Ma rechute / Comment gérer la déception de mes proches, de mon copain

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IsadoraD femme
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Hello à tous,

Un petit résumé de ma situation pour ceux qui ne me connaissent pas :
J'ai découvert la cocaine le 1er Janvier 2016 et ce qui était au début des consommations festives s'est transformé à partir de Juillet 2016 en conso solitaires, quasi quotidiennes. Puis de Septembre à Avril je suis vraiment tombée dedans, j'ai mis tout mon argent dedans, me suis retrouvée à découvert, endettée, en dépression ... J'étais au chomage, j'avais perdu mes centres d'intérêts, loisirs  ... Bref, j'étais vraiment accro.
Je suis allée dans un centre thérapeutique en post cure en Mai 2017, ca devait durer 6 semaines mais je me suis fait virer au bout de la 2eme semaine après avoir consommé du cannabis en groupe.
A partir de Juin j'ai réussi à maitriser ma consommation.
Depuis Juin je consommais entre 1 fois par mois à 1 fois par semaine environ.
En Décembre je me suis fait hospitalisée pendant 3 semaines en service psy après avoir consommé 2 fois de suite une bouteille de vodka avec surdose d'antidépresseurs au travail.
J'ai été diagnostiquée borderline.
Depuis Décembre, en plus du prozac, je prenais Abilify et tercian (antipsychotiques) mais cela m'endormait trop alors depuis 3 semaines ma psychiatre a changé mon traitement et maintenant je prends du Lamictal (antiépileptiques).

Mon problème actuel :
Depuis le mois de Mars je suis retombée dans la cocaine.
Je suis à découvert de 800 euros et endettée de 500 euros auprès de mon dealer.
J'habite chez ma mère qui n'est pas au courant de ma rechute.

Ce week end, je suis allée à Paris avec mon copain et j'ai avoué à deux copines proches que j'avais rechuté.
Mon copain l'a également compris petit à petit.
On est ensemble depuis le mois de Janvier et il est au courant de mes problèmes. Mais il pensait que c'était résolu et que je ne consommais plus que très occasionnellemnt.

Dimanche, on passait la soirée tranquille à Paris avec mon copain. On ne se voit pas très souvent car nous n'habitons pas la même ville.
J'ai eu envie de consommer et je lui ai dit mais il m'a dit que non, ca ne servait à rien . Nous en avons discuté pendant un moment et il a essayé de me convaincre qu'il n'y avait aucun intérêt à consommer ce soir là, que nous passions un bon moment ensemble et que nous n'avions pas besoin de cela.
Malgré tout, j'ai contacté un dealer sans le lui dire.
Au restaurant, alors que nous venions de commander, il a comprit que j'avais commandé.

A partir de la , ca s'est très mal passé.
Il m'en voulait, il était très mécontent.
Nous sommes rentrés au Airbnb et le dealer est venu me livrer mon truc. Je lui avais demandé de m'avancer en lui disant que je le paierai la semaine prochaine et il a accepté car quand j'habitais Paris il m'avancait souvent et je le remboursais toujours. Sauf que là je savais que je ne pourrais pas le payer la semaine suivante.

A l'appartement, j'ai aussitot ouvert mon pochon et je me suis fait une grosse ligne.
Mon copain n'en a pris que 3 fois dont une fois avec moi . Mais là il ne voulait pas en prendre.

J'en ai pris assez peu et nous nous sommes couchés, j'ai réussi à m'endormir vers 2H en prenant du tercian.
Le lendemain, à peine levée, j'en ai repris quand il prenait sa douche.
Il s'en est rendu compte et ca l'a également contrarié.

Pendant la journée il me faisait un peu la gueule et il m'a dit qu'il était décu car il avait l'impression de ne servir à rien.
Il m'a fait culpabiliser alors que j'avais plutot envie qu'il me soutienne.
- J'en ai mare d'être compréhensif, ca sert à rien, alors voilà maintenant je te dis je suis en colère. me disait il.

Finalement, j'en ai repris l'après midi et il a prit une des deux dernières lignes avec moi le soir.

Je lui ai dit que s'il voulait m'aider, je voulais bien qu'il m'accompagne au CSAPA de ma ville la prochaine fois qu'il viendrait me voir.
Je suis déjà suivi par une psychologue, une psychiatre, et mon médecin généraliste est également addictologue.
Mais je me dis que le CSAPA peut éventuellement m'aider en plus.

Voilà ma situation actuelle.
Je voulais savoir ce que vous pensez de tout ca.
Et avoir vos témoignages sur la facon dont vous gérer votre addiction avec vos proches / conjoint.
Faut il en parler ? Comment exprimer ses difficultés / besoins auprès de son compagnon ?
Comment peuvent ils nous aider ?

Merci d'avance pour vos réponses,

E.

Tout ce qui monte redescend.
Sauf Laïka.

