Pourquoi ce TRQuel est l'intérêt de rédiger un
trip report sur le
Tramadol sachant que l'on ne peut absolument pas parler de trip avec les
opiacés ?
J'ai remarqué qu'il était difficile d'avoir une idée claire des effets du
Tramadol malgré le psychowiki. En effet, s'il est écrit "euphorie" dans le psychowiki sur le
Tramadol, il sera également écrit "euphorie" à propos du
cannabis, de l'
alcool ou de la
codéine. Il semble donc difficile pour le novice de cerner la différence.
Ce
TR apportera des conseils en
réduction des risques, notamment à l'usage de ceux ayant tendance à mélanger les
psychotropes.
Remarques :
- Les effets varient selon le métabolisme de chacun. Là où j'ai pu consommer de l'
alcool, certains seront susceptibles de se rendre malade ou à l'hôpital (appréciez le zeugma).
- Ce post est relativement long. Vous pouvez sauter les parties qui ne vous intéressent pas en utilisant les titres en gras comme points de repère.
-
LP signifie "libération progressive.
LI signifie libération immédiate.
- Au vu de ma faible expérience avec ce
psychotrope, n'hésitez pas à compléter avec vos connaissances. Mes quelques expérimentations ne saurait donner une vue exhaustive de ce produit.
Mes premières expériences avec le tramadol1. 50 mg LI : disparition des courbatures dans le dos. Effet antidépresseur léger : amélioration de l'humeur. Stimulation comparable à celle du thé. Probablement une part d'effet placebo.
2. 200mg LP en plusieurs morceaux, puis 100mg LP croqués avec les dents 1h30 plus tard. Légère montée caractérisée par une chaleur au visage et sur les épaules. Le sens du toucher est amélioré ce qui s'associe bien avec une bonne inhalation de
poppers. Aucune modification de la conscience à signaler.
Dosage300mg LP réduits en poudre fine + 100mg LI réduits en poudre fine avalés d'un seul coup avec de l'Ice tea à 21h.
Par la suite : environ 2 demi d'Heineken, 3 shot de vodka, un verre 1 tiers whisky 2 tiers coca.
Tout cela réparti entre 0h et 5h. (Environ une consommation par heure).
MontéeVers 22h, une heure après avoir tapé mes 400mg, je commence à sentir une modification de la chimie de mon cerveau. Je ne saurais pas qualifier cette sensation, je la comparerais à un pétillement, tel un cachet effervescent dans de l'eau fraîche.
Je ressens l'envie de m'allonger et m'éloigne de mes amis. Dans une pièce dans la pénombre, je m'étends sur le dos dans un canapé confortable. Je suis très rapidement plongé dans mes pensées, le plafond est plein de phosphènes et une légère chaleur se fait sentir sur la peau de mes joues. Le bruit de la musique et le brouhaha de la fête résonnent agréablement dans mes oreilles.
Plateau - seulement TramadolIl est 23h passé, je suis totalement déshinibé. Contrairement à l'
alcool qui déshinibe et diminue la lucidité, je suis là très conscient. Paradoxalement, le fait d'être lucide augmente le risque d'aller trop loin dans la déshinibition puisque l'on est en état de se maîtriser. En effet, avec l'
alcool lorsque je suis moins lucide, j'augmente ma vigilance pour ne pas agir comme un dévergondé. Je remarque que fumer du
tabac est particulièrement agréable.
Si le
tramadol ne me rends pas spécialement loquace, il me permets de "danser" (tout est relatif) alors que je n'aime pas trop ça habituellement. Voilà qui est amusant mais sans plus. Il manque quelques chose. Il manque la chaleur et l'euphorie de la
codéine. Il manque la lourdeur d'un
joint ou la stimulation de l'
alcool. Bref, les effets sont aussi agréables qu'incomplets.
Quant à la fameuse stimulation du
tramadol due à son action sur la
sérotonine, elle apparaît très paradoxale. À la fois, je sens une clarté mentale et en même temps je n'ai pas très envie de parler. À la fois, la motricité est stimulée et en même temps j'ai envie de m'allonger et de rêvasser en me laissant porter par la musique. De ce fait, je n'ai pas spécialement de discussion, je me contente d'errer au rythme de la musique dans la maison, glissant quelques remarques par-ci par-là avant d'aller fumer une énième
cigarette.
Suite du plateau - avec alcoolVers minuit, je commence à me lasser. Je m'attendais à avoir les effets de la
codéine prolongés dans le temps, auxquels s'ajoute une stimulation. En réalité, les effets , bien qu'effectivement
opiacés, sont particuliers au
tramadol.
