'autre il fallait bien que la vérité tombe. Mon père m'appelle en criant, je fais semblant d'être endormi et ne réponds pas, il continue "Je vais tout couper ! L'Internet, la télé, t'auras plus rien !". C'était sûr, il m'a grillé.
Je m'endors et me réveille après 2 heures de sommeil, je décide de me lever et demande à mon père ce qui était inscrit sur la lettre. Il me répond calmement "quelle lettre ?", je lui dis "Bah la lettre de la police ! T'étais énervé et tout", il ne comprend pas de quoi je parle alors sur le moment, un peu conscient de la situation, je décide de ne pas rentrer dans les détails et lui dit que c'était sûrement un rêve, malgré que je le soupçonnais de cacher son jeu et d'agir comme si de rien n'était en attendant que la police vienne à la maison pour s'occuper de mon cas. Je retourne dans ma chambre, je l'entends à nouveau s'énerver mais cette fois il chuchote "Merde merde merde. Je le savais, je le savais ! Ce salopard il m'a eu" pour ensuite téléphoner à ma mère (parents séparés) pour lui expliquer la situation, ce qui me rend encore plus parano. L'heure où mon père doit partir pour la journée est arrivée : il vient me dire gentiment qu'il s'en va, qu'il y a le dîner dans le frigo, etc. Je trouve le tout très suspect mais je reste persuadé qu'il fait semblant de rien en sachant que la police fera le travail.
Une fois mon père parti, je décide de prendre les 400 mg restant en me disant que ce sera un trip léger, vu que c'était le lendemain d'un trip et que ma tolérance au DPH est élevée. J'ai jamais eu aussi tort de ma vie. 30 minutes après, j'ai de puissants spasmes au coeur qui me forcent à m'agiter dans tous les sens pour résister à la douleur, sur le moment j'avais très peur d'avoir fait une grosse bêtise, j'étais sur le point de m'évanouir. Je prépare le numéro de téléphone de l'ambulance au cas où ça s'aggrave, mais finalement ça s'arrête, Dieu merci. Je décide d'aller dans une chambre de la maison beaucoup plus sombre pour voir si des hallucinations sont déjà présentes. Je me couche dans le lit et fixe une chaise... Je m'aperçois qu'il y a un mec avec sa copine sur ses genoux, je les regarde anxieusement et ils commencent à s'embrasser. Me sentant très gêné, je décide de faire semblant d'être sur mon téléphone pour finalement retourner dans ma chambre et les laisser tous les deux. Je ne me demande même pas pourquoi ils sont là .
De retour dans ma chambre, j'entends la porte qui s'ouvre très doucement et des bruits de pas discrets. Ayant perdu le double de la clé de la maison dehors au matin le même jour, j'étais persuadé que c'était des cambrioleurs qui avaient retrouvé la clé ; je prends un couteau, et descends pour aller voir ce qu'il se passe. Je zieute entre les escaliers et aperçois une personne qui marche discrètement ; je fonce en bas pour au final me rendre compte qu'il n'y a personne, il a dû avoir le temps de s'enfuir. Je remonte, et tout se reproduit : j'entends quelqu'un, je descends, personne ! Alors je fouille la maison de fond en comble, toujours rien. Je décide de mettre la clé dans la serrure pour qu'ils ne puissent plus l'ouvrir avec la clé. Là , j'entends des jeunes devant la maison dire "Il a mis la clé à la serrure ! Y a plus moyen. De toute façon y avait rien", je suis soulagé.
Je remonte dans ma chambre et vois un de mes amis proches, je trouve ça parfaitement normal et agis comme s'il était là depuis le début. Je lui propose de jouer à la console, on s'installe devant la télé et je lance un jeu. Ma voix était très étrange et j'avais beaucoup de mal à parler, je lui dis que j'ai la voix cassée et que ça devient lourd. Plusieurs fois, je lui passe une manette mais jamais il ne la prend, alors qu'il me dit qu'il va jouer ; j'insiste, il ne répond pas, il est sur son téléphone non-stop. Je lui dis "Bon tant pis hein je sais pas ce que t'as mais si t'es venu c'est pas pour glander et me fixer constamment". J'éteins la console et lui propose de manger. Je descends, et aperçois mon père avec un sourire de maniaque, je me dis qu'il ne voudra sûrement plus jamais me parler, il est sûrement impatient que les flics arrivent. Mon ami descend et me rejoint, je regarde dans le frigo ce qu'il y a à manger pendant que mon père et mon pote me fixe sans rien dire. Je leur dis "C'est quoi votre problème ?", pas de réponse. Ca commence à me gonfler. Je prends le dîner et le mets dans le four mais n'ayant aucune notion du temps, je le ressors après quelques secondes seulement, je prépare 2 assiettes et les monte pour au final me rendre compte que mon ami est parti. Génial, je me retrouve avec 2 repas, j'en mange 1 et laisse l'autre sur la table ; des pâtes froides, délicieux... (sur le moment, je m'en foutais). Je tente de communiquer avec mon père, aucune réponse à chaque tentative, seulement un sourire moqueur, un sourire impatient de me voir souffrir, après ce que j'ai fait derrière son dos.