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psychodi homme
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
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salut EmmaMerlin

tu écris

IsadoraD a écrit

...Pendant la journée il me faisait un peu la gueule et il m'a dit qu'il était décu car il avait l'impression de ne servir à rien.
Il m'a fait culpabiliser alors que j'avais plutot envie qu'il me soutienne.
- J'en ai mare d'être compréhensif, ca sert à rien, alors voilà maintenant je te dis je suis en colère. me disait il.

pour moi, la réaction de ton copain est plutôt saine : il te dit ce qu'il RESSENT, qu'il est en colère et qu'il en a marre d'être compréhensif, qu'il a l'impression de "ne servir à rien" puisqu'il te déconseille de consommer, qu'il attire ton attention sur le fait que vous êtres tous les 2 et que ça se passe bien.. et que tu le fais quand même !! je ne vois pas en quoi ça te culpabilise, tout ça ou alors tu projettes sur lui ta propre culpabilité (ça fait un peu psy d'écrire ça mais parfois, ça se passe comme ça : on prête à l'autre ce qu'on ne veut/peut pas voir chez soi...)

moi c'est pas la coke, c'est la cannabis...et je vois bien que ma meuf me fait la gueule des fois, quand elle me voit fumer...mais je pars du principe que c'est MON problème (ou MA solution, au choix, haha) et surtout MA dépendance...je peux comprendre que ça puisse la gêner mais à ce moment là, elle doit me dire en quoi ça la gêne...et là, à part "c'est pas bon pour la santé" et "ça coute des sous", elle constate bien que ça m'empêche pas de vivre ma vie, de faire les trucs que j'ai à faire (les gosses, l'intendance à la baraque, tenir mes boulots,...) et donc on n'en fait pas un truc trop central...elle m'aide à partir du moment où elle me lâche les baskets avec ça et ne me tanne pas tous les jours à ce sujet...elle m'aide en me laissant à ma responsabilité d'en faire quelque chose ou pas...et si ça la dérange trop, elle peut aussi aller chercher si l'herbe (haha) est plus verte ailleurs mais je ne changerai pas juste pour lui faire plaisir ou éviter qu'elle en souffre (même si je veux bien parfois faire des efforts et fumer moins...)...ce n'est que MON approche de la relation à l'entourage quand on consomme : si ce qu'on en fait ne leur convient pas, ils peuvent aussi partir, hein...

amicalement


il y a des jours étranges
il y a des jours, j'm'étrangle
Surtout...ne pas se biler sur la route...
Psychoactif ? Faut s'abonner là, vite !!

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Anonyme1756
Invité

IsadoraD a écrit

H
On est ensemble depuis le mois de Janvier et il est au courant de mes problèmes. Mais il pensait que c'était résolu et que je ne consommais plus que très occasionnellemnt.

Je crois que cela dit tout. Il pensait cela soit parce que ça correspondait à ce que tu lui avais dit, soit parce que tu avais entretenu l'ambiguïté, espérant qu'il imaginerait cela.

Il n'y a que toi qui savais la réalité et n'a pas jugé bon de lui en parler, alors que si ça se trouve c'était un point important pour lui, qu'il se réjouissait de te retrouver dans un contexte sans C, qu'il imaginait peut-être que votre relation, donc lui, t'avait aidée à arrêter définitivement.

Et le jour J tu le mets devant le fait accompli, pas même en lui faisant confiance et en lui en parlant, non, il découvre que tu en as commandé, en fait livrer, etc.

C'est normal qu'il se sente trahi et non respecté puisque tu lu as menti et que tu ne considères pas qu'il mérite, alors que vous en avez parlé et que c'est important pour lui, de savoir où tu en es vraiment, i.e., est-ce que tu as vraiment raccroché ou non.

Lui pense que oui alors évidemment s'oppose à ce que vous en preniez parce qu'il veut éviter la rechute, mais en fait tu essayes de l'embobiner pour qu'il n'apprenne pas que tu continues d'en prendre, et qu'il ait l'impression de céder à l'instant du moment.

J'ai envie de dire, soit il accepte la réalité de ton cheminement avec la cc, soit il n'accepte pas, mais si c'est très important pour lui de savoir où tu en es, soit tu es franche, assumes, le respectes et lui fais confiance (et là il sera peut-être plus disposé à t'aider), soit ce n'est pas possible, et à l'avenir vous allez cumuler les malentendus.

Il est dans le bon état d'esprit à ton égard, mais il ne faut pas en abuser.

 

IsadoraD femme
Borderline et brodeuse de lignes
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
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Merci pour vos réponses smile
Oui je sais bien tout ca.
Le fait est que, suite à cette commande qui était plus forte que moi, je lui ai bien expliqué la situation actuelle dans laquelle je me trouvais. C'est pourquoi je lui ai demandé de m'accompagner au CSAPA de ma ville la prochaine fois qu'il vient me voir dans ma ville.

Je omprends bien sa réaction.
Mais à présent qu'est ce que je peux espérer de sq part pour m'aider ? Qu'est ce que je peux attendre de lui ?

Je me demande aussi comment gérer avec mes proches ma rechute.
Comment faire avec ma mère ?
Avec mes amis ?
dois je en parler, et comment ?
Comment vont ils réagir en apprenant que j'ai rechuté ?

