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Dernière modification par cependant (30 août 2022 à 00:21)
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Le problème, c'est que les opiacés eux même peuvent créer et sensibiliser à l'anxiété et à différents troubles, de façon extrême, dès qu'on les arrête. Et ils perdent une grande partie de leurs propriétés positives avec le temps (mais pas toutes). À cela, certaines personnes ne les tolèrent pas, il y a des effets secondaires. Ce n'est pas une solution pérenne, à moins que tu sois prêt à en taper toute ta vie. Et les risques de perte de contrôle de la consommation sont extrêmement élevés pour cette classe de composés pharmaceutique extrêmement addictifs. Donc les opiacés ont la capacité de masquer, très efficacement, totalement, beaucoup de pathologies mentales. Mais ce n'est pas une guérison. Dans ce sens, je rejoins complètement la personne qui t'a répondue. Nous devons trouver des moyens de guérir l'anxiété, l'addiction et la dépression. Pas juste la masquer provisoirement avec des composés très efficaces, mais très dangereux. Serrais-tu prêtes à monter dans le wagon de la méthadone ? C'est sauter dans un train à sens unique, difficile de revenir en arrière. Nous avons besoin d'un traitement relativement court (pas tout une vie), avec des outils pharmaceutiques, mais aussi psychologiques, sociaux, qui guérirait la dépression, l'anxiété, l'addiction, pour de bon chez les personnes atteintes, et qui marche sur une majorité de personnes.
Je t'ai traduit la conclusion de cette revue datant de 2008 qui parle de cela, des effets positifs des opiacés pendant le traitement sur la dépression et d'autres troubles. Tu le trouveras peut-être intéressant. À noter que ce papier (de 2008) garde la conception ancienne que la dépression vient d'un manque de sérotonine. C'est un ancien modèle qui est fortement décrié aujourd'hui.
Cette revue a tenté de mettre en évidence la prévalence et les besoins des patients à double diagnostic dans le traitement à la méthadone et de comprendre pourquoi ces personnes ont besoin de doses "psychiques" plus élevées de méthadone pour se stabiliser. La méthadone, la buprénorphine et d'autres opioïdes fournissent aux cerveaux déprimés et anxieux la sérotonine, la dopamine et les catécholamines qui leur font défaut naturellement et bloquent les effets délétères du NMDA-glutamate. En fait, d'après notre expérience, certains patients qui demandent de façon répétée une augmentation des doses de méthadone peuvent être des patients à double diagnostic dont le diagnostic a échappé au personnel de la clinique ; ces patients s'auto-traitent sans le savoir, de façon bénéfique, en demandant une augmentation des doses. Les cliniciens sont encouragés à identifier les patients à double diagnostic dès la première rencontre et à les engager dans un traitement, en augmentant rapidement la dose de méthadone pour un bénéfice plus rapide du patient. La méthadone, la buprénorphine et d'autres opioïdes sont des agents psychotropes efficaces, puissants, durables et à action rapide qui modulent favorablement plusieurs systèmes de neurotransmetteurs, comme nous l'avons vu plus haut (tableau 3). D'après notre expérience, de nombreux patients souhaitent minimiser les doses de méthadone et réduire la durée du traitement. Les commentaires des patients tels que "Je ne peux pas rester sur ce truc pour toujours" et "Je ne peux pas aller au-delà de 100 milligrammes" nous amènent à penser que les patients ne comprennent pas la pathologie psychique sous-jacente liée à une faible sérotonine, une faible catécholamine, une augmentation du glutamate et un faible effet en-dorphine. Il s'agit de véritables problèmes pathologiques que nous pouvons aborder et atténuer avec des doses appropriées de méthadone dans le contexte de soins médicaux et psychosociaux intégrés. Une bonne éducation du patient et une thérapie pharmacologique réfléchie, y compris des doses optimales de méthadone, devraient être notre réponse. Les patients à double diagnostic devraient être sensibilisés aux multiples avantages psychiatriques de la méthadone et des autres médicaments et ne pas craindre d'augmenter les doses ou de rester en traitement pendant des périodes prolongées, car les patients en bénéficieront à court et à long terme. Les doses de méthadone pour ces personnes devraient être augmentées de manière rapide mais non téméraire afin de prévenir l'abandon précoce, d'atténuer les symptômes psychiatriques, de réduire la consommation d'héroïne et de minimiser la souffrance humaine.
Dernière modification par BlobDefoncé (28 août 2022 à 14:19)
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BlobDefoncé a écrit
Le problème, c'est que les opiacés eux même peuvent créer et sensibiliser à l'anxiété et à différents troubles, de façon extrême, dès qu'on les arrête. Et ils perdent une grande partie de leurs propriétés positives avec le temps (mais pas toutes). À cela, certaines personnes ne les tolèrent pas, il y a des effets secondaires. Ce n'est pas une solution pérenne, à moins que tu sois prêt à en taper toute ta vie. Et les risques de perte de contrôle de la consommation sont extrêmement élevés pour cette classe de composés pharmaceutique extrêmement addictifs. Donc les opiacés ont la capacité de masquer, très efficacement, totalement, beaucoup de pathologies mentales. Mais ce n'est pas une guérison. Dans ce sens, je rejoins complètement la personne qui t'a répondue. Nous devons trouver des moyens de guérir l'anxiété, l'addiction et la dépression. Pas juste la masquer provisoirement avec des composés très efficaces, mais très dangereux. Serrais-tu prêtes à monter dans le wagon de la méthadone ? C'est sauter dans un train à sens unique, difficile de revenir en arrière. Nous avons besoin d'un traitement relativement court (pas tout une vie), avec des outils pharmaceutiques, mais aussi psychologiques, sociaux, qui guérirait la dépression, l'anxiété, l'addiction, pour de bon chez les personnes atteintes, et qui marche sur une majorité de personnes.
