Bonsoir ... Bonjour ...
Je suis lectrice de Psychoactif depuis environ 1 mois , et vous lire m'a beaucoup aidé .
Du moins, il a permis d'estomper mon sentiment de solitude et de rendre les
descentes un peu moins difficiles à supporter ...
Aujourd'hui, je me lance, je me décide enfin à me présenter , à signaler mon existence ici.
Pourquoi ?
Peut être est ce un pas supplémentaire pour "accepter " mon problème et regarder la réalité' en face ... mais aussi un espoir de soutien , de dialogue , de conseils , "d'ecoute" ... en bref , faire exister mon histoire quelque part , et lui donner des mots .
Peut être aussi , pour occuper mon cerveau cocainé, faire passer les minutes et verser mon énergie illusoire quelque part ...
J'ai goûté à la
cocaine pour la première fois le 1er janvier 2016.
J'avais 24 ans.
Pour moi, la
cocaine fait suite à presque dix ans de troubles alimentaires .
Cela a commencé par des phases d'anorexie vers 16/17 ans.
En terminale, je suis passé de 58kg à 43 kg pour 1m65.
J'ai obtenu mon bac L avec 18,5 de moyenne, mention TB et félicitations du jury.
Je suis ensuite allée en hypokhâgne, maintenant mon poids autour de 40-43kg.
Puis j'ai quitté ma province pour aller à Paris.
J'ai commencé à sombrer dans la boulimie vomitive.
J'étais toujours très mince, mais je faisais d'enormes crises de boulimies pendant lesquelles j'ingurgitais énormément de nourriture que je vomissais ensuite .
J'ai vu une psychiatre pendant un peu plus d'un an.
Mon entourage (famille et amis de longue date) était au courant de l.anorexie mais pas des crises.
Mes nouveaux amis parisiens pensaient que j'étais une fille tres mince mais je ne faisais pas non plus le cliché des l'anorexique, je gardais une bonne mine , j'étais très active , tres sociable etc ...
En Licence 3, j'ai repris un peu de poids et J'ai arrêté' de voir ma psychiatre .
Les crises se sont espacées , je faisais dans les 48kg et j'ai réussi à me convaincre, et à convaincre ma famille, que j'etais guérie .
Pour accepter mon "nouveau corps" que je trouvais à l'époque tres gros , puisque j'avais grossi (et qu'a le.époque prendre 500g etait un drame ), j'ai commencé à faire des séances photos .
Je suis devenue modèle photo pour ce que je voulais à la
base des photos artistiques ...
J'avais un book de modèle sur internet , fréquenté par quelques professionnels mais surtout beaucoup d'amateurs .
Certains amateurs passionnés de photos . D'autres ... qu'on appelle les "fauxtographes".
petit à petit , les jolies rencontres artistiques ont fait place a des propositions déviantes .
J'étais étudiante , mes parents me versaient un peu d'argent , je faisais du baby Sitting et des petits boulots ...
Mais les crises de boulimies continuaient et me coûtaient beaucoup d'argent .
À ce moment là , je suis donc tombée peu à peu dans la prostitution via la photographie .
Je le vivais bien , cette double vie m'excitait, je me sentais vivante , bien dans mon corps , désirable , puissante ...
J'ai rencontré un homme plus âgé avec qui j'ai commencé une vie de libertinage, fréquentant clubs etc ...
Je me persuadais que ça allait mais les crises de boulimie avaient repris de plus belle. Je.avais plus de.argent , Grace aux photos et aux rencontres tarifées je gagnais pas mal , et ca me permettait de financer mes crises sans culpabiliser de jeter le.argent que mes parents me versaient pour mes Etudes par la fenêtre ...
Puis via la photo, j'ai rencontré un photographe dont je suis tombée tres amoureuse .
J'ai commencé' une vie de couple avec lui , me persuadant que j'avais une vie rangée alors qu'a côté , je continuais les dérives : crises de boulimies , amants , rencontres sexuelles tarifées ...
mais c'était comme si ce n'etait pas vraiment moi , je niais cette espèce de double vie, comme s'il s'agissait d'une autre personne ...