Bref, je me pose plein de questions ...
C'est difficile de rechuter quand ca allait mieux pendant plusieurs mois? J'ai peur de décevoir mon entourage sad je ne sais pas comment demander de l'aide

Tout ce qui monte redescend.
Sauf Laïka.

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Doubleviedoublevice homme
Nouveau Psycho
Canada
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Inscrit le 19 Dec 2016
53 messages
Très bien écrit , écoute tu sais , on aime la coke , c'est comme ça , dans un premier temps accepter son problème et puis prendre un tel recul ...  c'est déja un grand pas !


Si tu arrives a te limiter a 1 fois / semaine c'est déja bien !

Si le lendemain de ta grosse session tu ne travails pas c'est parfait .

Moi à la fin je m'envoyais un demi par semaine étalé sur 8 h de soirée , vraiment savoureux et festif .

Et c'était parfaitement gérable !

Mais si la coke déclenche le cercle suivant : Endettement , absence au travail , engueulade avec les proches , chomage , dette avec son dealer , dans ce chemin c'est sur c'est foutu .

Le mieux c'est vraiment d'avoir une "double vie "

La semaine ta une belle gueule au travail avec ta famille aussi et tes amis , et tu t'autorise un plaisir le week end quand t'a aucune obligation le lendemain ,

Je dis pas que c'est vraiment santé , mais beaucoup moins malsain que d'être a fond dedans et d'en prendre des jours qui n'en valent pas la peine en se gachant des moments qui ne nécessite aucunement du produit .

On savoure tellement plus sa poudre ,  quand on est resté clean toute la semaine , la descente est tellement moins lourde a mes yeux !!!

Ne jamais prendre à crédit c'est la règle d'or avec la coke , arrête ça tout de suite .
Dans tout les cas ça va te foutre dans la merde ma belle .

Ton copain à l'air d'avoir la tête sur les épaules et de tenir a toi .
Donc profite des moments seul avec lui , sans poudre .
Pour lui montrer qu'il compte beaucoup à tes yeux .

Et puis entre nous tu te sentiras tellement moins stressé et ta monté sera tellement meilleur quand tu ne devras pas le cacher a ton homme ...

Allez te casse pas trop la tête , c'est un mauvais passage ! Bisous

Dernière modification par Doubleviedoublevice (09 mai 2018 à  23:29)

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Anonyme1756
Invité
Bonsoir EmmaMerlin,

Je viens de lire ton post de blog (il est parfait, on est pris par ton histoire et on va jusqu'au bout, on finit même frustré à la fin, on a envie de connaître la suite wink ), et je me suis souvenue de ce topic. Je ne crois pas que j'avais vu ton dernier message.

Cela me semble bien difficile de te répondre... Je dirais qu'il faut évaluer au cas par cas l'opportunité d'en parler à tes proches.
Si tu attends de l'aide et du soutien, il ne faudrait pas que la révélation suscite hostilité ou fuite chez eux. Même si leur réaction est compréhensive et indulgente, chacun peut se sentir inutile, impuissant, déçu ou trompé.

Toutefois j'ai l'impression que si tu ne leur dis pas la vérité tu es contrainte à leur mentir lourdement. C'est une difficulté supplémentaire. Parfois on n'a pas besoin d'en parler (comme de ta boulimie passée par exemple), lorsque le sujet n'a pas de conséquences qui imposent d'en parler. On n'a donc pas à mentir, sinon par omission.

Dans la situation où l'on n'a que la possibilité de mentir, donc de tromper, ou de révéler des choses qui vont déplaire, c'est important d'évaluer s'il s'agit d'un pilier ou non de la relation ou de la qualité de la relation.

Ne t'aideront que ceux qui en auront encore la motivation, soit par amour, soit parce qu'ils considèrent qu'ils n'ont pas le choix, que c'est leur devoir, ou encore parce qu'ils se sentiront capables d'en payer le prix, d'en subir les conséquences sans trop se mettre en danger eux-mêmes.

Il est vraisemblable que la plupart de tes proches se sentiront dépassés, évidemment cela les dépasse, car il n'y a que toi qui puisse avoir le contrôle de la situation, c'est donc angoissant pour les autres. Une réaction peut être de prendre ses distances : si l'on se reconnaît impuissant, en se distançant on s'épargne de souffrir de ce qui est désolant. Une autre peut être de s'impliquer davantage;  certains portés par la foi qu'ils ont en eux-même et toi-même espéreront des résultats éventuellement déçus in fine, d'autres seront poussés par un élan altruiste auquel ils ne pourront résister ou qu'ils auront besoin de satisfaire pour se sentir bien, d'autres encore trouveront dans ce genre de situation l'opportunité de prendre un ascendant ou une créance durable qu'ils sauront exploiter par la suite.

Prudence, cas par cas, et si tu ressens le besoin de demander de l'aide, il ne faut pas hésiter à le faire néanmoins, en ciblant au mieux ta demande, la plupart des gens sont plutôt favorablement disposés face à ce genre de requête, et les accueillent plutôt avec bienveillance, sauf peut-être lorsqu'il ne s'agit que d'aide financière, et il faut être préparé à leur proposer des perspectives...

Take care,

ILE
 


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