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Je redescends petit à petit les marches de l'escalier de la perche.
Palier après palier, je retrouve ma lucidité.
Je prends conscience de la folie enthousiasmée dans laquelle j'étais.
Je suis encore à l’hôpital, dans la salle d'attente des urgences, et je revois la scène :
Moi, il y a quelques minutes, entrain de bondir, de sauter de joies, partout, dans un espèce d'élan empathique suprême, voulant partager mon amour infini avec tous les êtres humains environnants.
J'ai honte, j'ai très honte, j'ai envie de me cacher.
Je me dis que ce n'est pas un comportement à avoir en publique.
Je me juge, rétrospectivement.
Je pense même que les autres doivent me trouver vraiment bizarre.
C'est le début du yoyo émotionnel.
Là, des infirmiers viennent me chercher, me conduisent dans une salle et m'installe sur un brancard, avec pleins d'appareils qui ne me semblent pas très hospitaliers.
Je leur confie, pris de reconnaissance soudaine : "vous faites un métier magnifique"
Une infirmière commence à coller des électrodes sur mon torse à présent nu, et une autre me prépare une perfusion.
Très sérieux mais d'une naïveté pathétique, je lui demande si c'est de la morphine qu'il y a dans la poche.
Comme si je me sentais obligé de dire à la terre entière : j'aime la drogue putain !
Dépité de mon comportement, elle me remet instantanément à ma place en m'expliquant que j'en ai pas assez pris pour ça.
Elle pensait sûrement qu'il n'y avait pas de problème.
Pourtant j'avais peur, j'étais angoissé, à nouveau, je sentais mon cœur s'emballer.
En réalité, je ne contrôlais plus rien et ça me terrifiait.
Après avoir analysé mon système cardiaque, le médecin me certifie que tout va bien, que tout est en ordre.
Je suis, un temps, rassuré.
Mais aussitôt le médecin parti, les battements s'intensifient et la douleur ressurgit.
Finalement, voulant me garder en observation, ils me couchent sur un lit, me laissent là, dans le bloque opératoire vide, lumière au plafond éteinte, mais avec les écrans et les bips des machines environnantes allumées, faute de place dans les chambrés.
J'avais l'impression que ma souffrance n'avait pas du tout été prise en compte.
J'étais censé dormir en attendant le lendemain mais impossible !
N'ayant aucune information sur la suite des événements, mon esprit, nourri par l'inconscient collectif, sombre dans un tourment interrogatif :
Mais qu'est-ce qu'il vont faire de moi ?
Que va t-il se passer pour moi ?
Quand vais-je sortir d'ici ?
Pourquoi sont-ils si méprisants à mon égard ?
Est-ce que je suis entrain de devenir schizophrène ?
Vont-ils m'enfermer dans un hôpital psychiatrique ?
J’étais paniqué.
J'avais beau me rassurer pour quelques secondes, ces questions revenaient toujours à la charge, plus puissante et effrayante, et me plonger plus profondément dans la psychose.
C'était une véritable torture.
Cette boucle infernale a duré toute la nuit.
Le lendemain, au levé du soleil, une infirmière passe.
J'avais l'impression d'avoir un super pouvoir, de pouvoir ressentir ce que les autres ressentaient...
Je lui adresse alors la parole :
-Vous avez l'air fâchée ?
-Non, je suis juste fatigué...
Comme un enfant qui a l'air de regretter une bêtise devant sa mère.
Après la visite du psy, le corps médical m'informe que je vais bientôt pouvoir sortir, d'ici quelques minutes, le temps de régler quelques papiers administratifs.
Je sors de l’hôpital, non pas en me disant que tout est bien qui finit bien, mais traumatisé !
J'ai l'impression que jamais je ne m'en remettrais, j'ai l'impression d'avoir perdu une partie de moi même.
Dernière modification par Conscience (31 octobre 2018 à 02:13)
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Dernière modification par Conscience (31 octobre 2018 à 01:57)
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Il me répond : "Oui c'est ça, tu peux mourir comme tu peux ne pas mourir !" (je vous laisse juger de la compétence du gars surtout sur le plan psychologique)
Difficile à jugé sans savoir dans quelle façon tu l'as prit. Autant c'est le genre de remarque qui peut te faire flipper ou te rassurer, mais s'il t'avais dit avec un sourire crispé , tout sauf rassurant : " Tout vas bien monsieur, vous allez pas mourir ! Regardez-moi ! Ne vous endormez pas ! Écoutez-moi ! Regardez-moi !" tout en tapant un sprint en poussant ton brancard dans les couloirs... Là, soit il y aurait pas d'équivoque, soit l'ambulancier devrait pas s'amuser à faire flipper les patients, peut-être inconsciemment.
Sinon l'aspect entactogène que tu décrit m'étonne pas plus que ça parce que bien qu'étant un disso, je trouve le DXM assez psychédélique (comme la salvia, mais c'est un autre débat), et il m'est arrivé de me sentir comme sous MD avec un psyché.
Je me sens pigeonné, je m'attendais à ce que tu ai au moins un orgasme dans ton lit d'hôpital du genre rêve humide. Tiens d'ailleurs est-ce qu'il y a une trace des prods dans les sécrétions génitales ? Au même titre que le sang/urine/salive/cheveux etc ?
Merci pour le TR Conscience, et non, la première partie est aussi bien écrite que la deuxième, c'est surtout la mise en page qui diffère d'entre les 2 je trouve :)
Merde, j'espère que j'ai pas fait mon ambulancier ambivalent ^^
Dernière modification par Panda <(?)> Cruel (31 octobre 2018 à 03:18)
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Jolie petite histoire ! Ces quelques soirées qui se terminent péniblement à l'hôpital deviennent jolies avec le recul.