Je me disais que personne ne le saurait jamais , et que donc ça n'existait pas vraiment .
Mais un jour , mon copain a découvert tout ça .
Il m'a forcé à tout lui dire .
J'avais terriblement honte , je lui ai tout raconté , toutes les rencontres sexuelles que j'avais eu depuis que nous étions ensemble ... et même avant ...
Je me sentais humiliée et en même temps soulagée d'un poids
Il a décidé de donner une chance à notre histoire et nous sommes restés ensemble malgré tout ce que j?avais fait et cette trahison envers lui et notre histoire .
J'ai arrêté la photo et les rencontres tarifées
Mais les crises de boulimies continuaient
Et j'ai commencé à boire seule
J'avais fini mes études et je remplissais mon Thermos de vin que je buvais au travail
Je buvais souvent le soir une bouteille avant de le retrouver
Une relation assez malsaine s.est installée entre mon copain et moi .
Je me sentais sale , la mauvaise fille , et je le voyais comme une sorte de dieu , de sauveur qui m'avait sorti de la boue ..
Mais peu à peu il a commencé à exercer une sorte de violence morale sur moi , nous nous disputions beaucoup , il me reprochait tout et n'importe quoi , ma façon de m'habiller , de me coiffer , de me comporter lors de soirees avec des amis ...
Comme il etait non fumeur j'ai arrêté de fumer car il ne supportait pas mon haleine .
Parfois je craquais et je fumais une clope mais je rentrais ensuite en panique chez moi pour me laver les cheveux et me brosser 10 fois les dents car s.il sentait une odeur de clopes il rentrait dans une rage folle ...
Un an et demi apres cet épisode de "révélation" , je ne sais pas trop pourquoi ... Je me suis inscrite sur un site de petites annonces et je.ai recommencé les relations tarifées
Cette fois ce n'etait plus dans le cadre de la photo , c.etait de la prostitution claire et nette
J'ai recommencé les rencontres
Ca me plaisait , je faisais des vraies rencontres , à la fois sexuelles et humaines .
J'avais l.impression de.être vraiment moi , de me lâcher , et d'être valorisée par ces hommes . De vivre des choses incroyables , de.expérimenter plein de choses . Je me sentais vivante .
En septembre 2015 je commence un nouveau boulot à temps partiel .
Ma patronne est horrible avec les employés , elle nous fait des crises pour rien , exerce un réel harcèlement moral sur deux collègues . Abec moi ca va , je fais partie de ces "chouchous " mais le.ambiance est pesante et je suis assez anxieuse .
1er Janvier 2016 - nouvel an - je teste la
cocaine .
Via une bonne amie qui en a déjà pris plusieurs fois lors des grandes occasions .
Je passe une soirée superbe avec mes amis .
Un souvenir sensationnel me reste en tête .
C'est la 1ère fois que je me retrouvais confrontée à cette drogue.
Jamais encore on ne m'en avait proposé et je ne.en avais encore jamais vu
Deux semaines plus tard un après midi je vais chez un client qui tape
J'ai vraiment envie de réessayer et finalement je tape abec lui
On discute tout l.apres midi et on passe un bon moment
On se revoit de temps en temps et j.ai quelques nouvelles occasions de taper abec lui .
Il ne me paye plus mais on passe des soirées ensemble , à taper , discuter , faire le.amour .
En plus il est dans le même milieu pro que moi et on a beaucoup de points communs , on aurait pu se rencontrer dans la vraie vie ...
Au boulot , une collègue est licenciée après un épisode violent avec la patronne . Une autre démissionné ...
L'ambiance est très lourde et je deviens alors le "bouc émissaire " de la patronne qui est très dure abec moi . Le boulot et l'ambiance deviennent infernales mais je le supporte sans mot dire , en restant une employée sympa qui accepte qu'on la traite comme une merde. .
