Bonjour, ceci est à la fois un témoignage et une question.
Depuis cinq ans que je suis avec mon conjoint je l'ai toujours vu sur-consommer son
tso.
Quand je l'ai rencontré il était à la
buprénorphine, il sniffait ou prenait plus de cachets. J'ai commencé comme ça mon parcours dans la drogue: en consommant son traitement avec lui. Malgré tout, il a bien fallu que j'ouvre les yeux, cette façon d'envisager son traitement nous apportait pleins d'emmerdes, il fallait toujours courir après ces foutus cachets, toujours dans l'urgence, à réclamer aux médecins, aux pharmaciens, aux copains substitués. J'ai donc compris comme une belle claque dans la gueule que je ne pouvais pas à la fois lui demander d'arrêter de faire le con et accepter les cachets qu'il me proposait.
Au bout d'un moment, il s'est dit que changer de traitement serait bénéfique. Nous voilà donc devant le médecin généraliste à demander de passer à la
méthadone (j'ai longtemps servi d'intermédiaire entre lui et le soignant, jusqu'à devoir parler à sa place en consultation car il ne pipait pas un mot). Le médecin me regarde avec des yeux ronds en m'expliquant que non il ne peut pas faire une primo ordonnance de
méthadone, il faut voir un addictologue...J'allais vite comprendre que la prescription de
méthadone est beaucoup plus contraignante que celle de
subutex.
L'addictologue approuve ce passage à la
méthadone, lui explique que ce traitement lui coupera toute envie de surconsommer, la
méthadone n'ayant aucuns effets psychoactifs. Mon homme passe donc de 8mg de
bupré à 40 de
méthadone en gélule(?!). Plus tard j'apprendrai que les gelules de
méthadone sont réservées aux patients stables.
Quoiqu'il en soit, mon homme à continué à surconsommer son traitement ce qui a fait littéralement pété les plombs à l'addicto qui a jeté mon homme dehors. Après une période de flou artistique bien stressant où j'ai du appelé un peu partout pour trouver à mon homme un moyen de se faire prescrire sans passer par le type qui lui dit que son père devrait lui foutre des mandales, nous avons fini par trouver un medecin qu'il voit depuis 2 ans maintenant.
Ce medecin accepte plus ou moins bien de faire continuellement des ordonnances à l'avance et mon conjoint est moins kamikaze il se rend chez le toubib avec entre 2 ou 5 jours d'avance. Cependant, cette situation est foireuse, mon conjoint est très souvent en manque. Depuis toutes ces années, nous avons continué à acheté de l'
héroine régulièrement, parfois parce qu'il n'avait plus de métha. Le
doc lui a déjà augmenté le traitement plusieurs fois mais il n'est jamais monté à plus de 60 alors qu'il continue les écarts. De plus, il a une certaine réticence à l'augmentation je trouve, et je l'ai déjà vu essayer de faire des baisses très ambitieuses (de 40 à 20 d'un coup par exemple) juste après une augmentation de posologie(ces tentatives finissent toujours chez le dealeur).Il m'exprime des choses contradictoires, d'une part sa lassitude du traitement d'autre part l'impossibilité pour lui de régler son humeur et apaiser ses angoisses autrement qu'en sur-consommant.
Y a t'il des solutions? comment s'en sortir si le traitement est utilisé comme une drogue? des amis ont parlé de déclic, mais le medecin ne peut-il pas proposer quelque chose? je le trouve au mieux indifférent au pire il s'enerve un peu ce toubib (et mon homme cache ses écarts dans l'
héro). Merci si vous m'avez lue