Salut à tous et à toutes,
J’ai pu tester récemment un
RC assez particulier je dois dire :
l’Ephenidine. Il fallait que j’en fasse un
TR. J’adore les
dissociatifs, c’est sans doute ma classe de
psychotrope favorite, je prends tellement de plaisir à voyager dans mes pensés les plus profondes, se sentir détacher de son corps et parcourir un univers sombre mêlé de flash de couleurs, de sons étranges et d’images du passé… :)
J’avais lu que selon certains, l’Ephenidine serait comparable au
DXM, molécule que j’aimais tant à l’époque où elle était si simple d’accès. Alors bien sur je prend cette comparaison avec de grosses pincettes, le
DXM reste quand même quelque chose d’assez unique. Mais moi qui voulait essayer un
RC disso sans arriver à en choisir un en particulier, bon et bien voilà, va pour l’Ephenidine alors.
Cette expérience m’a marquée assez fortement et surtout elle est bien partie en couille comme j’aurai pas pu l’imaginer…
Mon set & setting est impec, je suis en vacances, seul chez moi pour l’instant, rien de prévu le lendemain et dans un très bon état d’esprit. J’avais fait un test allergique au préalable, rien à signaler de ce côté-là alors je me lance avec une dose moyenne de
70mg, en prise oral.J’attends une heure et demi, les effets ne sont pas ouf, très léger je dirais même, je décide de
redrop 100mg, en me disant qu’avec ça je devrais partir loin. J’attend encore une heure et demi.
Bon… ça commence à être intéressant, je sens que je ne suis plus tout à fait moi-même, comme si je glissait lentement vers quelque chose. Un Hole ? C’est ce que je recherchai. Mais hélas j’ai beau attendre, les effets ne s’intensifient pas tant que ça, c’est assez décevant surtout que j’étais déjà censé avoir pris une dose relativement forte. Ahaha. J’étais loin d’être prêt.
Je
redrop 100mg. J’aurai du y réfléchir à 2 fois mais merde, je voulais pas rester sur un goût d’inachevé, je voulais ma dissociation, mon hole, mon voyage.
Mais je ne comprends pas. J’attend encore, le temps passe leeeentement. Je me lève, j’arrive à me déplacer sans trop de problèmes, bon ma démarche est affectée c’est sûr. D’ailleurs, mes pensée et ma réflexion aussi…
C’était très étrange, très perturbant car je n’étais pas encore dans un état de dissociation complet mais j’étais extrêmement embrouillé, je ne comprenais pas ce que je faisais. Par exemple une vidéo quelconque tournait sur mon écran d’ordi, mais impossible de saisir le sens des phrases ou des mouvements, ma vision se dédouble légèrement. MAIS toujours pas de « voyage », j’ai l’impression de me faire chier depuis plus de 4h pour un trip pas si ouf. A partir de là, rien ne va plus.
Inconsciemment, je
redrop 100mg. Je suis donc à
370mg au total. Encore aujourd’hui j’ai du mal à réalisé la dose que ça représentait, surtout pour une 1ère expérience avec le produit ! La vérité c’est que je ne me rendais même pas compte de ce que je faisais, j’ai gobé ça presque machinalement. Jamais je ne l’aurais fait si j’étais en pleine possession de mes moyens.
J’attend encore, ça commence (enfin ?) à devenir plus intense, c’est un bordel sans nom dans ma tête, je ne sais pas quoi faire pour tomber dans un fucking hole
dissociatif et que l’incompréhension laisse place à du vrai psychonautisme !
Allongé sur mon lit, dans le noir, juste l’écran du pc qui éclaire et une playlist de plusieurs heures spéciale trip disso.
A ce moment je rage presque, je suis embrouillé au plus haut point, impossible de réfléchir normalement, mais toujours pas de voyage, pas d’hallu, assez peu de sensations agréables en fait. Alors dans un élan désespéré je gonfle un ballon de protoxyde d’azote et l’aspire. Je trouve une position confortable, je monte le son et ferme les yeux.
15 minutes plus tard. Qu’est-ce qu’il se passe ?... Je suis mort ?... C’est ça la mort ? Merde c’est quoi ce bordel ??
La réalité à totalement disparue, je ne connais plus mon nom, je ne sais plus qui je suis, je ne sais même pas si j’ai un jour existé ou non. C’est extrêmement intense, je n’ai pas de mot pour désigner ça. Moi qui voulais voyager me voilà servi, un peu trop même… carrément trop peut-être ?