Je t'ai traduit la conclusion de cette revue datant de 2008 qui parle de cela, des effets positifs des opiacés pendant le traitement sur la dépression et d'autres troubles. Tu le trouveras peut-être intéressant. À noter que ce papier (de 2008) garde la conception ancienne que la dépression vient d'un manque de sérotonine. C'est un ancien modèle qui est fortement décrié aujourd'hui.Cette revue a tenté de mettre en évidence la prévalence et les besoins des patients à double diagnostic dans le traitement à la méthadone et de comprendre pourquoi ces personnes ont besoin de doses "psychiques" plus élevées de méthadone pour se stabiliser. La méthadone, la buprénorphine et d'autres opioïdes fournissent aux cerveaux déprimés et anxieux la sérotonine, la dopamine et les catécholamines qui leur font défaut naturellement et bloquent les effets délétères du NMDA-glutamate. En fait, d'après notre expérience, certains patients qui demandent de façon répétée une augmentation des doses de méthadone peuvent être des patients à double diagnostic dont le diagnostic a échappé au personnel de la clinique ; ces patients s'auto-traitent sans le savoir, de façon bénéfique, en demandant une augmentation des doses. Les cliniciens sont encouragés à identifier les patients à double diagnostic dès la première rencontre et à les engager dans un traitement, en augmentant rapidement la dose de méthadone pour un bénéfice plus rapide du patient. La méthadone, la buprénorphine et d'autres opioïdes sont des agents psychotropes efficaces, puissants, durables et à action rapide qui modulent favorablement plusieurs systèmes de neurotransmetteurs, comme nous l'avons vu plus haut (tableau 3). D'après notre expérience, de nombreux patients souhaitent minimiser les doses de méthadone et réduire la durée du traitement. Les commentaires des patients tels que "Je ne peux pas rester sur ce truc pour toujours" et "Je ne peux pas aller au-delà de 100 milligrammes" nous amènent à penser que les patients ne comprennent pas la pathologie psychique sous-jacente liée à une faible sérotonine, une faible catécholamine, une augmentation du glutamate et un faible effet en-dorphine. Il s'agit de véritables problèmes pathologiques que nous pouvons aborder et atténuer avec des doses appropriées de méthadone dans le contexte de soins médicaux et psychosociaux intégrés. Une bonne éducation du patient et une thérapie pharmacologique réfléchie, y compris des doses optimales de méthadone, devraient être notre réponse. Les patients à double diagnostic devraient être sensibilisés aux multiples avantages psychiatriques de la méthadone et des autres médicaments et ne pas craindre d'augmenter les doses ou de rester en traitement pendant des périodes prolongées, car les patients en bénéficieront à court et à long terme. Les doses de méthadone pour ces personnes devraient être augmentées de manière rapide mais non téméraire afin de prévenir l'abandon précoce, d'atténuer les symptômes psychiatriques, de réduire la consommation d'héroïne et de minimiser la souffrance humaine.
Salut,
En vrai, l'article semble plutôt favorable, ou en tout cas très ouvert, à un tel traitement de l'anxiété/problème mentaux par les opioids...
J'y pensais aussi y a pas longtemps, et à part le risque de "mésusage", je ne vois pas tant que ça de contre-indication objective au traitement de l'anxiété par les opis...
Disons que perte d'efficacité, dépendance psy et physique, c'est aussi le cas avec les benzos ; qui peuvent souvent être aussi addictif que les opis, si ce n'est plus, et les symptômes de sevrage aussi, voir plus sévères.
En vrai pour les cas où rien d'autre n'a fonctionne je vois pas vraiment ce qui s'y opposerait objectivement parlant.
Après bien sûr ça ne "guérira" pas, et cela doit être accompagné d'une psychothérapie et Tutti quanti... Mais pas plus que les benzos ou AD ne guérissent les cas d'anxiété/dépression graves.
Puis les AD/benzod ont une liste d'effet secondaire de 5 pages sur les notices, contrairement aux opis qui en ont tout de même moins.
Donc + d'effets secondaires, moins efficace, et un risque élevé d'augmentation des doses/mésusage... pourquoi alors préférer obligatoirement les AD/benzo ?
Honnêtement, je pense vraiment qu'on exclu de réfléchir aux opis dans cette indication car, contrairement aux AD/benzos, les opis procurent un fort sentiment de bien être/une euphorie.
Or, on ne soigne jamais les gens avec quelque chose qui leur provoquerait de telles sensations. J'ai sincèrement l'impression qu'on évite autant que faire ce peu les médocs qui provoquerait trop d'euphorie/bien être.
"Droguer les gens pour les "soigner" (enfin, soulager au mieux leurs symptômes) ? mais vous n'y pensez pas ma bonne dame !
Les benzos/AD ? Mais enfin, c'est des médicaments ça, ça n'a rien à voir !"
Après je suis pas en train de dire que les opis c'est la panacée, loin de la, et bien sûr, le but serait qu'une psycho-thérapie menée en parallèle permette a terme de s'en passer. Mais pour certaines personnes, ce n'est jamais le cas, et ils se retrouvent sous benzos/AD toute leur vie, ce qui est kiff/kiff (ou pire en vrai) que la situation identique avec des opis a la place AMHA...
