[ Expériences ]

TR - Petit voyage solitaire

Salut,



Bon par ou commencer...


J'suis quelqu'un de relativement peu expérimenter dans le domaine des psychédéliques... (3 expériences avec les champi, 3 avec le LSD). Les prises se sont toujours effectués accompagner d'amis, en teuf ou non, souvent plus expérimenter que moi. J'peux pas quantifier exactement les doses j'peux même pas prouver que ce que j'ai pris est du LSD, bon pour les champis, c'est tout de suite plus simple à voir.

Mais dès la toute première fois, j'ai eu une partie de moi qui voulait tenter l’expérience en solitaire, dès le début j'ai vite compris que j'avais un blocage avec ces prods dû à la peur de se lâcher en "société" si je puis dire. Donc j'avais toujours ce sentiment de pas aller au bout des choses, de voir le verre à moitié vide et de rater des occasions de passer un moment perso fort et incroyablement puissant.

D'un coté, j'avais raison, d'un autre mes attentes étaient tout autre. Je m'explique:


Moi le LSD, les champottes, j'ai toujours vu ça comme un truc qui te file des visu de fou, te fait voyager mentalement, enfin tout comme les gens le décrivent quoi, sauf que je prenais jamais en compte le plus important: Une hallu ou illusion comme vous voulez, bah ça veut dire ce que ça veut dire: On a tendance à trouver ça vachement crédible ! Bah ouais, bah ça par exemple, j'avais pas bien saisis le DÉLIRE.


(C'est là que mon pavé va sûrement commencer à plus trop vouloir dire grand chose, j'me tape en ce moment même un bonne petite remontée dû au fait de repenser à ce que je viens de vivre huh)


On va faire ça comme tous le monde, allons-y pour les heures !


Bon du coup le setting: Chez moi seul , de 00h00 à .... Un PC, du bon matos son histoire de s'faire grignotter le cerveau en bon et due forme. Et un carton de LSD à parait-il 250microns.


Début de la prise par un tier de carton à minuit pile (histoire d'avoir un point de repaire, parce que le coup du "heu j'suis perché depuis quand ?" qui rumine et finis en bad stratosphérique non merci, j'ai jamais fait de bad à proprement parler, c'est pas l'moment que ça commence, et ce genre de résonnement, au fond de moi, je sais que j'y en arrive vite !).


J'me cale devant une série le temps d'attendre la montée, je me prépare mentalement à vivre quelque chose qui quoi qu'il arrive sera unique, je n'ai jamais vécu ça, et c'est un souhait que j’exauce enfin !

1h15: Bon je sens rien, à mon avis mon buvard est mort (conserver au congel après avoir vécu une teuf quelques jours avant), du coup un peu persuadé que ça ne me fera pas d'effets à ce stade, je prends le reste.

Héhéhé pour quoi même après avoir lu je ne sais combien de tr je fais encore la connerie de sous-estimer la latence du LSD, la montée se fait lentement, graduellement, mais pas en douceur  !


J'ai d’énormes bouffées d'émotions qui me font trembler, je ressent mille émotions à la fois, je suis poser dans mon couchage, grelottant, me faisant grignoter le cerveau par les bouffées d'acide qui m'envahissent, impossible de rester immobile, enfin si mais c'est un ticket assuré pour la perche, je le sais, je le sens, et pourtant, jamais de la vie je n'ai vécu une telle chose.

A ce stade, avec les tremblements a répétition (mais pas désagréable, j'ai même trouver ça putain d'agréable) j'ai compris que je prendrais cher, très cher, ces tremblements, ça m'était jamais arrivé avant.

de 1h15 à 3h: montée interminable, je me bat avec mes pensées, je me rends vite compte que les visu que j'ai sont prévisible à chaque fois. Dès que j'ai une hallu, je me rends compte avant de quand elle va arriver et de ce que ça va être, enfin c'est ce que je pense sur le moment.


En même temps sur le moment, j'ai déduis ça d'un truc tout bête: Mes peurs du moment ont tendance à facilement apparaître visuellement, du coup, ça doit être la même chose pour les autres émotions ! Bah ouais, chez moi en tout cas, ouais.

Ce passe donc un moment interminable ou je sens la prod me tirer dans les abysses, je suis couché, mes yeux se ferment, je sens que je "m'évanouie" dans mes pensées, visu/illu etc, POF je me relève, fait un truc aléatoire pour avoir ce p'tit sentiment de faire surface et POF je me recouche, ça a duré une éternité, puis, dans cette boucle, à un moment, j'ai un énorme déclic et je ne me rend plus trop compte de quand j'ai les yeux ouverts ou pas; plus je reste longtemps dans cet état, plus je sombre sous l'effet de la prod.

