Oublie que t'as aucune chance, vas-y fonce, on sait jamais sur un malentendu ça peut marcheR

NoRaisonToRun · **NoRaisonToRun** Nouveau membre 000 Inscrit le 13 Nov 2019 31 messages

Bonjour à tous, il est 23H , demain je me lève tôt mais j'ai bu canon de trop. J'ai envie de vous raconter !

J'ai fait connaissance avec le tramadol il y a deux ans. Quel kiff mes amis!
J'ai adoré cet effet stimulant qui te donne une pêche incroyable! Toute les choses du quotidien qui me font d'habitude chier sont devenues faciles. J'ai aimé me sentir cool dans mes relations à l'autre alors que je suis de nature plutôt inhibé. Quel plaisir ces nuits entre l'éveil et le rêve qui te font oublier ta difficile journée.. Une véritable béquille cette molécule!

Je crois que je ne serai d'ailleurs pas en train de me livrer si je n'étais pas sous son effet. Le trama avec l'alcool, quelle synergie!

J'étais pourtant conscient des risques d'action au quel je m'exposait et pendant longtemps j'ai réussit à espacer mes prises : kiff le week end / repos la semaine .
C'est étrange mais pendant toute cette période une forme de lucidité me disait que ca ne durerais pas.

J'ai cependant continué tête baissé sur ma lancé et depuis cet été, je consomme tous les jours.
Pas des doses folles, mais dés le réveil je gobe mon trama, j'en suis a 150mg/jour minimum, je monte à 200-250mg le week-end.

J' n'imagine pas un jour sans et mon quotidien est régulé par ces prises.
L'effet n'est plus aussi chouette qu'au début, je me sens a fleur de peau, je perd pied. Mon comportement avec mes proches changé. J'entre en conflit de plus en plus facilement avec ma compagne et ma patience est devenue limité lorsque je m'occupe de ma fille.

Je veux me faire aider pour mettre un stop à cette addiction. Je le sais, ca va me détruire. Mon couple ne va pas tenir... J'ai donc pris un RDV avec un adicto que je rencontre la semaine prochaine.

Malgres ma détermination, j'ai super peur!
Ca va être compliqué, je le sais déjà.
Je suis étudiant infirmier anesthésiste et donc constamment en contact avec le (les) produit(s) que j'aime tant. Tous les jours lorsque j' ouvre mon chariot, une dizaine d'ampoules de tramadol me font "coucou"..
Sans compter sur toutes celles contre qui je lutte !

Ouais je vous jure, il est OUF ce chariot !!
Du sufentanil, de la Ketamine, de la morphine et j'en passe! Une confrontation à la tentation quotidienne ...

Sur le plan professionnel j'ai beaucoup investi pour en arriver là et ce job me passione. Mais peut être que je me suis trompé! Ce n'est pas fait pour moi.
Tu ne peux définitivement pas apprendre à administrer des drogues à autrui si toi même tu as un penchant prononcé pour ces substances ?
Je suis en brasse coulé , je lutte sans avancer, un coup en avant et deux en arrière.
Je remet tout en question ...

Voilà, j'avais un besoin énorme de vider mon sac! Vous êtes les premières personnes a qui je parle de mon addiction et des inquiétudes qui en découles ... Bordel, ça fait du bien!

Merci à vous de m'avoir lu. heart

Dernière modification par NoRaisonToRun (15 octobre 2020 à 01:08)

AugustusHill · **AugustusHill** Nouveau Psycho 000 Inscrit le 02 Aug 2020 73 messages

Salut mec.

Une bonne chose de prendre contact avec l'addicto, tu vas surement partir sur du dégressif. T'es pas si loin que ça de la lune de miel. Suite à un enchainement de circonstances, je me suis retrouvé cette semaine 2 jours sans trama... ça vaut pas le coup... j'aimerai tellement retrouver un état normal sans gober ces cachets... apprendre à trouver la paix autrement, progresser dans ma gestion des émotions, mais le trama empéche ça.

Si tu pars sur du dégressif, essaye au maximum de voir ça comme un traitement (Tah les vieux avec leur pilulier) et pas comme une drogue.

Abracabrantesque

Salut!
Je suis aussi en train d'essayer de me séparer du tramadol suite à une disparition des effets à un dosage maintenu à 200mg sur 1 an.

Il y a plusieurs options pour toi.
Si tu souhaite arrêter, je te recommande le sevrage dégressif a voir avec un addicto. Mais attention à ne pas faire des paliers trop gros (10 à 20% max) et plus petits sur la fin.

Sinon pour une solution qui permet de repousser un peu la décision fatidique c'est de faire des diminutions voir arrêts sur quelques jours le temps de faire baisser ta tolerance et retrouver les effets habituels avec les dosages habituels.