En juillet je me décide à appeler un numéro que mon pote de
coke m'a donné et je commande mon premier g toute seule
Je commence alors à taper seule notamment avant les rendez vous tarifés
Je suis toujours avec mon copain avec qui ca se passe de plus en plus mal il commence à etre violent physiquement avec moi et il ne sait bien sûr pas que j.ai recommencé ma double vie
Je commence à consommer tous les jours
À ce moment là je n'ai plus envie de faire de crises de boulimies
Ca s'arrete du jour au lendemain
Plus envie , plus besoin
C'est comme si ça se.etait envolé !
Je remaigris de nouveau un peu mais je n'ai plus la sensation de me priver je trouve ça formidable
Je perds trois ou quatre kg
Je me sens libérée des crises de boulimies qui me suivent depuis six ans presque quotidiennement
Je ne pense plus à la bouffe tout le temps cette obsession semble avoir quitter la tête
À la place, sans que je m'en rende compte, naïve que je suis , c'est la
cocaine qui m'obsède...
Mais à ce moment là pour la 1ère fois depuis longtemps je me sens bien , j'ai confiance , tout me semble simple ...
Je rencontre un autre client qui devient un ami , avec qui je n'ai même pas de relations sexuelles , mais avec qui je partage des nuits entières à taper de la
coke Il est serveur , il a plein de.amis , passe des nuits blanches sans culpabiliser , à une vie un peu incroyable ...
Alors qu'avant un g pouvait me durer 2/3 jours et qye j'arrivais toujours a me coucher por dormir après avoir consommé , meme a 6h du mat, je bascule complètement avec lui ... Je lâche prise total et Ca me fait un bien fou .
Moi qui mène une vie secrète , tellement loin de la face "visible" que je suis face à ma famille , mes amies et mon copain , j'ai l'impression de me révéler à ma moi même avec lui , à refaire le monde , prendre de la drogue toute la nuit etc ...
Avec lui , on peut taper , commander , retaper , commander encore . Ne plus compter les g. Aller acheter une nouvelle bouteille a monop a 11h du mat pour continuer la Soiree ... Faire durer le week end du vendredi au lundi sans rien faire d'autre qye refaire le monde et choisir une musique à tour de rôle , assis en tailleurs sur la moquette , avec comme seule nourriture whisky , clopes et
coke.
Je me sens libérée d'un poids, entendue , comprise , aimée comme je suis.
Il se dit fou amoureux de moi .
Je garde un peu mes distances mais il me touche beaucoup .
Je réalise que mon copain est trop contrôlant avec moi et que tout Ca m'ettouffe et ne me convient pas .
Je me sens jugée et dénigrée en permanence et cela ne m'aide en rien à résoudre mes tendances borderline .
En août , suite à une violente dispute avec mon copain chez mon père , il me frappe , mon père le met dehors .
2 semaines plus tard , ma patronne me.enfermé dans une pièce et me laisse en sanglot pendant 4 h , m'oblige à servir les clients de la.établissement
Je me met en arrêt maladie et j'obtiens une rupture conventionnelle .
Je continue de consommer chaque jour
Je fais face à ces événements avec diplomatie , tout le monde est étonné de ma force et de la façon dont je prends les choses .
Je parle beaucoup , je déblatère et j'expose en long et en large en quoi ces ruptures difficiles sont en fait des libérations qui vont me permettre un nouveau départ , de tourner des pages ...
Devant mes beaux discours ...
Quelles sont les nouvelles pages qui s'ouvrent à moi ?
À présent , je consomme des le matin .
Je passe des nuits à chercher des clients sur le site .
Tout l'argent passe dans l'achat de
cocaine La relation avec mon ami de
cocaine commence à devenir malsaine
Je le vois dans son appartement , il ne travaille plus , ses prétendus amis ne sont jamais la , il ne se lave plus , se laisse complètement aller , son appart est une porcherie ...
Il commence a devenir désagréable , méchant avec moi. Un rien le met hors de lui .
Il n'écoute jamais personne .
Quand un de ses amis passe , je réalise que personne ne s'écourte , que ce qui me semblait merveilleux au debut est en fait triste et sans vraiment de sens, comme des paroles abandonnées dans le néant .
Je réalise que ce que je croyais être un état ultra sociable est en fait un leurre complet : elle déconnecte totalement du monde e chacun reste dans son délire.
