Enceinte et dépendante au tramadol et codeine

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swades femme
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Bonjour à  toutes et à  tous,

Je suis nouvelle sur ce forum et je dois dire que je suis soulagée de trouver un endroit où je vais pouvoir exposer mon soucis. Je m'appelle Caroline et j'ai 25ans.
Je suis enceinte de 35 SA et j'attends un petit garçon.

Voici mon histoire ...

En 2012 j'ai été traité pour des migraines avec le dafalgan codeiné 500 Mg. En cas de douleurs je prenais 2*500.
Petit à  petit évidemment je me suis habitué et il a fallu augmenter les doses pour que cela fasse effet.

Je suis resté plusieurs années comme ça jusqu'en juin 2013 où lors d'une énorme crise j'ai pris du tramadol 150 mg LP qui avait été donné à  mon mari pour une hernie discale. ça a calmé ma crise de migraine et je me suis sentie très soulagée.

En parallèle de cela je souffrais de dépression suite à  plusieurs difficultés dans ma vie et je me renfermais sur moi même sans rien montrer à  personne et en continuant à  mener ma vie (boulot, maison etc.). Le tramadol est apparu à  ce moment comme mon ami intime déjà , pour affronter mes crises de migraine et également pour me faire oublier mon stress quotidien, ma dépression...

A cette époque je prenais du tramadol environ 1 fois par semaine 150 mg LP (surtout le weekend)

Puis j'ai commencé à  augmenter les doses pour m'aider à  dormir le soir.
Ca a été comme ça jusqu’à  l'été 2014 où je consommais 400 mg LP de tramadol par jour.
En septembre j'étais à  600 mg par jour (200mg 3 fois/jour).
C'est à  ce moment là  que je suis tombée enceinte.

J'ai pris mon courage à  2 mains pour aller voir mon médecin et tout lui expliquer (ayant moi même des problèmes de dos je lui disais souffrir de mon nerf sciatique pour avoir des ordonnances). Je lui ai donc dit toute la vérité et que j'étais dépendante au tramadol et enceinte.
Il m'a pas jugé et m'a dit qu'on devait commencer un sevrage. C'est ainsi que j'ai commencé mon sevrage :


- 400 mg / jour pendant  15 jours
- 200 mg/ jour pendant 15 jours
- 100 mg / jour pendant 15 jours (qui a duré 1 mois car j'arrivais pas)
- 50 mg / jour pendant 1 mois
- 50 mg chaque 2 jours pendant 15 jours.


Puis j'ai réussi à  prendre 50 mg une fois par semaine (le samedi).
J'ai jamais réussi à  l’arrêter complètement et 1 fois en semaine je prenais un comprimé de co-doliprane pour me soulager.

Je suis actuellement dans mon 8 ème mois de grossesse et depuis 1 semaine j'ai craqué (je n'arrive pas à  expliquer pour qu'elle raison mais avec la grossesse je n'arrive plus à  dormir et je pense que ça a joué sur ma faiblesse) et j'ai pris un comprimé de 100 mg. J'ai retrouvé cet état dans lequel j'aimais être avant et du coup depuis maintenant 1 semaine je prends 1 comprimé de 100 mg le soir.
Hier soir j'ai essayé de ne pas le prendre et j'ai pas réussi et ce soir idem ...

Je me sens très mal, j'ai l'impression d'avoir tout gaché et j'ai peur de ne plus pouvoir m'arreter.
J'étais très fière de moi en ne prenant que 50 mg / semaine et là  j'ai l'impression de redescendre dans mon gouffre alors que j'approche de l'accouchement (DPA prévu pour fin mai).

J'ai tellement peur pour mon bébé et je m'en veux beaucoup.
Je n'ose pas en parler (ni à  mon mari qui était au courant de mon addiction, ni a mon médecin).
J'ai peur du syndrome de sevrage, de complications à  la naissance qui s'ajoutent à  ma crainte depuis le début de grossesse que mon fils souffre d'une malformation.