Dernière modification par AnonLect (28 août 2022 à 15:48)
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J'y pensais aussi y a pas longtemps, et à part le risque de "mésusage", je ne vois pas tant que ça de contre-indication objective au traitement de l'anxiété par les opis... thinking
Tu parlais dans un autre thread d'une personne sous crack, et tu disais qu'à l'arrêt du crack la personne avait toujours ces problèmes et ce n'était pas le crack le souci. Je pense que c'est additif. Outre le fait de masquer le problème et d'avoir exactement les mêmes soucis à l'arrêt, le crack pour le coup en rajoute d'autre. Je pense que l'abus de substance fragilise la personne et promeut l'apparition ou l'aggravation de nouveaux troubles mentaux. J'ai essayé de trouver une étude qui considérait cette utilisation des opiacés, et effectivement la méthadone avec sa pharmacologie complexe à l'air d'être un très bon antidépresseur... si tu prends le billet à vie.
Les antidépresseurs actuels ont des effets secondaires, mais leur mécanisme de fonctionnement n'as rien à voir avec les opiacés. Ils ne masquent pas, ou alors en partie, mais ils sont sencés booster des processus de neuroplasticité dans le cerveau dans certaines zones clefs. Il y a donc un côté de guérison du cerveau qui se produit. Rien de tel ne se passe avec l'héroïne, le crack ou d'autres substances euphoriques. Si l'on met toutes les personnes stressées sous opiacés, est-ce que le résultat net est positif lorsqu'on dézoom à la hauteur de plusieurs millions d'individus ? L'état actuel de la crise opiacée aux US me donne l'impression que c'est une mauvaise bonne idée.
Mais quand le traitement opiacé peut fortement aider la qualité de vie, pourquoi pas ? Je pense notamment à des populations schizophrènes pour qui les traitements actuels ne fonctionnent pas, est-ce que les opiacés sont utilisés dans ce cas ? Est-ce qu'ils seraient utiles ? Est-ce qu'un traitement à vie de méthadone serait indiqué dans ce cas ? Si on ne le fait pas, est-ce que c'est une position morale par rapport aux opiacés ? Ou est-ce qu'ils ne sont pas réellement efficaces dans ce cas ? J'avoue ne pas savoir, mais si j'étais schizophrène et que la méthadone me stabilise mes délires tout en me donnant une bonne qualité de vie, j'aurai du mal à avaler les antipsychotiques à la place, si tout cela n'était qu'une question "morale". La question a déjà du être traitée.
Quelques sources récentes :
2021 : Relevance of the Kappa Dynorphin System to Schizophrenia and Its Therapeutics
De multiples sources de données suggèrent un rôle potentiel du système kappa-dynorphine dans la schizophrénie et sa thérapeutique. La stimulation du système kappa module la dopamine de façon aiguë et chronique de manière opposée, c'est-à-dire qu'elle diminue la transmission de la dopamine de façon aiguë et l'augmente de façon chronique, et elle peut induire une sensibilisation au système D2. En outre, des preuves pharmacologiques issues d'études utilisant des agonistes et des antagonistes de KOR ont indiqué un potentiel thérapeutique des antagonistes de KOR pour la psychose. Nous présentons ici un bref aperçu des preuves soutenant ce point de vue.
2020 : Opioid antagonists are associated with a reduction in the symptoms of schizophrenia: a meta-analysis of controlled trials : https://www.semanticscholar.org/paper/O … e1ab8832ad
Les traitements actuels des symptômes de la schizophrénie ne sont efficaces que pour les symptômes positifs chez certains individus, et ont des effets secondaires considérables qui ont un impact sur l'observance du traitement. Il est donc nécessaire d'étudier l'efficacité d'autres composés pour traiter les symptômes positifs et négatifs. Nous avons réalisé une méta-analyse des essais cliniques anglophones contrôlés par placebo de la naloxone, de la naltrexone, du nalméfène et de la buprénorphine chez des patients atteints de schizophrénie afin de déterminer si les antagonistes opioïdes ont une efficacité thérapeutique sur les symptômes positifs, négatifs, totaux ou généraux. Nous avons effectué des recherches dans les bases de données en ligne Ovid Medline et PsychINFO, PubMed, EMBASE, Scopus, Cochrane library/CENTRAL, Web of Science et Google Scholar de 1970 à février 2019. Conformément aux directives PRISMA, le g de Hedges a été calculé pour chaque étude. Les résultats primaires de l'étude étaient le changement au sein du sujet sur toute échelle d'évaluation des symptômes pour les symptômes positifs, négatifs, totaux ou généraux de la schizophrénie entre les conditions de médicament actif et de placebo. Trente études ont été incluses avec 434 patients au total. Nous avons trouvé un effet significatif de tous les médicaments sur toutes les échelles combinées avec un modèle standard à effets aléatoires : ( g = 0,26 ; P = 0,02 ; k = 22 ; CI = 0,03-0,49) et un modèle bootstrap plus inclusif : ( g = 0,26 ; P = 0,0002 ; k = 30 ; CI = 0,11-0,51) et un effet significatif sur les échelles totales avec le modèle bootstrap ( g = 0,25288 ; P = 0,015 ; k = 19 ; CI = 0,04-0,35). Nous avons également observé un effet significatif de tous les médicaments sur toutes les échelles positives combinées avec les modèles à effets aléatoires ( g = 0,33 ; P = 0,015 ; k = 17 ; CI = 0,07-0,60) et bootstrap ( g = 0,32 ; P < 0,0001 ; k = 21 ; CI = 0,13-1,38). Ces données appuient la poursuite des essais cliniques randomisés d'une nouvelle classe de médicaments sans récepteur D2, basés sur les mécanismes opioïdes, pour le traitement des symptômes positifs et négatifs de la schizophrénie.
