STUPÉFIANT ! LE GRAND VIRAGE DE L’ONU ET DE L’OMS
« […] mettre en place des garanties contre la discrimination dans la législation, les politiques et la réglementation » notamment en révisant et abrogeant « les lois punitives qui se sont avérées avoir des incidences négatives sur la santé et qui vont à l’encontre des données probantes établies en santé publique. » Voilà matière à faire réfléchir le gouvernement français quant à la pertinence d’une mesure qui ne fera que renforcer le sentiment d’injustice déjà vivement ressenti par une certaine catégorie des cannabinophiles.
Ces propos ne sont pas ceux des habituels partisans de la réforme de la politique internationale des drogues. Ils sont extraits de la
déclaration commune de l’ONU et de l’OMS publiée le 27 juin dernier, curieusement passée sous silence dans les médias. Il s’agit pourtant là d’un véritable tournant en la matière, ces deux vénérables institutions stigmatisant « […] des lois qui pénalisent ou interdisent autrement l’expression du genre, les relations homosexuelles, l’adultère et les autres comportements sexuels entre adultes consentants ; la prostitution entre adultes consentants ; la consommation de drogues ou leur possession en vue d’un usage personnel ».
De discrimination, il en sera toujours question tant que la question des drogues sera abandonné aux seuls policiers. La réaction globalement positive des principaux syndicats de police à cette mesure n’est donc pas une surprise. Contraventionnaliser les usagers des drogues revient à légitimer des pratiques arbitraires de harcèlement et de persécution des jeunes, principalement issus des quartiers populaires et des « minorités visibles ». Un racket institutionnalisé que dénonce depuis toujours l’ensemble des associations d’usagers et les organisations qui les soutiennent.
Seule une régulation complète de la filière chanvre/cannabis récréatif et thérapeutique permettra de mettre un terme dégâts provoqués par près d’un demi-siècle de prohibition à la française. En choisissant d’adopter une politique respectueuse des individus, de leur capacité de jugement et non en les infantilisant ; en considérant cette question sous son aspect sanitaire certes, mais aussi et surtout culturel, la France pourrait rejoindre les pays de plus en plus nombreux cherchant à se sortir de l’impasse prohibitionniste, notamment outre-Atlantique.
Le gouvernement de messieurs Macron et Philippe aurait tout intérêt à accompagner ceux de nos voisins européens déjà fortement engagés dans cette voie, à l’occasion d’un grand débat national, d’assises ou d’états généraux autour de la politique des drogues réunissant tous les acteurs juristes, économistes, sanitaires et… les véritables experts que sont les usagers.
#ContraventionnalisationNonMerci
Fédération des CIRCs
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