Les bulles de chacun s'entrechoquent mais personne ne se rencontre vraiment .
il commence à me dégoûter , j'arrête de le voir , comprenant que ça ne me tire pas vers le haut et que malgré ce que je.ai pu croire , il ne.est pas moins torturés que moi ...
contrairement à ce qu'il m,à fait croire , je comprends que ça.est un vrai cocaïnomane qui ne contrôle rien
Quand je le vois , quand je passe deux ou trois dernières soirees avec ses "invités" , je prends conscience que je ne fais pas partie de ce monde , que je ne veux pas devenir comme Ca .
Pour la 1ère fois , j'ai peur .
Je me persuade que je ne suis pas comme ça , qye je maîtrise encore ma vie , ce que je veux etre et vers quoi je vais .
Tu parles !
Je maîtrisais deja plus rien du tout .
A ce momen la , j'en étais deja une .
Une cocaïnomane.
Mais ce mot me semblait bien trop loin de ma réalité et de ce que j'étais alors prête a regarder en face .
En Octobre , je me fais cambriolée et je perds tout : ordis , matériel photo , disques durs abec toutes les photos de moi , souvenirs , textes etc
Les
descentes sont de plus en plus rudes , et je dois commander de plus en plus pour être bien .
Alors qu'avant je.ai toujours selectionné mes clients , je suis parfois à la recherche désespérée de quelqu'un à 4h du mat sur le site qui me permettra de me donner le.argent nécessaire pour acheter le lendemain.
Le fait de me faire "baiser" par n'importe qui , j'y pense à peine .
Au poin ou j'en suis de toute façon , Ca m'est égal . C'est ce que je me dis .
Je ne sors plus beaucoup de chez moi , je deviens parano , persuadée que mon ex, des clients , dealers ou flics sont en train de m'épier chez moi
Quand je sors j'ai l'ilpression que tout le monde voit que je suis droguee
J.ai le nez dans un sale état , une sinusite permanente
Et... je grossis
Certes , je suis toujours heureuse de m´etre débarrassée des crise ses boulimies
Mais si la
coke me
coupe le.appétit , je mange davantage quand je ne.en ai pas et que je "récupère "
L'
alcool aussi qui l'accompagne , sans doute ...
Alors que je faisais 45kg en août , j'en fais 60kg en décembre !!
Je commence à voir une psy en novembre ...
Je suis au chômage et je me sens incapable de travailler
Il m'arrive de ne pas dormir pendant 72h
Je passe des semaines à faire des rencontres "hors du commun" . Fréquentant le site à des heures nocturnes improbables , je tombe souvent sur des clients consommateurs
J'ai l.impression de vivre des histoires incroyables mais le lendemain je passe des heures à pleurer , à me sentir mal , nulle , incapable ...
le seul truc pour lequel je me sens doué ce sont les discussions sous c avec les hommes qui me paient et le sexe
Ah oui , aussi , je passe des heures à écrire , à développer des réflexions , des projets de films , de romans , d'articles ...
je me sens très inspirée mais quand je ne prends rien , je n'ai aucune motivation et je n'ai envie de rien
Je me persuade que sans c je ne peux rien faire , je suis fatiguée , incapable de rien .
Que cela me permet d'etre créative , d'avoir des envies d'écriture , que Ca me stimule pour mes projets .
Des que je dois faire quelque chose ou voir quelqu'un, J'en prends
Mais personne ne le sait
Il arrive 3/4 fois en 10 mois qu'il y en ait en soirée mais le g partagé à 4 comme au début me semble ridicule
J'ai mes 2 g persos que je garde pour moi et que je vais taper en secret
Personne ne se rend compte de rien
Ils savent que je suis en dépression. Et un peu bizarre mais je mets tout sur le compte de la rupture abec mon copain , mon boulot , le cambriolage .
Je parle aussi enfin des années de boulimies que j'ai traversé mais qui sont maintenant terminées
Mes proches se disent donc que mon mal etre vient du "sevrage" des troubles alimentaires et de ma prise de poids suite à la.arrêt des vomissements
Je n'arrive plus à vivre chez moi
Des amies me prêtent leur appart quand elles sont chez leur copain
J'explique ma paranoïa par rapport au cambriolage
Je tape chez elles
En décembre , je décide de quitter Paris et de rentrer chez ma mère en province.