Le dernier bang, que celui ou celle qui n'a pas vécu ces moments de solitude à se repentir de l'avoir fumé te jette la première tête
Orgasme aux urgences...Si un jour tu te retrouves aux soins intensifs, n'oublie pas de nous raconter hein!
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similana a écrit
Le dernier bang, que celui ou celle qui n'a pas vécu ces moments de solitude à se repentir de l'avoir fumé te jette la première tête
J'ai rien compris... Le bang de trop sur le trip à partir en bad ?
Cool on peut jeter des têtes ! Mais du coup faut que je la jète sur Conscience ? Et je prend la tête de qui ? Tu pense qu'il/elle sera ok pour la détacher tout(e) seul(e) ? J'aime pas trop le contact physique, déjà que je doit récupérer la tête ça va quoi !.. Faut pas me prendre pour un con
similana a écrit
Orgasme aux urgences...Si un jour tu te retrouves aux soins intensifs, n'oublie pas de nous raconter hein!
C'est ce que dirait Morty après s'être fait faire l'amoral... ^^
Dernière modification par Panda <(?)> Cruel (31 octobre 2018 à 12:01)
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Je faisais allusion à ces journées-soirées où tu consommes un produit, voir plusieurs, éventuellement de l'alcool pour avaler le tout ou pour la soif, et que ça se passe super bien.
Et quand tes pensées se tamisent, tu fumes encore un peu, un peu, un peu, et que ça monte d'un coup. Le bide, la tête et tout ce qui t'entoure se mettent à tourner, mais pas forcément à la même vitesse ou dans le même sens. C'est à ce moment précis que tu regrettes le dernier joint, le bang dans cette histoire.
Y'a les fois où ça changerait rien au bad trip, et y'a les fois où tu sais que la dernière portion de THC est la goutte qui fait déborder le vase.
Et lancer la première tête (weed) était un clin d'oeil à Jésus et sa parabole de la première pierre. Jésus dont les potes ont prit la peine de nous relater ses TR : l'impression de marcher sur l'eau, multiplier les poissons, entendre des voix et j'en passe (ça c'était pour la partie mystique du récit).
J'ai répondu avec un humour décalé à cette jolie petite histoire racontée comme si Conscience l'avait vécue hier, mais exempte de séquelles de l'angoisse du moment. Cela mérite d'être souligné.
J'ai une anecdote similaire hormis le produit, quelqu'un qui n'est pas moi a eu la bonne idée de préparer du lsd-mdma, mal équilibré. Mais ça fait moins que trois ans...
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similana a écrit
Je faisais allusion à ces journées-soirées où tu consommes un produit, voir plusieurs, éventuellement de l'alcool pour avaler le tout ou pour la soif, et que ça se passe super bien.
Et quand tes pensées se tamisent, tu fumes encore un peu, un peu, un peu, et que ça monte d'un coup. Le bide, la tête et tout ce qui t'entoure se mettent à tourner, mais pas forcément à la même vitesse ou dans le même sens. C'est à ce moment précis que tu regrettes le dernier joint, le bang dans cette histoire.
Y'a les fois où ça changerait rien au bad trip, et y'a les fois où tu sais que la dernière portion de THC est la goutte qui fait déborder le vase.
Alors j'ai jamais combiné le cannabis au dxm, par contre pour avoir fumer sous psychés, et à part redonner un petit coup de jus au trip, ça m'a jamais fait partir en bad, déjà le temps de rouler le joint, de le fumer... Par contre la douille ouais c'est un bon gros coup de jus, mais même avec, j'ai jamais vraiment trop angoissé.
similana a écrit
Et lancer la première tête (weed) était un clin d'oeil à Jésus et sa parabole de la première pierre. Jésus dont les potes ont prit la peine de nous relater ses TR : l'impression de marcher sur l'eau, multiplier les poissons, entendre des voix et j'en passe (ça c'était pour la partie mystique du récit).
Ca me disait quelque chose aussi... mouais je connais pas les textes sacré (j'ai des restes du bardo thodol, des vestiges de cathé, c'est tout) mais du mysticisme... mouais en partie j'imagine oui. De la mythologie ? Bien sûr. Et de la philo ambigüe comme toutes les autre de ce que j'en sais.
similana a écrit
J'ai répondu avec un humour décalé à cette jolie petite histoire racontée comme si Conscience l'avait vécue hier, mais exempte de séquelles de l'angoisse du moment. Cela mérite d'être souligné.
J'ai une anecdote similaire hormis le produit, quelqu'un qui n'est pas moi a eu la bonne idée de préparer du lsd-mdma, mal équilibré. Mais ça fait moins que trois ans...
Tu fais bien de le souligner, de même que je mérite de le faire en m'exposant à toi exempt de rire parce que ça m'est passé au dessus de la tête, et je suis sûre que tu visais le front, aouch ^^'
J'ai pas compris non plus ton histoire de 3 ans comme je le devais je crois. Ça remonte à trois ans ? Il présente des séquelles depuis trois ans ?
La conversation va êêêtre compliquée...
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c'est ce que je croyais après ce trip
mais 1 an plus tard, ca m'a pas empêché de mélanger codé et dxm
c'est pas RDR, je recommande pas !
mais en vrai, je kiffais...
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[ Forum ] Expériences - ORGASME à l'hosto - Partie 1
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