Enfin il y a le traitement de substitution subutex ou methadone a voir avec ton addicto mais le miens est pas super chaud pour ça. Il faut bien argumenter. Tu pourrais argumenter sur la demi vie plus longue des TSO qui permettent de moins faire les montagnes russes au niveau des concentrations plasmatiques ainsi que des paliers au milligramme pour la methadone et donc rendre le sevrage plus doux et realisable.

Moi personellement j'ai un trouble psychotique qui apparaît lors des baisses qui est un argument qui va en la faveur du traitement de substitution.

En tout cas tu as bien fait de prendre rdv avec un addicto et de ne pas choisir d'augmenter les doses qui aurait conduit irrémédiablement à dépasser les 400 mg et devenir très dangeureux (convulsions, syndrome seroto).

Es ce que ton tramadol est li ou lp? Si il est li, alors passer au même dosage en lp pourrait être une première étape.

Dernière modification par Abracabrantesque (15 octobre 2020 à 09:54)

NoRaisonToRun · **NoRaisonToRun** Nouveau membre 000 Inscrit le 13 Nov 2019 31 messages

Merci pour vos conseils et soutient .

Effectivement le dégressif semble être le sevrage le plus sympa niveau symptôme de manque...
L'ancieneté de ma consommation ne semble pas suifisament longue pour que l'adicto me prescrive un TSO? Qu'en pensez vous?

Ce qui me fait peur dans le dégressif c'est la durée que va prendre mon sevrage. J'ai une personnalité assez ON/OFF qui m'orienterai plus vers un arrêt brutal. Ca doit être compliqué de ne pas augmenter sa dose un jour de moins bien, de se tenir a une dose fixe ds le temps.

Je ne suis jamais allez voir un doc pour un prescription , je détourne de l'hosto ou je bose. J'ai à ma disposition uniquement des formes LI (cachet ou solution IV). Effectivement passé sous forme LP semble être une bonne idée. J'imagine qu'on ressent moins le hight a chaque prise , que l'effet est plus doux ?

Dernière modification par NoRaisonToRun (15 octobre 2020 à 17:04)

Biscuit · **Biscuit** Psycho sénior 000 Inscrit le 22 Jun 2020 857 messages

La détermination de t'en sortir avec la prise d'un rdv avec un addicto est déjà un grand pas de fait contre ton addiction au tramadol même si la bataille à mener n'est pas facile.

Moi non plus je n'étais pas tranquille quand j'ai eu rdv avec mon addicto pour la première fois, j'avais la trouille et je pense que c'est plutôt normal parce qu'on ne sait pas ce qu'il nous attend, aussi parce que c'est difficile de parler de se genre de chose mais au moins tu auras quelqu'un capable de te comprendre et de te proposer des solutions.

Il y a plusieurs possibilités, parfois il y a des gens qui ont besoin de garder un "quelque chose" pour vivre et pas céder à la moindre tentation et pour qui un TSO est alors bénéfique.

Malgré l'image que les tso ont, un ttt methadone n'est pas donné à 60mg minimum, ni la buprénorphine à 16mg avec la tolérance qui monte pour "juste du tramadol" comme ça peut se lire. Ça peut être donné à bas dosage si ça permet à la personne d'être bien dans sa vie quotidienne. Il y a des gens qui prennent soit de la methadone soit de la buprenorphine parce qu'elles étaient dépendante au tramadol ou à la codeine, il y a des témoignages sur le forum.

Pour mon addicto ce qui est important pour évaluer la nécessité d'un traitement de substitution c'est d'avoir essayé d'arrêter en reduissant sans avoir réussi. La suite de ces échecs de sevrages dégressifs. Je me souviens que lors de son premier appel avant d'avoir une consultation il avait insisté en me demandant si j'avais déjà essayé d'arrêter sans y parvenir.
Après chaque médecin fait les choses en fonction de sa conception et de ses methodes évidemment !

Je ne t'encourage pas à faire un sevrage brutal, c'est te faire trop de mal pour pas grand chose selon moi. Quand on a vécu ce manque un certain nombre de fois on ne peut que conseiller à autrui de ne pas se l'infliger s'il en a la possibilité !
En attendant voit ton addicto et essaye si il te le propose et conseil bien sûr de le faire en degressif et'si tu en es incapable alors tu auras l'autre solution, celle du tso si pas proposé au départ.

Avec le chariot d'anesthesie et tout les stups à dispo, les hypnotiques c'est clair que c'est tentant de les voirs, manipuler... Mais reste en loin hors de ta profession, ils sont tellement vicieux (les dérivés du fentanyl, lui y compris par ex...)

Oublie que t'as aucune chance, vas-y fonce, on sait jamais sur un malentendu ça peut marcheR

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