J'ai cherché des témoignages sur internet pendant des heures pour tenter de me rassurer mais rien ...

Je voudrais donc avoir des avis sur des gens ayant vécu la même situation ou des personnes qui connaissent les risques du tramadol à  la dose à  laquelle je la prends.
J'aimerai aussi avoir des conseils pour m'aider à  relever la tête et ne pas retomber dans ce gouffre. Je me dis qu'une semaine ça va c'est encore jouable mais seule c'est si dur ...

Je m'excuse pour la longueur de mon post mais je tenais à  bien expliquer mon cas afin d'être bien comprise et conseillée au mieux.
J'espère recevoir une réponse

Merci d'avance d'avoir pris le temps de me lire

Caroline

Dernière modification par swades (21 avril 2015 à  22:51)

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Shaolin femme
Modératrice à la retraite
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Salut Caroline et bienvenue parmi nous salut

Pour commencer, t'es tu mise en lien avec un csapa par chez toi?
Ce genre de grossesse, ils ont l'habitude, et pourraient t'épauler et te conseiller. Ainsi que faire le lien avec l'équipe qui te suivra à  la maternité.
Si syndrome de sevrage il y a à  la naissance, ce qui est possible, il faudrait que la gyneco et l'hosto qui te suivent soient prévenus dès maintenant de ton traitement (si ce n'est pas déjà  fait), afin de vous prendre en charge au mieux, toi et ton fils.

Ton médecin, c'est un généraliste? Car logiquement, on évite les sevrages en cours de grossesse comme ça.
Il aurait dû te proposer un autre traitement plus adapté, mais pas un sevrage....
Ça a pas dû être facile tous les jours pour toi, pour vous deux hmm

Si tu as craqué, c'est que tu n'avais pas ta dose nécessaire.
Au lieu de prendre direct 100mg chaque soir, essaye d'en prendre un peu moins, mais plus régulièrement si tu en ressens le besoin.
Et si ce n'est pas suffisant, remonte encore un peu ou rapproche un peu les prises.
Il ne faut pas que ton enfant et toi ressentiez le moindre signe de manque, surtout à  quelques jours de l'accouchement.

Tu ne dois pas non plus culpabiliser. Tu n'as rien fait de mal, tu voulais juste essayer de palier tes douleurs et ton mal être.
Et une grossesse, ça ne se calcule pas toujours!
Si on attendait sans cesse LE moment idéal pour faire un enfant, on n'en ferait jamais! C'est quoi le moment idéal d'ailleurs, hein? wink
La situation est ce qu'elle est, tu ne pourras pas la changer, mais tu peux veiller à  ce que l'arrivée de bébé soit préparée au mieux avec l'équipe soignante, dans l'éventualité d'un syndrome de sevrage (qui n'est pas systématique, je le rappelle)
Il ne faut pas que ton sentiment de culpabilité te ronge, il faut que tu te battes, c'est la fin là !

Et s'il te plait, appelle un csapa pour leur exposer ta situation, et expliquer que tu auras peut être besoin d 'aide et de soutien après ton accouchement.
Ça fait bien souvent une sacrée différence dans la prise en charge de l'équipe soignante.
Tu pourrais même aller les voir ensuite pour leur parler de tes difficultés avec le tramadol, c'est leur boulot.
En attendant, essaye de te détendre un peu avant le jour J.

Je te laisse deux liens qui te rassurront peut être,  je l'espère.
Le CRAT
Psychowiki

Et n'hésite pas à  revenir vers nous dès que tu as besoin, ou juste pour papoter.
Prescripteur (notre médecin addicto perso smile) passera sûrement te donner son avis de professionnel aussi.

Amicalement.
Shao
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Voilà  un écrit d'une sagesse évidente à  prendre en considération. Amarnath

Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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swades femme
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3 messages
Merci Shaolin pour ta réponse .

Je n'ai pas contacté le CSAPA, je ne connaissais même pas cet organisme. Je vais d'ailleurs les appeler dès demain.

Oui c'était mon généraliste qui m'a mis en place le sevrage.

