Bonjour à tous,
Tout d'abord, avant d'aller plus loin, je précise que j'ai tenté de me présenter dans la section adéquat, mais sans succès. Merci de m'éclairer car pas trouvé de bouton pour poster un new post.
Je m'appelle Valentin et j'ai 30 ans. Mon histoire a commencé il y a 7 ans avec de la
codéine pour un gros mal de dents. J'ai commencé à aimer les effets, et à augmenter rapidement les doses. Le plus paradoxal, c'est que je me sentais bien psychologiquement pendant ce début d'addiction et rien n'aurais pu présager un emballement rapide de ma consommation si ce n'est une difficulté financière qui m'a légèrement angoissé pendant un an.
J'ai toujours eu de bons amis et une famille aimante. Plusieurs passions, dont une qui remporte la palme d'or de ma motivation pour le
sevrage : La musique et la composition.
Mais le plaisir ressentit avec les effets des
opioïdes a pris le dessus. Et pour cause, c'est la 1ère fois que je pouvais calmer mon cerveau de toutes ces questions et analyses paralysantes. Oui car je précise que j'ai été diagnostiqué avec un
TDAH (Trouble déficitaire de l'attention avec Hyperactivité).
Tous ces termes portent à confusion car en fait ce n'est pas vraiment un déficit d'attention ni une hyperactivité visible. Non, c'est simplement que mon cerveau analyse les choses d'une manière global et très (trop) rapide constamment et dans n'importe quel moment de la journée (même au repos). Cela m'a conduit à arrêter des contrats de travail prématurément car incapable de tenir un projet sur le long terme. J'ai des milliers d'idées qui surviennent, et j'ai une grande faculté à commencer pleins de projets sans en finir un seul. L'idée suivante étant toujours plus importante et intéressante que celle en cours.
Bref, je vais pas m'étendre et je vous invite à écrire
TDAH sur google, il y a des infos intéressantes.
Vous l'aurez compris, les
opiacés m'ont permis de calmer la machine à l'intérieur de ma tête étant toujours en surchauffe.
Au bout d'un an de
codéine, je tombe sur le
tramadol en piquant les médicaments à ma mêre (souffrant de fibromyalgie). Extase total et sentiment de plénitude et de calme intense. Bref, je tombe amoureux.
S'en suis une augmentation progressive des dosages (surtout le soir avant le coucher). Le schéma classique d'addiction aux
opiacés et au phénomène de tolérance. Viens le moment ou le psychiatre addictologue qui me les prescrivait commence à diminuer progressivement les dosages, sauf qu'à l'inverse j'avais une tendance à augmenter donc incompatibilité total.
Le psychiatre qui me suivait est mort de vieillesse par la suite (84 ans). J'ai donc dû aller chez un généraliste expliquer mon cas pour qu'il me prescrive du
tramadol en attendant de trouver un autre spécialiste. Et c'est là que les choses s'emballent.
Je n'ai jamais revu de spécialiste addictologue. Mais j'étais conscient que le médecin généraliste n'allait pas continuer mes prescriptions d'autant plus que j'augmentais de plus en plus et que ses ordonnances ne suffisait plus. Je commis alors une belle connerie. Falsifier une de ses ordonnances en la reproduisant à l'identique sur l'ordinateur. Imitation signature et tout le tintoin.
Au vu de la réussite de la supercherie auprès des pharmacies, mes consommation ont vites doublées. Je faisais toutes les pharmacies du coin en m'arrangeant pour ne passer qu'une fois par mois pour chacune d'elles.
Entre temps, je suis partit à l'autre bout de la france en Ardèche en caravane pour faire des saisons. Comme ça sur un coup de tête. Je me suis dit que ça m'aiderait à baisser mes consos de changer d'environnement.
Que dalle, ça n'a pas eu l'effet escompté. J'ai passé une bonne partie de mon escapade de saisonnier à m'enfiler les boites de
tramadol et à passer mes soirées seul à me défoncer (oui n'ayont pas peur des mots, c'était clairement de la défonce). Si bien que j'en était rendu fin 2016 à quasiment 2 grammes de tramdol par jour.
J'était conscient qu'il y avait un gros souci, et la venue de spasmes violents le soir accompagnés de contractions cardiaques ont commencé à me faire flipper. Je suis rentré dans mon département d'origine et je suis passé de 2g par jour à 1,6g.