2019 : The Role of Dynorphin and the Kappa Opioid Receptor in the Symptomatology of Schizophrenia: A Review of the Evidence
La schizophrénie est une maladie mentale débilitante qui touche environ 1 % de la population mondiale. Malgré de nombreuses recherches sur la neurobiologie de la schizophrénie afin de développer de nouveaux traitements, peu de progrès ont été réalisés. Un système qui n'a pas reçu une attention suffisante est le système opioïde kappa et son rôle potentiel dans l'émergence des symptômes, ainsi que son potentiel thérapeutique. Nous présentons ici une vue d'ensemble du système kappa et passons en revue les différentes sources de données issues d'études cliniques sur l'implication de la dynorphine et des récepteurs opioïdes kappa dans la pathologie des symptômes positifs et négatifs de la schizophrénie. Cette vue d'ensemble comprend les preuves des effets psychotomimétiques des agonistes des récepteurs opioïdes kappa chez les volontaires sains et leur inversion par les antagonistes pan-opioïdes naloxone et naltrexone, ainsi que les preuves d'un bénéfice thérapeutique dans la schizophrénie pour 4 antagonistes pan-opioïdes. Nous décrivons les interactions entre les récepteurs opioïdes kappa et les voies dopaminergiques qui sont perturbées dans la schizophrénie et les preuves histologiques suggérant une signalisation anormale des récepteurs opioïdes kappa dans la schizophrénie. Nous concluons en discutant des orientations futures.
Dernière modification par BlobDefoncé (28 août 2022 à 16:34)
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Dernière modification par Morning Glory (28 août 2022 à 17:47)
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joel92 a écrit
Hello,
C'est un sujet qui m'intéresse pas mal, en effet j'ai eu pas mal de ttt psy et ils ne sont vraiment pas efficaces, alors que quand je prends des opis je me sens bien et qu'il existe des ressources qui expliquent le nombre d'effets positifs des opis, notamment sur la régulation du cortisol, qui est -je pense- chez moi source de problèmes. Je vais pas m'étaler sur ma vie mais j'ai des traumas assez importants et bien que j'ai avancé à fond en psychothérapie, ça ne fait pas tout.
Est-ce que tu as fait une cortisolémie ?
https://www.rvh-synergie.org/prises-en-charge-des-addictions/therapeutiques/substitut-methadone/182-methadone-au-dela-de-leffet-agoniste-opiace-benefice-sur-les-troubles-de-lhumeur-1.html
C'est un article Français basé sur le papier que j'ai cité de 2008. Il date un peu, mais ça reste intéressant.
Toutefois il faut pousser un peu plus loin l'approche je pense, car les opiacés/opioïdes ont d'autre incidences sur la santé, ils peuvent générer des dysfonctionnements sexuels par exemple
Le TSO, surtout avec la méthadone, semble être associé à la modification des taux sériques d'hormones liées à la fonction sexuelle normale. Chez les hommes, les opiacés peuvent agir par : (1) interaction avec la production normale d’hormones hypothalamiques et hypophysaires régulatrices (LH, FSH, GnRH), (2) augmentation de la prolactine sérique, (3) action directe sur les testicules pour inhiber la production de testostérone. Alors que l'élimination d'autres étiologies médicales et psychiatriques courantes pour la dysfonction sexuelle est garantie, le remplacement de la testostérone sérique anormalement basse peut traiter efficacement la dysfonction libidinale ou la dysfonction érectile et potentiellement l'orgasme retardé ou l’anorgasmie.
J'ai lu quelques articles qui décrivent que ce genre d'effets secondaire des opiacés au long terme sont totalement évitables avec un traitement de substitution hormonal. Comme ici :
20212 : Testosterone replacement therapy outcomes among opioid users: the Testim Registry in the United States (TRiUS)
Objectif : Parmi les patients présentant des comorbidités associées à l'hypogonadisme, les utilisateurs d'opioïdes ont la plus forte incidence d'hypogonadisme. Les données du Testim Registry aux États-Unis ont été analysées pour déterminer l'efficacité du traitement de remplacement de la testostérone chez les utilisateurs d'opioïdes par rapport aux non-utilisateurs.
Conception : Registre de cohorte observationnel prospectif de 12 mois.
Sujets : Hommes hypogonadiques (N = 849) auxquels on a prescrit Testim (mais pas nécessairement un remplacement de la testostérone) pour la première fois.
Interventions : Testim 1% gel de testostérone (5-10 g/jour).
Mesures des résultats : La testostérone totale et libre, la globuline liant les hormones sexuelles, l'antigène spécifique de la prostate, la fonction sexuelle, l'humeur/la dépression et les données anthropométriques ont été évaluées. Les changements par rapport à la ligne de base ont été analysés à l'aide d'une analyse de variance à effets mixtes à mesures répétées ; des régressions linéaires multiples des changements dans les niveaux de testostérone avec la fonction sexuelle, l'humeur et l'utilisation d'opioïdes ont été calculées.