Le gynécologue ne sait rien. Une fois je lui ai expliqué que je prenais du doliprane codeiné (en moyenne 1 fois par semaine) pour aider mes migraines il m'a carrément jeté à  la tronche "non mais vous arrêtez ça tout de suite, pensez un peu à  votre bébé. C'est doliprane et rien d'autres".
Ça m'a carrément bloqué et j'ai préféré me taire pour le reste (dépendance au tramadol) de peur d'être de nouveau jugé, incendié et au final incomprise.
Le seul qui ne m'a pas jugé c'était mon généraliste.

Dès demain je tente de diminuer la dose.
Je ne sais même pas si la dose que je prends est une forte dose ou pas ... je n'y connais rien, comme je le disais dans mon post, j'ai toujours vécu ça seule sans rien dire à  personne (à  part mon mari et médecin au moment ou j'ai fait mon sevrage). Je dois même avouer que j'ai honte d'en parler à  mon mari de nouveau.

Comme tu dis, il faut que je me batte, j'ai passé le plus dur et la fin est proche et c'est ça qui me fait le plus de peine... c'est de re-craquer si près du but.

En tout cas, le fait d'avoir trouvé ce forum est une "bénédiction" pour moi. Le fait de me sentir comprise, pas jugée et écoutée va me donner la force nécessaire j'en suis sure!

Merci encore Shaolin pour ta réponse.
En effet si prescripteur me donne un avis pro, ça pourrait peut être me permettre également d'y voir plus clair.

Je connaissais le site du CRAT mais l'autre non.
Merci donc, je vais y faire un tour.

Bien entendu je vous tiens au courant dès demain après avoir appelé le CSAPA.

Amicalement

Caroline

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FineCorde homme
Space Cowboy
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40 messages
Les médecins généralistes, etc... ont souvent un rapport misérable face à  la drogue, n'y connaissent pas des masses. Faut pas culpabilisé pour un con :). Récemment le mien m'a dit que les TSO étaient faites pour empêcher l'anarchie dans les rues, éviter que les "tox" tabassent des petites vieilles pour se payer leur cam. (Je veux bien que ce soit un moyen du gouv' pour éviter un bordel, mais c'est quand même pas la même chose lol)

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Shaolin femme
Modératrice à la retraite
Inscrit le 20 Sep 2009
3454 messages
Si tu penses que ton gyneco va mal le prendre (rien que sa réflexion.... y a des claques qui se perdent...), demande au csapa de t'orienter en urgence vers un hôpital ou une clinique qui a l'habitude de ce genre de cas. Tu peux tout a fait faire transférer ton dossier médical.

Le csapa aura forcément des noms et des adresses à  te donner, car des grossesses sous tso, c'est courant maintenant, surtout pour eux.
L'idéal serait que l'endroit où tu vas accoucher soit muni d'un service de néonatalogie, au cas où ton enfant doit y séjourner quelques jours.

Mais surtout, une chose, ne laisse personne, médecin, sages femmes ou que sais je, te juger, te regarder de travers, te culpabliser, te manquer de respect (des cons, y en a partout malheureusement)
C'est ton traitement médical, prescrit par un médecin, qui sera à  l'origine d'un éventuel syndrome de sevrage de ton fils, donc les jugements de valeur type "mauvaise mère" émis par des esprits étriqués..... fache-non-non
Sois ferme là  dessus si tu sens que ça part dans cette direction. 
Ton regard sur toi même conditionnera (un peu) le regard des autres porté sur toi.

Explique bien au csapa que tu ne sens pas trop le gynéco, que tu n'en as pas parlé de peur d'être jugée, et donc que l'arrivée de ton fils risque d'être mal préparée.
Ce ne sont pas eux qui vont te jeter la pierre, ils ont malheureusement l'habitude de voir des femmes se tairent à  cause de l'attitude méprisable de certains professionnels de santé à  leur egard.
Si tu as le courage et que ce n'est pas trop loin, vas y carrément au csapa, impose toi, tu pourras peut être être vu, renseignée déjà .  Et puis, ce n'est pas un traitement que tu viens chercher, mais de l'aide et des adresses, donc tu as toutes tes chances de voir quelqu'un rapidement.
Tu as encore le temps de voir avec eux et de changer de mater si tu sens que les préjugés sont là .

