Bonjour à tout le monde,
Aujourd'hui je me suis dit que c'était le moment d'apporter ma pierre à l'édifice de ce topalgic qui est entré dans ma vie il y a maintenant 7 ans. Je suis une femme, j'ai 37 ans depuis une semaine et mes 7 dernières années se sont résumées à aller travailler et me défoncer quand je ne bossais pas, plus de vie sociale, plus d'amis à voir, seule sans personne alors que j'étais très sociable.
Tout a commencé suite à des problèmes d'hernies discales, douleurs dorsales, alitée près de 7 mois, essayé tous les médicaments possible et tombée sur le
Tramadol, ce médicament ne m'a jamais fait effet au niveau des douleurs, maiiis il comblait un gros vide, il me défonçait carrément. d'abord à quelques gouttes, puis les retard, puis les retard et les gouttes, d'abord les petite bouteilles de 10 ml pour quelques jours, ensuite les 50 ml pour quelques jours voir semaine puis j'en suis arrivée à 1 bouteille de 50 ml et 1 boite de 50 gellules 100 mg LP par semaine, des jours je m'enfil(ais) jusqu'à 25 pastilles 100 mg LP. Les bouteilles je consommais 400 gouttes, puis par prise de 100, donc près de 700-800 gouttes par jour (ce qui correspond à près de 4-5 fois la dose maximale. Je prenais en supplément un autre médicament pour dormir dont je ne ferai pas l'apologie, quand j'aurais arrêté j'en parlerai peut-être aussi. Il faut dire qu’en ce temps et pendant les 7 années qui ont suivi j’ai eu une relation compliquée avec un homme qui lui-même avant moi se droguait au
Tramadol, avant cela et pendant à la
cocaine et autres drogues dures et qui maintenant boit beaucoup. J’essaie aujourd’hui de faire mon chemin sans lui-même si c’est très difficile pour moi de lâcher prise là -dessus, mais je pense que cela correspond à mon besoin de me droguer alors qu’avant je n’avais touché à aucune drogue ni médicamenteuse ni autre sauf jeune quelques
joints pour m’amuser un peu et quelques soirées comme beaucoup de monde. J’étais quelqu’un de plutôt équilibrée à vrai dire (enfin je le pense)
Bref, je vais m’arrêter là par peur de décourager les gens à me lire.
Là où je voudrais apporter ma pierre à l’édifice c’est que depuis plusieurs années j’essaie d’arrêter comme beaucoup de monde d’après ce que j’ai pu voir. C’est très difficile, très douloureux et je n’ai aucune résistance à cette souffrance, vraiment aucune, j’ai beaucoup de honte vis-à -vis de ça, je cache, je mens, je triche, je vais dans 4 pharmacies différentes, j’invente n’importe quoi, je paie moi-même pour que les Entités de caisse maladie ne soient pas au courant.
Il y a quelques années j’avais arrêté car un psychiatre m’avait prescris une autre molécule pour mes douleurs (pas du tout pour arrêter), il s’agissait du temgesic, je m’étais rendue compte par accident après une prise pendant quelques jours de temgesic que je ne ressentais pas les symptômes de
sevrage. Oh miracle !! Après quelques recherches j’avais découvert qu’il s’agissait de la
buprenorphine, même molécule que le
subutex. Mon histoire « d’amour » était merdique je gérais rien (je me cherche pas d’excuse c’est simplement les faits) c’était plus facile de me défoncer, à l’époque ma vie était lamentable j’étais retournée chez mes parents, mon boulot se passait mal, etc etc, la vie quoi… et donc au fil du temps j’ai continué ainsi à mentir à mon médecin, à ma famille, à tricher, à faire semblant pendant 1 mois, 1 ans, 2 ans, 7 ans.
Aujourd’hui cela fait 16 jours que je ne prends plus de
tramadol. J’ai cru que j’allais crever les derniers temps. Je vais vous donner mon protocole d’arrêt, si je peux aider une seule personne à sortir de cette merde j’en serais heureuse.
Samedi 11 février 2017 (enième prise de tête avec mon ex-copain-ex de 7 ans en arrière, et oui !!! toujours le même) : Je ne prends pas de
tramadol de la journée mais le soir je prend du temgesic, beaucoup.
du 12.02 au 22.02.2017 : je prends mon temgesic, je réduis petit à petit, je me retrouve pendant les derniers jours à tenir à 0.2 mg par soir (la nuit étant le pire pour moi).
le 23.02.2017, je me dis il faut que j’arrête tout ça, je trouve un fond de bouteille de sirop pour la toux + des pastilles pour la toux, j’en prends et je ne touche plus mon temgesic.
le 24.02.2017, je prends 2 pastilles pour la toux, 1 le matin et 1 le soir.
le 25.02.2017 je prends une pastille pour la toux le soir
Depuis lors je n’ai plus rien touché à part des produits à
base de plante (Kratom (très peu),
lotus bleu,
pavot de californie + 1 mélange de plantes fait par un herboriste.
Aujourd’hui on est le 27 février et je n’ai toujours pas craqué. Je suis loin d’avoir gagné, mais je me sens un peu fière tout de même, cela fait des années que je n’ai pas tenu un jour sans mon précieux brouillard médicamenteux. Je vous avoue que c'est pas facile car à chaque seconde, minute, j'y pense, je suis en sueur, fatiguée, je dois travailler, je me force à avoir l'air enjouée et de bonne humeur, je cache encore que rien ne va vraiment bien dans ma vie, que je suis au fond par moment, mais malgré tout, mon
sevrage se passe mieux qu'avant, je pense que passer à la
buprenorphine (0.4 mg puis 0.2 mg Temgesic c'est le top pour ça) sur une courte période aide beaucoup car j'ai lu énormément de témoignage sur le
subutex et cette nouvelle dépendance suite à l'arrêt d'autres substances. A mon humble avis il faudrait se fixer quelques jours voir semaine, 2 à 3 maximum pour couper les effets de l'arrêt au
Tramadol et ne pas plonger dans une nouvelle dépendance. Je ne ressens pas grand chose avec la
Buprenorphine à petite dose, c'est une chance, peut-être que ce n'est pas le cas pour tout le monde?! Ce qui convient à certain ne conviendra pas à d'autres...... Ce n'est que mon témoignage du jour.
Je suis désolée, j'ai fait long, je ne sais pas si vous aurez le courage de me lire...
Prenez soins de vous.
Peut-être à bientôt, je suis ouverte à la discussion si cela vous intéresse sinon ce n'était qu'un bout de vie au passage