Résultats : 90/849 patients (10,6 %) ont déclaré utiliser des opioïdes au départ ; 75/90 (83 %) ont utilisé des opioïdes pendant ≥ 30 jours avant le départ. La testostérone totale et l'antigène spécifique de la prostate au départ n'étaient pas statistiquement différents entre les utilisateurs et les non-utilisateurs d'opioïdes ; il y avait une tendance à une globuline liant les hormones sexuelles plus élevée (P = 0,08) et à une testostérone libre plus faible (P = 0,05) chez les utilisateurs d'opioïdes. Après un mois, les utilisateurs et les non-utilisateurs d'opioïdes ont connu une augmentation significative (P < 0,001) de la testostérone totale et libre, qui s'est poursuivie pendant 12 mois. La fonction sexuelle et l'humeur se sont améliorées de manière significative chez les utilisateurs et les non-utilisateurs d'opioïdes sur 12 mois, et ont été corrélées de manière significative avec le changement de la testostérone totale.
Conclusions : Le traitement de remplacement de la testostérone a augmenté le taux de testostérone sérique chez les utilisateurs et les non-utilisateurs d'opioïdes hypogonadiques. Les données suggèrent qu'avec le remplacement de la testostérone, on peut s'attendre à ce que les utilisateurs d'opioïdes hypogonadiques aient des améliorations similaires de la fonction sexuelle et de l'humeur que les non-utilisateurs d'opioïdes.
2018 : Hormone Replacement Therapy for Restoring the HPG Axis in Pain Patients Treated with Long-Term Opioid Analgesics
Les opioïdes sont une option thérapeutique pour une variété de douleurs chroniques. Mais l'utilisation à long terme des opioïdes peut être associée à des effets secondaires, dont l'hypogonadisme. L'hypogonadisme induit par les opioïdes (OIhG) est associé à l'altération de l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique (HPG). Chez les hommes, l'hypogonadisme peut entraîner des troubles de l'érection, une baisse de la libido, de la fatigue, une détérioration de l'humeur et un risque accru d'ostéoporose ; chez les femmes, il peut se traduire par des modifications du cycle menstruel et une baisse de la libido, entre autres effets. Une option thérapeutique actuelle pour ces patients est le traitement hormonal substitutif. Dans ce rapport, nous abordons le problème de l'hypogonadisme induit par les opioïdes, ainsi que l'approche thérapeutique et les complications potentielles du traitement des patients souffrant de douleurs à l'aide d'un traitement hormonal substitutif.
2011: Hormone replacement therapy in morphine-induced hypogonadic male chronic pain patients
ContexteChez les patients masculins souffrant de douleurs chroniques, l'administration d'opioïdes induit un hypogonadisme sévère, entraînant des troubles physiques et psychologiques tels que la fatigue, l'anémie et la dépression. Le traitement hormonal substitutif est rarement envisagé chez ces patients hypogonadiques, malgré les différentes solutions pharmacologiques disponibles.MéthodesPour traiter l'hypogonadisme et évaluer les modifications endocriniennes, physiques et psychologiques qui en découlent chez des patients masculins souffrant de douleurs chroniques et traités par morphine (voie épidurale), nous avons testé l'administration de testostérone via une formulation en gel pendant un an. Les paramètres hormonaux (testostérone totale, estradiol, testostérone libre, DHT, cortisol), douloureux (EVA et autres questionnaires de douleur), andrologiques (Ageing Males' Symptoms Scale - AMS) et psychologiques (POMS, CES-D et SF-36) ont été évalués au départ (T0) et après 3, 6 et 12 mois (T3, T6, T12 respectivement). RésultatsL'administration quotidienne de testostérone a augmenté la testostérone totale et libre et la DHT à T3, et les niveaux sont restés élevés jusqu'à T12. Les indices d'évaluation de la douleur (QUID) se sont progressivement améliorés de T3 à T12 tandis que les autres paramètres de la douleur (VAS, Area%) sont restés inchangés. La dimension sexuelle de l'AMS et l'indice mental du SF-36 ont affiché une amélioration significative au fil du temps.ConclusionsEn conclusion, nos résultats suggèrent qu'un apport constant et à long terme de testostérone peut induire une amélioration générale de la qualité de vie des hommes souffrant de douleurs chroniques, un aspect clinique important du traitement de la douleur.
Par exemple.
Or, une sexualité épanouie, chez certains, peut être bénéfique en terme de santé mentale (et c'est mon cas je pense, même si c'est un sujet bien plus vaste qu'une simple question endocrinologique).
Je pense qu'une sexualité épanouie est la base de tous pour une vie saine. Bien sûr plus vaste que seulement de l'endocrinologie, mais si ça pêche à la base, alors ça pêchera à tous les niveaux.
Je suis intéressé de savoir ton point de vue sur ces questions.
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BlobDefoncé a écrit
Si l'on met toutes les personnes stressées sous opiacés, est-ce que le résultat net est positif lorsqu'on dézoom à la hauteur de plusieurs millions d'individus ? L'état actuel de la crise opiacée aux US me donne l'impression que c'est une mauvaise bonne idée.
Salut,
Juste je reviens très rapidement sur ça : j'ai jamais dit de mettre "toutes les personnes stressées sous opiacés", bien au contraire je me suis montré plus que prudent en parlant d'essayer " lorsque rien d'autre n'a fonctionné."