Bon courage.
Shao
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de tres bons conseils

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Shaolin femme
Modératrice à la retraite
Inscrit le 20 Sep 2009
3454 messages

swades a écrit

Dès demain je tente de diminuer la dose.

Si tu sens que les 100mg te conviennent parfaitement, restes y.
Mais tu disais être à  50 mg par semaine, donc 100mg par jour, ça fait une bonne augmentation d'un coup.
Mais diminuer un peu et en prendre tous les jours, comme le sub ou la métha, me semble plus sûr.
Tu peux prendre 50 tous les jours, ou un peu moins, ou un peu plus, il faut juste que tu écoutes ton corps et que tu te sentes bien.

Après, je ne suis pas médecin, donc l'avis du csapa serait vraiment un plus.
Même si ton médecin généraliste est gentil, ne t'a pas jugée, il n'en reste pas moins que ce n'est pas son domaine, et tu as besoin de l'avis de personnes habituées à  ce genre de situation.

Amicalement.


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'Nrockandrolls femme
Banni
Inscrit le 04 Oct 2014
449 messages
salut à  toi swades salut

Je suis également enceinte à  17 semaines SA. Tu est à  35 donc presque à  terme, félicitations ! bébé est bien à  l'abris au chaud. J'espère arriver jusque là  pour ma part.

Je suis sous méthadone, un substitut aux opiacés, si tu connais pas. Il y a encore 6 mois, JAMAIS je n'aurais pensé avoir d'enfant à  cause de mon traitement. Et pourtant  à  force de renseignements, de lire des témoignages, cela me faisait moins peur, j'ai compris que c'est possible d'avoir un enfant avec traitement de substitution. Pour que cela se passe au mieux, se tourner vers les personnes compétentes et non jugeantes évidemment merci-1
Pour ma part, je suis suivie par une sage femme spécialisée en addictologie, par un CSAPA, un généraliste (il est très gentil mais manque un peu de connaissances) et une obstétricienne gynécologue.

A la 1ère écho, j'ai eu un peu peur de la réaction de l'obstétricienne (la seule à  ne pas venir d'addictologie)  j'ai joué l'honnêteté tout de suite tant pis pour les jugements de valeur .
Pas de soucis pour elle la métha, c'est pas la 1ère grossesse sous métha qu'elle suivait, elle m'a fait une remarque surtout sur les 4 clopes que je fume encore (j'étais agréablement surprise de sa réaction) et m'a prévenue d'un éventuel syndrome de sevrage.
Il est vrai que cela peu faire peur, mais je m'y prépare, le syndrome n'est pas obligatoire. Je sais que je me sentirai coupable ( c'est humain, il faut dépasser ce sentiment et garder ton énergie pour ton enfant). Je sais aussi que ma petite puce (c'est une fille) sera très bien prise en charge car la médecine a appris depuis des années à  gérer les syndromes aux opiacés sans que cela fasse de mal à  bébé.

Je rejoins shaolin, sur le fait de trouver ta dose de confort. La principale erreur faite par les femmes enceintes est de vouloir se sevrer. Le sevrage qui est éprouvant pour le corps de maman et pour le mental l'est tout autant pour bébé d'où l'importance de trouver une dose de confort.

Dans mon cas, j'étais à  70mg de métha stabilisée et suis passée à  80 ya 10 jours car je sentais que 70 ne me suffisaient plus. Le mieux pour ton cas est de téléphoner aujourd'hui à  un CSAPA et de leur dire que tu est enceinte de 35 SA et sous tramadol et de voir avec eux le plus adapté jusqu'à  la fin de ta grossesse dans un 1e temps puis après quand bébé sera là  établir un plan d'action le mieux adapté à  ton cas personnel. Par ailleurs, l'équipe médicale qui te suis doit être au courant (je sais que c'est dur, pense à  la bonne prise en charge de bébé, ne pense qu'à  ça ! )

Je suis de tout cœur avec toi. S'il manque des infos n'hésites pas à  demander, je suis là  et ai du temps de libre (je suis en arrêt de travail) puis ca fait du bien de parler avec une autre future maman wink

Je t'embrasse toi et bébé.