Je décide de boire très lentement une bière. Régulièrement, je bois une ou deux gorgées d'une Heineken. Peu à peu, je sens une très bonne potentialisation des effets. Je suis plus euphorique et l'effet très léger de l'
alcool s'associe correctement à l'effet opiacé du
tramadol. Je commence à sentir cette bouffée de chaleur interne que j'attendais tant. Je comprends également ceux qui comparent parfois l'effet sur la
sérotonine à un mini effet
MDMA : j'aime tout le monde, j'ai envie de faire des câlins à tout le monde. Cependant, je suis toujours plus down que high.
Je continue la soirée ainsi : je bois un peu de bière pendant deux heures, puis je passe à un peu de whisky coca. Ma vapoteuse est également très agréable à fumer. J'alterne entre des moments de détente dans la pénombre, allongé sur un canapé et des moments plus actifs avec tout le monde. Vers 3h, je commence à boire des shots.
Après 2 shots, je suis vraiment très très bien, l'action de l'
alcool est de plus en plus prononcée et se trouve bientôt indissociable du
tramadol pour former un drôle de mélange : je suis ivre exactement comme dans les bande dessinée, style capitaine Haddock. Tout d'abord, j'ai le hoquet pendant une dizaine de minutes et je bégaye comme si j'imitais quelqu'un qui avait bu. Je suis bien plus agité et je commence à avoir des mini poussées de pseudo agressivité : lorsque je me retrouve seul je marmonne tout seul en ronchonnant et lorsque je me cogne contre un meuble je marmonne des insultes tout seul. J'ai l'air assez con en fait. Je prends un dernier shot. Là, je me dis que c'est une mauvaise idée car le mélange
Tramadol -
Alcool commence à être plutôt mauvais pour moi même si je ne m'en rends pas compte. Je recrache le shot que je viens de prendre dans l'herbe. Puis, je vais me poser en attendant d'être un peu moins agité.
Vers 5h30 je vais me coucher et me réveille vers 9h. Mon sommeil a été entrecoupé de micro-réveils et de rêves étranges dont je n'ai aucun souvenir.
DescenteLà, je suis impressionné. Je n'ai aucune gueule de bois, aucune fatigue et je suis super high. La durée d'action du
tramadol est dingue, cela fait 11h que j'ai tapé et je suis encore fond. Je me regarde dans un miroir, mes pupilles sont rétractées, mes yeux sont très rouges et brillants. Cela fait un regard que je trouve fascinant.
Je remarque que la veille, j'ai plus ressenti l'effet down, opiacé et que maintenant c'est l'action sur la
sérotonine qui se fait réellement sentir avec une excellente stimulation, bien meilleure que le café.
Je reste dans cet état jusqu'à 11h/12h. Vers 13h, je commence à être très très fatigué et j'ai mal au ventre. J'ai l'impression que mon estomac est super acide et que j'ai cent fois trop mangé. Je vais faire la sieste jusqu'à 18h. J'ai mal au ventre jusqu'au coucher mais c'est très supportable. Je ne sais toujours pas si c'était dû au
tramadol ou au mélange
alcool + sucre, malbouffe +
tramadol.
Rdr- Commencez toujours par faire un test allergique avec 50mg de
Tramadol.
- Pour votre première fois, ne dépassez pas 200mg. Attendez au moins une heure et demi avant de
redrop.
- Prévoyez une bassine, certains vomissent sous
opiacés ou ont des nausées.
- Certaines drogues s'associent bien aux
opiacés : le
poppers, le proto, le
cannabis, a priori l'éther. Certains apprécient le café, d'autres non.
Vérifiez que votre santé permets de consommer ces drogues, que ce soit seul ou en association.
- Ne consommez pas d'autres downers : ni
benzodiazépine, ni
ghb, ni
alcool...
- Demander conseil ou regarder le tableau des interactions avant de mélanger le
tramadol à une autre drogues.
- Si vous souhaitez consommer de l'
alcool en même temps que le
tramadol, c'est possible mais qu'à certains conditions.
1. Ayez déjà expérimenté le
tramadol et l'
alcool séparément avant.
2. Ne buvez pas d'
alcool avant la prise de
tramadol.
3. Attendez 2/3h que le
tramadol soit bien monté. Connaissez-vous, si vous êtes déjà très bien à quoi sert-il de potentialiser une molécule déjà puissante ?
4. Buvez peu, doucement et des
alcools doux comme de la bière. Cela va potentialiser le
Tramadol. Si vous buvez un peu trop, au mieux vous serez vraiment très défoncé et ce n'est pas ouf, au pire vous irez à l'hôpital.
5. Ne dépassez pas 400mg de
Tramadol : risque de convulsions.
Dernière modification par Mélatonine2 (17 avril 2018 à 17:08)