Et des personnes pour qui les thérapies tentées n'ont pas donner de résultat, plutôt que le couple AD/benzo à très long terme, pourquoi pas des opis.
Donc en dernier recours, pas à "toute les personnes stréssées" .
En gros je parle dans les situations où les personnes se voient obligées de prendre des AD/benzos pendant une décennie, pas Jean-Michel qui a une petite déprime en octobre, tu vois .
Et pour la crise des opiacés aux USA, il y a comme facteur principal la prescription massive bien sûr, mais je crois que la encore, le problème est encore plus grave en vrai
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Non, je n'ai pas fait de cortisolémie mais j'ai lu plusieurs études en neuropsy et en épigénétique sur la corrélation entre traumas et développement de symptômes psychiatriques.
Ce n'est en rien une critique, mais effectivement, je pense que tu devrais avant de t'investir dans l'explication théorique d'un symptôme ("j'ai un fort taux de cortisol due à ceci ou ceci") confirmer avec un/des tests salivaires ou sanguins.
https://www.cairn.info/revue-l-informat … ge-733.htm
Extrêmement intéressant, ces questions d'épigénétiques. C'est un peu une tolérance à long terme, une trace tenace sur l'ADN qui peut apparemment même se transmettre de génération en génération. Je n'ai pas tout lu à 100% mais je vais y revenir.
Par contre pour ce qui est du traitement de l'anxiété, j'ai beaucoup plus de considération pour les opiacés que pour les benzos. Les benzos peuvent me désinhiber de manière assez extrême et me conduire à avoir des comportements à risques, par exemple des polyconsommations qui me conduisent des fois à faire de la merde et à regretter, ce qui génère ensuite de l'anxiété.
Alors qu'avec les opiacés je suis plus détendu, moins désinhibé, plus prudent. L'anxiété rebond des benzos est absolument atroce aussi.
Personnellement, il m'arrive de prendre du valium de façon ponctuelle. Je serai dans la totale incapacité de faire cela avec de la codéine ou n'importe quel autre opiacé. J'ai un autre exemple : le baclofène. Ce produit, même à haute dose (j'ai essayé) ne produit pas chez moi d'effets récréatifs. Ça en fait donc quelque chose de parfaitement thérapeutique et me maintient dans l'abstinence au GHB/GBL de manière efficace. Et une fois qu'on a démarré un cycle d'addiction psychique chez quelqu'un, ce n'est pas pendant la lune de miel qu'il va s'arrêter. Les opiacés ont la potentialité de ruiner des vies. Les benzodiazépines aussi, mais leur potentiel à ce niveau est plus faible. Les risques d'ODs sont bien moins importants, c'est tous ces facteurs qu'il faut prendre en compte je ne vous apprends rien.
La balance bénéfices/risques est assez facile à appréhender et assez documentée.
Je suis preneur de source là-dessus. Je pense qu'un stigmate, peut être trop important, soit, est attaché à ces composés pour une bonne raison.
Ah, et un autre point, je suis assez sensibles à certains apports du féminisme et des fois j'en ai marre de sexualiser les meufs et je me dis (la aussi c'est assez extrême comme raisonnement), que si j'avais moins de testostérone je serais un peu moins con.
La franchement ça me choque. La phrase veut dire que sexualiser une femme, c'est "con". J'ai du mal à ce que ça fasse écho en moi. Est-ce que vous pensez que la masculinité en soi est toxique ? Pour ce qui est de la testostérone, c'est un pré-requis nécessaire, mais coupez votre production d'œstrogène ou doublez là et vous verrez que la testostérone n'est pas la seule hormone responsable d'une libido débordante (ou absente). C'est infiniment plus complexe que cela.
Dernière modification par BlobDefoncé (28 août 2022 à 20:31)
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Dernière modification par joel92 (28 août 2022 à 20:37)
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En gros je parle dans les situations où les personnes se voient obligées de prendre des AD/benzos pendant une décennie, pas Jean-Michel qui a une petite déprime en octobre, tu vois tongue.
Oui, je vois et je pense la même chose. Quand tu as testé toutes les familles d'ADs, que tu es toujours suicidaire, est-ce que là les opiacés seraient pas utiles ? En fait j'en sais pas assez pour dire autre chose, peut être que dans certains cas c'est utilisé hors AMM, comme par exemple ici ou on a eu des gens qui reportent s'être mis sous métha pour arrêter une consommation de crack.
J'avoue que c'était un peu réducteur, ce que je voulais dire c'est que parfois je trouve ma libido trop développée et que ça me fatigue, mais clairement je pense qu'il faut que j'apprenne à l'appréhender d'un point de vue éthique et pas hormonal.
Il n'y a pas de soucis.
Pour les opiacés, un autre point de vue qui sort un peu du contexte de notre discutions, mais que vous trouveriez peut-être intéressant. J'ai parlé à un chirurgien d'opiacés, de ce qu'on décris ici, ce stigmate sur la prise d'opiacés alors qu'ils sont peu toxiques et connus depuis des lustres. Et il avait l'air vachement anti "je te matraque d'opiacés" en post op, il était contre la posture de certains de ses confrères en la matière. En fait, pour ce médecin, la douleur est un message important, et matraquer les gens fait perdre cette information. Tout est dans le dosage.