'Nrock et baby rock

Dernière modification par 'Nrockandrolls (22 avril 2015 à  09:03)

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Joli témoignage -Away

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Amarnath homme
Ni ceci Ni cela
Inscrit le 26 Jan 2014
1041 messages
Bonjour Caroline,

Heureux de te voir parmi nous, pour aller mieux.

Je sens que ce que Shaolin et N'rock t'ont écrit, est empreint de sagesse.

Je vais continuais sur la lancé de Shaolin au niveau du dosage du tramadol. Il est vrai que le fait que tu te sois mise sous pression pour arrêter, avec l'aide de toutes les endorphines que permet bébé, tu as réussis à  baisser drastiquement la dose de tramadol. Sauf que cela ressemble à  un couvercle mal fermé, sur une cocote minute. Par contre dernièrement, tu as désamorcé l'explosion en reprenant une plus grosse dose, mais tu n'avais pas besoin d'autant que cela. C'est sur !

En fait il faut que tu saches déjà  qu'il existe des dosage différents de tramadol, cela va de 50 mg à  200 mg.
Le mieux c'est de jouer la montre en allant vite voir le docteur (ne cours pas trop vite, tu en est à  8 mois !) et lui demander un dosage plus bas.
Par contre pour que cela fonctionne je vais te demander de bien bien relire les message de Shao et N'rock et comprendre que la culpabilité doit être sevrer dès maintenant avec la substitution de la confiance en la vie.
Je te rappel que la vie est capable de fabriquer ton bébé, tout en faisant fonctionner ton corps ! Franchement, si ce n'est pas un truc de fou tout ça.

La culpabilité peut avoir, de puissantes répercussions sur ton état émotionnel et ta condition physique. La culpabilité crée une chimie dans ton corps qui est certainement plus corrosive que le tramadol.

Le fait d'être passé de 50 mg par semaine à  100 mg tout les jours est un écart immense et c'est bien pour cela que je suis sur que le fait de revenir par exemple à  50 mg  tout les jours ou 100 mg tout les deux jours, limiteront vraiment le stress que tu ressens et suffiront autant que les 100 mg tout les jours.
Tu as envie de te sentir bien car la culpabilité bouffe ton bien-être naturel. Tu me suis dans le raisonnement ?

Pour ma part qui ne suis pas enceinte, mais sous opiacés, depuis que la culpabilité est vraiment partie, je fais mes nuits !! Si si. D'habitude je me réveil avec un manque très prononcé, alors que là , c'est présent mais tout à  fait supportable. Du coup, naturellement la dose s'est ajustée de 160 mg à  140 mg.

Détends toi Caroline, profites du paysage, même si tu ne vois plus tes pieds. Nous ne sommes pas enceinte tout les jours ! Bon surtout moi, je te l'accorde, mais j'y travail. Il ne me manque plus que l'utérus et la force et le courage d'une femme et je serai prêt !

Interdit toi la culpabilité, au moins pour bébé qui ne doit pas comprendre pourquoi maman ressent de telles choses. Elle se sent bien et d'un coup elle se sent mal. "Mais qui embête maman comme ça ?" Si il savait que c'est maman qui embête maman, il va se poser des questions.
"Moi si ma mère elle se culpabilise, c'est décidé, je change de ventre !".

Ça va aller Caroline, tu vas entrer dans la bonne démarche et trouver la solution, c'est évident.

