Je tiens à publier cet article qui relate les soucis de l'Europe, mais émet une réserve très personnelle sur cette vision fausse du
cannabis médical véhiculée par les propos de notre eurodéputé et les journalistes de la presse non spécialisée comme quoi le
cannabis médical =
CBD.
Or c'est faux ! Le
cannabis médical n'est efficace que grâce à l'action conjuguée des deux cannabinoïdes
THC et
CBD ainsi que de l'effet d'entourage engendré par tous les autres cannabinoïdes, flavonoïdes et
terpènes présents dans la fleur. Le
CBD seul, sans
THC du tout voit ses effets médicaux bien moins efficaces qu'accompagné de
THC dans des proportions qui varient d'un individu à l'autre et d'une pathologie à l'autre. Toute la campagne presse depuis un an et plus se cache les yeux et la plume pour ne pas mélanger le mauvais
THC (La Draugue) avec le bon
CBD (La pas draugue).
N'empêche que :
Le cannabis possède plusieurs molécules, comme le THC pour ses propriétés psychotropes ou le CBD qui a des vertus médicinales | CARLOS OSORIO / REUTERSLes députés européens votent mercredi 13 février une résolution sur les moyens de combler les lacunes en matière de recherche sur le cannabis médical. Pour l’eurodéputée socialiste (PS - S & D) Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, il faut sortir de la vision d’un cannabis uniquement « récréatif » alors que cette plante a des vertus pour accompagner les patients qui subissent des traitements lourds.La résolution demande de soutenir une recherche de qualité sur les médicaments à
base de
cannabis et établir des normes pour le
cannabis médical non pharmaceutique afin de garantir la sécurité des consommateurs. Surtout, les eurodéputés estiment nécessaire d’établir une distinction claire entre le
cannabis médical et les autres usages du
cannabis.
Plusieurs États européens autorisent le
cannabis médical, comme la Lituanie, qui a légiféré sur le sujet en octobre 2018. En Allemagne, la réglementation sur l’usage médical du
cannabis a été assouplie pour permettre son accès aux malades pour lesquels aucun autre traitement n’est disponible.
Entretien avec Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, eurodéputée socialiste.
Pourquoi soutenez-vous ce texte ?On s’intéresse à une plante qui a beaucoup de composés chimiques, dont le «
CBD », le
cannabidiol. Ce dernier a des vertus thérapeutiques démontrées par les chercheurs et déjà utilisées par un certain nombre d’États. Il a une efficacité certaine chez des patients qui avaient des thérapies lourdes.
Avec ce vote, on montre qu’on n’est pas juste fermé aux produits chimiques (perturbateurs endocriniens ou pesticides), mais on est aussi ouvert à ce qui pourrait être une valeur ajoutée pour traiter et soulager les patients qui souffrent de sclérose en plaques ou subissent des chimiothérapies lourdes.
Plusieurs pays l’ont déjà autorisé au niveau national…Nous voulons une législation pour faire en sorte qu’on puisse bénéficier du
CBD partout en Europe. En France, quand on parle de
cannabis, on pense souvent à la partie dite « récréative »… Ce mot cache en fait le
THC, tout ce qui concerne les
psychotropes. Ce qui nous intéresse, c’est la partie
CBD qui a été largement diffusée dans un certain nombre de pays et interdits dans d’autres. Il faut sortir de ces idées préconçues et cela n’avancera pas sans l’échelle européenne.
Vous voulez à terme tordre le bras aux États membres ?C’est un peu ça, surtout leur faire accélérer leur processus d’autorisation. On a eu plein de débats contradictoires en France sur les boutiques qui proposaient du
CBD et non pas du
THC. Là, c’est un cadre médical, un accompagnement des pathologies lourdes. Il faut qu’il y ait un estampillage « produit pharmaceutique » pour ce
cannabis médicinal. Ainsi, il pourra bénéficier de programmes de financements européens de recherche.
On est très en retard par rapport à nos concurrents en la matière, comme les Américains. Il y a de nombreux intérêts à développer cette filière : pour nos patients, notre secteur de recherche, notre secteur économique et agricole.
Vous lancez un appel à la Commission pour légiférer…C’est un premier signal. Après, j’espère que la Commission l’entendra et voudra avancer davantage. On est très en retard sur l’accompagnement de la souffrance des patients. Pendant très longtemps, on n’en parlait même pas. Si on pouvait avoir une législation un peu progressiste et moderne, cela ne nous ferait pas de mal et surtout ferait beaucoup de bien aux patients.
Source :
Ouestfrance
Dernière modification par filousky (13 février 2019 à 15:28)