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Pour les opiacés, un autre point de vue qui sort un peu du contexte de notre discutions, mais que vous trouveriez peut-être intéressant. J'ai parlé à un chirurgien d'opiacés, de ce qu'on décris ici, ce stigmate sur la prise d'opiacés alors qu'ils sont peu toxiques et connus depuis des lustres. Et il avait l'air vachement anti "je te matraque d'opiacés" en post op, il était contre la posture de certains de ses confrères en la matière. En fait, pour ce médecin, la douleur est un message important, et matraquer les gens fait perdre cette information. Tout est dans le dosage.
Comme anesthesiste j'ai souvent remarqué que les chirurgiens supportent assez bien la douleur.... du moins celle de leurs patients !
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (29 août 2022 à 13:22)
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Comme anesthesiste j'ai souvent remarqué que les chirurgiens supportent assez bien la douleur.... du moins celle de leurs patients !
Très bonne remarque haha. Sauf qu'il y a un spectre entre faire souffrir son patient inutilement, le soulager, et le défoncer. Quelle est votre expérience en la matière ? Pour tout avouer, de son discours, j'ai aussi perçu qu'il supportait aussi bien plus la douleur de ses patients que le fait même de bosser avec des anesthésistes d'ailleurs haha. Mais je n'ai pas trop compris pourquoi. Il y a une animosité entre chirurgien et anesthésiste ?
Pour mon cas je dois avouer que j'aimerais bien avoir accès à des produits pharmas pour mes extras mais clairement faut peser le pour et le contre, ce n'est pas sans risques.
Oui je pense que ce ratio bénéfice/risque a été pesé par des scientifiques non portés sur l'abus de substance et ils considèrent ce ratio négatif pour tout mis à part la douleur physique, l'anesthésie... Mais rien n'est fixé dans le marbre et les liens donnés montrent que viser le récepteur kappa serait une cible intéressante à développer pour la schizophrénie.
Dernière modification par BlobDefoncé (29 août 2022 à 14:13)
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Sauf qu'il y a un spectre entre faire souffrir son patient inutilement, le soulager, et le défoncer.
Des fois quand tu parles, tu donnes l'impression d'être médecin et de plus spécialiste de la douleur, mais je doute que ce soit le cas, non ?
Soit tu es effectivement spécialoste et tu m'expliques les nuances de ton spectre, soit tu ne l'es pas et tu calmes ta position de donneur de leçons assez insupportable au point que l'équipe d'une immense patience a fini par te bannir.
J'ai bien souffert et j'ai bien été pris en charge, morphine orale, bolus de morphine dans la jugulaire, j'ai eu ce qu'il fallait quand il fallait.
J'ai bien kiffé les injections de morphine dans la jugulaire.
Pourtant je ne suis pas passé à l'injection.
Il fallait me soulager ou me défoncer ?
Navré de t'apprendre que parfois les 2 sont nécessaires, l'IV de morphine en plus.
Tout le reste n'est que positionnement idéologique et il faudrait souffrir pour ne pas être défoncé.
Défoncé, c'est quoi au fait ? Un grand brûlé qui a des nausées pasque trop défoncé ?
Juste je reviens très rapidement sur ça : j'ai jamais dit
Salut Anon lect, c'est un classique, il faut toujours prendre le temps d'expliquer que nous ne raisonnons pas de manière binaire en permanence ou vérifier que nos propos ne sont pas interprétés de manière douteuse.
Merci à Lucie d'avoir initié ce sujet.
D'ailleurs, puisque l'on parle de douleur psychique ou physique qui s'accompagne toujours de la première, bien évidement, je pense à l'usage des cannabinoides en médecine qui pourrait aussi avoir plus de place dans l'arsenal permettant de lutter contre les symptômes, à défaut de guérir.
Il n'est pas logique de prescrire du fentanyl pour les douleurs neuropathqiues qui pourraient être soulagées par l'usage des cannabinoides.
Dernière modification par Mister No (29 août 2022 à 18:43)
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Soit tu es effectivement et tu m'expliques les nuances de ton spectre, soit tu ne l'es pas et tu calmes ta position de donneur de leçons assez insupportable au point que l'équipe d'une immense patience a fini par te bannir.
As-tu un complexe d'infériorité pour que mes posts te soient si insupportables ? Tu interprètes de façon rageuse toutes mes interventions. Je dois dire que ça me fait plaisir, mais honnêtement ce n'est pas du tout le but recherché.
https://perso.univ-rennes1.fr/denis.poi … PHOBES.pdf
Tiens un petit positionnement idéologique qui te ferait le plus grand bien pour commencer.
Après que dire. Tu nies qu'il y a un effet récréatif dose dépendant pendant la prise d'opiacés ? Quelle peut advenir si la dose est trop forte par rapport à la douleur rencontrée et que ça peut mettre en danger le patient au long terme ? Pourquoi crois-tu que je suis contre la prise d'opiacés ? Ou contre la prise IV ? C'est ridicule. Tu vois de la moraline là où je veux comprendre. Tu finis ton post en disant que tu penses de manière non binaire, mais j'ai l'impression que tu te méprends sur la plupart de mes posts, car tu n'arrives pas à générer la subtilité requise. Ce sont des questions intéressantes à se poser.
Pour rajouter à l'idée que les opiacés ne sont peut-être pas les meilleurs antidépresseurs du monde, cet article :
Prescription Opioid Duration, Dose, and Increased Risk of Depression in 3 Large Patient Populations
Objectif : Des résultats récents suggèrent que le risque d'un nouvel épisode de dépression augmente avec la durée d'utilisation d'un analgésique opioïde. Il n'est pas clair si la nouvelle dépression liée à l'utilisation d'analgésiques opioïdes est fonction de la dose prescrite, de la durée d'utilisation ou des deux.
