[ Opinions ]

La vie, la mort, les classes sociales, le ras le bol

Yo,

Que de questions, et franchement, un peu hors sujet avec le thème du forum haha, quoique: ces questions sont une des raisons principales à ma consommation de psychédéliques.

Alors rapidement (enfin, aussi "rapidement" qu'un sujet pareil puisse le permettre) voici mon point de vue:

Pour moi la vie n'est pas FORCEMENT une illusion. Beaucoup la constituent c'est vrai (nos croyances, nos pensées, certains aspects de la société) mais je ne suis pas certaine que le monde physique, le brut, en soit une. Théorie infalsifiable bien évidemment, mais il en va de même pour celle comme quoi tout n'est qu'illusion. Donc en bref, on ne sait pas.
La question que je me poserais personnellement serait plutôt: pourquoi la vie? Et par extention: pourquoi le monde? Pourquoi pas... rien? Après tout, dans l'absolu ce serait tout aussi logique. Je crois que personne n'a réellement trouvé de réponse tangible... Alors quoi, tout est vain? On peut tous se suicider tout de suite?
Si on admet que la vie n'a pas de sens, bein il reste quand même... la vie^^ Tous ces petits "b" pour "bonheur" qui nous entourent. A ne pas confondre avec le grand "B", celui que nous vend la société de consommation, le Bonheur absolu ou presque, constant, acquis. Celui-là est une illusion j'en suis persuadée. "Réussir sa vie" n'est selon moi pas réussir professionnellement, avoir de l'argent, du pouvoir, beaucoup baiser ou fonder une famille. Ca peut en faire partie bien sur, mais au fond, ce après quoi on court en faisant tout ça, et en l'atteignant assez rarement, c'est le bonheur tu ne penses pas? Donc la méthode pour y parvenir dépendra de chacun. Suivre les pressions sociales qui veulent nous faire croire qu'il nous manque toujours quelque chose pour être "plus heureux" est une impasse, je pense que la vérité est ailleurs.

Maintenant, le problème est que nous passons au travers de tous ces petits "b" sans nous en rendre compte. Souvent Jacque Prevert a raison: "J'ai reconnu mon bonheur au bruit qu'il a fait en partant". La faute à notre attention, en grande partie. Ou plutôt à notre manque d'attention, du fait de notre manque d'entrainement (comme des muscles, les différentes fonctions du cerveau DOIVENT s'entrainer, sinon ça rouille) mais aussi de notre société "moderne" qui multiplie les stimulis afin de toujours nous maintenir en éveil, capturant notre attention pour nous abreuver d'informations souvent mensongères dans un seul but: nous faire consommer. Cela agrave considérablement les choses, et le résultat n'est pas souvent très beau. La bonne nouvelle, c'est qu'il existe des "antidotes", si je puis dire. Déjà couper la TV, la radio, installer U-block, etc. Prendre du temps pour soi, partir une journée de temps en temps dans des lieux calmes pour nous ressourcer. Mais surtout la méditation de pleine conscience (mindfulness). Cette pratique à la fois à la mode et tournée en ridicule est en fait validée par les neuro-sciences et permet de s'ouvrir au monde, lentement mais surement, et de faire de plus en plus fis de cette surstimulation constante, de cette frénésie à toujours faire quelque chose, s'occuper l'esprit, bref, ce qu'on a apprit depuis tous petits. Je t'incite grandement à te tourner vers des livres comme "Méditer, jour après jour" par exemple, ou d'autres pourquoi pas. Il y a aussi des documentaires sur la question, qui passent même au ciné pour certains Tout ce que ça te demandera est une demi-heure de ton temps chaque jour et de la discipline, car si c'est une technique très facile à apprendre, il n'est pas toujours aisé de la continuer sur le long terme.
... Ok pour le bonheur. Quid de la souffrance alors?
On ne serait pas là sans elle. C'est grace à elle que l'on s'adapte. La souffrance et les inconforts est ce qui nous pousse à trouver des solutions pour ne plus souffrir, et donc survivre, puis (à notre stade d'évolution) mieux vivre. Sans souffrance on n'aurait pas autorisé le mariage LGBT, on aurait pas découvert la péniciline, on aurait pas appris à faire du feu ou à chercher de la bouffe. On serait morts^^ Le vrai problème de la souffrance est les marques qu'elle laisse dans son sillage. Marques qui se rouvrent lors de souffrances futures, les rendant encore plus difficiles à surmonter. Ca, ce n'est pas adaptatif. Ca part du fait que notre cerveau, toujours pour sa survie, est bien plus affecté par ce qui est négatif que par ce qui est positif. Si tu perds un membre de ta famille dans un accident, le but est que ça ne se reproduise pas, hum? C'est l'idée, en gros. Ca marque pour nous pousser à trouver des solutions.
Là encore la pleine conscience peut VRAIMENT aider. A condition de s'entrainer avant que les problèmes n'arrivent, pour être prêt.e. Sinon ça ne sert à rien, comme il ne sert à rien d'apprendre à nager PENDANT une inondation... Elle n'abolit pas les souffrances (physiques comme psychiques), encore une fois: ces dernières ont leur importance malheureusement. Mais elle permet de mieux les supporter, et de les digérer différemment, plus sainement.
La psychologie positive aussi. On a trouvé que ressentir de la reconnaissance permettait de de faire ressortir les points positifs de notre vie, puisque notre cerveau tend naturellement à garder le négatif. Ca compense, en gros. Et c'est très simple: tu te fais une feuille et chaque soir tu tentes de trouver 3 trucs positifs qui viennent de toi aujourd'hui (des trucs que tu as faits, tenté ou même réussi), 3 autres qui viennent de l'extérieur (des évènements, etc) et surtout 3 personnes à qui tu peux exprimer de la gratitude (c'est ça le plus important). Même des tous petits trucs, genre un inconnu qui t'a sourit, ou que sais-je. Même si au début tu n'y crois pas. Le faire pour soi, en gros. Pero j'arrive pas à trouver chaque jours trois dans chaque case, mais pourtant ça m'aide un peu. Et comme la pleine conscience, c'est prouvé empiriquement!