Ça faisait 7 ans que j'étais independante , me revoilà au bercail .
Je parle à ma psy des rencontres tarifées . De mon mal être de mes angoisses , mais je ne.arrive pas a lui parler de la
cocaine ...
Rentrée chez ma mère en province , je comprends que j'ai envie d'arrêter la
cocaine , que ca ne m'apporté plus rien de bien
J'avais plusieurs numéros à Paris mais je n'ai rien ici
Je parviens donc à passer une ou deux semaines sans consommer
Mais je reviens à Paris pour mes rdv psy ou des missions de boulots ponctuelles
À chaque fois , je reconsomme
Malgré moi
En mars , je sous pour l'appart d'une amie à Paris car j'ai des projets de boulot
Je replonge totalement , je consomme à peu près 3G par jour, je passe tout mon temps sur le site à chercher des clients ...
Je dois travailler pendant 5 jours sur un projet qui me plait sur lequel j'ai des responsabilités et les 2 premiers jours j'arrive sur les lieux du boulot à 7h alors que je n'ai pas dormi de la nuit ..
Le 3eme jour, le samedi , n'ayant pas dormi depuis le mercredi , je vais m'allonger n'importe ou et je dors à chaque pause ...
On se moque un peu de moi gentiment , je passe pour une gosse dormeuse ...
Personne ne sait que pendant qu'eux dormaient les nuits dernières , je n'ai fait que boire et snifer en parlant a des mecs sur internet mais sans convenir aucun rendez vous.
Je m'epuise devant l'écran , hypnotisée mais sans pouvoir passer a l'action comme avant.
Avec le travail avec ma psy , j'ai compris que je ne veux plus me prostituer
Je ne le vis plus bien , ce n'est plus du tout comme avant , je n'ai plus aucun plaisir et cela me dégoûte
Et puis même si je le voulais , je ne.arrive plus à jouer ce rôle , à me mettre dans la peau que je portais à ce moment là
En plus je pèse à présent 64kg et j'ai honte de mon corps
Je me dis qu'en arrêtant ça, j'arrêterais la
cocaine comme c'est mon moyen de financement.
Eh bah non.
Pour la première fois , je commence à retirer au distributeur pour acheter de la
coke.
Jusqu'à present c'était resté un argent "invisible " . Qui n'existait pas vraiment . Qui appartenait à un autre monde .
En tout cas , pas le monde reel de mon compte en banque sur lequel je tente d'économiser un peu depuis 3 ans.
Au bout d'un mois , je suis à découvert de 600 euros , endettée de 500 auprès d'un dealer qui m'a fait crédit. plus que deux euros en poche pour m'acheter un malheureux café
Je ne peux plus retirer d'argent
J'ai rendez vous abec ma psy mais je ne peux même plus la payer
Ce que j'ai voulu nier et me cacher depuis des mois me.apparaît en pleine face
Ma vie , le parcours que j?ai depuis presque 10 ans
Voila ce qu'elle est devenue , la gentille et jolie jeune fille qui a eu 18,5 au bac et faisait la fierté du journal local
Anorexique . Boulimique . Prostituee . Cocaïnomane .
Et puis , chômeuse et sdf .
J'ai bien des lits chez mes parents respectifs , mais à Paris je squatte les apports des autres .
Je suis au bout du roulot.
Je me sens terriblement seule et je ne sais pas comment je vais m'en sortir
J'ai terriblement honte ...
mais au fond , je comprends que j'ai envie de me sortir de tout ça.
Que peut être , c'est possible de mettre fin à tout ça si je le décide vraiment.
D'aller vers autre chose
De mettre en place des actions pour y arriver .
J'appelle ma psy en lui disant que je ne viendrai pas au rendez vous , qu'il y a quelque chose dont je ne lui ai encore jamais parlé et que ça ne sert à rien de continuer les consultations sans parler de ca ... mais que je me sens incapable de lui dire ...
