Syndrôme dissociatif suite à l'arrêt du cannabis ?

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R3DSKIN homme
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Salut les psychos :)

Ca fait longtemps que je souhaite créer ce thread, j'aimerais vous raconter mon expérience avec le cannabis, et savoir si certains d'entre vous aviez vécu la même chose.

J'ai commencé la cigarette à 15 ans, à 16 ans je commençais à tirer sur les joints des copains, à 18 ans j'achetais mes premières barrettes pour fumer avec ma copine de l'époque ( j'ai toujours été plus shit que beuh ).

Rapidement, j'ai fait des petits bizness à gauche  à droite avec les copains pour pas payer ma fume, je me suis fait goaler et virer de chez mes parents.
Assez rapidement, je finis en appartement, j'étais assez mal dans ma peau, je fumais beaucoup. A cette époque, je coulais des douilles même. J'ai eu une époque ou je coulais une 30ne de douilles dans la journée, je mettais l'équivalent d'un splith par douille. J'en étais arrivé à un point ou ma douille du matin était prête au moment ou j'allais me coucher, j'étais vraiment dans un autre monde. Dans le coltar H24, aucune motivation.. Se lever pour aller au boulot relevait d'un exploit, bref je suis vraiment parti loin.

Heureusement que je n'ai pas fait de mauvaises rencontres à ce moment là, j'aurais pu partir dans des prod qui m'auraient vraiment ôté tout espoir de revenir à une vie " normale ".

Ma conso à toujours été ponctuée de pauses, j'ai rarement consommé plus d'un an d'affilée.

Donc j'ai arrêté, repris, re arrêté, etc ... Culpabilisant, que ce soit pour ma santé, mes finances. J'ai passé le permis à 27 ans donc j'avais pas spécialement peur de le perdre jusque là.

Passé le permis, je me suis dis, plus jamais je fume ! ( la bonne blague lol )


Mais si je m'adresse à vous, c'est surtout pour vous parler d'une époque précise, j'avais 25 ans, j'étais papa, en ménage.
Après divers échecs professionnels, la motivation s'envole, la fumette revient facilement avec l'ennui, le désarroi, la reprise est facile et quasiment inéluctable.

Avec la fume, mon combo préféré c'était les jeux vidéos. Mode zombie, et autres Ogame, jeux de stratégie, et j'en passe.

J'ai passé des mois, et des mois, à jouer à Ogame ( un jeu de stratégie communautaire en temps réel ), à fumer, et petit à petit, je m'enfonçais dans ce cercle vicieux, toujours plus profondément, allant jusqu'a me taper des sessions de 48h sans dormir, à ne faire que ça, en fumant comme un porc, du matin au soir ( ou plutôt du soir au matin, j'avais un rythme complètement décalé).

J'étais totalement déconnecté du monde réel, de mes obligations, je n'avais plus d'intérêt pour l'IRL, qui m'étais presque devenue douloureuse, totalement inconscient de la chance que j'avais d'avoir cette vie là.

Petit à petit, la mère de mon fils s'est détachée, et elle est partie.

Bam, éléctrochoc, je peux plus continuer comme ça, j'arrête TOUT ! D'un coup, d'un seul, et surtout, sans manque.
Au niveau émotionnel, je me prends une claque monumentale, des choses enfouies et que je refusais de voir et d'accepter / de digérer, remontent à la surface, les envies de mourir sont très fréquentes.

Au niveau énergie, je suis motivé comme jamais. Je nettoie l'appart de fond en comble, je trouve du boulot, ma vie change du tout au tout.

Mais, très rapidement, je me rends compte que j'essaye de ... je sais pas trouver les mots, mais ce qui s'en rapproche le plus, ca serait de " tuer " mes émotions.

Une personne est douée de logique ( la raison ), d'émotions ( subconscient ) et d'un instinct animal.

Pendant des périodes allant de quelques heures à des jours, il m'arrivait de ne plus ressentir d'émotions. Du tout. J'avais une sérénité, une détermination à ce moment là, comme je n'en avais jamais vécu.
Par exemple j'ai la tremblote depuis belle lurette, mais là, je tremblais plus. Je n'avais plus peur de rien.

Et je me sentais tellement bien, guéri ! Ne me rendant absolument pas compte que j'étais sur une pente très glissante, j'ai même eu sans remords pour mon fils l'idée de prendre mes clics, mes clacs, et de partir à l'autre bout de la France.