Et alors tes questions sur la société ba... j'ai envie de dire: parce que notre monde est malade et va certainement s'auto-détruire, OUAIIIIIS o/
Le capitalisme n'est tout simplement viable ni pour l'humain, ni pour la planète.
L'idée de donner ma vie (notre temps, c'est notre vie. Notre temps est en réalité plus précieux que notre argent ou nos possessions) à un patron, pourqu'il se fasse (pour les grandes enseignes en tout cas) des milliers et des milliers de ronds sur mon dos et ne me payera qu'un SMIC en retour, me rend malade. Je suis comme toi, je ne sais pas par quel bout prendre ce problème. Il m'est presque possible d'y comparer à une sorte d'escalvage modèrne: adieu les "si tu ne veux pas dix coups de fouets, obéis", bonjour les "si tu veux manger, obéis". Je suis peut-être bizarre, trop lucide sur le sujet ou au contraire un peu folle, mais ce fonctionnement me tétanise. On perd notre vie à essayer de la gagner, et souvent en contribuant bien malgré nous à la destruction de notre belle Bleue.
Et là pour le coup je ne sais pas exactement quelles pistes donner. Se mettre à son compte? Vivre en autarcie (à supposer qu'on ne soit pas dépendant de médicaments ou d'autres merdes du genre)? Tenter de se faire recruter dans l'associatif? C'est tellement compliqué. Consommer moins et mieux, en faisant attention à se qu'on achète, et réduisant nos besoins (se couper de la pub aide pour ça: la pub créer un besoin inexistant, c'est son rôle. Pas besoin de faire de pub pour les choses réellement importantes, les gens les achètent déjà. Donc si tu vois une pub quelque part, c'est par définition pour un truc dont tu PEUX te passer^^) et ainsi réduire nos dépenses, et donc notre quantité de taff.

Pour ma part j'ose m'essayer à écrire un peu. Etre écrivaine, c'est mon rêve de gosse. Mais je ne me fais pas beaucoup d'illusions: écrire un roman est beaucoup plus difficile qu'il y parait et seulement un sur mille est publié en moyenne... reste ensuite à avoir suffisemment de succès pour en vivre (on est en surproduction de livres en ce moment, difficile de trouver son public) ^_^ Comme beaucoup d'autres je vais très certainement finir caissière, et/ou toucher des allocs, et on me jettera des pierres parce que je serais une "parasite". Ambiance.
Certaines personnes n'arrivent tout simplement pas à s'adapter aux injustices d'un système, pour le meilleur et pour le pire.

Dernière modification par Morning Glory (01 septembre 2018 à  14:53)

Je ne veut pas gagner ma vie, je l'est déjà.
Une phrase qui a beaucoup de sens pour moi mais pas facile de vivre sans travailler pour un patron en 2018..
Il y a des alternatives mais faut être prêt à abandonner Toute nos habitudes de consommations qui sont encrée en nous depuis l'enfance..
En tout cas force à vous tous, suivez vos instinct et croquez la vie à pleine dent.