Le temps à passé et jusqu'a il y a 2 mois maintenant, j'avais réussi à descendre à 1,1 gramme par jour.
Dernièrement, une pharmacie à griller mon ordonnance (cela est arrive 3 fois en tout en comptant celle-ci). Sauf que cette fois, elle à donné suite en avertissant le médecin. Gros coup de flippe qui me sonne comme un électro-choc.
Grosse diminution s'en suis en enlevant 100mg par jour pour stopper mes conneries au plus vite. Arrivé à 400mg par jour, je décide de descendre de 100mg tous les 2 jours afin d'arriver à la fin de mes boites à 0 et ne plus en reprendre.
Vous comprendrez que le manque c'est fait ressentir après tant d'années, mais étonamment, ma décision de stopper était plus forte que la possibilité d'une rechute.
Il y a 6 jours maintenant, des gendarmes sont venus me chercher alors que j'était chez ma soeur et mon beauf. J'ai vite compris pourquoi. Ils ont été très courtois et m'ont demandé de les suivre à mon domicile pour perquisition. Ils ont trouvé des fausses ordonnances, des boites de médocs vides, et pris mon ordinateur sur lequel j'ai avoué avoir falsifié l'ordonnance. S'en suis une audition ou je raconte la vérité en disant que dans la grande majorité des cas je payais de ma poche simulant un oubli de carte vital, mais qu'il y a des ordonnances qui sont passées sur le compte de la sécu.
Bref, je flippe encore plus en regardant les risques encourus sur internet avec possibilité jusqu'à 5 ans de prison ferme pour escroquerie + grosse amende de la sécu + radiation de celle-ci.
Encore plus que jamais déterminé, j'ai pris rendez-vous chez un docteur pour parler de mon cas, et j'envisage d'aller dans un centre adapté aux addictions pour montrer ma bonne fois devant mon prochain jugement.
à coté de ça, j'ai réussi à arrêter totalement le
tramadol depuis 3 semaines. J'ai pris ma dernière dose de 100 mg il y a 3 jours, sois lundi dernier. Mon était est gérable, et ma passion pour la composition musicale m'aide à passer les journées (je les passe en composant des chansons et en écrivant des textes). J'attend avec grande appréhension la décision du tribunal pour mon affaire, mais je me jure de tout mon coprs de ne jamais retoucher aux
opiacés. Et ça, je crois qu'au fond c'est le principal objectif à retenir.
Ce qui m'a aidé pour mon
sevrage, c'est bien sûr ma passion pour la musique, mais aussi quelques médicaments en vente libre. Si ça peut en aider quelques-uns, alors je vous les cites :
- Spasmine : Pour les agitations nerveuses et les palpitations (2 comprimés matin, midi, et soir). C'est à
base d'aubépine, et moi qui coryait pas trop aux plantes en
sevrage, bah j'ai été agréablement surpris par l'efficacité.
- Lopéramide : Bon je suppose que les amateurs d'
opiacés connaissent les joies d'une bonne chiasse... Passons...
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Doxylamine : C'est le nom de la molécule (donormyl est une marque connue). J'en prenais 3 le soir, et ça aide à l'endormissement.
- Multivitamines B, C, D : Aide à calmer les douleurs dans les muscles et renforce le système immunitaire pour éviter de choper une saloperie par dessus.
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Paracétamol et ibuprofène : Calme les douleurs.
Le seul symptôme que je n'ai pas réussi à vraiment calmer, et qui pour moi est le pire de tous, c'est celui des
jambes sans repos (et des bras aussi). Il survient quand on veut dormir (sinon c'est pas drôle), et m'a fait passer certaines nuits à dormir 2h au grand maximum avec des réveils réguliers et les jambes qui pédalent dans le vide. C'est vraiment le plus horrible pour moi, je préfère tous les autres symptômes réunis que celui-ci.
Désolé pour ce méga pavé et merci à ceux qui auront eu le courage de me lire. Je ne cherche pas forcément de réponses précises à ce poste, c'est plutôt un moyen pour mi de lâcher ce que j'ai sur le cœur et me soulager. Cependant, si des personnes ont eu également des soucis avec la justice pour des falsifications d'ordonnances, ça me plairait de connaitre les suites que vous avez-eu.
Mon
sevrage suis son cours, et je souhaite plein de courages et envoi pleins de bonnes ondes à ceux qui traversent cette période. Force et robustesse !
Valentin.