Bonjour,
Le conseil est très bon, un rendez-vous en addictologie pourrait te faire beaucoup de bien et au pire ne servira à rien.
Il ne faut pas avoir peur du
CSAPA car ils n'offrent pas une solution unique, le traitement substitutif. En fonction de ta situation, de tes besoins et de ta personne, ils peuvent te proposer d'autres types de suivi.
Surtout, il vont tenter de t'aider avec cette envie qui est si dure à combattre. Tout le monde n'est pas égal là dessus car il y a ceux qui ne savent pas vraiment pourquoi ils ont cette envie et ce besoin de
codéine, tandis que d'autres ont la chance d'avoir trouvé l'origine de leur addiction et peuvent donc tenter de la combattre.
J'ai tenté 3 fois et échoué autant à me sevrer du codoliprane toutes seule il y a plusieurs années. La 4ème, j'ai fait autrement c'est à dire en tentant le
sevrage dégressif à un rythme de tortue pour ne pas avoir de manque et avec l'obsession de ne pas rebondir. J'étais prête à mettre 5 ans si je pouvais éviter la rechute déjà vécue 3 fois.
Depuis que la
codéine n'est plus en vente libre, je consulte en
CSAPA. Ca m'a fait beaucoup de bien car j'ai une prescription de
codéine, je gère toute seule le rythme de réduction et de son côté l'addicto a mis un terme à ma dépendance psychologie en me prescrivant un antidépresseur pour mes angoisses. L'effet sur ces angoisses dévorantes a été étonnant en terme de rapidité et d'efficacité. En diagnostiquant chez moi un trouble anxieux généralisé, l'addicto a réglé une énorme portion de ma dépendance, celle qui accroche le plus, c'est à dire l'envie de gober du cachou pour se sentir mieux. Si je n'avais pas été la voir, j'aurai replongé car à un moment donné mes angoisses m'auraient dévorées et poussée de nouveau vers la
codéine pour les étouffer sans rien régler sur le fond.
Depuis 4 mois, à chaque fois que j'ai buté sur une difficulté, j'ai reçu de l'aide de la part de l'addicto et j'ai pu reprendre mon parcours, même si parfois je mets plus d'un mois entre chaque réduction, maintenant que je ne prends plus qu'1/6ème (4 par jour pour être précise) du codoliprane que je prenais au départ. Je suis rassurée d'avoir ce back up. J'ai craqué une seule fois à l'occasion de douleurs très intenses dans les intestins et même ce craquage a été traité positivement. L'addicto me rassure en me disant que s'il le faut, je pourrai prendre du codoliprane à faible dose pendant des mois si je ne peux pas faire mieux, maintenant que je suis en posologie normale.
L'addicto m'a aiguillées vers ma généraliste (à qui j'ai tout révélé après avoir débuté mon suivi au centre) pour qu'elle règle tous les trouble révélés par la réduction de la
codéine (avant ils étaient masqué par la dose de
codéine et ils ne sont donc pas directement causé par le
sevrage). Le but c'est que je ne me mette pas en situation d'échec. Pour te donner un exemple, ma généraliste m'a prescrit un anti inflammatoire (Feldène) à prendre comme un anti douleur car je ne peux pas en prendre d'efficace à cause de ma dépendance. J'ai un nerf du cou coincé et c'est la kiné qui va soigner ça. En prenant l'anti inflammatoire quelques jours en attendant que la kiné fasse effet, je ne souffre pas et donc pas d'envie de
codéine pour me soulager.
Il s'avère donc que l'idée de l'addicto d'associer ma généraliste pour qu'elle s'occupe de tout ce qui pollue mon
sevrage sans être directement causé par lui était excellente (en plus de mon cou coincé, elle gère mes douleurs aux intestins liées à une colopathie et les impatiences nocturnes causées par une anémie). Ce binôme qui ne communique que par moi (confidentialité des entretiens en addicto) est très efficace et je me sens franchement soutenue médicalement.
Tout cela pour te dire que tu ne dois pas rester seul face à tes envies et ta peur de l'échec. J'ai mis des années à comprendre que se faire aider est une des clefs de la réussite, même si ce n'est pas une garantie.