Ma psy me répond qu'elle comprend que je sois trop fatiguée pour venir au rendez vous mais que si j'accepte , elle peut venir jusqu'à.a moi ...
J'accepte
Elle vient donc à l´appartement qu'une Amie me prête
Je suis en
descente , je n'arrive pas a m'assoir , je me mouche sans arrêt
Elle me dit "je sais"
Je me suis moi même dit qu'il était impossible qu'elle n'ait pas deviné , durant ses 6 mois pendant lesquels je suis venu une fois par semaine , et de nombreuses fois en
descente et enrhumée .
On discute pendant 2h ...
Et pour la première fois , je prononce au bout de 2h ces mots "je suis accro à la
cocaine "
Et que j'en ai marre
Que j'ai envie de m'en sortir
Que je ne veux plus de tout ça , de tout ce qui me détruit , de ce qui me fait du mal
Que je demande de l'aide
Parce que j'ai envie de vivre , et d'être dans le monde
Pas d'être déconnectée de tout , en souffrance dans mon coin , inexistante .
Je veux habiter mon corps
Je ne veux plus l'affamer , le gaver , le faire vomir , le vendre
Je ne veux plus l'oublier , comme c'est le cas aec la
cocaïne.
Je veux sortir de ces pensées sans fin , de ce psychisme étourdissant, absurde et désolant .
J'ai cru au debut que j'étais une artiste incroyable , visionnaire et pleine de révélations sur l'existence ...
La je vois que je ne suis qu'une pauvre fille complètement paumée en train de foutre en l'air sa vie .
Ce moment où j'ai prononcé ces mots
Je suis accro à la
cocaine Ca a été un moment crucial , un tournant
Un pas de géant
6 mots , 6 petits mots , mais qui ont marqué le virage vers un nouveau chemin
Ma psy , qui est en fait psychotherapeuthe , m'a orienté vers un psychiatre
J'ai pour la 2eme fois prononcé' ces mots
"Je suis accro à la
cocaine "
Ca a été plus simple, deja.
Devant un inconnu , mais qui avait déjà été mis au courant de mon histoire par ma psy .
Et a chaque fois , Ca a été de plus en plus simple , et moins terrible à regarder en face .
C'est comme ça .
Ca aurai pu être autrement , mais Ca sert a rien de s'autoflageller.
Mieux vaut l'accepter et miser plutôt sur ce qui est devant soi .
Car si on ne peut pas changer le passé , l'avenir reste encore à ecrire et à construire ...
Et tout est encore possible quand C'est encore a créer .
J'ai commencé' à prendre des antidépresseurs (prozac)
Le psychiatre m'a aussi parlé d'un centre pour addictions , et émis la possibilité de faire un dossier pour y entrer .
Ma psy m'a encouragé à en parler à une amie proche ...
elle ne semblait pas tres à l'aise abec l´idee d'etre la seule (avec le psychiatre ) à détenir cette vérité ...
elle a réussi à me convaincre qu'en parler à une amie pourrait être une force , un soutien Supplémentaire .
En avril , j'en ai donc parlé à deux amies proches
Elles ont pris mon problème tres au sérieux , m'ont témoigné beaucoup d'empathie, sans jugement.
elles meme n.ont jamais consommé aucune drogue mais fréquentent des milieux artistiques dans lesquels c'est courant et sont donc plutôt familières des états des consommateurs . Toutes les deux n'étaient donc pas ignorantes sur tout Ca et y avait déjà été confronté via d'autres connaissances .
Toutes les 2 m'ont prêté de l'argent et permis de régler ma dette au dealer à qui je devais 500 euros
J'ai plus ou moins arrêté de consommer à partir de çe moment là ...
Non , c´est pas vrai , j'ai pas arrêté mais réduit .
Disons que je suis passée de 2/3 g presque quotidiens à 2/3 g hebdomadaires ... puis tous les 15 jours ...
Mais je me sentais toujours fragile , et surtout je comprenais peu à peu que j'avais un problème d'addiction en général , et que si arrêter la
cocaine etait possible , le réel challenge pour moi etait de ne pas la remplacer par autre chose .