La musique est hallucinante, tous les morceaux que je connaissais parfaitement auparavant se trouvent modifiés, d’une façon indescriptible, tellement riche, avec de nouvelles tonalités, de la reverb, du delay, du flanger dans tous les sens ! Et ces effets étaient uniquement créés par moi-même ! Par mon cerveau !
Côté visuel c’est également spectaculaire, j’ai l’impression d’être sur le seuil d’une porte entre notre monde et une dimension parallèle. Je vois des trainées et des flash lumineux de toutes les couleurs, yeux ouverts comme fermés, mélangé au noir de la nuit, de l’espace, de l’univers…
Une image que je me suis amusé à faire en lançant photoshop après le trip, ça représente plutôt pas mal ce que j'ai vécuMalgré tout ce chaos hypnotisant, des thématiques philosophiques viendront prendre place dans le trip. La mort, la question de l’être, de l’infini ou du néant par exemple, des thèmes sur lesquelles je réfléchis assez souvent. Je n’arrive pas à rester calme, je me tourne et retourne dans mon lit, des bouts de la réalité reviennent de temps à autres par instants très brefs avant que je replonge dans l’océan kaléidoscopique. Je vois le visage de personnes que je connais et qui sont importantes pour moi. J’ai envie de pleurer ou de hurler mais je ne sais pas quoi faire. C’est comme si quelqu’un vous révélait tous les secrets de la vie et de l’univers mais qu’ils sont bien trop complexes pour que vous en saisissiez le sens.
Le trip avance donc pendant quelques heures de la sorte et vers 7 ou 8h du matin la
descente commence à se faire ressentir. Je peux de nouveau coordonner mes membres pour bouger. Je ne sais plus quoi écouté comme zik alors je décide de plutôt me mettre un film. Le film en question sera Enter The Void, depuis le temps que je voulais le voir je me dis que ça doit être le genre de truc à regarder perché. :)
Mais étrangement ça marche presque trop bien. Je me crois à l’intérieur du film, les plans typiques de Gaspard Noé avec cette caméra virevoltante qui tourne dans tous les sens… ça se combine très bien à un trip disso en fait ! Sans parler des musiques, de l’ambiance général, bref je suis plongé dedans du début jusqu’à la fin. Je reprendrai d’ailleurs du protoxyde d’azote une ou deux fois et bien que l’effet soit extraordinaire à chaque fois, il me fait presque partir trop loin et j’ai peur de me griller le cerveau, de devenir fou.
Les néons et toutes les couleurs vive du Tokyo de Enter The Void m’ensorcèlent, je me rappellerai sans doute toute ma vie de la première fois où j’ai vu ce film.
Un fois les 2h30 écoulées, je bien redescendu mais toujours pas dans mon état normal. Je me dis que ça devrait passer d’ici quelques heures mais NON ! Je vais rester dans cet état de flottement un peu désordonné toute la journée et avec quelques traces encore le lendemain.
Voilà, pour conclure ce (long)
TR, je vais retenir certaines choses : Premièrement l’Ephenidine n’est vraiment, VRAIMENT pas à prendre à la légère. J’ai connu des trip assez forts, des plateaux 3 de
DXM, des
IV de
ké, ou même avec divers psychédéliques etc. mais j’ai rarement expérimenté quelque chose d’aussi surprenant, étrange et mystique que ce produit.
Deuxièmement, ça met trèèèèès longtemps à monter et trèèèèès longtemps à descendre, il faut savoir être extrêmement patient. Maintenant que je le sais je ne ferais plus l’erreur de redroper autant.
Ensuite, dans mon cas j’ai eu besoin du protoxyde d’azote pour réellement lancer le trip « intéressant ». J’avais lu sur des forums anglophones que c’était presque impossible de faire un hole sous Ephenidine mais justement je pense que la prise du ballon de
N2O à permis de transformer un bordel sans nom en un hole si profond que j’ai eu du mal à en ressortir ! xD
Et enfin, je pense surtout que l’Ephenidine est une substance qui a du potentiel mais qu’il faut apprendre à connaitre, à « apprivoiser » et à respecter.
Merci beaucoup d’avoir lu ce retour d’expérience ! Bisous les p’tits potes !