Le soir arrive. J'entends sonner à la porte, je regarde par la fenêtre de ma chambre, catastrophe : une voiture de police. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils viennent le jour-même, mon coeur se met à battre fortement. Mon père ouvre la porte, j'écoute depuis ma chambre et entends "Bonjour, nous sommes là pour Monsieur (mon nom)". Ils vont discuter dehors avec la porte fermée. J'en profite pour cacher la moindre chose suspecte dans ma chambre et fonce me laver le visage et les cheveux, pour paraître moins défoncé, malgré mes pupilles dilatées. Ils ne m'ont toujours pas appelé, je remonte. 5 minutes plus tard, on crie après moi, alors je descends. J'ouvre la porte, personne. Où sont-il passés ? Je suis confus. Je dis bonjour au pot de fleur accroché sur le mur à côté de la porte, comme si tout était normal, et elle me répond "Bonjour" (elle parlait comme une vieille dame donc j'agissais comme si c'en était une, même si c'était toujours un pot de fleur avec une bouche). Je lui demande où ils sont passés, aucune réponse. Je regarde sur ma gauche et aperçoit un groupe d'environ 20 motards, ça devait être un genre de rassemblement, il y a même une fille en scooter rouge qui les rejoins, elle me fait un sourire. J'observe de plus près et aperçois mon père dans la foulée qui admire les motos, je décide de retourner dans ma chambre jusqu'à ce qu'il ait terminé de s'amuser. Il m'appelle une 2ème fois, je descends et sors : des motards rentrent dans la maison du voisin et d'autres en sortent ; je vois mon père qui me fait signe de rentrer chez le voisin, les policiers sont là -bas apparemment. Je m'avance vers la maison, un peu timide d'entrer chez le voisin que je connais très peu, pour finalement abandonner et retourner à la maison. Je ne comprends plus rien, pourquoi les policiers iraient chez le voisin avec tous les motards ? C'est pas sérieux, ils sont là pour moi non ?! 5 minutes après, on m'appelle pour la 3ème fois. Je sors, toujours personne, mais les motards sont partis. J'entends toquer à la porte du jardin et me demande ce que mon père fout là . Je lui ouvre la porte et je crie à mon père "Ca sert à rien de m'appeler constamment à un endroit si c'est pour disparaître de là quand je viens !", il me dit qu'ils m'attendent dans le jardin, je nie et je remonte, je descends plus, j'en ai marre.
Je monte dans ma chambre et vais sur le PC pour discuter sur Facebook. J'explique à un ami la situation, je me suis fait griller, y a la police, etc. Bizarrement, des messages que je n'ai pas écris apparaissent dans la conversation, alors j'avertis mon ami que ce n'est pas moi qui écrit, mon compte a été piraté. Je me dépêche de changer de mot de passe. Rien n'y fait, le hackeur est toujours présent. Je vais voir mon disque dur et me rends compte qu'il se remplit de plus en plus, je fonce télécharger un anti-virus et le mets en route. Rien ne marche, alors je supprime TOUTES les données de mon PC, sans vraiment réfléchir.
J'entends mon père ouvrir la porte de la maison, il est de retour. Je lui demande "Alors ils ont dit quoi les policiers ?", il est confus "Quels policiers ?", je réponds "Bah ceux devant la porte !", il ne comprend pas, je me dis "Ca y est il va encore faire semblant de rien" ; il me dit "J'étais pas là de la journée je vois pas de quoi tu parles !". Et c'est là que ça a fait tilt, retour à la réalité, je réalise que rien de la journée n'était réel : la lettre de la police, mon père qui pète un câble, le couple qui s'embrasse, les cambrioleurs, mon pote qui est venu, les motards, les policiers : RIEN QUE DU BLUFF, RIEN QUE DES HALLUCINATIONS ; je suis sous le choc. Même l'histoire de piratage : personne n'a hacké mon compte, je réalise que j'oubliais les messages que j'envoyais, et en les relisant, j'étais persuadé que ce n'était pas moi qui les avait écrit. Même le disque dur qui se remplit de plus en plus, c'était du fake. 900 gb de données supprimées pour rien, génial. La journée entière n'était que pur mise en scène, j'étais tout seul pendant tout ce temps en fait.
Ce qui conclut cette expérience incroyable et inattendue que je ne risque pas de répéter. J'avais quand même le contrôle sur moi, je n'allais pas courir dans tous les sens n'importe où. J'agissais simplement comme si toutes les situations que j'ai expliqué étaient réelles. Aujourd'hui, j'ai les jambes en compote mais je me sens bien mentalement.
Merci d'avoir lu et bonne journée !