En attendant l'heure de ton rendez-vous, allonges toi sur le canapé (vire ton mari, le match de foot c'était hier soir !) et fais toi servir une petite camomille pour la détente. Ensuite regardes autour de toi, regardes ton ventre, caresses le et souris de te savoir enceinte, qu'un bébé va arriver dans votre vie en sortant de ton ventre (sort de ce corps !). La vie est digne d'un grand film de Walt Disney. C'est magique. Si en plus c'est ton premier enfant, raison de plus pour retrouver le sourire. La vie est un sacré miracle ! (Non tu n'as pas besoin de mettre de crucifix au dessus de la cheminée !)

Parles donc à  ton bébé en lui disant que tu espères que tout va bien pour lui, que tu es là  pour lui donner tout l'amour possible et que tu essayes de ne pas te faire du mal en te culpabilisant, mais que ce n'est pas toujours facile. L'enfant comprend très bien nos intentions, certainement pas l'étymologie d'un mot, mais son sens émotionnel.

Caroline prends soin de toi pour que bébé en profites et si cela doit passer par une gélule de tramadol et bien c'est comme ça et puis c'est tout. Ton bébé n'en ressentira peut-être rien du tout après la naissance et ne vivra pas de sevrage. Nous ne pouvons pas savoir à  l'avance. Je ne veux pas choquer des gens avec ce discours, mais je suis sur que le stress, la culpabilité, les idées noires, sont plus toxique qu'une pilule qui te plonge dans le bien-être.

Bisous à  vous et keep smile.

P.s : imagines si il fallait fabriquer nous même le corps de l'enfant, ce serait pire que tout les jeux de mécano connus dans le monde, ce serait à  s'arracher les cheveux et les poils des oreilles !
Au lieu de cela, la force de vie, cette énergie extraordinaire s'occupe de tout. Elle assemble chaque cellule avec plus de précision qu'un horloger Suisse. Alors franchement pendant qu'elle bosse pourquoi ne pas se la couler douce, plutôt que de s'inquiéter de savoir si elle fait bien son job. Vue son CV, tu peux dormir tranquille !

Et si tout ceci, n'était qu'une blague !

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clairette femme
Psycho junior
Inscrit le 21 Mar 2014
337 messages
Bonjour Caroline,
J'ai moi même souffert de douleurs enceintes qui m'ont mené à  prendre de la morphine, jusqu'au septième mois de grossesse environ. J'ai du prendre aussi de la codéine.
J'ai également un problème de dépendance à  l'héroine, j'ai passé ma grossessse sous méthadone.
Bravo pour ton sevrage d'abord, et je voudrai te rassurer. Ma fille va très très bien, elle était juste un peu "petite" et née un mois avant, mais sans lien avec tout ça.
Elle n'a pas eu de syndrôme de sevrage.
Culpabiliser, ne sert à  rien, sauf à  te miner le moral: sois fière de tout ce que tu as entrepris pour le bien être de ton fils!
Je te soutiens de tout mon coeur, je sais à  quel point se sevrer est difficile enceinte. Et je connais aussi cette culpabilité d'avoir craqué.
Je t'embrasse,
Clairette

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swades femme
Nouveau membre
Inscrit le 21 Apr 2015
3 messages
Bonjour à  toutes et à  tous,

Tout d'abord je tiens à  tous vous remercier pour vos messages. Vous avez pris le temps de me lire et de me conseiller et cela me touche beaucoup.
Ce matin j'ai appelé le CSAPA. J'ai eu un infirmier  au téléphone a qui j'ai pu expliquer mon cas. Il a ensuite voulu s'entretenir avec le médecin présent dans le centre et m'a rappelé environ 15 minutes après. Je n'ai pas parlé au médecin mais de nouveau à  l'infirmier qui m'a donné les coordonnées d'une sage femme qui pratique à  la Pitié Salpêtrière de Paris. Je n'ai pas pu la contacter ce jour mais je ressaierai demain. Je pense qu'elle pourra m'informer et m'aider.

De mon coté, malgré mon sentiment de culpabilité hier, cette nuit j'ai bien dormi et je me suis réveillée en forme et avec l'envie d'oublier cet incident d'avoir replongé à  100 mg/ jour . Le fait d'avoir trouvé ce forum et avoir eu des oreilles pour m'écouter m'a beaucoup soulagé.

