Très mauvaise idée, au moins tu as eu la présence d'esprit de demander ici avant de passer à l'acte.
Personnellement je pense que chaque être humain a la liberté fondamentale de disposer de son corps et de son esprit, mais aussi la responsabilité de ne pas le faire aux dépends des autres. Je choisis volontairement de prendre des produits dont l'usage est actuellement proscrit par la loi et dont je sais qu'ils peuvent comporter des risques que j'essaye toutefois de limiter et de restreindre à ma propre personne.
Quand on drogue une personne à son insu on lui retire ce droit fondamental et on l'expose à des risques que cette personne n'a pas choisi et dont elle n'a même pas conscience. Ca me semble donc moralement / philosophiquement / humainement très grave. Et encore plus sur une personne déjà fragile qui pourrait risquer de faire un énorme
bad trip et de basculer.
Ta situation et celle de ta belle mère semble très compliquée, au point que tu sois semble-t-il prêt à tout car tu ne penses qu'il n'y a rien à perdre, mais il y a quand même des risques que ça se passe mal et que même si ça ne se passe pas mal et que ça s'apprenne (ou même que juste toi tu puisses regrette) tu puisses avoir des soucis légaux ou au sein de la famille voire que tu puisses être mis en cause si la condition de ta belle mère se détériore par la suite sans forcément que ça soit lié à cette expérience.
Après effectivement en parler avec elle serait déjà moins "répréhensible" même si ça reste assez borderline comme elle semble être dans un état où il n'est peut être pas évident qu'elle ait toute la faculté d'appréhender toutes les facettes et risques de l'expérience et qu'il demeure une part de risque élevée vu son état .
J'ai aussi lu des choses sur ces histoires de reset et je pourrais être enclin à y croire, mais que partiellement. Le
LSD ça n'est pas une potion magique qui guérit instantanément. Éventuellement ça peut être un outil qui peut permettre de s'aider à se guider soi même en appréhendant la vie sous une perspective différente. Mais l'état d'esprit, le contexte, la faculté à faire face à sa propre psyché, l'encadrement (par des personnes proches, des spécialistes, thérapeutes, des écrits philosophiques, spirituels, poétiques...) sont aussi des aspects hyper importants pour que éventuellement ça puisse avoir un impact positif. Et encore je parle là surtout de cas "light", pour des cas qui pourraient relever de la psychiatrie lourde voire de la neurologie peut être que
LSD pourrait avoir une utilité mais on rentre dans une toute autre catégorie.
L'histoire du
LSD a montré que ça n'est pas que le produit mais aussi ce qu'il y a autour qui compte, d'où le fait que les protocoles thérapeutiques où il a été utilisé à évolué pour passer d'un contexte purement médicalisé à un cadre plus zen car les scientifiques se sont rendus compte que ça influait énormément. Inversement tu as aussi le cas de la CIA par ex qui a fait des expériences sur des sujets drogués à leur insu et ça s'est très mal terminé.
Espérer guérir une personne lourdement dépressive d'un coup de baguette magique de
LSD à son insu me semble donc extrêmement répréhensible, dangereux et illusoire.