J'arrivais même à déceler les émotions des gens, ce qu'ils ressentaient, ce qu'ils s'apprêtaient à faire, j'avais à ces moments la une lucidité ( enfin c'est comme ca que je l'ai ressenti ) hors norme.

Un lien très particulier avec les animaux aussi, très souvent les chiens se montraient méfiants, ou agressifs à mon approche. Mais j'ai aussi le souvenir de cette jeune jument qui à traversé un champ au galop pour simplement me dire bonjour thinking

Quelques jours plus tard, j'ai mon ex au téléphone, je déblatère des discours un peu délirants ( qui semblent l'être du moins ). Elle finit par pleurer, et me dire qu'elle s'inquiète pour moi.

A ce moment là, je ressens de la culpabilité, sentiment que j'avais pas ressenti depuis des jours, et moi qui culpabilise très facilement pour tout et rien, je prends conscience de l'anormalité de la situation, qu'il y à vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond.

Le lendemain, je serais hospitalisé à l'UPC d'un hôpital, le temps de trouver une place dans une clinique spécialisée.
Je serais sous benzo, 4mg de xanax / jour, et une fois à la clinique, sous paroxétine également. Pas fan du tout des anti dépresseurs, mais je dois admettre que ca m'a permis de retrouver une certaine stabilité.

Je n'ai jamais vraiment saisi ce qui m'est arrivé. Au bout d'un mois à la clinique, je suis sorti tout neuf, le moral était revenu, les émotions aussi. Beaucoup de culpabilité mais ca aurait pu être pire, bien pire.

Et j'ai toujours gardé, dans un coin de ma tête, l'envie de retrouver cette " sérénité " , sans tous les désagréments qui l'ont accompagné, peut être par une hygiène de vie saine, la méditation ? Je l'ignore. Mais je sais que quelque part ça fait partie de moi, je cherche juste le meilleur moyen de développer ce trait là smile

J'ai un peu recraqué, que ca soit fume ou jeux, mais jamais comme avant. A l'heure actuelle je joue peu, et ne fume plus. La tolérance s'installe trop vite, mon corps ne supporte plus ( gorge et poumons me font un mal de chien à la longue ). Et cette parano de me faire contrôler au salivaire et perdre le permis....

Ma vie est stable, et bien que tout ne soit pas résolu.

Je tape quelques trips de 1p / 1b / 1cp LSD de temps en temps ( même si c'est pas recommandé avec mes antécédents, on va dire que " je gère " ) et j'adore le côté introspectif, et pour ma part, spirituel que permet cette chouette molécule. Et surtout son côté anti addict ( étant donné la tolérance ).

Je me tâte à tester la 3MMC, et des dissos style 3Meo, donc je regarde un peu les topics à gauche à droite, la rdr, les dosages. Je pense qu'il est sage que je prenne tout mon temps avant de me lancer.


Merci à celles et ceux qui auront lu jusque là, et surtout, prenez soin de vous wink 

EDIT MODERATION : merci de ne pas poster en gras j'ai rectifié.

Dernière modification par LLoigor (09 décembre 2020 à  17:10)

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Drim homme
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Salut, j'ai eu une expérience similaire suite à mes 13-22ans passé a fumé des douilles comme des clopes. C'est partie très loin psychiatriquement parlant du fait que je suis resté en phase maniaque pendant quelques mois et j'ai bien déliré, à la fin je dormais quasi plus pour finir sur 10 jours d'insomnie... J'ai eu une grosse dépression ensuite et des rebons maniaque qui ont durées des années.
J'avais été diagnostiqué bipolarité mais au final pour moi c'est pas forcément une bipolarité au sens ou personnellement c'est complètement passé (de l'avis des psys). C'est "juste" une décompensation cannabique et chez moi avec des rebonds le temps que je remette tout en place dans ma tête.

T'as eu la chance d'avoir une décompensation qui a été légère. Et que tu as été vite pris en charge.

Je vois bien de quoi tu parle avec ce sentiments :

R3DSKIN a écrit

[...] Et j'ai toujours gardé, dans un coin de ma tête, l'envie de retrouver cette " sérénité " , sans tous les désagréments qui l'ont accompagné, peut être par une hygiène de vie saine, la méditation ? Je l'ignore. Mais je sais que quelque part ça fait partie de moi, je cherche juste le meilleur moyen de développer ce trait là

Pour moi c'est le sentiment d'être en accord et bien connecté avec soi-même, et d'avoir trouver une solution à un problème et de vouloir la mettre en œuvre, en gros de savoir qu'on doit agir mais aussi d'être parfaitement motivé à le faire. Quand je suis bien comme ça mon cerveau fonctionne mieux j'ai l'impression au niveau raisonnement, manipulation d'objet mental, mémoire et sensibilité.