Je me donne un mot d'ordre: profiter au maximum de mes dernières moments de grossesse. Je ne pense pas au tramadol je sais qu'il est mauvais pour moi et ne va pas m'aider.
Pour le moment je vais très bien et je n'ai aucune envie de le prendre. Nous verrons ce soir... J'ai néanmoins de l'homéopathie pour lutter contre les crampes et cette sorte de tétanie musculaire qui pourrait arriver. Cela m'avait énormément aidé lors de mon sevrage et j'ai l'intention d'y avoir recours de nouveau si besoin.

Je me suis donné pour objectif 50mg/2 jours pendant plusieurs jours avant de tenter de revenir à  50mg/1 fois par semaine.
Mais je ne me mets pas la pression ... si je n'y arrive pas je prendrais 50mg/jour. Et bien sur je vous tiens informer pour la suite.

Merci encore une fois à  tous pour le soutien et vos paroles réconfortantes et pleines de sagesse.

Amicalement

Caroline

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Shaolin femme
Modératrice à la retraite
Inscrit le 20 Sep 2009
3454 messages

swades a écrit

De mon coté, malgré mon sentiment de culpabilité hier, cette nuit j'ai bien dormi et je me suis réveillée en forme et avec l'envie d'oublier cet incident d'avoir replongé à  100 mg/ jour .

Ce qu'il faut que tu oublies, en plus de cette culpabilité qui te pèse, c'est cette idée que tu fais mal les choses et que tu as craqué.
C'est ton médecin qui a craqué en t'encourageant à  te sevrer pendant la grossesse. C'est dangereux pour le bébé.
Tu ne dois plus penser diminution ou sevrage maintenant. Tu verras ça après ton accouchement, quand tu te sentiras bien dans tes pompes.

C'est tout à  fait normal que tu ressentes le besoin de prendre du tramadol. Avec ton poids qui augmente et le flux sanguin qui est plus important, ton corps, toi, ton fils avez besoin d'une dose de confort.
Ce n'est pas en te limitant ou en te fixant des objectifs restrictifs, surtout à  quelques jours de l'accouchement, que tu réduiras les risques d'un syndrome de sevrage.

Il est très important maintenant que tu prennes ce dont tu as besoin. Et ce ne sera pas un craquage, ce sera faire en sorte de te sentir sereine, apaisée, pour le bien être de ton enfant comme pour le tien.
Écoute toi avant tout. Si tu commences à  te sentir stressée, à  avoir des crampes musculaires... c'est que tu es sous dosée. Et c'est à  ce moment là  que tu ne dois surtout pas culpabiliser, mais penser à  ce qu'il y a de mieux à  faire pour que ton enfant se sente bien.

Le csapa ne t'a donné qu'un nom et des coordonnées??
Ils ne t'ont pas proposé de rendez vous, ou au moins de se mettre en lien avec l'équipe qui te suit?


Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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Elo-Diie femme
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Inscrit le 11 May 2017
1 message
Bonjour à  tous,

Je viens de tomber sur ce post qui date un peut mais je tente quand même ma chance à  postant un message.

Je suis actuellement à  37 semaines de grossesse.
Et je prends du Tramadol depyis plusieurs années maintenant pour des douleurs liées à  la Fibromyalgie dont je souffre qui me provoque des douleurs insupportables dans le dos avec crises de vomissements tellement la douleur est intense.
Depuis quelques semaines le Tramadol a beaucoup moins d'effets lors de mes crises donc quand j'ai des jours difficiles avec pas mal de crises je prends des fortes doses de Tramadol...