Là niveau visu, ressentis, tout ce que vous voulez, c'est à fond partout, j'ai cette impression incroyablement réaliste que je dois creuser mentalement, que je m'enfouis de plus en plus profond dans le trip, et là les simples pensées qui faisaient de très brèves illusions deviennent de plus en plus réaliste, et cette peur d'avoir la sensation de ne pas pouvoir remonter tout ça, cette peur constante que je me suis forcer à combattre pour pas vriller. Mon dieu que ce fût dur. Je m'étais fait un petit post-it sur mon bureau avec écrit "Tout va bien, TOUT VA BIEN ! C'est le L.S.D, il n'y a aucun problème, profite" et ben ça peut paraitre con mais je peux vous dire que cette bête phrase ma juste sauvé du bad trip, dès que je sentais que je perdais pied avec la réalité je me disais "t'inquiète, c'est le L" je regardais l'heure, et ça me rassurait. Et ça marchait ! C'est dingue comme on peut se convaincre facilement dans cet état.

Puis, au bout d'un moment, mon cerveau décide qu'il a subis bien trop d'émotions stressantes, pof, mes inquiétude s'envolent, je sombre, là je ne sais plus si mes yeux sont ouvert ou pas je ne fais plus la différence, j'ai ce sentiment de sombrer comme dans un rêve extrêmement profond et puissant, peut-être dû au fait que j'ai passer les 3/4 de ma perche coucher et quand même pas mal fatigué de base. Même si à mon sens j'ai pas réussi à dormir.

Du coup je sombre, mes visu deviennent extrêmement net mais très volatile, extrêmement réaliste. Je me sent sombrer de plus en plus jusqu'au moment ou... Allez savoir pour quoi... J'entends la voix de ma mère, pas comme si elle était là mais avec un sentiment d'avoir compris tout ce qu'il y avait à comprendre dans ce qu'elle a dit (je ne m'en souviens plus), et là un énorme sentiment d'amour envers ma mère, un sentiment si puissant qu'on pourrait trouver ça ridicule vu de l'extérieur, et pourtant, ce sentiment si fort, qui n'a duré que quelques secondes, a littéralement mis mon cœur à nue... S'installe immédiatement après un malaise, pour quoi ?


Tout simple: "Pour quoi avoir attendu le LSD pour aimer autant quelqu'un ?" Ce sentiment si fort que j'ai l'impression de ne jamais avoir vécu avant, et pourtant que je ressent comme un sentiment extrêmement profond et ancien je sais pas... Ce malaise, sur le moment, suivis des pensées que j'avais, aurait clairement pu me faire vriller très très très fort.


Et pourtant ce ne fut pas le cas, dès que ce malaise et cette question se sont installés dans ma tête, dès que mon moi profond, mon inconscient je sais pas, dès que ça, a compris que  ça pouvait m'être fatal, décide de me tirer vers la surface, comme une sorte d'urgence je sais pas... Au final ce tirage à la surface me fait me relever et prendre une grosse inspiration et au final je reprends le tripp.


Comme vous pouvez le voir il n'y a plus d'heures pour classer le trip, ce qui va suivre, j'suis incapable de le remettre dans un ordre de temps.


J'ai eu des phases pendant la nuit ou beh faute de mieux j'ai chercher désespérément un moyen de m'occuper l'esprit via mon pc, quelques fois dans cette situation il m'est arrivé d'avoir un besoin quasi vital de changer du tout au tout de vidéos, de musique, trouvant que tout me grignotais trop le cerveau.


Jusqu'à un moment ou j'ai clairement vu le bad s'installer doucement dans ma tête, je l'ai clairement sentis venir, et je me souviens clairement du pour quoi du comment, ça parait bête mais me concernant, pouvoir expliquer quelque chose comme ce qui va suivre, bah j'trouve ça tellement gratifiant j'en ressors moins bête.

Je vous explique: J'ai passer mon trip seul, de nuit, et comme il fallait s'y attendre, il est arriver un moment ou j'ai ressentis un besoin profond de m'occuper l'esprit: Je vais donc sur youtube, je cherche dans mes abonnements, les actus, etc, TOUT ce que je voit (enfin voit...) comme choix est quelque chose qui peut potentiellement me faire partir en bad. Et ben vous voyez cette simple pensée ? Elle s'est finis en "oh mon dieu je ne sais plus reconnaître les vidéos/musiques qui me sont agréable, qui me mettent bien, impossible, tout me parait incroyablement dangereux pour ma situation.

Dur dur d'en sortir de ça, surtout quand t'en finis par aller dans ta playlist "j'aime" et que tu finis par te dire que tout ce que tu aime en temps normal, est invivable sous trip.

J'ai passer un dur moment à courir après un brin de bonheur pour éviter de trop tripper avec ce qui m'entoure (de nuit seul dans une baraque sombre et vieille... Bon...) avec cette impression de ne plus jamais le retrouver, et tout ça dans un laps de temps de genre... 5 secondes en vrai ?


