Bonjour MaFille,
Toutes plus sincères condoléances, j'ai vécu un drame "similaire" il y'a quelques mois aussi, mon beau-frère, sauf qu'il n'y avait AUCUN signe "avant coureur".
Ta question te "torture" à savoir si elle a souffert, je le comprends, j'ai perdu ma mère en 1991, à ce jour, j'ai 3 frères et 3 soeurs ainés, c'est un sujet "tabou", elle était partie assister aux funérailles de son père (donc mon grand-père), décédé une semaine plus tôt.
Ce que je sais c'est qu'ils l'ont mis sous
valium dès le jeudi d'après le décès, mais c'était en Algérie, et là bas, malheureusement à cette époque, les prises en charges pour des troubles dépressifs n'était pas une "priorité" de santé publique, autant dire qu'ils ont du lui refiler je ne sais quel médicament "à la con" (elle est parti en bonne santé, un léger diabète qu'elle traitait avec des cachets depuis des années).
Puis ce fameux 9 mars 1991, 12h30, le drame, on me dit "Ta maman est morte", et depuis, jusqu'à ce jour j'ignore complètement ce qui s'est passé, le tabou est tellement fort que j'ai la nette impression d'une erreur médicale, enfin bref, j'ai appris à "oublier" si elle a souffert ou pas, ça n'a fait que ronger d'avantage mon moral dans les mois qui ont suivis.
Je ne te dis pas de faire de la sorte, juste que je te propose ma façon dont "j'ai réglé" ou à peu-près ce problème.
Je ne suis pas médecin, mais si ta fille, paix en son âme, a pris une OD de médicaments, j'ignore ce qu'elle avait comme traitement et ça ne me regarde pas, mais à titre d'exemple cette nuit, j'étais pas bien, j'ai des enfants, une femme merveilleuse, j'avais du mal à trouver le sommeil suite à un post opératoire un peu laborieux et des douleurs très difficiles à supporter, je dois prendre 2x par jour 30mg de
morphine à libération prolongée, et 10 mg à libération immédiate si douleur intense + du rivotril +
alprazolam.....sauf que cette nuit seul, j'ai bu un peu de vin, et j'ai légèrement monté les doses que le neurochirurgien m'a prescrit.
Ma femme m'a expliqué que quand je me suis endormi je faisais de l'apnée du sommeil, dose de
morphine trop élevée, et chaque respiration pouvait prendre 10 secondes entre chaque cycle. Donc je risquais un arrêt cardio-ventilatoire, elle m'a secoué à plusieurs reprises et puis le "pic" a du être passé et je me suis remis à respirer normalement.
Si je me trompe qu'on me rectifie, mais si elle prenait des médicaments aussi "forts" et qu'elle a fait une "OD", il est FORT probable qu'elle n'est pas souffert, j'espère ne pas raconter de bêtises et je ne dis pas ça pour te "rassurer", juste que c'est ce que je pense, une fois endormi profondément, tes poumons ne fonctionnent plus, ton cerveau n'est plus irrigué en oxygène, très vite le coeur ralenti et s'arrête.
C'est très triste de perdre un enfant, quelque soit son âge, je te souhaite vraiment, ainsi qu'à tes proches une douce vie malgré ce que vous avez subi et que le deuil "estompera" petit à petit (c'est le cas pour ma maman), ces interrogations et en tout cas l'essentiel de votre douleur.
Bon courage et ton témoignage m'a beaucoup ému...