Car elle m'a guéri des troubles alimentaires ...
mais je ne voulais pas qu'autre chose vienne prendre la place de la
cocaine ...
J'ai donc décidé de rentrer dans le centre thérapeutique pour addiction
Les mots "j'ai un pb avec la
cocaine" me sont devenus peu à peu plus familiers et moins lourds à porter .
Je me suis rendue compte qu'en parler m'aider beaucoup .
Mais ...
J'avais toujours un gros poids sur le cœur et la conscience .
À chaque fois que je rentrais de Paris et que j'arrivais chez ma mère depuis décembre , j´etais en
descente , tres mal.
Toujours Grace au travail avec ma psy , j'ai réalisé qu'il me semblait important de lui dire mon problème
J'allais partir pendant 6 semaines dans un centre , elle me voyait mal depuis des mois je voulais lui dire cette vérité
Je me disais qu'elle pouvait être une alliée et que ce serait un pas de plus
Je lui ai donc dis mais ca a été un drame
Elle m'a complètement rejetée, ça a été très violent et je suis partie habiter chez ma tante pendant un mois avant de rentrer dans le centre.
Finalement je suis entrée dans le centre fin mai
J´etais tres heureuse .
pour moi c´etait une opportunité superbe et qui allait m'apporter beaucoup , j'étais curieuse de rencontrer d'autres personnes ayant des problèmes d'additions comme moi et souhaitant s'en sortir.
Le programme et les activités me semblaient très interessantes et j'étais un peu excitée comme avant une rentree des classes ou de partir en colonie ...
Je ne vais pas rentrer dans les détails concernant cette expérience (je pourrais le faire dans un autre post) mais mon séjour a été écourté.
Au lieu de 6 semaines je suis partie au bout de 2 car j'ai été viré ...
après avoir couché abec un autre résident et fumé de la
beuh avec 2 autres personnes ...
J'ai tres mal vécu cette exclusion et on m'a proposé de revenir en septembre mais je.ai décidé de continuer ma "guérison " seule
Depuis ...
(Je suis donc sortie debut juin)
J'ai reconsommé 3 fois mais je vais beaucoup mieux
JE me limite à une soirée de "defonce " pendant laquelle je m'accorde ce temps la en l'assumant dans ma tête
J'essaie de ne pas culpabiliser
J'accepte le moment de
descente et je dépasse l'envie de recommander
J'ai vraiment appris à mieux gérer les
cravings , a y faire face
Mon compte en banque va (un peu) mieux
JE suis avec un garçon bienveillant , gentil , joyeux , avec qui je sens la possibilité' d´une relation qui me tire vers le haut et me conduit vers la "vie" car c'est ce vers quoi je veux aller ...
j.ai des nouvelles pistes de boulot pour la rentrée
Je retourne au cinéma , je lis de nouveau , je m'amuse en soiree , je redécouvre les effets de l'
alcool en buvant beaucoup moins ...
Je me sens "la" , presente dans le monde .
Mais ...
Tout n'est pas non plus rose , dur dur de sortir de toutes ces années de dérives ...
voila pourquoi j'en viens à écrire tout ça aujourd'hui , apres une nuit blanche à consommer ...
Mais les prochains épisodes , ce sera pour une prochaine fois .
Je ne sais pas si quelqu'un lira tout Ca
Si un lecteur arrive jusque là ,
j'espère que ce n´etait pas trop ennuyeux ... la
cocaine rend les doigts sur le clavier excessivement généreux et bavards ...
J'espère ne pas sembler trop égocentrique en ayant écrit un texte si long sur moi , qui n'est peut être pas du tout interessantes a lire , mais comme j'aime découvrir les parcours et histoires des autres je me dis que peut être les miens pourront apporter des choses à d'autres ...
Si mon histoire vous donne envie de réagir , de commenter , de parler de vous , ou de tout autre chose ... bref vous inspire un peu ...
je serai heureuse de vous lire !
Et sinon , à la prochaine !
Point à la ligne ... pas encore pour maintenant mais pour bientôt
Dernière modification par IsadoraD (17 juillet 2017 à 18:09)