Dernièrement, j'ai changé de médecin pour raisons personnelles, celui ci me fait énormément culpabiliser face à  la prise de cette molécule.
Alors je depuis le départ je culpabilise tellement de faire vivre ça a mon petit crapaud .. il n'a pas demandé tout ça lui. J'ai réussi à  arrêter les autres médicaments pour calmer les angoisses dépression etc... mais les douleurs impossible c'est invivable de souffrir comme ça et quand ce sont des douleurs psychosomatique, je ne p2ix pas du tout gérer ce genre de douleur le moindre stress la moindre angoisse, contrariété etc... Ça part tout de suite en crise de crampes atroces et je ne peux rien faire. Jusqu'à  il y a 2 mois j'avais des positions antalgiques mais avec le bidou que j'ai maintenant ce n'est plus possible ça me fait encore plus mal.


Donc voilà  encore aujourd'hui, mon médecin m'a dit pour la 2eme fois que mon fils pouvait mourir a la naissance a cause de ce traitement qu'il pouvait faire des problèmes respiratoires et cardiaque pendant l'accouchement.

Je suis suivi sur un CHU situé à  Bordeaux par une obstétricienne et une sage femme etc.. qui sont bien-sûr au courant de la prise de ce traitement et ne m'ont jamais parlé de cela bien-sûr elles m'ont avertie que ce n'étais pas l'idéal du tout pour moi comme pour bebe qu'il risquait durant la grossesse de présenter des malformations cardiaques qu'il n'y a pas bebe se porte a merveille, je suis suivi tout les mois avec écho toutes 3 semaines / 1 mois. Et tout ça bien pour lui il ne présente a lors actuel aucuns signes de malformations, je sais que ce n'est pas sûr a 100% mais ça rassure quand même énormément.

Je dois voir encore l'obstetricienne dans 1 semaine je vais aborder avec elle le sevrage car personne ne m'en a parlé jusqu'alors et je commence vraiment à  avoir peur pour mon fils et encore plus depuis que ce médecin m'a annoncé que mon bébé pouvait mourir a cause de moi pendant l'accouchement.
Le sevrage est une chose déjà  bien difficile à  accepter pour moi l'idée que je lui face subir ça mais la mort ... depuis je stress encore plus donc encore plus de crises ..  un cercle vicieux.

Seulement je ne peux faire sans le traitement ...

Je cherche des témoignages des conseils etc...

Merci à  ceux qui auront lu mon petit roman.

Elodie.

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Recklinghausen homme
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
6185 messages
Salut,

Ton médecin est alarmiste et te fait culpabiliser pour rien.

Généralement, il est préférable de prescrire de la codéine en lieu et place du tramadol mais...

Le seul risque du tramadol est que ton enfant développe un syndrome de sevrage peu après la naissance.

Syndrome qui est pris en charge pour un sevrage en douceur.

https://lecrat.fr/spip.php?page=article … article=42

JE trouve inadmissible de culpabiliser une femme enceinte... Qui plus est avec des informations totalement fausse !!

JE pense ( je précise que je ne suis pas médecin ) qu'il est important de rester dans les doses thérapeutiques les plus basses possibles mais qu'il est impératif que ces doses soient utiles contre la douleur.

L'enfant que tu portes en toi ressent de fait ta souffrance, du coup, il est important également que tu sois dans là  meilleures des formes physiques et psychologiques possibles.

Prends soin de toi ( de vous ),


Reck.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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Shaolin femme
Modératrice à la retraite
Inscrit le 20 Sep 2009
3454 messages
J'ai envie de coller des droites quand je lis des trucs pareils!!!

Elodie, Reck a raison, hormis le syndrome de sevrage, qui n'est pas systématique, loin de là , ton crapaud wink ne risque aucune malformation ni aucune tare de quelques sortes que ce soit.

Tu n'as pas à  culpabiliser d'avoir des soucis de santé. Tu dois penser au bébé, ok, mais ton bien être est tout aussi important que le sien et tu ne dois pas le négliger.

Il faut que tu prennes rdv dans un csapa, où tu trouveras des professionnels compétents et qui pourront faire le lien avec l'hôpital, et t'éviter ce genre de débilités et de fausses vérités culpabilisantes. C'est un sacré plus d'être soutenue dans ce genre de situation.

En tout cas, si tu as besoin de discuter, de vider ton sac, tes angoisses, on est là  wink

Amicalement.
Shao

Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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