Conclusions : L'apparition d'une nouvelle dépression liée aux opioïdes est associée à une plus longue durée d'utilisation mais pas à la dose. Les patients et les praticiens doivent être conscients que l'utilisation d'analgésiques opioïdes pendant plus de 30 jours comporte un risque d'apparition d'une nouvelle dépression. L'utilisation d'analgésiques opioïdes, et pas seulement la douleur, doit être considérée comme une source potentielle lorsque les patients signalent une humeur dépressive.
Une spéciale pour Mr. No :
Higher Prescription Opioid Dose is Associated With Worse Patient-Reported Pain Outcomes and More Health Care Utilization
Résumé
Certaines recherches antérieures ont examiné les variables liées à la douleur sur la base de la dose d'opioïdes prescrits, mais les données provenant d'études impliquant des résultats rapportés par les patients ont été limitées. Cette étude a examiné les relations entre la dose d'opioïdes prescrits et l'intensité de la douleur autodéclarée, la fonction, la qualité de vie et la santé mentale. Les participants ont été recrutés dans deux grands systèmes de santé intégrés, Kaiser Permanente Northwest (n = 331) et VA Portland Health Care System (n = 186). Pour être inclus, les participants devaient présenter un diagnostic de douleur musculo-squelettique et recevoir des doses stables de traitement opioïde à long terme. Nous avons divisé les participants en 3 groupes sur la base de la dose actuelle d'opioïdes prescrits en dose équivalente de morphine (MED) quotidienne : groupes à faible dose (5-20 mg MED), à dose modérée (20,1-50 mg MED) et à dose plus élevée (50,1-120 mg MED). Une tendance statistiquement significative est apparue : une dose plus élevée d'opioïdes sur ordonnance était associée à des effets de taille modérée, notamment une plus grande intensité de la douleur, davantage d'altérations du fonctionnement et de la qualité de vie, une moins bonne auto-efficacité dans la gestion de la douleur, un plus grand évitement de la peur et un recours accru aux soins de santé. Les taux de troubles potentiels liés à l'alcool et à la toxicomanie différaient également entre les groupes. Les résultats de cette évaluation révèlent des différences significatives dans les facteurs liés à la douleur et à la toxicomanie en fonction de la dose d'opioïdes prescrits.
Perspective : Cette étude a inclus 517 patients à qui l'on a prescrit un traitement opioïde à long terme et a comparé les différences sur les variables liées à la douleur et à la santé mentale sur la base de la dose d'opioïde prescrite. Les résultats révèlent des différences de faible à moyenne importance sur les variables liées à la douleur, la consommation d'alcool et de substances, et l'utilisation des soins de santé en fonction de la dose d'opioïdes prescrits.
Dernière modification par BlobDefoncé (29 août 2022 à 19:06)
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Des fois quand tu parles, tu donnes l'impression d'être médecin et de plus spécialiste de la douleur, mais je doute que ce soit le cas, non ?
Soit tu es effectivement spécialoste et tu m'expliques les nuances de ton spectre, soit tu ne l'es pas et tu calmes ta position de donneur de leçons assez insupportable au point que l'équipe d'une immense patience a fini par te bannir.
Excuse moi mais nous souhaiterions que chacun expose ses positions sans pour autant devaloriser l'autre, ce qui entraine des conflits et nous oblige à intervenir. Le reste de ton post est OK, donc essaie de ne pas faire monter la pression. Amicalement.
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Zénon a écrit
Après, je crois qu’on sous-estime vraiment le problème de la tolérance. Passé un temps, les opiacés perdent la plupart de leurs vertus.
Salut,
scientifiquement j'en sais rien, mais à niveau de mon expérience personnelle (que du coup, ça ne redécoupe pas que des faits biologiques/de molécules, mais aussi psy, sociaux etc), je peux constater que j'ai vécu une bonne dizaine d'années sous cannabis en ayant des angoisses permanentes...depuis que j'ai arrêté, et malgré la tolérance (je suis sous TSO "atypique", du DHC à 180/j), je ne remarque que des effets positifs...l'angoisse et les crises d'angoisses ne sont plus que ponctuelles, c'est l'exception et non pas la norme.
Alors avant que je sois dépendante aux opis, j'avais l'impression que c'était ma constante normale d'être angoissée et que les opis étaient un îlot serein. Un soulagement éphémère.
Depuis que j'en prends régulièrement, bien sûr que je n'arrive plus à me défoncer avec les micros doses de mes débuts, mais par contre la sensation d'angoisse intérieure et constante est partie.
Je ne dis pas que c'est que grâce aux opis, sûrement c'est multifactoriel et toutes les choses que j'ai entreprises pour changer cet état qui ne me convenait pas ça doit avoir contribué. Mais pendant un moment j'avais l'impression que j'avais beau aller voir un psy, faire du sport et des activités plaisantes, m'éclater dans les fêtes comme dans le travail intellectuel, m'épanouir dans des relations profondes...bah, ça ne suffisait pas à me laver de l'angoisse que je ressentais.
Là, même si les conditions relationnelles ne sont toujours au top, la précarité est là etc, je me sens globalement plus apaisée, mieux :)
Avec parfois des bas, mais ça c'est normal, tant que ça ne prend pas le dessous.
Après encore une fois c'est mon vécu et non pas une expérience généralisable....
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