En fait je pense que quelque part je suis toujours un peu en dépression au quotidien (je pense que le bédo ça me provoque une dépression sous certaines conditions) et parfois je me reconnecte a moi-même et ça va bien. Mais les première fois que ça m'est arrivé après 10 ans de bédo j'ai pas compris ce qu'il m'arrivait.
C'est en partie une histoire d’hygiène de vie, et de contexte de vie.

J'ai fais cet épisode décompensatoire il y a 12 ans et depuis 5-6 ans je dirais c'est passé, les 3 premières années j'avais des phases maniaques hard, j'étais super bien mais je dormais plus, en études les gens pensaient que j'étais défoncé sous coke et je finissais par délirer et à l'hosto.
Mais plus ça va et plus j'apprends à gérer mes sentiments de bien-être pour ne plus dérailler ben dormir, et retomber dans une phase ou je ne puise pas dans mes réserves.

Là d'ailleurs depuis 2 mois je suis à peu près en phase hypomaniaque sans délire ni rien mais je suis super bien et motivé (malgré les vapos de weed que j'ai repris depuis trois semaines). J'ai une situation qui demande beaucoup d'investissement mental au taf et je sens que là il faut que je m'investisse à fond. Y'a 8 ans j'aurais fini par ne plus dormir et péter un câble, mais là ça se passe bien et je sens que j'ai un équilibre qui ne me fera pas tomber ni en déprime encore moins en dépression. Ce qui est intéressant c'est que je suis moins hypersensible avec le temps et je me fait moins de film sur ce qui se passe autour de moi, je suis plus focus alors qu'avant je perdais toute concentration.

Pour finir pour moi t'as eu l'effet de nouveauté. Après une dépression quand on en sort d'un coup qu'on sais exactement ce qu'on doit faire et qu'on se rend compte qu'on a tout les outils pour le faire et qu'en plus ça fonctionne, on est tout content, tout exalté perso je dormais plus de vouloir être demain. Mais avec le temps et l'habitude ça devient normal et on y trouve un équilibre. Perso j'ai appris plus ou moins inconsciemment a rester proche d'un état d'équilibre vivable tant du côté dépression que maniaque. 

Je sais pas si ça te parle tout ce que j'ai raconté, si c'est pas trop fouilli. C'est souvent très perso et ça dépend des personne et du vécu, mais y'a quand même souvent de bonne similitudes dans ces situations.

Bonne soirée !

Dernière modification par Drim (09 décembre 2020 à  18:54)


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R3DSKIN homme
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Si si, je vois bien de quoi tu parles, notamment quand tu dis " je dormais plus de vouloir être demain ". Mais ca en devient tellement fatiguant, et c'est dommage parce que c'est justement dans ces moments là qu'on est pleins d'energie ( trop plein même ), mais que tu te retrouves crevé quand même, c'est déroutant.

De toute manière, je pense que la conso régulière de canna + antécédents de dépression ou toute autre contexte ( j'ai pas envie de dire pathologie ) qui te fait sombrer, t'amène à un moment ou à un autre, à resombrer.

Il y à je pense, très peu de fumeurs qui fument tous les jours, et qui vont bien, qui se sentent bien dans leur peau. On consomme souvent pour s'anesthésier, ou pour faire comme les copains, sauf qu'a force ca sort du cadre social et ca devient une habitude.

Je sais pas si ma décompensation à été légère, psychologiquement je suis parti sacrément loin quand même. J'ai toujours été un peu perché, mais à ce point là...
Encore que je me sentais parfaitement serein, et je trouvais logique, les choses que je pensais à ce moment là.

Et cette sérénité, comme nulle autre ! C'était fou.

Et oui comme tu dis l'hygiène de vie ca fait beaucoup. Faire des choses qui nous font vibrer dans le bon sens. Bien dormir, faire du sport, s'adonner a ses passions..

Ce qui est con, quand t'as autant consommé, c'est que tu peux difficilement revenir à une conso occasionnelle, sinon ca serait cool, tu gardes un ptit pet' de temps en temps sans que ca te ronge de l'intérieur de fumer ton pet le soir et ainsi de suite...


Merci d'avoir pris le temps de répondre wink

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