Cette peur puissante et choquante ne dure en vrai que quelques secondes mais par la suite se met en place une boucle: J'me couche, je trip trop, ça me "réveille" mon cerveau fond, j'cours après une occupation, ça marche 2 min, je retrip sur l'occupation, pof gros sentiment d'envie de dormir, j'me couche, je trip trop etc etc...


Non seulement dans ma tête ça a duré une éternité, mais en vrai j'ai fait ce paterne durant toute la nuit au final.

J'ai aussi vécu un moment que je ne sais pas trop décrire, que je situerais pas loin du moment "descente chez maman", un énorme sentiment de ne pas être dans mon corps, je n'saurais pas en dire plus c'est un peu trop flou pour moi, ça ma pas plus interpellé que ça apparemment.


Ah aussi, moi j'ai toujours vécu mes perches comme étant des puits à descendre, je sais pas d'ou ça vient, chez moi ça me parait logique, le fait qu'il faille laisser la prod te grignotter jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de toi, enfin c'est comme ça que ce schématisent mes perches à chaque fois. Beh une fois passer la dernière "marche" j'ai un étrange sentiment d'anesthésie, quand je me touche le visage par exemple, j'ai l'impression qu'il y a un décalage entre le toucher et le ressentis. Et-ce que je suis le seul à avoir cette impression ?




En tout cas même si le moment n'était dans l'ensemble pas des plus agréable, réussir à gérer un situation comme celle la, franchement j'pensais pas en être capable. On se rend pas compte à quel point ça demande de la force mentale ce genre de prods quand on y a jamais toucher, on a pas idée des difficultés qu'on peut rencontrer.



J'me suis toujours sentis comme étant asses fragile mentalement, et à la fois plutôt costaud avec mon vécu enfin c'est bizarre. Ce genre d'expérience me prennent au tripes, j'en suis pas friand, c'est beaucoup trop puissant, mais bon sang que c'est profond comme sensations !


J'ai eu cette impression de retomber en enfance, genre -10 ans, j'ai eu l'impression de tout prendre dans la gueule, et à la fois l'inverse, fin ça part dans tous les sens quoi.


Ah et une question pour les concernés, la peur de rester bloqué, je l'ai, beaucoup l'ont, bon c'est pas une nouveauté, ce pendant.


Est-ce vraiment une mauvaise chose ? Moi j'ai l'impression que c'est cette peur profonde qui me met des limites inconsciemment, j'ai l'impression que justement, ce genre de peur asses viscérale chez moi, je pense qu'il faut plutôt la comprendre plutôt que de se dire que c'est des conneries ou pas, que c'est  rare ou pas, que c'est possible ou pas, juste le prendre comme une ceinture de sécurité, je sais pas...



Ah et je viens d'y penser, ajoutons à ça le fait que j'étais aussi sous cannabis (consommateur relativement gros) disons que ça n'aide pas mentalement, mais c'était plus fort que moi, j'avais l'impression d'fumer du vent tellement j'avais l'impression que ça me faisait rien.


(ouais, j'ajoute en fonction de ce qui me revient... Dsl)

J'ai aussi une impression qui me suit depuis ma première perche, il m'arrive par moment (quand je prends des champ ou du L hein, pas sans rien) d'avoir un énorme sentiment que tout part en couille "pour de vrai", à un moment précis, genre quand l'ambiance change radicalement, genre passer d'un moment avec de la musique à pof plus rien, là il m'arrive d'avoir un genre de "faux" retour à la réalité qui me fait me sentir super mal couplé à un sentiment qu'un truc de grave arrive sans que je ne m'en rende compte. Ca c'est l'un des trucs les plus éfrayant que j'ai eu à vivre sous prod, surtout que chez moi, à CHAQUE FOIS, ce genre de pensées prennait racine ultra vite et je les sens devenir malsaine, je sens ce moment ou le bad monte, je le sent parfaitement, je comprends la logique de la chose, et pourtant ce n'est qu'un sentiment qui dure quelques secondes....


Enfin bon, tout ça c'était cette nuit, il est 16h, j'ai encore quelques effets surtout le coté sédatif, p'tit mal au crane, couleurs flashy... Mais ça se passe, ça tombe, tout doucement...


Enfin bon... Une expérience, ni bien, ni pas bien, juste une expérience extrêmement puissante.


J'vous avoue que ça ma mis un gros stop sur mes curiosités dans le domaine. Je trouve que le délire n'est jamais très loin et c'est quelque chose que je ne souhaite pas expérimenter, ça me fait une peur sans nom ce sentiment ou t'es plus maître de toi, le délire quoi, c'est sûrement la limite que je ne veut absolument pas franchir. Et pourtant j'ai cette violente impression que le délire n'est jamais très loin... C'est surement ce qui me travail le plus mentalement sous perche au final.



Voilà voilà désolé pour les fautes et la liste de course.


j'espère que vous saurez m'apporter quelques réponses :)